Diapositive 1 - Office de Tourisme Lens

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Diapositive 1 - Office de Tourisme Lens
Textes :
Isabelle Capitani, Mylène Erouart,
Mathilde Lemaire et Lucie Rochette
(Etudiantes du Master Expo-Muséographie
de l'Université d'Artois)
Yann Cussey (Service Pays d’art et
d’histoire de Lens-Liévin).
© Coll. P. Seweryn
© Photo A. Bacchidu
« On savait qu’on pouvait
compter l’un sur l’autre »
Lieux de rencontres
Dans cette cité enclavée, les
commerces implantés à
proximité (coopérative, café
etc.) et l’école constituent
longtemps les principaux lieux
de rencontres et de vie sociale.
Il faut attendre 1979 et
l'arrivée tardive d'un des
derniers « Mille Clubs »
(opération lancée en 1967 par
le Ministère de la Jeunesse et
des Sports pour proposer aux
communes d'accueillir un local
où les jeunes gens pourront se
réunir pour pratiquer diverses
activités) afin que les habitants
de la cité aient enfin un local
leur permettant de développer
une véritable vie associative.
Le Mille Clubs. © Coll. AM Deletrain
" On faisait des spectacles
pour les gosses, on faisait
des activités, on y donnait
des cours de musique..."
« Mes enfants sont venus au
monde dans un Camus, en
1957, 1959, 1962, 1964 et
1969, alors voyez, ils sont
tous venus au monde à
Camus ! C'est leurs racines
les Camus... »
Et aujourd'hui ?
La construction rapide de la
cité grâce au procédé Camus
ne devait être qu'une solution
temporaire. Pensés pour une
durée de 25 ans, les Camus
hauts d'Annay-sous-Lens sont
finalement restés en place près
du double. Après l’arrêt de
l'exploitation des mines,
certains habitants quittent la
cité tandis que de nouveaux
locataires s’installent. La cité
se dégrade lentement, et les
habitations souffrent de plus
en plus de l'humidité et de la
mauvaise isolation. En 1992
débute une longue période de
restructuration qui planifie la
démolition de l'ensemble des
Camus et la création d‘un
nouveau quartier. Ce
programme est aujourd’hui en
cours d’achèvement et la
municipalité d'Annay-sousLens réfléchit à la possibilité
de conserver et de réhabiliter
un Camus haut, ce qui en
ferait le seul exemple encore
existant de ce type de
construction dans le Bassin
minier Nord-Pas de Calais.
Pays d’art et d’histoire
© Coll. AM Deletrain
Tout le monde se connait et
s'apprécie. Le partage de
moments privilégiés entre
voisins n'est pas rare : certains
fêtent Noël ou partent en
vacances ensemble.
Lens--Liévin
Lens
Pour plus d’informations sur le patrimoine
local et les activités du Pays d’art et
d’histoire :
Maison syndicale des mineurs
32 rue Casimir Beugnet - 62300 Lens
03 21 67 66 62
[email protected]
Office de Tourisme et du Patrimoine de
Lens-Liévin
58 rue de la gare - 62300 Lens
03 21 67 66 66
www.tourisme-lenslievin.fr
[email protected]
laissez--vous
laissez
conter
Vivre en Camus
Annay-sous-Lens
Livret de l’exposition
© Photo L. Boehm
Edifiée dans les années 1950,
la cité Maréchal Leclerc
d’Annay-sous-Lens laisse
désormais place à un nouveau
quartier.
Réalisées à partir d’un
procédé de préfabrication, les
habitations Camus
témoignent notamment de la
diffusion de la doctrine
moderniste de la charte
d’Athènes et illustrent une
phase importante de l’histoire
de l’habitat minier.
L’exposition « Vivre en
Camus » met en lumière ces
spécificités architecturales.
Grâce aux nombreux
témoignages recueillis auprès
des habitants, elle offre
également la possibilité
d’appréhender l’histoire et le
quotidien de cette cité
minière. Ce travail rend
compte tout à la fois d’un
élément de patrimoine
architectural et d’un pan de
l’histoire humaine
exceptionnelle reconnus au
travers de l’inscription du
Bassin minier Nord-Pas de
Calais au Patrimoine mondial
de l'UNESCO depuis juin
2012.
Cette exposition proposée par
la municipalité d’Annay-sousLens est le fruit d’un
partenariat avec un groupe
d'étudiants du Master ExpoMuséographie de l’Université
d’Artois et le Pays d’art et
d’histoire de la Communauté
d’agglomération de LensLiévin.
© ANMT
© ANMT
Après la Seconde Guerre
mondiale : modernisation
et rationalisation
La nationalisation des mines
aboutit à la création des
Houillères du Bassin Nord-Pas
de Calais (HBNPC) en1946. Afin
de relever le pays après la
Seconde Guerre mondiale, il faut
extraire massivement le charbon
et donc recruter et construire
des logements en conséquence.
Dans un souci de rentabilité,
l’exploitation se concentre dès
lors autour de fosses
modernisées.
C'est le cas des fosses 21/22
d'Harnes et 24/25 d'Estevelles.
Un terrain isolé du centre
d’Annay-sous-Lens est alors
retenu par les HBNPC pour
élever les 440 logements de la
future cité Maréchal Leclerc, qui
doit accueillir près de 1200
personnes. Situé au carrefour de
« L'idéal », cet espace est
enclavé entre la Route Nationale
25, la route d'Harnes et le
chemin de fer dévoué au
transport du charbon.
Le procédé Camus
Les Houillères font appel à
Raymond Camus pour
apporter une solution rapide
et économique au problème
du logement dans le Bassin
minier. Ancien ingénieur chez
Citroën, il applique dans le
domaine du bâtiment des
techniques inspirées de la
fabrication automobile à la
chaîne. Dès 1947, un procédé
est breveté à son nom, et
expérimenté l'année suivante
au Havre, sa ville d'origine.
Le logement Camus est « prêt
à l'emploi » : les éléments
préfabriqués comprennent les
murs, portes et fenêtres. Ce
procédé de fabrication permet
d’édifier une barre de
logements en 14 jours et les
conditions d’une installation
rapide des familles.
On distingue les Camus hauts
édifiés sur 3 niveaux des
Camus bas construits de plainpied.
« Quand on
se levait le
lendemain
matin, il y
avait des
nouveaux
Camus qui
avaient
poussé de
terre. »
© CHM
© ANMT
L'arrivée
Les premiers habitants
arrivent dans la cité après
avoir vécu dans différents
logements. Selon qu’ils
viennent de baraquements ou
d’autres logements miniers de
type coron ou pavillonnaire,
leur appréciation des Camus
diffère. La présence de
nouveaux équipements, alors à
la pointe du confort moderne,
sont toutefois perçus par tous
comme de véritables avancées.
A titre d’exemple, la présence
de toilettes à l’intérieur des
logements est
particulièrement appréciée.
L'originalité de ces Camus
hauts réside dans leur
organisation toujours
identique de l'espace. Les
pièces à vivre se trouvent dans
les étages tandis que le rez-dechaussée comporte une salle
d'eau et un cellier. En phase
avec la pensée de l'époque, qui
veut qu'un logement soit
fonctionnel, les espaces du
bâtiment sont distribués de
façon à rendre l'intérieur
pratique pour le mineur.
« Là, c’était le confort,
c’était une maison neuve.
J’ai aimé tout de suite je
crois, oui, je n’ai que des
bons souvenirs. »
Se sentir chez soi
L'organisation d'origine des
espaces intérieurs du Camus
fait cependant rapidement
ressortir des gênes tels les
nombreux allers-retours dans
l’escalier rapidement ressentis
comme épuisants et
dangereux. Les habitants
s’emploient alors à
réaménager leur logement
d'après leurs besoins réels. Le
rez-de-chaussée est bien
souvent transformé pour
accueillir la cuisine et la salle à
manger tandis qu’au premier
étage, le séjour laisse place à
une chambre supplémentaire
appréciée.
L'importance des jardins
Comme dans tous les
logements miniers, chaque
logement possède un jardin
potager. Elément extérieur vu
de tous, il doit être
parfaitement entretenu et
contribue à donner à
l'ensemble de la cité l'image
d'un lieu bien tenu et
chaleureux.
© Coll. P. Seweryn
« Tout le monde y
participait, on déracinait,
on arrosait... tout était
une vraie partie de
plaisir. »
© CHM
Pour obtenir plus d'espace, des
vérandas sont également
construites côté jardin. A
l’origine, le règlement
d'occupation des logements
interdisait toute modification
des bâtiments. Ces premières
améliorations se font donc au
prix d’intenses négociations
avec les HBNPC et les gardes
de Mines. Au fil du temps, elles
rencontrent de moins en
moins de résistances et
permettent aux habitants de
s'approprier véritablement leur
Camus.
Les relations de voisinage
Très attachés aux valeurs
minières de solidarité et
d'entraide, les habitants de la
cité Maréchal Leclerc vont
tisser au fil des années de
solides liens d'amitié. Les
familles de travailleurs
polonais, italiens, espagnols,
portugais ou maghrébins venus
prêter main-forte dans les
mines du Nord de la France,
donnent à la cité un visage
cosmopolite. Les voisins
s'entraident, quelques soient
les origines. Le travail et la vie
de famille laissent peu de place
aux loisirs, mais n'empêchent
pas de se retrouver entre
voisins autour d'un verre ou
d'un café. Les maris sont
collègues, les mères se
croisent à l'école et dans les
commerces et les enfants
jouent ensemble.