Ecriture scientifique (Micolet)

École Doctorale Lettres, Langues, Linguistique & Arts (ED 484 3LA)
Université Lumière Lyon 2 • Université Jean Moulin Lyon 3
Université Jean Monnet Saint-Étienne • École Normale Supérieure de Lyon
Formation d’accompagnement 2011
L'ÉCRITURE SCIENTIFIQUE EN LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Cette formation se consacre à l'étude et la mise en oeuvre des usages de l'écriture scientifique. Le
format de travail adopté est celui de l'article, en résonance sur la thèse de Doctorat. La recherche
doctorale en cours trouve ici l’occasion, par la pratique, d’une réflexion sur elle-même.
Quels sont les usages d'une écriture de statut « scientifique » ? En méthodologie, et en particulier
dans un cadre universitaire, on étudiera : les protocoles de construction d'un objet d'étude, d’une
problématique, d’une rationalisation ; la mobilisation de catégories d'intellection, références,
savoirs et savoir-faire dans une activité de recherche ; les procédés d'argumentation, de
démonstration, construction du discours ; les modes de réglementation des langues
« naturelles » ; la présentation de document, notamment en bibliographie...
Qu’est-ce que la science ? Quels sont les critères d’une science spécifique ? L’approche méthodologique supposera, en histoire des sciences, en épistémologie, de poser des définitions et de
retracer des modèles ou « paradigmes » scientifiques institués, relativement à une découpe de
champs, de « matrices » disciplinaires (qu’est-ce qu’une discipline ?). La question sera portée sur
différentes traditions scientifiques, sur les ruptures qui les affectent, sur les critiques qui en
constituent l'histoire et le devenir contrastés. On questionnera également les notions
d’interdisciplinarité, d’interscience.
On se demandera, en perspective sociologique, en histoire des institutions, comment la pratique
d’une science réclame de se soumettre à des réquisits et des exigences, à un ensemble de
dispositions intériorisées (« habitus ») ; comment cet engagement relève d’un processus de
socialisation, dans une communauté scientifique où il faut satisfaire tout à la fois à un paradigme,
un cadre institutionnel, une discipline, un groupe humain, une langue, ainsi qu’à un « ethos ». On
verra en quoi ce caractère normatif peut susciter aussi des remises en cause.
On réfléchira, en perspective psycholinguistique, en philosophie, aux articulations de l’écriture et
de l'exercice de la pensée dans son bon déroulement, mais aussi dans ses aléas (« Qu'appelle-t-on
penser ? », « Comment s'oriente-t-on dans la pensée ? »). Sous quelles conditions une démarche de
connaissance peut-elle mener son cours ? Quel est le sort, dans une écriture scientifique, de
l’observateur, de la personne subjective, des qualités non mesurables, ou qui échappent à la
pensée rationnelle ? On sollicitera le champ littéraire en tant que « science des nuances ».
Cette réflexion générale, qui emprunte à plusieurs éclairages, amène de façon empirique au plus
près des enjeux de rédaction, sur les plans du langage, de la langue, du discours, de la « lettre ».
Comment rédiger ? (« Sait-on ce que c’est qu’écrire ? ») Quelles sont les pratiques discursives en
tradition scientifique ? Quels sont les modes de formalisation possibles, relativement aux
différences disciplinaires, ainsi qu’au médium utilisé (lettres/algèbres) ? On observera des faits de
vocabulaire et syntaxe, rhétorique, langue conceptuelle, « jargon »… On reconsidérera la notion
de « style ». On étudiera sur corpus diverses destinées de l’écriture scientifique.
➔ Parmi les exercices : programme bibliographique, étude comparative de corpus, confrontation
des disciplines, construction d'un objet d'étude lié au sujet de thèse, rédaction d'un article…
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