1007pp - Kerkebeek
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La Gazette du PP Numéro 245 – juillet-août 2010 Site internet : www.painpartage.be.cx compte 931-0603473-79 du Pain Partagé, 1140 Bruxelles Toutes les nouvelles 1. 2. 3. Nadine Bienaimée, la grande amie de Nadine Blockerye, est décédée au début du mois de mai, à la suite d’une longue maladie. Elle avait participé l’une ou l’autre fois à nos activités. C’était une personne timide, qui vivait très seule ; il n’y a que (l’autre) Nadine qui l’entourait d’un peu d’humanité. Ayons une pensée pour elle ! Simone, qui n’était déjà pas au mieux de sa forme, s’est fait agresser et voler son sac, avec tout son contenu ; les voleurs ont ensuite pénétré chez elle ; ils ont pris de l’argent et des bijoux… Bref, c’est pour elle un grand traumatisme, et pourtant elle garde sa sérénité proverbiale. Un « espace accueil » sera aménagé cet été dans la chapelle intérieure de l’église de la Sainte Famille, c’est-à-dire au lieu où nous avons coutume de célébrer l’eucharistie. C’est une belle initiative, dont on reparlera. Il y a cependant une retombée qui nous concerne : à l’heure où ces lignes sont écrites, il n’est pas encore possible de savoir si ce lieu nous restera accessible. Le cas échéant, nous retournerions célébrer notre liturgie dans l’église, avec les inconvénients que cela suppose. Le PP à Lambersart et Lille Le soleil fut avec nous tout au long de la journée. Nous nous retrouvons en l’église St-Gérard à Lambersart pour partager l’eucharistie avec la Fraternité des Parvis du lieu. Quelques autres personnes étaient également présentes dont quelques-unes de la Fraternité de Béthune. Ce qui frappe d’amblée, c’est la jeunesse de cette communauté (un peu comme le P.P. des origines, il y a quarante ans). Maintenant, ce n’est plus qu’un vieux pépé !) : de jeunes couples avec leurs enfants. Le présent et l’avenir de l’Église. « La messe qui prend son temps » porte bien son nom, bien qu’à aucun moment cela ne nous sembla long. Un grand temps de partage par petits groupes nous permit de nous apprivoiser et d’apprivoiser le texte de l’évangile du jour. Ensuite, déjeuner (nous sommes en France) dans le jardin du presbytère, le soleil étant avec nous. La Gazette du P.P. avait rappelé, par deux fois : ne pas oublier d’apporter le pique-nique ! L’hospitalité de nos hôtes fut telle que la table débordait. « C’est Byzance », a dit quelqu’un. Le partage de nos expériences réciproque fut également très nourrissant. Ensuite, visite de la ville de Lille (que nous pourrions écrire « L’île » puisqu’il s’agirait, aux origines, d’un tertre au milieu des deux bras d’un canal). Nous commençons par sa cathédrale basilique N-D de la Treille (tout un programme pour quelques vignerons égarés parmi nous) dont nous admirons le voile de façade en feuilles de marbre translucide laissant passer la lumière puisque le soleil était avec nous. Jacques nous a quittés pour participer à l’ordination de quatre nouveaux prêtres en ce lieu. Nous nous permettons le luxe d’avoir à notre disposition deux guides : Chantal et Gilbert. Certains de nous ayant déjà pu visiter Lille lors de la prise d’éméritat de Jacques, les guides adaptent l’itinéraire en conséquence mais, comme le soleil était avec nous… De cette visite, je me souviens de l’hospice Comtesse, fondé en 1237 par la comtesse Jeanne de Flandre, mais qui fut agrandi successivement au XVe, XVIIe et XVIII e siècle pour finir comme musée en 1962 ; de la rue de Gand où se tient l’exposition permanente d’Abraham à Martin Luther King, que nous n’avons pas visitée faute de temps mais où nous avons eu un échange très intéressant avec le responsable de permanence ; de la porte de Gand aux trois entrées, mais un seul pont-levis (pourquoi ?) ; Chantal nous a beaucoup parlé de pâtisserie : merveilleux et autres merveilles (serait-elle gourmande ?), mais nous n’y avons pas goûté : il faisait trop chaud, car le soleil était avec nous ; de l’ancienne église St-Étienne détruite par des boulets autrichiens en 1792, dont il ne reste que le souvenir dans des noms de rue comme rue des Débris-SaintÉtienne ; je me souviens encore de l’une ou l’autre terrasses de bistrots, car le soleil était avec nous. Jacques nous rejoint sur la place du Général de Gaulle pour nous entraîner à la Casa del Pizza (ex Grizzli) où le service fut quelque peu débordé par notre nombre. La disposition des tables ne permettait pas un échange collectif, mais nous avons pu, par notre vote, élire la nouvelle petite équipe, clone parfait de la précédente. Il fallut du temps pour que chacun fût rassasié même celles qui avaient été oubliées, mais bah, ça n’a pas d’importance puisque le soleil fut avec nous. André 2 La nouvelle « Petite Equipe » On ne change pas une équipe qui gagne ! Pour la première fois, la Petite Equipe 2010-2011 est exactement la même que la précédente : Chantal, Marie-Jeanne, Fabienne Slagmolen, Xavier et Catherine Cornil, Jacques. L’équipe a tenu sa première réunion le 1 er juillet. Elle a d’abord dit son bonheur d’avoir rencontré la Fraternité des Parvis à Lambersart : au-delà de toutes nos différences, nous avons perçu bien des points communs et une grande cordialité. Nous pourrons nous inspirer notamment du beau geste proposé pour le Notre-Père, lors de l’eucharistie. Pour le reste, la réunion a été consacrée à l’élaboration du programme de nos activités. Vous trouverez ci-dessous un calendrier encore incomplet et provisoire. Un nouveau groupe de lecture Après « La destinée » d’Adolphe Gesché, le groupe se propose de livre le beau livre à succès de Dominique COLLIN, Mettre sa vie en parabole (éd. Fidélité, 2010). Les rencontres (une soirée par mois, dates à convenir) permettent de rassembler nos découvertes dans la lecture du livre et de partager ce que nous en vivons personnellement. Ce livre nous convient d’autant mieux que Philippe Bacq, lors de notre week-end des 23 et 24 octobre, fera une large place aux paraboles de l’évangile de Matthieu. Première rencontre du groupe, ouvert à de nouveaux participants : le mardi 14 septembre à 20h15, au 156 av. H. Conscience, à Evere. On demande à chacun d’avoir lu l’ouvrage jusqu’à la page 39. Bienvenue à tous ! Rajeunir « On nous a mis dans la tête que le but de la vie, c'est de réussir en occupant des fonctions, en gagnant beaucoup d'argent, en acquérant du prestige. Quelle puérilité ! Ce n'est pas vrai : le but de la vie, c'est de rajeunir. Chaque homme naît vieux, emmailloté dans des mots, des préjugés qu'on lui inculque. Devenir jeune, c'est se libérer des entraves de la peur, ne plus céder aux pesanteurs sociales, devenir joyeux, même avec ses cicatrices. La vie éternelle est faite pour être inaugurée ici. L'Évangile est invitation à quitter la convention, l'appel au réveil. Le plus grand service que nous puissions rendre à la société, ce n'est pas de réussir, d'acquérir la considération, c'est de devenir libres et joyeux. Toute la nature en qui vous êtes immergés vous rappelle que vous n'êtes qu'un passant sans demeure éternelle ici. Que rien donc ne doit être pris au tragique, que l'essentiel est de survivre c'est-àdire de faire exister ce qui est immortel en vous. » Jean SULIVAN (1913-1980) Rencontre avec Guibert Terlinden Soirée du 24 avril 2010 Quel souffle ! Le vent de l’Esprit est passé parmi nous. Comment devient-on aumônier d’hôpital ? Guibert nous raconte son parcours. J’ai tenté de remettre son récit dans un ordre chronologique. Après des études de psychologie clinique, il entre au séminaire et est ordonné prêtre en 1982. Il a 25 ans. Il en a donc 53 aujourd’hui. Sa vocation ? « Chaque jour, c’est la vie qui fait ma vocation ». de la Bible. « On me parlait de Dieu tout le temps », dit-il. Dans le même temps, il est à l’écoute de multiples misères dans le cadre d’une porte ouverte à la cathédrale NotreDame de Paris. Retour en Belgique. Il est nommé vicaire à Jésus Travailleur. Le curé vient de changer d’affectation et Guibert se retrouve seul dans une cure vide. Il va découvrir la solidarité des paroissiens. Il sera, durant 2 ans, éducateur dans un centre pour adultes débiles profonds. Là, il découvrira qu’il est, malgré son empathie, capable de violence et même de désir de meurtre ! Il nous dit : « L’homme que je suis est capable de “ça” ». Être chrétien c’est se reconnaître capable du désir de meurtre et se savoir accepter ainsi par Dieu. C’est aussi découvrir l’humain dans son épaisseur. Ensuite, il se retrouve à Schaerbeek, à Ste Suzanne. Il y a plein de choses à faire. Après un an il est déjà englouti par une partie de la paroisse. Tellement englouti qu’au bout de 5 ans qu’il n’est plus accessible pour les plus pauvres tant son agenda est plein. C’est là qu’il rencontre un couple de soignants de l’hôpital St Luc qui lui disent leur solitude et leur impuissance dans leur boulot face à la misère morale, pas seulement des malades, mais surtout des soignants. Une nouvelle expérience l’emmène à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris comme psychologue. Il préfère taire son engagement sacerdotal et découvre que dans un monde laïque il y a un besoin d’aborder les grandes questions de la vie. Chacun peut se retrouver, avec sa vie, dans l’aventure C’est ainsi qu’après 20 ans de service à Ste Suzanne, Guibert se retrouve aumônier d’hôpital. À l’époque, dit-il, être aumônier d’hôpital c’était, d’une part être comme un charognard qui arrive lorsque la proie est au bord de la mort, d’autre part c’était être un marchand (Guibert utilise 3 un autre mot) obligé de faire du porte à porte pour s’assurer une clientèle. Saint Luc L’hôpital St Luc accueille en moyenne 960 malades se renouvelant environ tous les 6 jours. C’est aussi 5000 membres du personnel, soit 5 personnes par malades (jour et nuit). Le site universitaire c’est 12.000 étudiants (en médecine, en pharmacie, en infirmerie, etc.) et, également, 5000 membres du personnel (enseignants…) Il y a également le Centre Œcuménique accueillant des gens de toutes nationalités et principalement des Africains dont des Ruandais souvent avec le passé douloureux que nous connaissons. L’aumônerie est composée de 3 prêtres et 5 femmes. Les prêtres : deux tiers temps, Claude Lichtert et Tommy Scholtès ; un temps plein, Guibert Terlinden lui-même. Comment être soignant en hôpital, comment tenir le coup pendant 45 ans sans dépression ? Ils sont en première ligne pour entendre la misère, physique bien sûr, mais aussi morale. Pour répondre à la quête de sens, en particulier la nuit. Comment être étudiant en hôpital ? « Certains guindaillent comme des ânes, d’autres bossent comme des bœufs ! » (Certains font les deux.) C’est ici aussi que peut intervenir un aumônier. Pour initier le patient, le soignant également, au questionnement, à un retournement : les situations les plus terribles peuvent être des possibilités de croissance. « Le cœur de la foi chrétienne est qu’il n’y a jamais de résurrection sans Vendredi saint ». « Il n’y a pas de tombeau dont la pierre ne puisse être fracassée, mais il s’agit de reconnaître ces pierres ». La présence de l’aumônier ouvre un espoir. Un malade mental, un jour a eu 30 secondes de lucidité, le temps de dire : « J’attends du prêtre : de la présence (un homme qui ne s’enfuit pas), qu’il lise l’Évangile, qu’il prie avec moi, qu’il me fasse découvrir, en moi, la dynamique qui l’habite ». Ensuite, il est retourné dans son enfermement. Il faut accueillir ces personnes malades comme des personnes, pas comme des malades. En faisant référence à l’épisode de l’Évangile où Jésus se rend dans la Décapole et y rencontre un « possédé » qu’il délivre. Un des rôles de l’aumônier est sacramentel. Offrir l’onction des malades. Avec toute sa symbolique : l’huile dans les mains ouvertes (lâcher prise, s’ouvrir, se déployer, consentir). « Je suis un passeur » nous dit Guibert. Lors de mon ordination, j’ai reçu le même geste de l’onction. La maladie peut-elle être vécue comme une vocation ? Quelque chose de Dieu peut-elle être engendrée ? C’est avant tout des rencontres. Être aumônier, aujourd’hui, c’est aussi être passeur entre tous ceux qui donnent et ceux qui ont besoin ? « Souvent, dans l’Église, la parole de Dieu est la réponse à toutes nos questions. Mais la parole de Dieu est là pour nous questionner et pas pour que nous la questionnions. » (Adolphe Gesché). Ce sont les familles de personnes qui ont donné leur corps à la science qui n’ont pu faire leur deuil parce qu’il n’y a pas eu de funérailles. C’est pour eux, qu’avec des étudiants (au départ 60), nous avons préparé une célébration spécifique. Il y a aussi le désir d’humaniser le milieu hospitalier ; accueillir les récits de vie des patients, de leurs proches, des soignants, des étudiants et y tisser le grand récit dont nous sommes les héritiers. De ce maillage peuvent naître parfois des choses étranges. « On a tellement déconstruit la foi que quelque chose peut recommencer. À partir de rien on peut construire du neuf. Dans un monde en pleine mutation où tout s’écroule, à nous d’être attentif à ce qui naît. » Guibert nous raconte l’histoire de « La petite dame et le corbeau » que chacun aura reçu comme un cadeau, mais dont je n’ai pas pris note tant j’étais à écouter. Comment, comme soignant, comme étudiant, comme malade, ne pas être seul ? Être aumônier d’hôpital Guibert nous fait faire un petit exercice de vocabulaire à partir du mot « malade ». Je n’ai pas noté toutes nos réflexions, mais il y en avait des entrées ! Ce mot vient du latin male habitus où Guibert entend « habiter mal1 », être mal dans sa maison, dans sa peau, « je ne suis plus chez moi dans mon corps ». Accompagner un malade c’est lui permettre de retourner chez lui, d’être réunifié. Pour beaucoup de malades, l’hôpital est comme une parenthèse et ils attendent que cela passe. Dans cette parenthèse, il peut se passer beaucoup de choses. André VAN MUYSEWINKEL2 Rien à voir avec ce qui précède : Petite fable écolo. Cela se passe dans les années vingt (2020 et quelques). Une maman tente d’expliquer la sexualité à ses enfants : « Quand une petite abeille rencontre une fleur… » - Le petit garçon : « Dis, Maman, c’est quoi : une abeille ? » - La petite fille ajoute : « Et c’est quoi : une fleur ? » La maman pleure doucement. 1 J’ai cherché dans le Robert historique et cela se tient. Habitus vient du verbe « avoir » habere qui veut aussi dire posséder ou se tenir, d’où habilis, qui « tient bien, qui est approprié, qui est habile » (comme Homo habilis, notre ancêtre). « Habiter », vient du latin habitare qui est un « fréquentatif » de habere c’est-à-dire « avoir souvent », donc : « occuper ». C.Q.F.D. 2 Pour compléter votre rencontre sachez que Guibert Terlinden a écrit : J’ai rencontré des vivants, éditions Fidélité, 2006. Voir aussi, sur Google, UCL, aumônerie catholique. 4 LA « CONVERSION » DE SAINT PAUL Rencontre du 29 mai 2010 avec Alice Dermience Nous avons passé avec A1ice une après-midi dense et riche. Voici son propre texte I. Dans l’imaginaire Quand on dit « conversion de St Paul », vient aussitôt à l’esprit l’image de « Paul tombant de son cheval ». Or, au temps des Pères de l’Église et au Moyen Âge, la scène de la ‘conversion’ de saint Paul représentée dans les enluminures ne comporte pas de cheval ! C’est seulement au XIIe s. qu’apparaissent deux innovations : la représentation figurative du Christ, jusque là évoqué par la lumière et la voix, et l’interprétation de la chute comme chute de cheval. Jusqu’alors Saul allait à pied ; il ne tombait donc pas de haut ! Désormais, sous l’influence des valeurs sociales de l’époque, il apparaît en chevalier : le cavalier désarçonné devient le symbole de l’orgueil terrassé. Au XVe s., par respect du récit biblique, humanistes et protestants s’opposent à la représentation du cheval, tandis que certains catholiques y restent attachés. C’est un sujet, parmi d’autres, de conflits confessionnels ! Par la suite, on retrouve le thème de la chute de Saul peint par MichelAnge, le Caravage, W. Blake et, aujourd’hui Arcabas. . Voir F. Boespflug : « La conversion de Paul dans l’art médiéval », dans J. Schlosser (éd.), Paul de Tarse (Lectio Divina 165), p. 147-167. II. Ce que Paul dit dans ses lettres Le récit le plus ancien (dans les années 50) de ce qu’on appelle traditionnellement la « conversion de Paul », est autobiographique, c’est celui de l’Apôtre lui-même, dans l’épître aux Galates (1,13-23). Cette Lettre est adressée aux frères des‘Églises’, des communautés d’Asie mineure, perturbées par des judéo-chrétiens conservateurs qui veulent imposer de nouveau la Loi juive et la circoncision aux païens qui adhèrent au Christ (voir 2,11: le conflit avec Pierre). Paul cite l’Arabie en Ga 1,17 et 4,25 (« car le mont Sinaï est en Arabie »). Cette contrée n’est mentionnée nulle part ailleurs par Paul, ni dans les Actes, ni dans l’ensemble du Nouveau Testament. Comme à l’époque, les notions géographiques étaient assez floues et plutôt symboliques, il s’agit ici probablement du nord du royaume des Nabatéens, où habitaient beaucoup de juifs, donc d’une région au sud de Jérusalem, plus ou moins distante, où Paul a commencé à prêcher, et non un désert où il aurait fait retraite Damas est un important centre commercial de Syrie, à 240 km au nord de Jérusalem, où il y avait une nombreuse diaspora juive : Paul y « revient » (παλιν), donc c’est qu’il y a déjà séjourné après sa conversion. Structure du récit : • • • Passé juif ultra-orthodoxe jusqu’à la violence Vocation divine Réponse immédiate et départ, sans mandat, vers des régions ‘étrangères’ • Après trois ans, contact avec l’autorité centrale à Jérusalem • Retour en régions païennes • Pas de contact direct avec les communautés de Judée Conclusion : Ce récit autobiographiques de Paul évoque un ‘basculement’ dans son existence, sans décrire ni même mentionner un moment, un événement particulier qui l’aurait provoqué. Ce n’est pas un récit simplement informatif, mais une apologie : Paul tend par là à fonder sa qualité et son autorité d’apôtre, son action pastorale, comme il sera amené à le faire à plusieurs reprises. Au début de sa Lettre aux Galates en particulier, il défend son droit d’intervenir contre des prédicateurs judaïsants, traditionalistes. Pour se justifier, il revendique à la fois son passé de juif ultraorthodoxe, intégriste, bien connu de tous, et sa vocation d’apôtre par un appel personnel de Dieu, par grâce, qui fonde la légitimité de sa mission aux païens ; il insiste sur sa réponse immédiate à la vocation divine et sur sa liberté d’initiative dans la manière de la réaliser concrètement (sans recourir à l’autorité centrale) ! Paul rappelle également son passé de persécuteur dans sa Lettre aux Philippiens (3,5-6) et dans sa première Lettre aux Corinthiens (15,9). III.Les Actes des Apôtres Les Actes, première ‘histoire de l’Église’, proposent trois récits de la « Conversion de Paul » 1. L’auteur des Actes n’est autre que Luc, celui du troisième évangile. C’est un ‘helléniste’ : un judéo-chrétien, c.à-d. un juif de la diaspora, de culture grecque, converti au Christ (le plus probable), à moins que ce ne soit paganochrétien, un Grec converti au christianisme. Contrairement à la tradition, il n’était ni disciple de Paul, ni médecin. 2. Son ‘Histoire de l’Église’, Luc l’a écrite après son évangile, daté des années 80/90, environ 20 ans après la mort de Paul 3. Elle nous est parvenue sous deux formes : un texte court et un texte plus long : les Deux Actes des Apôtres » (les ajouts venant du texte long de 9,1-22 sont en gras) 4. Pour l’interpréter correctement, il faut tenir compte à la fois du genre littéraire des Actes, une œuvre historique, et du contexte culturel de leur composition, autrement dit, il s’impose d’utiliser un certain nombre de Clés de lecture • Une ‘histoire’ implique que l’auteur utilise des sources. Quelles sont-elles dans ce cas-ci ? Il est peu probable que ce soient les Lettres de Paul : on remarque trop de discordances et de silences. Sans doute Luc s’est-il inspiré de traditions orales (ou écrites ?), mais il est impossible de les identifier. … 5 • Étant donné la culture de Luc et des lecteurs de son temps, il faut tenir compte de la conception grécolatine de l’histoire (« magistra vitae »). Pour l’historien d’alors, le souci de rigueur scientifique n’était nullement premier : sa visée était plutôt éducative, morale ou patriotique (ex. Tite-Live). • Un des procédés littéraires courants était le discours prêté aux acteurs du récit. Ces discours, dont on n’avait ni copie, ni enregistrement, étaient composés par l’écrivain selon la règle de la vraisemblance, c.-àd. en fonction de la situation du locuteur, du contexte, du récit dans lequel il est enclavé. • Dans le cas de Luc, son projet est d’édifier les lecteurs, chrétiens ou autres, de leur proposer le modèle d’une Église selon le projet de Jésus-Christ, tel que décrit dans le 3e évangile (lecture d’Isaïe à Nazareth, Béatitudes, vocation des témoins lors de la Résurrection/ ascension, en privilégiant la justice, les pauvres, la miséricorde, l’universalité…(Par ex. la description idéalisée de la première communauté en Ac 2,41-47). • La culture biblique de Luc l’amène aussi, à l’exemple des auteurs de l’A.T., à écrire une histoire ‘sainte’, du salut, en donnant une interprétation théologique des événements, en insistant sur l’intervention constante de l’Esprit Saint. • Ce qui explique son recours fréquent au ‘merveilleux’ comme manifestation du ‘divin’ : des métaphores qu’il faut décrypter si l’on veut rendre les récits signifiants pour nos contemporains. • Ce n’est donc pas dans les Épîtres de Paul que l’auteur des Actes a pu puiser cette composante centrale de ses récits. Sans doute s’est-il inspiré de traditions orales, qui circulaient dans les communautés de son temps, non sans quelque amplification. Son talent d’écrivain et l’influence des récits de l’A.T. ont fait le reste. 3. Le vocabulaire est riche de signification théologique. On retiendra notamment les vocables suivants : • Le/les « disciples ». En Mc et Mt, ce terme désigne les Douze (en relation avec les douze tribus d’Israël). Luc en élargit la portée (idem pour le rôle des femmes) : l’épisode des 72 disciples envoyés en mission (Lc 10,1ss.) ou la foule des disciples qui accueillent Jésus à Jérusalem (Lc 19,37) sont des ajouts propres à l’auteur de l’évangile. Dans les Actes, le terme désigne tous ceux qui « suivent Jésus sur la Voie », le reconnaissent comme Christ/Messie Seigneur. Luc souligne ainsi que la communauté inaugurée par Jésus de Nazareth n’est nullement figée dans sa forme primitive, mais en mouvement dynamique et évolutif (important pour la place des femmes). • Le terme « Κurios » a plusieurs sens, selon le contexte : adressé à un inconnu, c’est notre ‘monsieur’, mais dans la Bible grecque, il désigne Dieu, le Seigneur, dont on ne prononce pas le Nom, par respect. Appliqué à Jésus par les premiers chrétiens, il signifie qu’on le reconnaît comme Dieu. • « La Voie » est un terme qui revient à plusieurs reprises dans les Actes, tantôt sans déterminant (9,2 ; 19,9.23 ; 22,4 ; 24,14.22) ; tantôt avec un déterminant : « du salut » (16,17), « du Seigneur » (18,25), de Dieu (18,26) Dans ce contexte, le vocable désigne l’adhésion à la foi au Christ, suggérant une manière dynamique, et non statique, de vivre selon le projet de Dieu dévoilé et déjà inauguré par Jésus. • La lumière/est ici une manifestation surnaturelle, avec la particularité qu’elle « enveloppe » les personnages. • « Les saints » forment les communautés auxquelles Paul s’adresse : tous les chrétiens sont saints parce qu’ils ont part à la sainteté de Dieu, reçue dans le baptême (pas nécessaire d’être canonisé selon les règles pour mériter le titre – invite à élargir le sens de la Toussaint). • « Mon Nom » vise les titres christologiques : Jésus Christ Seigneur = Messie, Fils de Dieu • « Le Juste » est un terme familier aux juifs pour désigner un observant fidèle de la Loi ; Luc l’applique au Christ dans son évangile, au sens d’innocent (Lc 23,48) ; en Ac 22,14 (deuxième récit), il désigne le Christ face à des juifs. IV. Les trois récits dans les Actes A. Le récit du narrateur : Ac 9,1-22 1. Pourquoi le prolonger jusqu’au v. 22, alors que la TOB l’arrête au v. 19a, quand Paul, baptisé, a récupéré physiquement ? Il me semble que c’est réduire l’épisode à un événement personnel et passif, qui n’intègre pas sa réponse active à sa vocation ecclésiale de prédicateur aux nations (v. 15). En outre, la prolongation jusqu’au v. 22 est justifiée par la reprise du thème de la persécution de 9,1-2, qui scande le récit et forme inclusion. 2. Qu’en est-il de l’historicité des données de ce récit ? • • Dans ses Épîtres, Paul ne fait aucune allusion à des Lettres de mission. L’insistance du récit sur le mandat officiel de Saul d’une part, le pouvoir du Sanhédrin sur les synagogues de la Diaspora, incluant l’extradition vers Jérusalem d’autre part, sont peu crédibles. Il semble plutôt que Paul ait pris l’initiative de la démarche, par conviction, comme il le souligne lui-même. Peutêtre a-t-il sollicité des lettres de recommandation pour les synagogues étrangères. Si les persécutions contre les chrétiens sont bien réelles, on a affaire ici, semblet-il, à une amplification littéraire. Quant au choc de Damas, ni en Ga ni ailleurs dans ses Lettres, Paul ne décrit, ni même ne fait la moindre allusion à l’événement de son basculement, encore moins aux détails d’un épisode spectaculaire, d’un événement fulgurant qui a fait du persécuteur un apôtre. • L’imposition des mains est ici un simple geste de bénédiction, et non d’ordination à un ministère. 4. La structure du récit. Nous proposons une division basée sur la différence de lieux et la présence/absence des personnages, c.-à-d. trois séquences, comportant des moments successifs. 1) De Jérusalem à Damas a) à Jérusalem : Saul : projet de persécution 6 b) sur la route vers Damas (240 km), Saul et ses compagnons : • Saul : lumière – chute – bref dialogue avec la voix (Jésus) • les compagnons : stupeur c) entrée dans Damas : • Saul : (passif) cécité – ‘mort sensorielle’ : trois jours • les compagnons (actifs) : aide 2) À Damas : Ananias et Saul a) Ananias : vision du Seigneur : • dialogue :envoi auprès de Saul • séjour localisé (vision de Saul) • réticence d’Ananias • la mission de Saul b) Ananias et Saul : • Ananias imposition des mains et message de mission • Saul : guérison de sa cécité - baptême • rétablissement physique (‘résurrection’) 3) À Damas : Saul et les habitants de la ville a) séjour dans la communauté des disciples (catéchèse ?) b) prédication dans les synagogues : « Jésus, Fils de Dieu », « Messie » c) réaction stupéfaite des auditeurs d) poursuite de la prédication. 5. Commentaires 1) Au point de vue narratif : le triple rappel du passé persécuteur de Paul, au début, au milieu et vers la fin du récit a un rôle structurant et contrastant. 2) Au point de vue des procédés littéraires caractéristiques des Actes, on notera le ‘merveilleux’, expression de la manifestation divine. « La lumière venue du ciel » est une image inspirée des récits de l’A.T. (Moïse…) ; dans ce casci, elle se prête mieux qu’une vision figurative à l’identification de Jésus aux chrétiens persécutés.(comparer avec la vision d’Ananias intégrant une seconde de Saul) .La résistance de l’appelé à la vocation divine est un thème courant dans les récits de vocation des prophètes : Isaïe, Jérémie). Ici, dans le cas d’Ananias, sa résistance ne vient pas de la conscience de sa faiblesse, mais de la peur du persécuteur (largement répandue à propos de Paul) 3) Au point de vue théologique, il y a lieu de souligner l’importance des médiations humaines : • les compagnons de voyage, des anonymes, sans en comprendre l’enjeu, apportent leur aide à Saul, simplement par solidarité avec un membre de la caravane en détresse ; ils retardent ainsi la réalisation de leur programme, puis disparaissent sans laisser de trace (comparer avec le récit évangélique du Samaritain, Lc 10,33) ; • un certain Judas, un habitant de Damas, juif ou chrétien (?), qui héberge un inconnu en difficulté ; • Ananias, un simple fidèle judéo-chrétien, directement mandaté par Dieu, pour préciser à Paul sa ‘vocation’ et contribuer à sa mise en œuvre concrète ; • la communauté des ‘disciples‘ qui accueille Paul, lui offre l’hospitalité et peut-être un embryon de catéchèse S’y ajoute le thème théologique de l’Esprit Saint; cher à Luc : il est la force qui désormais habite Paul et le soutient dans sa mission. B. Le récit autobiographique de Paul (Ac 22,3-21) 1. Nous avons affaire ici à un genre littéraire et à un contexte différents du récit précédent. Ce récit en « Je », autobiographique, est un plaidoyer de Paul devant la foule juive ; inséré à l’intérieur du grand récit, il est sensé avoir été prononcé par Paul à la suite de son arrestation dans le Temple de Jérusalem. 2. Comme dans le récit d’Ac 9, on peut y discerner trois séquences : 1) De Jérusalem à Damas ; a. à Jérusalem : Saul : zèle religieux et persécution ; mission officielle à Damas ; b. sur la route vers Damas: Saul et ses compagnons. • Saul : lumière vers midi : chute • bref dialogue avec la voix (Jésus) • les compagnons (passifs) voient, n’entendent pas : stupeur c. entrée dans Damas : • Saul (passif) cécité • les compagnons (actifs) : aide 2) À Damas, Ananias et Saul a. Ananias, présentation comme juif pieux b. Ananias et Saul : Ananias, parole efficace de guérison ; porte-parole de Dieu : vocation 3) À Jérusalem, Paul en extase dans le Temple (dialogue avec le Seigneur : ordre de quitter Jérusalem ; résistance ; mission aux nations) 3. La comparaison des deux récits révèle ressemblances et différences 1) De part et d’autre on peut distinguer trois séquences, mais la deuxième, à Damas, est considérablement réduite, tandis que la troisième est située à Jérusalem, dans le Temple, soulignant l’ancrage juif de Paul. 2) On retrouve la même fonction inclusive du thème du persécuteur, 3) et plusieurs éléments communs : persécutions, ‘illumination’, révélation par la voix, rôle des compagnons, Damas, Ananias, universalité de la mission. 4) Comme le récit est un plaidoyer à l’adresse de la foule juive, l’orateur souligne tout ce qui le rapproche d’eux et leur ‘parle’ ; il insiste dès lors sur leur communauté de convictions, use de termes à consonance juive : « le Dieu de nos Pères », « Jésus le Nazôréen » (cf. Is 11,1), « le Juste » ; Ananias n’est pas un ‘disciple’ mais un juif irréprochable. 5) On relèvera aussi des omissions et des ajouts de détails. • les compagnons n’entendent pas la voix ; Ananias ne bénéficie pas d’une vision.; Paul ne jeûne pas, il n’est pas fait mention de « trois jours », ni de vision ‘incluse’ ; pas non plus de réponse explicite à sa vocation, pas de baptême, de séjour prolongé à Damas. • ‘Nouveautés’ : l’illumination se produit « vers midi » ; le retour immédiat de Paul à Jérusalem, sa prière au Temple, où il entre en extase (comparer 2 Co 12,1-9) 7 et entend sa mission aux nations confirmée par le Seigneur lui-même. Parmi ces ajouts, certains reflètent la théologie lucanienne : le thème de l’apôtre- témoin (cf Lc 24,48), alors que Paul n’applique ce terme qu’à Dieu, le « pardon des péchés » (cf Lc 24,48) comme effet du baptême. C. Le récit autobiographique de Paul (Ac 26, 9-18) 1. Comme le précédent, c’est un récit en « Je », qui constitue le principal du plaidoyer de Paul devant le roi (juif) Agrippa II (discours composé par Luc). À nouveau arrêté à Jérusalem, l’apôtre en a appelé à l’empereur et a été transféré à Césarée. 2. Comme les précédents, ce récit est structuré en trois séquences 1) à Jérusalem, Saul : zèle religieux, persécution personnelle et officielle des ‘saints’, mission à Damas 2) sur la route vers Damas, Saul et ses compagnons • Saul : lumière vers midi ; chute • les compagnons : chute (passifs) • long dialogue de Paul avec la voix (Jésus) : vocation : mission aux nations 3) de Damas au monde, Saul : réponse à l’appel = prédication jusqu’aux ‘nations’ ; contenu : la conversion 3. Si on le compare aux deux récits précédents (en Ac 9 et Ac 22), on y relève des ressemblances pour l’essentiel, mais nombre de différences, importantes ou de détails. 1) Parmi les omissions, on notera : pas de séquence à Damas, pas de cécité ; plus de médiation, ni des compagnons ni d’Ananias ; pas de titres christologiques (Messie, Fils de Dieu) mais le Nom de Jésus de Nazareth. 2) Les omissions sont en quelque sorte compensées par des insistances ou accentuations : l’implication personnelle de Saul dans la persécution des chrétiens, son long dialogue avec le Seigneur qui lui précise sa mission et, en réponse, sa prédication à travers le monde. 3) À relever aussi des ajouts littéraires : « la lumière plus resplendissante que le soleil » qui enveloppe toute la caravane et provoque une chute générale ; la langue hébraïque utilisée par le Seigneur ; l’image de l’aiguillon. 4) Des thèmes de la théologie lucanienne affleurent également : conception négative du monde païen, domaine de Satan ; la conversion à la fois théologique et morale (cf Lc 24,47-48) ; le thème du témoin, déjà présent en 22,15, est ici associé à celui de serviteur du message reçu ; la mission universelle. En conclusion, on constate dans ce dernier récit une réduction des détails et péripéties pour le centrer sur la rencontre de Paul avec Jésus, cause du basculement du persécuteur juif en apôtre des nations. V. Comparaison entre les trois récits des Actes et celui de Paul aux Galates Les concordances portent sur l’essentiel : la persécution et la vocation de Saul, un basculement/retournement complet à un moment de son existence, la réponse effective de Paul à la vocation divine, la mission aux nations. Les divergences entre le récit paulinien et les récits lucaniens s’expliquent par la différence de leurs auteurs et des genres littéraires. L’un est effectivement autobiographique et apologétique : c’est l’apôtre en personne qui évoque son passé. Les récits lucaniens, même quand ils sont aussi en « Je », sont l’œuvre d’un écrivain de la fin du Ier siècle, un historien et théologien, dont l’intention est d’édifier ses lecteurs, tout en s’adaptant aux auditeurs supposés des discours, sans oublier l’intérêt des destinataires du « grand récit ». VI. Vocation ou/et conversion de Saul ? D’après Paul lui-même la vocation est première : c’est « par la grâce de Dieu », et non par ses mérites, qu’il a été appelé à être l’apôtre des nations. Sa conversion est réponse à l’appel de Dieu : c’est le passage de l’attachement crispé à la Loi du peuple élu et de l’autojustification vertueuse, source de violence, en connivence avec le pouvoir religieux, à la liberté vis-à-vis de la Loi et de l’autorité religieuse, pour l’annonce de Évangile du Christ aux nations. Pour Paul, en effet, le respect de l’autorité ecclésiastique (recours aux dirigeants et à l’Assemblée de Jérusalem) viendra toujours en second, comme il l’affirme lui-même. Cela ira jusqu’à l’opposition à Pierre (Ga 2,11 : « Je lui ai résisté en face »). Un conflit qui n’est pas rapporté dans les Actes ; leur auteur ayant tendance à idéaliser l’Église primitive, préfère taire certains épisodes conflictuels Luc, de son côté, n’emploie pas le terme ‘conversion’ pour désigner le basculement de Saul suite à une prise de conscience bouleversante de la présence du Christ ressuscité dans les chrétiens auxquels Jésus s’identifie. Dans le premier récit des Actes, l’intervention divine est non seulement première, mais prédominante : manifestation et paroles de Jésus, visions, y compris à travers la médiation des ‘disciples’. Si ‘conversion’ il y a, ce n’est pas une conversion morale, le renoncement à une vie de péché : Saul était ultra vertueux, religieux et observant de la Loi : son ‘basculement’ consiste à renoncer à « sa justice », à son auto-justification et à ses certitudes, pour reconnaître en Jésus, mort et ressuscité, le Messie, le Fils de Dieu et son message destiné aux nations. Sa metanoia/conversion est théologique VII. Signification de la vocation/conversion’ de Paul pour aujourd’hui Il ne s’agit pas seulement d’un épisode de portée individuelle, mais d’un événement ecclésial, qui a ouvert aux païens les portes de l’Église ! Son importance capitale pour le devenir du message chrétien reste porteur de sens pour l’Église d’aujourd’hui • Face à l’organisation ecclésiastique romaine ultra centralisée actuelle, n’est-il pas significatif que Paul soit présent dans le livre des Actes à partit du chap. 9, jusqu’à la fin, au chap.28, alors qu’il n’est plus question de Pierre à partir du chap.16 (l’assemblée de Jérusalem) ? Selon Luc, l’apôtre choisi par Jésus de Nazareth cède la vedette à Paul, l’apôtre appelé par le Christ ressuscité, envoyé aux nations. La désignation des Douze par Jésus de Nazareth ne clôture donc pas la liste des apôtres, n’instaure pas un système clos. (excluant notamment les femmes à tous jamais). ! Ce 8 qui, déjà à l’époque de Paul, dans les années 50, ne va pas de soi pour les judéo-chrétiens conservateurs et l’oblige à revendiquer plus d’une fois, dans ses lettres, sa qualité et son autorité d’apôtre à part entière. Si l’Église est fondée à la fois sur Pierre et sur Paul, fêtés ensemble, elle aurait besoin que se manifeste un nouveau Paul qui, dans l’Église d’aujourd’hui, ferait contrepoids à Pierre, comme le souhaitait un de mes amis curé, à la fin de son homélie... Une utopie dans le contexte actuel ? • • Les membres de l’Église, peuple de Dieu (selon Vatican II), communautés de « saints », de « frères » (selon saint Paul), ne devraient-ils pas bénéficier d’une authentique autonomie et liberté d’initiative, sous la guidance de l’Esprit Saint, et jouer un rôle actif dans une Église catholique dont ils se sentent responsables ? Face à la violence dans le monde d’aujourd’hui, surtout en lien avec les religions, les débuts de Saul illustrent le risque de dérive que génèrent les intégrismes religieux légalistes, chrétiens et autres : différentes formes de violence intégristes prolifèrent un peu partout à travers le monde, pas seulement dans l’aire d’influence islamiste. N’oublions pas non plus le phénomène au plan local : autosuffisance des vrais cathos, mépris des ‘autres’, moinaaaas réglos … encouragé implicitement par la hiérarchie. Alice DERMIENCE Dieu et les grands de ce monde Dieu en a ras le bol de l'humanité, de ses péchés, de ses vanités et des politiciens. Il décide de mettre fin à l'expérience. Il réunit tous les chefs d'états et leur annonce qu'il détruira la race humaine dans 24 heures. « Je vous laisse le soin de l'annoncer vous-même à vos peuples respectifs ! » Le premier à parler est Barack Obama : « Peuple bienaimé, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle pour vous. La bonne est que Dieu existe. Il m'a parlé . Mais nous le savions déjà . La mauvaise nouvelle, c'est que cette grande nation, notre grand rêve n'existera plus dans 24 heures. Ceci est la volonté de Dieu. » Fidel Castro a réuni tous les Cubains et dit : « Compatriotes, peuple cubain, j'ai deux mauvaises nouvelles. La première est que Dieu existe, il s'est adressé à moi. Oui, je l'ai vu. La deuxième mauvaise nouvelle c'est que cette merveilleuse révolution pour laquelle nous nous sommes battus sera finie. C'est la volonté de Dieu. » Nicolas Sarkosy intervient au 20h de TF1 : « Aujourd'hui est un jour très spécial pour nous tous. Pourquoi ? Je vais vous le dire. J'ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer. La première est que je suis le messager choisi de Dieu, car il m'a parlé en personne. La seconde bonne nouvelle, c'est que dans les 24 heures, oui vous avez bien entendu, dans 24 heures, le problème du chômage sera résolu, la crise financière sera résolue, il n'y aura plus de reconduites aux frontières, plus de copinage, plus de népotisme, plus de violence, plus de hausses d'impôts. Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Les promesses seront tenues ! » Calendrier provisoire 2010-2011 Quelques dates à mettre dès maintenant à l’agenda Samedi 18 septembre : Eucharistie, souper, souvenirs et photos de vacances Samedi 9 octobre : Eucharistie, souper et échange à partir de la charte des Fraternités des Parvis Week-end 23-24 octobre : Découverte de l’évangile selon Matthieu, à Pesche (Couvin), avec Philippe Bacq Samedi 13 novembre : - Après-midi de lecture de l’évangile de Matthieu (à confirmer) - Eucharistie et souper Vendredi 17 décembre, veillée de Noël à Notre-Dame (Evere) Samedi 22 janvier : - Après-midi de lecture de l’évangile de Matthieu (à confirmer) - Eucharistie et souper Samedi 12 février : Eucharistie, souper et activité à choisir Week-end 19-20 février : L’Evangile dans nos vies, à La Diglette, avec Arthur Buekens Dimanche 6 mars après-midi : rencontre sur l’évangile de Matthieu avec le rabbin David Meyer Samedi 12 mars : Eucharistie, souper et activité à choisir Samedi 2 avril : - L’après-midi, rencontre avec José Davin à propos de l’homosexualité - Eucharistie et souper Samedi 7 mai : célébration (eucharistique ou non), souper et activité à choisir Samedi 4 juin : Eucharistie, souper et balade 9 Samedi 25 ou dimanche 26 juin : journée de clôture à Liège, avec Luc Davin VOTRE COMPTE EST BON Il est de tradition de présenter le bilan financier du PP à cette saison. Voici donc les comptes du PP pour l’année 2009-2010, en comparaison avec les années précédentes : En caisse au 30.06.06 : -335,94 € (J.V.) + 2181,13 (Eural) = 1845,19 € En caisse au 30.06.07 : 102,13 € (J.V.) + 1992,90 (Eural) = 2095,03 € En caisse au 30.06.08 : 652,98 (J.V.) + 1632,50 (Eural) = 2285,48 € En caisse au 30.06.09 : 157,38 (J.V.) + 2475,19 (Eural) = 2632,57 € En caisse au 27.06.10 : 207,82 (J.V.) + 3824,92 (Eural) = 4032,74 € Recettes 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Participation aux w.e. et journ. Cotisations annuelles Soupers, veillée de Noël Vente brochures Dons et divers (intérêts…) Total 2218,00 € 1125,05 € 692,93 € 180,00 € 500,00 € 4715,98 € 2008,61 € 444,50 € 314,74 € 45,00 € 47,10 € 2859,95 € 2375,45 € 396,50 € 381,20 € 0,00 € 128,89 € 3282,04 € 2009-2010 3490,62 € 578,00 € 126,42 € 121,00 € 143,73 € 4459,77 € Dépenses 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Week-ends et journées Soupers et veillée de Noël Photocopies, livrets de chant Dons et divers Total 3594,25 € 669,75 € 244,86 € 57,30 € 4566,16 € 2268,00 € 307,30 € 0,00 € 94,20 € 2669,50 € 2860,00 € 147,55 € 0,00 € 0,00 € 3017,55 € 2009-2010 2570,60 € 124,00 € 216,00 € 149,00 € 3059,60 € Résultat net en 2005-2006 : 3084,61 – 3237,87 = - 153,26 € Résultat net en 2006-2007 : 4715,98 – 4566,16 = + 149,82 € Résultat net en 2007-2008 : 2859,95 – 2599,50 = + 190,45 € Résultat net en 2008-2009 : 3282,04 – 3017,55 = + 264,49 € Résultat net en 2009-2010 : 4459,77 – 3049,60 = + 1410,17 € Quelques commentaires: • Notre budget est plus facile à boucler que celui du gouvernement… Le bénéfice est exceptionnel, mais il faut tenir compte du fait que 680 € d’acompte pour les w.e. ont été comptabilisés en 2008-2009 pour 2009-2010. Cela nous permettra de subsidier les week-ends de l’an prochain. • Les frais de photocopies et les timbres pour notre gazette sont pris en charge par l’Unité Pastorale, qui nous donne ainsi un bon coup de pouce. Merci ! • Le w.e. à la Diglette est beaucoup moins cher qu’ailleurs, où cela devient exorbitant. • Nous n’avons pas pour but d’amasser de l’argent. Il nous suffit donc d’avoir un fond de roulement pour faire face à nos dépenses communes. Rappelons que nos activités (y compris les week-ends) doivent être accessibles à tous, quel que soit l’état de fortune de chacun. C’est pour cela qu’une solidarité est nécessaire entre les uns et les autres.