Balanchine / Noureev / Forsythe
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Balanchine / Noureev / Forsythe
2007 2008 Information Presse Ballet de l’Opéra national de Paris Balanchine / Noureev / Forsythe Les Quatre tempéraments Musique Chorégraphie Paul Hindemith George Balanchine Raymonda (extraits) Musique Chorégraphie Alexandre Glazounov Rudolf Noureev d’après Marius Petipa (Opéra national de Paris, 1983) Costumes Nicholas Georgiadis Artifact Suite Musiques Chorégraphie, décors, costumes et lumières Johann Sebastian Bach, Eva Crossmann-Hecht William Forsythe Opéra Bastille 18 représentations du 4 avril au 9 mai 2008 vendredi 4 avril 2008 samedi 5 avril 2008 mardi 8 avril 2008 vendredi11 avril 2008 mardi 15 avril 2008 jeudi 17 avril 2008 lundi 21 avril 2008 mardi 22 avril 2008 mercredi 23 avril 2008 jeudi 24 avril 2008 dimanche 27 avril 2008 lundi 28 avril 2008 mardi 29 avril 2008 samedi 3 mai 2008 dimanche 4 mai 2008 mardi 6 mai 2008 jeudi 8 mai 2008 vendredi 9 mai 2008 - 19h30 * - 19h30 * - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 14h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 - 14h30 - 19h30 - 19h30 - 19h30 * Représentation précédée du Défilé du Ballet. Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet Orchestre de l’Opéra national de Paris Direction musicale Vello Pähn Entre Rudolf Noureev, passeur moderne du grand répertoire, George Balanchine, amoureux d’une virtuosité devenue épure, et William Forsythe, magicien de l’extrême, c’est à un voyage à travers toute l’évolution de la danse classique que nous invite ce spectacle de ballets. Trois regards posés par trois grands de la danse sur ce qui fut le socle de leurs recherches : l’héritage de Marius Petipa, fondateur de l’Ecole russe. CETTE PRODUCTION BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE THE AMERICAN FRIENDS OF THE PARIS OPERA & BALLET Prix des places : 75 € 62 € 52 € 41 € 28 € 18 € 10 € 5€ Prix des places les 4 et 5 avril 2008: 100 € 85 € SERVICE DE PRESSE – ballets Jorg Quatran Thierry Messonnier Evelyne Paris Stéphanie Rodier 01 40 01 24 53 01 40 01 20 63 01 40 01 24 96 01 40 01 25 79 Fax 01 40 01 18 47 e-mail : [email protected] 70 € 55 € 40 € 30 € 20 € 12 € 5 € Location : - par téléphone au 08 92 89 90 90 (0,337 € la minute) - par téléphone depuis l’étranger au + 33 1 72 29 35 35 - par Internet : www.operadeparis.fr - aux guichets : au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille tous les jours de 10h30 à 18h30 sauf dimanches et jours fériés Partenaire principal de l’Opéra national de Paris Trois visages d’une même danse ? Certainement l’expression diversifiée d’une passion commune, celle du mouvement dessiné, de l’énergie tellurique du corps devenu poésie, de la beauté de l’image scénique comme moyen d’introspection. Fier héritier de la plus grande école russe, Rudolf Noureev a redonné vie aux chorégraphies de Petipa. Artisan inspiré, il les éclaire d’une lumière qui nous les rend plus proches. Véritable passeur, il nous transmet la tradition fastueuse de ce maître de l’ancienne Russie et la met au diapason de notre sensibilité. Balanchine aussi revendique cet héritage dont il a vécu autrement les bienfaits, sous la longue influence d’une autre civilisation. Le trait est plus épuré, l’image dépouillée de toute vaine richesse, la musique dans la mouvance des temps modernes. Mais le propos fondamental ne diffère guère. Pas plus chez William Forsythe, aux racines quasiment identiques, petit-fils aussi de Marius Petipa, né outre-Atlantique mais revenu vers la vieille Europe, en un parcours projeté du présent vers le futur. Energie autre, plus explosive ? Exploration certainement plus provocante encore des possibilités du corps. Du plus académique au plus extrême, c’est toute l’évolution et la grandeur de la danse classique. CASSE-CROÛTE RENCONTRE AUTOUR DE NOUREEV, BALANCHINE ET FORSYTHE avec : Brigitte LEFÈVRE Directrice de la Danse Émilie COZETTE Danseuse Etoile Dorothée GILBERT Danseuse Etoile Delphine MOUSSIN Danseuse Etoile Uniquement les 4 et 5 avril 2008 Défilé du Ballet de l’Opéra Musique : Hector Berlioz « Marche », extrait de l’opéra Les Troyens avec les Étoiles, les Premiers Danseurs, le Corps de Ballet et les élèves de l’Ecole de Danse Le Défilé du Ballet de l’Opéra de Paris est une parade unique dans le monde de la danse, destinée à présenter la troupe dans toute l’envergure de la scène. Les danseurs arrivent lentement, depuis le fond de la scène pour venir jusqu’au proscenium saluer le public. Ce Défilé rassemble les cent cinquante quatre danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris : les Etoiles, les Premiers Danseurs, les Sujets, les Coryphées, les Quadrilles et la centaine d’élèves de l’École de Danse, unis dans un héritage de plus de trois cents ans de tradition. Les danseuses ouvrant la marche, les danseurs venant ensuite, l’ensemble s’avance dans l’ordre suivant : d’abord les élèves de l’Ecole de danse (la plus jeune, seule en tête, commence le Défilé), puis les Quadrilles précèdent les Premiers Danseurs. Viennent ensuite les Coryphées (par rangée de six) et les Sujets (groupés par quatre) devançant les Etoiles, qui se présentent une par une, de la plus récemment nommée à la plus ancienne dans le grade. Conçu initialement pour le Palais Garnier et sa mise en perspective de la scène jusqu’au Foyer de la Danse, le Défilé est donné pour la première fois à l’Opéra Bastille en 1994. Il n’a jamais été représenté depuis. Jeudi 6 mars 2008 – 13H # Studio Bastille 2 Les Quatre tempéraments Création le 20 novembre 1946 par la Ballet Society à New York. Nouvelle version pour le New York City Ballet le 25 octobre 1948. Ballet entré au répertoire de l’Opéra de Paris le 18 décembre 1963. Chorégraphie Musique George BALANCHINE Paul Hindemith Thème avec quatre variations pour orchestre à cordes et piano (1940) Au piano Jean-Yves Sébillotte Les représentations des Quatre tempéraments sont données avec l’accord du George Balanchine Trust SM, conformément aux normes d’exécution relevant du style Balanchine ainsi que de la technique Balanchine, qui sont établies et fournies par le Balanchine Trust. Avec 1er Thème Eleonora ABBAGNATO* ou Laura HECQUET* et Bruno BOUCHE ou Julien MEYZINDI* 2ème Thème Myriam OULD BRAHAM* ou Fanny FIAT* et Gil ISOART ou Simon VALASTRO* 3ème Thème Isabelle CIARAVOLA* ou Eve GRINSZTAJN* et Christophe DUQUENNE* ou Florian MAGNENET* Mélancolique Hervé MOREAU ou Christophe DUQUENNE* Sanguin Dorothée GILBERT* ou Marie-Agnès GILLOT* ou Delphine MOUSSIN* ou Mélanie HUREL* et Benjamin PECH* ou Karl PAQUETTE ou Emmanuel THIBAULT* Flegmatique Mathieu GANIO* ou Hervé MOREAU* ou Wilfried ROMOLI* ou Stéphane PHAVORIN* Colérique Emilie COZETTE* ou Stéphanie ROMBERG* (sous réserve de modifications) * prise de rôle LE SUJET La tradition de la médecine antique (Hippocrate) enseigne que le corps humain est irrigué de quatre tempéraments fondamentaux, types physiques et psychologiques, déterminés par la prépondérance d’une humeur : mélancolique, sanguin, flegmatique, colérique. Il y a correspondance entre ces quatre tempéraments et les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. LE BALLET L’origine des Quatre tempéraments est une commande à Paul Hindemith passée en 1940, par George Balanchine et Lincoln Kirstein, pour la troupe de la Ballet Society. La création eut lieu le 20 novembre 1946 à New York. En 1948, Balanchine révisa sa chorégraphie et composa un nouveau finale. Et, comme souvent, il abandonna décor et costumes pour des maillots académiques. Les Quatre tempéraments se présentent aujourd’hui comme un "ballet abstrait", en noir et blanc. Le ballet de Balanchine est construit sur la partition, apportant un contrepoint visuel aux différentes séquences que propose la musique : Thème (développé de trois façons différentes par trois couples), première variation – mélancolique (un danseur soliste, sur la mélodie triste du violon), deuxième variation – sanguin (valse brillante pour un couple), troisième variation – flegmatique (pour un danseur soliste et quatre danseuses), quatrième variation – colérique (solo énergique d’une ballerine rejointe par les solistes des précédents mouvements) et finale réunissant tous les danseurs. LA MUSIQUE Paul Hindemith (1895-1963), instrumentiste virtuose (violon et alto) – a été un compositeur très actif entre les deux guerres, animant le Festival de « musique nouvelle » de Donaueschingen, dirigeant l’orchestre de l’Opéra de Francfort, enseignant au Conservatoire de Berlin, écrivant un grand traité sur l’harmonie. Accusé par le régime nazi de « pervertir la musique allemande », il émigrera aux Etats-Unis dans les années 40. La partition des Quatre tempéraments est d’une écriture "libre", assimilant les audaces de Stravinsky et du jazz, ne reniant pas un certain romantisme mélancolique, imbriqué dans des rythmes complexes, cachant en réalité une structure très rigoureuse de variations développant et transformant – chacune, de façon spécifique – le thème de départ. LA CHOREGRAPHIE Elle ne cherche pas à "illustrer" les intentions du compositeur, elle les "éclaire" : on pourrait dire que la partition de Hindemith est "mise en danse" par Balanchine. Musique et chorégraphie réalisent, l’une et l’autre, un équilibre – hardi pour l’époque – entre les enseignements classiques et les tendances esthétiques modernes. « Le ballet fascine grâce au développement étonnant de sa danse, par la variété et la puissance des images que créent, à chaque instant, les figures sur scène. On a le sentiment de voir de nouvelles et innombrables possibilités chorégraphiques, réalisées en continuité, sans le moindre heurt. Cela ne ressemble à rien que l’on ait déjà vu… On découvre ici des aspects nouveaux de la technique du ballet classique, en quelque sorte "détourné", mais sans rompre avec ses règles de base. » (Edwin Denby – 1946) George BALANCHINE (1904-1983), est élevé, dès son enfance à Saint-Pétersbourg, dans la tradition du ballet académique. En rejoignant les Ballets Russes de Diaghilev (de 1924 à 1929), il rencontre Stravinsky et s’ouvre à la modernité. Ses premières chorégraphies (comme Apollon musagète qu’il réalise à 24 ans, en 1928) témoignent déjà de sa volonté de faire du ballet une « visualisation de la musique transformant le son en mouvement ». L’Opéra de Paris a toujours eu des liens privilégiés avec George Balanchine. Invité à remonter trois de ses ballets en 1947, le chorégraphe y créa aussi - pour l’occasion Le Palais de cristal (première version de Symphony in C). Balanchine viendra ensuite régulièrement à l’Opéra diriger les répétitions de ses œuvres pour leur entrée au répertoire, notamment, à l’invitation de Rolf Liebermann, en 1973 pour Le Fils prodigue, en 1974 pour un 3 programme Stravinsky (Agon, Capriccio, Orpheus) et en 1975, pour un festival Ravel (La Valse, Le Tombeau de Couperin, Tzigane, Sonatine). Depuis, neuf nouveaux ballets de Balanchine sont entrés au répertoire de l’Opéra de Paris : Divertimento n°15 (1956) en 1978, Le Bourgeois gentilhomme (1979) en 1979, Tchaikovski – pas de deux (1960) en 1980, Violin Concerto (1972) en 1984, Symphonie en trois mouvements (1972) en 1987, Thème & Variations (version de 1960) en 1993, Allegro brillante (1956) en 1996, Jewels / Joyaux (1967) en 2000 et Liebeslieder Walzer (1960) en 2003. Raymonda – Extraits * Production créée pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, le 5 octobre 1983, au Palais Garnier. Chorégraphie et mise en scène Musique Costumes Rudolf NOUREEV Alexandre Glazounov Nicholas Georgiadis Avec Raymonda Emilie COZETTE* ou Delphine MOUSSIN* ou Isabelle CIARAVOLA* Jean de Brienne Hervé MOREAU* ou Christophe DUQUENNE* ou Karl PAQUETTE* Abderam Benjamin PECH* ou Yann BRIDARD* ou Karl PAQUETTE* Henriette Dorothée GILBERT* ou Mélanie HUREL* ou Myriam OULD BRAHAM* Clémence Emilie COZETTE ou Eleonora ABBAGNATO* ou Eve GRINSZTAJN* Bernard Mathias HEYMANN* ou Gil ISOART* ou Florian MAGNENET* Béranger Emmanuel THIBAULT* ou Julien MEYZINDI * ou Grégory GAILLARD* (sous réserve de modifications) * prise de rôle LE SUJET : UNE FANTAISIE MEDIEVALE DANS LE GOUT E DU XIX SIECLE Raymonda – dont la création eut lieu au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg en 1898, est l’une des dernières grandes œuvres de Marius Petipa. Le ballet déroule ses trois actes dans un Moyen-âge de convention, avec des héros partant pour la croisade : dans la bataille, le chevalier Jean de Brienne devra sauver sa fiancée Raymonda des griffes des Sarrasins, conduits par le Maure Abderam. L’action, se passe au XIIIe siècle, dans un château de Provence où gentes dames et damoiselles trompent leur solitude en écoutant les chants des troubadours (dont Bernard de Ventadour), dans l’attente du retour de leurs valeureux époux et fiancés partis combattre en Terre Sainte. Le récit et les épreuves qui malmènent les protagonistes (tentative d’enlèvement, tournoi et duel), sont traversés de pas de deux, de pas de quatre, de variations… virtuoses ou lyriques qui font de cette œuvre un joyau de la danse classique. RUDOLF NOUREEV ET RAYMONDA Rudolf Noureev commença à travailler sur Raymonda presque aussitôt après sa défection du Kirov. Après des extraits remontés pour ses premiers galas, il se lance en 1964 dans la production de l’intégrale du ballet pour la troupe itinérante du Royal Ballet de Londres. C’était là, à vingt-six ans, sa première grande chorégraphie. Par la suite, il reprendra Raymonda plusieurs fois pour différentes compagnies, apportant – d’une production à l’autre – des modifications sensibles au livret et à la chorégraphie jusqu’à sa version définitive, celle qu’il crée pour le Ballet de l’Opéra de Paris en 1983, marquant sa prise de fonction comme Directeur de la Danse. C’était la première Raymonda entrant au répertoire de l’Opéra. En effet, seul le pas de deux de l’acte III avait été dansé, en 1980, lors des représentations « Hommage au ballet ». Rudolf NOUREEV (1938-1993) a été le Directeur de la Danse de l'Opéra de Paris de septembre 1983 à novembre 1989, six ans pendant lesquels il se sera employé notamment à agrandir le répertoire (reconstitutions baroques et pré-romantiques ou ballets psychologiques d'Antony Tudor que le public français découvre alors), à faire revenir Jerome Robbins et Merce Cunningham au Palais Garnier, à inviter - outre Roland Petit, Maurice Béjart, John Neumeier - Paul Taylor et Twyla Tharp, à demander à Robert Wilson de donner sa vision du Martyre de Saint Sébastien (1988), à passer commande à Dominique Bagouet, Maguy Marin, Karole Armitage et à révéler William Forsythe. En 1990 et 1991, Noureev toujours ‘chorégraphe principal’ du Ballet de l'Opéra de Paris, viendra remonter les reprises du Lac des cygnes, de Don Quichotte, de Roméo et Juliette et consacrera ses dernières forces à réaliser La Bayadère (créée en 1992), le ballet qui l'avait déjà - à l'Opéra - propulsé sous les projecteurs de la gloire et fait choisir la liberté. * Suite d’extraits spécialement conçue pour ce programme ACTE III grand pas classique hongrois ACTE II danse arabe : première variation d’Abderam danse orientale : deuxième variation d’Abderam ACTE III Entrée ; adage ; variation d’Henriette ACTE I duo Bernard et Béranger (séquence musicale placée habituellement dans l’Acte III et appelée « danse des enfants ») ACTE III variation de Clémence avec deux danseuses ; pas de quatre des garçons ; variation de Jean de Brienne ; variation de Raymonda ; galop - extrait 4 non linéaires pouvant être intégrés et différentes parties du corps peuvent bouger vers ces points à des vitesses variées dans le temps ». Artifact Suite Nouvelle version d’Artifact, ballet créé le 5 décembre 1984 par le Ballet de Francfort, à l’Opéra de Francfort. Première représentation d’Artifact Suite le 14 septembre 2005 par le Scottish Ballet au Théâtre Royal de Glasgow. Ballet entré au répertoire de l’Opéra le 6 février 2006. Chorégraphie, scénographie, costumes et lumières William FORSYTHE Musique s 1ère partie musique enregistrée : Johann Sebastian Bach Partita pour violon solo n° 2 en ré mineur « Chaconne » BWV1004 2ème partie : Au piano Eva Crossmann-Hecht Artifact Suite Margot Kazimirska Avec 1er couple Dorothée GILBERT ou Delphine MOUSSIN* ou Eleonora ABBAGNATO et Benjamin PECH ou Mathieu GANIO ou Karl PAQUETTE* 2ème couple Myriam OULD BRAHAM* ou Mélanie HUREL* ou Laure MURET et Mathias HEYMANN* ou Christophe DUQUENNE* ou Stéphane PHAVORIN* (sous réserve de modifications) * prise de rôle « Sur toutes les pièces que j’ai créées, j’en reprends certaines et les retravaille aussi longtemps qu’elles m’inspirent. Paul Valéry disait "un poème n’est jamais fini, simplement on l’abandonne". »1 Sous le titre d’Artifact Suite, cette pièce - créée par le Scottish Ballet en septembre 2005 - est une nouvelle version d’Artifact, dont la première mouture date de 1984. Artifact, signe par son titre2 l’intention du chorégraphe de travailler les matériaux du spectacle, tout en les déviant constamment de leur but habituel. C’est sans doute le ballet le plus emblématique de Forsythe : celui où s’exposent ses théories sur les illusions de la perception (« Bienvenue à ce que vous croyez voir… »), la déconstruction, les ruptures et la danse poussée bien au-delà de ses retranchements. Le chorégraphe se réfère aux théories de Rudolf Laban3 quand il décrit son approche d’Artifact : « Ce que j’ai commencé par faire, c’est d’imaginer une sorte de série de mouvements tout en conservant certaines positions du ballet et de bouger à travers ce modèle, orientant le corps vers les points extérieurs (croisé, effacé) mais la même importance est donnée à chaque point, des mouvements Partant de la danse classique, Forsythe pousse au maximum les ruptures d’équilibre, les projections de bassin en avant, la vitesse d’interprétation. Cassant des enchaînements inscrits dans les corps depuis des siècles, il recompose un vocabulaire atomisé d’une manière aléatoire et le projette dans l’espace cunninghamien, décentré, morcelé par des chutes de rideau, des découpes lumineuses qui escamotent ou déforment les danseurs. Sur la Chaconne de Johann Sebastian Bach s’inscrivent de superbes enchaînements assurés en alternance par deux couples. Alphabet de bras, avalanche de pointes, emboîtements de corps, variations s’effilochant en relâchements désinvoltes donnant le sentiment d’une danse qui se dérobe et se refuse. Le vocabulaire d’Artifact a servi de base au chorégraphe pour formuler une suite de réflexions sur l’art, la civilisation, les limites du ballet et l’illusion théâtrale.4 D’abord danseur au Joffrey Ballet, William FORSYTHE (né en 1949 à New York) est engagé au Ballet de Stuttgart en 1973 par John Cranko qui l’encourage à chorégraphier : il réalise donc pour cette compagnie ses premiers ballets dès 1976. Il quitte le Ballet de Stuttgart en 1980 et crée des ballets pour les Opéras de Munich, de Berlin, de Francfort, ainsi que pour le Festival de Montepulciano, le Joffrey Ballet et le Nederlands Dans Theater. En 1983, il crée France/Dance pour les jeunes « sujets » du Ballet de l’Opéra. En 1984, l’Opéra de Francfort lui demande de prendre la direction de son Ballet. Il y créera près de 30 pièces en vingt ans. En 1999, le Ballet de Francfort s’installe au Bockenheimer Depot du Theater am Turm (TAT). Jusqu’à son départ, fin 2004, Forsythe en sera le directeur artistique. A la fermeture de ces deux structures, en août 2004, il fonde sa nouvelle troupe la Forsythe Company, basée au Bockenheimer Depot et au Festspielhaus Hellerau près de Dresde, dont la première création Three Atmospheric Studies a lieu en avril 2005 à Francfort. A l’Opéra national de Paris : France/Dance (création 1983 , Opéra Comique), In The Middle, Somewhat Elevated (création 1987), Woundwork 1 et Pas./parts (créations 1999), The Vertiginous Thrill of Exactitude (entrée au répertoire, 1999), Approximate Sonata et Artifact Suite (entrées au répertoire, 2006) 1 William Forsythe in Le Figaro – juin 1988. Artifact = artefact : objet fabriqué. 3 Rudolf Laban (1879-1958). Danseur, chorégraphe, maître de ballet et théoricien austro-hongrois de la danse moderne. Créateur d’un système de notation de la danse. 2 4 Textes inspirés de critiques du Monde (13/02/1992), de Libération (24-02-1992) et d’un article de Roslyn Sulcas. 5 6 saison du Ballet de l’Opéra national de Paris Wuthering Heights / Kader Belarbi (21/09) Roméo et Juliette / Sasha Waltz (5/10) Preljocaj / McGregor (26/10) CasseNoisette / Rudolf Noureev (14/11), Paquita / Pierre Lacotte (11/12) Ballet du Théâtre du Bolchoï (compagnie invitée) (5/01) Orphée et Eurydice / Pina Bausch (4/02) Caligula / Nicolas Le Riche (15/03) Balanchine / Noureev / Forsythe (4/04) Spectacle de l’Ecole de danse (13/04) Mats Ek (26/04) La Dame aux camélias / John Neumeier (21/06) Signes / Carolyn Carlson – Olivier Debré (28/06) Les Etoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris Saison 2007 - 2008 7