Le cercle de vie
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Le cercle de vie
Le cercle de vie Les forces du monde agissent en cercle, à l’instar du cercle de vie. Depuis le jour de notre naissance, la vie humaine est un cercle – de l'enfance à l'enfance, du jour à la nuit, du début et à la fin, la vie est circulaire. Les saisons, le cycle de la vie et de la mort, la lune, les étoiles, les planètes, et même les cailloux que l’on jette dans l’eau du lac finissent par créer des cercles. Même les sept directions nous montrent que la vie humaine est un cercle. Nous vivons sur et sous des cercles, notre mère nourricière, la Terre, qui nous nourrit, ainsi que notre grand-mère, la Lune, qui nous garde, sont rondes. Le Grand cercle est le parent de tous les cercles. L’Anneau sacré englobe tous les cercles et les rassemblent pour équilibrer toute leur énergie. L’Anneau sacré représente notre vie à l’instant présent et symbolise notre connexion à l’invisible et au visible. Pour retrouver la santé et la vie, on doit retourner au cercle. L’Anneau sacré constitue le cercle de vie et l’essence de la vie. Il encercle toutes les sources de vie et se lie aux vibrations de l’univers. On suit sa direction et son chemin pour arriver à son but. L’Anneau sacré constitue la représentation éternelle de notre Créateur. Il se perpétue de lui-même. On est tous liés les uns aux autres et on vit en communion avec toutes les formes de vie. Les séparations font également partie du cercle. Dans le cercle de vie, toutes les choses se rejoignent, communient, puis se séparent pour que le cycle de la vie puisse se répéter. Le cercle se ferme, mais ne s’arrête jamais, même si l’être vivant, qui est de passage dans le cercle de vie, doit, tôt ou tard, partir. Il ne disparait pas de l’Anneau sacré, il part temporairement en raison des circonstances. À la mort, il quitte son corps pour commencer une autre vie. Il quitte la douleur pour retrouver la joie, comme un ours qui perd sa fourrure au printemps. Il part pour rejoindre la mère nourricière. Dans son sac-médecine, le guérisseur prend du raison d’ours, du foin d'odeur, du cèdre. En prononçant des mots de Miigwetch, il lève ses mains vers le ciel pour montrer les herbes sacrées à grand-mère la Lune, puis il les laisse tomber dans le feu. Leurs essences rejoignent l’invisible alors que de minuscules étincelles dansent en cercle pour éloigner les forces négatives. S’élevant au-dessus des femmes et des hommes assis en cercle, la fumée sucrée tournoie avant que le visible ne rejoigne l’invisible. La connexion entre le Grand Esprit est établie et la cérémonie peut se poursuivre. Autour du cercle de feu, on entend les voix prononcer le « Boo-zhoo » et inviter les esprits invisibles à se joindre à cette importante cérémonie et à s’asseoir avec leurs frères et sœurs du monde visible. Entendre chaque battement de cœur est important et le Chef ne prend pas la parole tant que tous n’ont pas été entendus. Les Anciens parlent en premier. « Il est temps de partir », dit le premier d’entre eux. « Les bisons ne sont pas venus sur cette terre depuis de nombreuses lunes et les baies sont désormais tombées sur la mère nourricière. Nous devons partir en direction de terres plus fertiles.» « Je ne suis pas d’accord », ajoute un autre ancien. La rivière est pleine de poissons et nous avons récolté assez de grains pour assurer notre subsistance. Nous sommes installés ici et notre grand-père le Soleil réchauffe toujours le sol. Touche, il est chaud. » Chacun écoute avec attention et ne prend la parole qu’à son tour. Chacun dit ce qu’il pense et la vie s’enrichit de toutes les expériences. La vie est une danse faite de renoncements et de satisfactions sur le fil sans fin de l’Anneau sacré. Au moment de partir, on accepte son dernier souffle. L’Anneau sacré décrit les batailles, les agonies, les peurs et les douleurs de la vie. Grâce au pouvoir qu’il transmet, l’Anneau sacré aide chaque être humain à découvrir son moi intérieur. Découvrir le pouvoir d’AH-da-Ning, (son for intérieur), c’est découvrir son être spirituel. C’est être soi-même pour coexister en paix avec toutes les formes de vie. A l’intérieur de ton cœur, tu es ouvert, honnête, pur, direct et calme. Voilà les bienfaits d’AH-da-Ning. C’est ce qu’on appelle être AH-da-Ning. Il te révèle qui tu es vraiment. Selon l’Anneau sacré, tu dois ouvrir ton cœur et partager les bienfaits avec le reste du monde et avec toutes celles et tous ceux que tu croises sur le chemin du cercle de vie, mais aussi en dehors du chemin. À l’instar des anciens, écoute attentivement celui qui te parle. Suis ton chemin avec loyauté. Remplis ton seau avec de l’eau claire. Parle avec franchise. Avance en contournant les gros nuages noirs. Respecte les enseignements de l’Anneau sacré tout au long de ton parcours. Ouvre ton cœur à l’AH-da-Ning et laisse les rayons de ton grand-père le Soleil conforter et remplir ton corps et tu comprendras ton rapport au monde. Sur le chemin de ta vie et de l’Anneau sacré, ouvre ton cœur. Laisse le monde pénétrer en toi de la même manière que tu regardes le monde. Baisse ta garde et fais confiance au moment présent. Ces enseignements, qui m’ont été inspirés par un guérisseur et chaman Ojibway, Blackwolf Jones, n’ont de pouvoir que si on célèbre le dévouement spirituel, que si on fait un travail sur soi et que si on fait l’effort de les mettre en pratique. J’ai l’immense honneur d’avoir appris ces enseignements et de les avoir appliqués sur le chemin de ma vie. Permettez-moi de rendre hommage à Blackwolf pour les bienfaits de ses enseignements. WUT-TUN-NEE (Tim Brown) Président du Cercle des Autochtones du SEFPO