Le Théâtre des passions 1697-1759 - Musée des Beaux

Transcription

Le Théâtre des passions 1697-1759 - Musée des Beaux
Le Théâtre des passions
1697-1759
Cléopâtre, Médée, Iphigénie…
Patio du Musée des Beaux-Arts de Nantes
11 février -22 mai 2011
Présentation à la presse le 10 février à 11h30
Voyage de presse le 10 février 2011
L’exposition Le Théâtre des passions (1697-1759) ; Cléopâtre, Médée, Iphigénie…, au musée
des Beaux-Arts de Nantes (11 février – 22 mai 2011) explore l’expression des passions chez
quatre peintres français de la première moitié du XVIIIe siècle : Antoine et Charles-Antoine
Coypel principalement mais aussi Jean-François de Troy et Carle Van Loo.
Ces peintres d’histoire ont emprunté au langage théâtral les artifices de la scène pour
renouveler le « grand genre ». Bien avant Greuze ou les peintres néoclassiques ils proposent
une vision renouvelée de la peinture d’histoire dans une tentative d’œuvre d’art total avant
l’heure. S’inspirant des tragédies de Racine, de Corneille et des opéras de Lully ou Quinault,
ils puisent leurs sujets dans les textes classiques. C’est au vocabulaire théâtral, à l’espace
scénique, aux décors, à la gestuelle des comédiens et à ses codes qu’ils ont recours pour
mettre en scène les passions humaines. Les héroïnes antiques et bibliques telles Athalie,
Médée, Cléopâtre ou Iphigénie… tiennent un rôle central dans ces tableaux théâtraux qui
constituent un moment important de l’histoire de la peinture française. C’est à la découverte
de ce Théâtre des passions, jusqu’alors peu étudié, que le musée des Beaux-Arts de Nantes
invite.
Antoine Coypel, Charles-Antoine Coypel (le fils), Jean-François de Troy et Carle Van Loo
poètes, scénographes et peintres associent illusion théâtrale et puissance de l’image pour
représenter avec grandiloquence les passions humaines. Ils transposent sur la toile le
moment crucial d’une passion dans toute sa condensation dramatique : colère terrible, désir
fou de vengeance, désespoir cruel, amour et jalousie dévorants… dans des tableaux et des
tapisseries aux formats spectaculaires.
Leurs héroïnes tragiques, Cléopâtre, Médée, Esther, Iphigénie, explorent la rhétorique des
passions sur fond de mises en scène vues ou imaginées, mais toujours grandioses (telle la
monumentale Créüse consumée par la robe empoisonnée de Jean-François de Troy, musée
des Augustins, Toulouse). L’illusion scénique atteint un apogée avec les magnifiques
Fragments d’Opéra (inspirés directement de Philippe Quinault) de Charles-Antoine Coypel.
Antoine Coypel, Charles-Antoine Coypel, Jean-François de Troye et Carle Van Loo
appartiennent tous à des dynasties de peintres, tous héritiers du XVIIe et tous peintres
officiels. Certains d’entres eux (Les Coypel et Van Loo) seront titulaires de charges
importantes : Premier peintre du roi et directeur de l’académie Royale de Peinture et
Sculpture.
Le parcours concentre en quatre sections un ensemble resserré d’œuvres, mettant en scène
le répertoire tragique dans un moment très particulier et unique de la peinture française.
L’exposition met à l’honneur le précurseur Antoine Coypel, si proche de l’expression des
passions de Le Brun, et son fils Charles-Antoine Coypel, artiste dramaturge par excellence car
également auteur de pièces de théâtre. Le musée des Beaux-Arts de Nantes conserve deux
très grands tableaux de Charles-Antoine Coypel que viennent rejoindre pour l’exposition une
soixantaine de tableaux, tapisseries, sculptures, dessins et gravures. L’exposition déroule le
processus créateur de ces « grandes machines » depuis les esquisses dessinées jusqu’aux
immenses tapisseries tissées par la manufacture des Gobelins (Mobilier National).
Pour la première fois depuis le XVIIIe siècle des ensembles exceptionnels seront réunis grâce
aux prêts généreux de grandes institutions (musée du Louvre, musées des Beaux-Arts de
Lille, Montpellier, Strasbourg, Rijksmuseum d’Amsterdam) et de collections privées (NewYork, Genève).
Le Théâtre des passions : un moment particulier de la peinture (1697-1759)
Les deux dates qui balisent le propos de l’exposition sont essentielles dans l’histoire de la
peinture et du théâtre au XVIIIe siècle. L’exposition s’ouvre sur deux tableaux d’Antoine
Coypel datés de 1697 : L’Évanouissement d’Esther (1697, Salon de 1704, musée du Louvre)
Athalie chassée du temple (1697, musée du Louvre), tous deux inspirés par les textes de
Racine, Esther (1689) et Athalie (1691). 1697 est une date emblématique pour le théâtre :
sous le prétexte de « lèse-Maintenon », les comédiens italiens sont chassés par Louis XIV,
laissant le monopole aux comédiens français et à une tradition faisant la part belle au
répertoire tragique du Grand Siècle.
Le parcours s’achève sur une autre date symbolique, celle de 1759 : Mademoiselle Clairon en
Médée est présentée au Salon par Carle Van Loo qui prend une actrice comme modèle dans
un tableau vivement critiqué par Diderot. 1759 est un instant-clef de la critique d’art : c’est à
partir de l’exemple théâtral que Diderot va théoriser et bouleverser la théorie de la scène
peinte.
On sçait que l’Eloquence s’étend à tout ce qui regarde l’esprit et le cœur ; la Peinture a le
même avantage…tellement que la Poësie est une Peinture parlante, et la Peinture une
Poësie muette.
Antoine Coypel, Discours prononcé dans les conférences dans l’académie royale, 1714.
Commissariat général
Blandine Chavanne, Directrice du musée des Beaux-Arts de Nantes
Commissariat scientifique
Adeline Collange, Conservatrice Art Ancien musée des Beaux-Arts de Nantes
Juliette Trey, Conservatrice chargée des peintures du XVIIIe siècle au château de Versailles
Comité scientifique
Pierre Rosenberg, de l’Académie française, président-directeur honoraire du musée du
Louvre
Marie-Catherine Sahut, conservateur en chef, département des Peintures, musée du Louvre
Christophe Leribault, conservateur en chef au département des Arts graphiques du musée
du Louvre et directeur du musée Eugène-Delacroix
Mark Ledbury, Université de Sydney, Power Professor of Art History and Visual Culture and
Director of the Power Institute
Esther Bell, Theodore Rousseau Fellow, Department of European Paintings, Metropolitan
Museum of Art
Scénographie
Alexandre Fruh. Atelier Caravane
Catalogue
Le catalogue de l’exposition est édité chez Fage. Il rassemble des essais inédits d’Adeline
Collange-Perugi, Juliette Trey, Nicole Rouillé, Mark Ledbury, Esther Bell, et Theodore
Rousseau.
L’exposition est réalisée par le musée des Beaux-Arts – Ville de Nantes
Avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles des Pays de la Loire
Action culturelle
Une programmation pluridisciplinaire (théâtre, opéra, ballet, conférences) accompagnera
l’exposition.
Le Centre chorégraphique national de Nantes crée Opulences tragiques en écho à
l’exposition grâce au parrainage de Crédit Mutuel Loire-Atlantique Loire Océan
Le Printemps des Arts : festival de musique baroque s’associe également à l’exposition et
propose, du 9 au 22 mai, plusieurs rendez-vous musicaux.
Partenariat media : Connaissance des Arts
Contact presse
Véronique Triger
00 33 (0)2 51 17 45 40
[email protected]