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IMPÔTS Infos Direction Générale des Impôts semestriel Semestrieln°002 n° 004juillet Septembre 2015 2016 www.impots.cm Collaboration Impôts-Douanes Le projet « FUSION» opérationnel Actualités Du sang neuf à la DGI Dossier Les TIC au service de l'impôt S.E.M. PAUL BIYA President of the Republic of Cameroon Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 3 M. PHILEMON YANG Premier Ministre - Chef du Gouvernement M. ALAMINE OUSMANE MEY M. ELUNG PAUL CHE Ministre des Finances Ministre Délégué auprès du Ministre des Finances M. EDOA DIDIER SG Ministère des Finances 4 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Editorial Prometteuse Synergie L e 14 Juin 2016, les Directeurs Généraux des Douanes et des Impôts sous l'autorité du Ministre des Finances, Monsieur Alamine Ousmane MEY et le regard attentif de certains Partenaires techniques et financiers internationaux (Coopération Allemande, AFRITAC-CENTRE) ont signé un protocole d’accord de collaboration. Le fait n’est pas anodin. Aussi bien le contexte de la signature de cet accord, les objectifs poursuivis et les acteurs qui y ont œuvré sont révélateurs des ingrédients qui dessinent les perspectives de mobilisation des ressources propres issues de la fiscalité dans notre pays. D’abord le contexte. Nos Finances Publiques sont depuis quelque temps soumises à rude épreuve du fait à la fois des défis sécuritaires, de la baisse du cours du pétrole, du financement des grands projets d’infrastructures et plus récemment de l’amorce du démantèlement des barrières tarifaires dans le cadre des APE. La conjonction de tous ces facteurs exerce une forte pression sur la trésorerie de l’Etat. Dans un tel contexte, c’est une bonne chose que la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes, respectivement premier et deuxième postes de mobilisation des ressources de l’Etat se donnent la main. Elles rassurent ainsi les autorités et les observateurs sur leur volonté à assumer leur responsabilité dans un environnement où elles sont interpellées au premier Chef. Ensuite les Objectifs poursuivis. A y regarder de près, les objectifs que se donne cet accord, outre l’amélioration de la qualité de service offert aux usagers, touchent aux conditions nécessaires pour une mobilisation optimale des ressources fiscales de l’Etat. Pour rappel, l'accord vise à : • mutualiser les systèmes de prévention et de gestion des risques des deux administrations ; • renforcer le suivi des opérations douanières et fiscales ; • lutter conjointement contre toutes formes de fraudes douanières et fiscales ; • renforcer les capacités des agents de la Douane et des Impôts. En identifiant ainsi clairement et sans concession les points d’amélioration de notre dispositif global de collecte des ressources fiscales, une grande part du problème trouve déjà solution. Il appartient maintenant aux acteurs, collaborateurs du Ministre des Finances, de traduire dans la réalité des faits, leur volonté de corriger ces faiblesses. Pour ce faire, ils devront faire mieux qu’avant. Mais ils auront aussi besoin d’être accompagnés et soutenus. Enfin les acteurs de l’accord. D’un côté les locaux. Avec en tête le Ministre des Finances qui affiche ainsi clairement sa volonté de faire de la collaboration Douane-Impôts un facteur de performance de son département ministériel. Puis les Directions Générales des Douanes et des Impôts ellesmêmes. La première qui voit son rôle fiscal décroître sait qu’elle doit collaborer pour à la fois renforcer son efficacité et fournir à la deuxième, la Direction Générale des Impôts, les moyens de contribuer à la réduction du gap résultant de la baisse des recettes douanières. La seconde, la Direction Générale des Impôts se retrouve, plus que par le passé, au premier plan du processus de mobilisation des ressources propres de l’Etat. Pour cela, elle doit collaborer avec sa consœur des douanes pour assumer ce rôle. L’accord interpelle donc également les deux administrations, en mettant en exergue leur complémentarité. De l'autre côté, les acteurs internationaux qui ont œuvré à la signature de cet accord. Il s’agit du Fonds Monétaire International (FMI) à travers sa représentation régionale pour l’Afrique Centrale (AFRITAC-Centre) et de la Coopération Allemande avec la GIZ. En encourageant la signature de cet accord, ces partenaires nous envoient le message responsable du « comptez sur vous-mêmes d’abord », tout en nous garantissant leur accompagnement dans nos efforts pour améliorer notre dispositif de collecte des ressources propres, gage de l’émergence voulue par Son Excellence Paul Biya, Président de la République du Cameroun./. Modeste MOPA FATOING Directeur Général des Impôts le contexte de la signature de cet accord, les objectifs poursuivis et les acteurs qui y ont œuvré sont révélateurs des ingrédients qui dessinent les perspectives de mobilisation des ressources propres issues de la fiscalité dans notre pays. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 5 Sommaire 05 Editorial Actualités 07 Collaboration impots-douanes Le projet « fusion» entre en vigueur Nominations à la Direction Générale des impots Le staff dirigeant fait peau neuve Promotion : une nouvelle cuvée de cadres recus à la DGI 8 Mobilisation : Le Ministre des Finances en visite de travail à la DGI Premier semestre 24 Premier semestre 2016 : L'objectif annuel en ligne de mire Paiement des impots, droits, taxes ou redevances par virement bancaire La procédure simplifiée de délivrance des quittances entre en vigueur 16 The simplified procedure of Issuing Tax Receipts A step towards the right direction Dossier 38 Les TIC au service de l'impôt opinions 52 Le pilotage de la performance à la Direction Générale des impôts Quelle fiscalite minière pour la zone CEMAC ? Horizons 42 61 Sous région Les réformes de la Direction Générale des Impôts inspirent le Sénégal Direction Générale des Impôts Une administration transparente mondialement consacrée Journée Internationale de la Femme 2016 Un décor inhabituel Document Circulaire cadre sur les contôles fiscaux Impôts infos Directeur de la publication Modeste MOPA FATOING Conseillers à la Rédaction Nicolas HIOL Roger MEYONG Mariamou KASSIMOU Roland ATANGA 6 70 Semestriel n° 004 - Septembre 2016 Direction Générale des Impôts Rédacteur-en-chef délégué Justin KINDZEKA Rédaction Fayçal ABDOULAYE, Tétulaire FOMENOU, Stéphane ESSAGA, Pierre M. BOUMAM, TANYIMBIANYOR, Sylvie MENYENGUE, Hervé EBODE, Armand BARRA, Nomo Maximilien, Laure OUBILITEK , Nicole ONDOUA, Jean D. TSALA, Jean Patrice EVINA, James Rédacteur-en-chef exécutif Claude Sylvaininfos NGNEBA Impôts - n° 004 EDONGUE, Chantal KALATI, Brice BAMELA. Réalisation : Direction Générale des impôts Septembre 2016 52 Actualités Collaboration impôts-douanes 8 Nomitations 10 Mobilisation 16 Promotion 17 Tax evasion amnesty The clemency of the legislature towards property tax evaders 20 Le projet « fusion» entre en vigueur Du sang neuf à la DGI Le Ministre des Finances en visite de travail à la DGI une nouvelle cuvée de cadres recus à la DGI Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 7 Actualités Collaboration impots-douanes Le projet « fusion» entre en vigueur Depuis le 14 juin 2016 la plateforme de partage des données entre la DGI et la DGD dispose d’un socle juridique. Impôts Infos revient sur les temps forts de la cérémonie de signature du Protocole d’accord de collaboration entre la Direction Générale des Douanes et la Direction Générale des Impôts. Par : Sylvain NGNEBA Chef de Cellule de l’Information et de la Communication L a cérémonie de signature du protocole d’accord de collaboration entre la Direction Générale des Douanes et la Direction Générale des Impôts s’est déroulée le Mardi 14 juin 2016 au Cabinet de Monsieur le Ministre des Finances. Prenaient part à la cérémonie outre le Ministre des Finances et ses principaux collaborateurs, deux représentants de la Coopération allemande (GIZ) au Cameroun. Cette cérémonie était marquée par trois temps forts : la présentation du projet FUSION par Mme Eva Kirch en sa qualité de Conseillère technique commise par la Coopération allemande (GIZ), l’allocution de circonstance de Monsieur le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey et la signature de la convention par les deux Directeurs Généraux concernés, M. Fongod Edwin Nuvaga, Directeur Général des Douanes et Monsieur Modeste Mopa Fatoing, Directeur Général des Impôts. L’honneur est d’abord revenu à Mme Kirch d’esquisser une présentation synthétique à l’attention des responsables présents autour du contenu de la future plateforme FUSION. L’on 8 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 a ainsi pu retenir au sujet des objectifs de cette plateforme de partage de données que le projet vise principalement à terme l’augmentation des recettes fiscales et douanières. L’atteinte de cet objectif principal repose sur le renforcement de l’échange des données entre les deux administrations concernées en vue d’améliorer la conformité fiscale notamment en matière de TVA. L' Outil FUSION FUSION est un système conçu pour gérer les risques liés à l'administration de la TVA, impôt collecté conjointement par les services fiscaux et douaniers. Le système regroupe les données de la DGD et de la DGI qui peuvent être visualisées et traitées de façon à permettre aux deux administrations d’améliorer leurs activités de contrôle de conformité, d’analyse et de suivi. FUSION est en outre un outil d'une grande flexibilité dans la mesure où il peut être facilement configuré pour s’adapter aux besoins des deux administrations. Pour permettre à son auditoire de comprendre les fonctionnalités de ce nouvel outil, Mme Kirch a procédé à une démonstration technique, insistant sur les facilités de recherche, d’analyse et de téléchargement des données croisées des deux administrations qu'offre le système. L’on aura ainsi appris que les données des deux administrations peuvent être recherchées, filtrées et téléchargées le plus simplement possible sous forme Excel. Techniquement selon la Conseillère technique du GIZ, les profils d’entreprises disponibles dans le système FUSION permettent une vue d’ensemble de toutes les données de l’entreprise regroupées par profil, d’y effectuer des recherches et de retrouver les documents liés à l’entreprise. Le système permet également de générer des rapports flexibles de comparaison par entreprise ou par impôt dans un secteur d’activités, de produire des tableaux de bord permettant grâce à une vue d’ensemble statistique d'améliorer le pilotage des services. Il permet aussi de produire des tableaux individuels, et des diagrammes flexibles à travers lesquels des comparaisons entre impôts ou entre entreprises dans le même secteur d’activités peuvent être effectuées. Le système FUSION aura-t-on enfin appris de la présentation de Mme ur Actualités Kirch, a pour ultime fonctionnalité la conformité et permet de déceler des écarts ou des anomalies en fonction des croisements et comparaisons des données. Prenant à son tour la parole, le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey après avoir félicité Mme Kirch pour la qualité et la clarté de sa présentation a qualifié la cérémonie de « grand moment » pour le Ministère des Finances. Les membres du groupe de travail en charge de la conception et de la réalisation de la plateforme FUSION issus principalement des administrations fiscales et douanières ont été également félicités et encouragés par le chef de département. Le Ministre des Finances a aussi exprimé la gratitude et l’appréciation du Gouvernement à l’endroit du partenaire GIZ. Revenant sur le protocole d’accord objet de la cérémonie, Alamine Ousmane Mey a rapellé que la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes sont deux ad- ministrations concernées par la mobilisation des ressources publiques qui ont jusqu’ici largement contribué à la résilience dans un environnement économique difficile. Il a ensuite exprimé ses attentes de voir le système FUSION contribuer à remédier au cloisonnement qui a longtemps existé entre les deux administrations, reduisant les chances d'une mobilisation optimale des recettes de l’Etat. Ethique et professionnalisme Pour le Ministre des Finances FUSION est une plateforme de partage de données s’inscrivant dans le cadre de l’amélioration la collaboration Douanes-Impôts en vue de créer une synergie propice à la performance. L’objectif de cette plateforme a rappelé le Ministre, est de renforcer la collaboration entre la DGI et la DGD à travers l’échange d’informations, la catégorisation commune des contribuables, le renforcement des capacités opérationnelles des deux adminis- trations. Alamine Ousmane Mey a enfin relevé que la mise en œuvre de ce protocole d’accord de collaboration va contribuer à l’assainissement de l’environnement des affaires dans la mesure où la nouvelle plateforme permettra de rationaliser les interventions des deux administrations au sein des entreprises en reduisant notamment la superposition des contrôles fiscaux et douaniers sur le terrain. S’en est suivi comme point d’orgue de la cérémonie, la signature proprement dite du Protocole d’accord de collaboration par Messieurs Modeste Mopa Fatoing et Edwin Fongod Nuvaga respectivement pour la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes. La cérémonie s’est achevée en toute convivialité par une séance photos pour immortaliser ce moment au Ministère des Finances, pour que vive la collaboration Impôts-Douanes! Poignée de main des Directeurs Généraux des Impôts et Douanes sous le regard du MINFI Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 9 Actualités Nominations Du sang neuf à la DGI Un Décret du Premier Ministre, Chef du Gouvernement et des Arrêtés du Ministre des Finances viennent de donner un nouveau look au staff dirigeant de la Direction Générale des Impôts. Ces actes visent à renforcer l'éfficacité de la DGI de ses missions de mobilisation des ressources fiscales et de l'amélioration de la qualité du service rendu aux usagers. Les nouveaux responsables de la DGI autour du MINFI LES DIRECTEURS I. Décret N° 2016/0710/PM du 08 Avril 2016 portant nomination des directeurs à la Direction Générale des Impôts La lecture du Décret du PM relatif à la mobilité des directeurs laisse apparaître 3 grandes tendances : les promus, les mutés et les maintenus. Les promus MENGUELE Jean Paul: la promotion de cet ancien Chef de Centre Régional des Impôts de l’Adamaoua au prestigieux poste de Chef de l’Inspection des Services des Impôts sonne comme une récompense méritée pour son état de services et plus spécifiquement pour le bon travail abattu pendant les deux années passées dans cette région. Sa bonne connaissance de l’Inspection des Services pour y avoir déjà travaillé sera un grand atout pour sa réussite. Mme DZOZONG née ZAMBOU Thérèse : après avoir occupé tour à tour les fonctions de Chef de Centre Spécialisé des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier de Yaoundé, Chef du Centre des Impôts des Moyennes Entreprises de Yaoundé-Est, Chef de Centre Régional des Impôts du Centre II, sa nomination à la tête de la Direction des Affaires Générales est le couronnement pour la bonne exécution des différentes missions qui lui ont jusque-là étaient confiées. Nul doute qu’elle saura relever avec brio ce nouveau défi. ODI Joseph : le travail abattu par l’ancien Chef de Centre Régional des Impôts du Littoral I dans la mise en œuvre de la réforme des CIMEs à Douala lui a valu la promotion au poste de Chef de Division des Enquêtes, de 10 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Actualités la Programmation et du Suivi du Contrôle Fiscal. Son expérience des réalités du terrain pourrait permettre un bon pilotage des enquêtes et du renseignement à but fiscal et une meilleure orientation du contrôle fiscal. John KINYUY : après un tour éclair comme Chargé d’Etudes à la Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales, cet Inspecteur Principal des Impôts ancien chef de Centre Regional des Impôts du Nord-Ouest revient en force dans une structure qu’il connait très bien, pour l’avoir dirigé du temps où elle était encore Cellule Informatique. Sa parfaite connaissance des applicatifs et différents projets de la maison devrait constituer un précieux atout pour la réussite de sa mission à la tête de cette Division qui se positionne comme la plaque tournante des différentes réformes actuellement en cours à la DGI. Change de poste Mme KASSIMOU née MAMA MARIAMOU ABBA: après avoir réussi le lancement de la toute nouvelle Direction des Affaires Générales, elle a été mutée à la Direction du Recouvrement, des Valeurs Fiscales et de la Curatelle pour un autre challenge. Elle trouve comme défis majeurs dans cette autre direction toute aussi stratégique et sensible, la problématique du stock des Restes à Recouvrer. Elle sera également jugée sur sa capacité à poursuivre la dématérialisation des moyens de paiement pour les services fiscaux en phase avec la modernité. Restent en poste MEYONG ABATH Roger : les bons résultats engrangés par la DGE depuis son arrivée en janvier 2014 sur le plan de la mobilisation des recettes justifient, à n’en point douter, son maintien à la tête de cette structure névralgique de la DGI. ATANGA FONGUE Roland : il a réussi son retour dans les services centraux et spécifiquement à la très sensible Division de la Législation et des Relations Fiscales Internationales. Il a su imprimer sa touche personnelle dans la préparation des lois de finances et le traitement de certains dossiers délicats. OUMAR ALI : son maintien à la tête de la Division du Contentieux traduit la reconnaissance de la qualité du travail abattu par cet inspecteur principal ds impôts, notamment le traitement diligent des dossiers contentieux, la transparence dans les procédures à travers la publication d’un guide de l’usager en matière contentieuse et pour ce qui est des remboursements et compensation des crédits TVA. HIOL Nicolas : la passion avec laquelle il s’implique dans le suivi des différents projets conduits par la DGI lui a valu d’être maintenu comme Chef de la Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales pour poursuivre avec la même abnégation le pilotage desdits projets. AGBOR Dorothy : les très grandes avancées dans tenue du fichier des contribuables et des statistiques de la DGI lui ont certainement valu la confiance de hiérarchie. En outre la qualité des projections de recettes et de l'analyse des résultats de la DGI font du Chef de Division des Statistiques, des Simulations et de l’Immatriculation une valeur sûre dans le dispositif de management de la DGI. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 11 Actualités LES REGIONAUX II. Arrêté N° 011/MINFI/CAB du 16 mars 2016 portant nomination des Chefs de Centres Régionaux des Impôts Les promus AKONO Jean Martial : diplômé de la promotion 1998-2000 de l’ENAM, après avoir fait ses classes dans les Brigades de Contrôle et de Vérification, il a été pendant plus d’une décennie Chef de Centre Divisionnaire des Impôts. Sa promotion comme Chef de Centre Régional des Impôts du Centre II est la récompense de sa persévérance dans l’effort et le bon travail. KOGE DJANG Charles : le nouveau Chef de Centre Régional des Impôts de l’Est est un diplômé de la promotion 1991-1993 de l’ENAM. Avant sa nomination à cette fonction, il était le sous-directeur de la Curatelle à la Direction du Recouvrement. Sa connaissance de l’assiette pour avoir déjà été Chef de Centre des Impôts, lui sera d’un grand apport dans l’accomplissement de cette nouvelle mission. MPOUOGOU Jean : la promotion de ce diplômé de la cuvée 1989-1991 au poste de Chef de Centre Régional des Impôts de l’Extrême-Nord sonne comme la récompense par rapport à son dévouement au travail. Cette qualité lui permettra à coup sûr de relever ce nouveau défi, lui qui accède à la tête d’un Centre Régional après avoir gravi toutes les marches de la pyramide, les unes après les autres. Mme KUIATE FOSSI Solange : ancienne coordonnatrice des Brigades de contrôle à la Direction des Grandes Entreprises, le nouveau Chef de Centre Régional des Impôts du Littoral I, diplômée de la promotion 1986-1988 de l’ENAM, est en terrain bien connu pour avoir passé presque toute sa carrière au Littoral. Tenez, elle a été tour à tour Chef de Centre Divisionnaire, Chef de Centre Principal et Chef de Centre Régional. Nul doute que sa parfaite connaissance du terrain sera un atout majeur pour la réussite cet inspecteur principal des impôts première dame à occuper le poste de Chef de Centre Regional des Impôts du Littoral I. Mme TANYI Agnès : après avoir été tour à tour Inspecteur Vérificateur, Chef de Centre Divisionnaire des Impôts, Chef d’IFU à la DGE, Coordonnatrice par intérim des Cellules de Gestion à la DGE, Sous-directeur par intérim des Recettes Affectées à la Direction du Recouvrement, l’accession de cette diplômée de la promotion 1993-1995 de l’ENAM au poste de Chef de Centre Régional des Impôts du Littoral II est le fruit de plusieurs années d’efforts. Certainement que le nouveau Chef de Centre saura mettre à profit sa longue expérience pour hisser encore plus haut le rendement de son Centre Régional. ETOGO Paul Longin : diplômé de la promotion 1998-2000 de l’ENAM, cet ancien Chef CIME de Douala et ancien Inspecteur Vérificateur à la Brigade de Contrôle de la DGE, a le profil de l’emploi. Le nouveau Chef de Centre Régional des Impôts du Sud est bien outillé et aguerri pour piloter un Centre Régional des Impôts. Son tout dernier poste comme Chef de l’Inspection Régionale des Services l’y a certainement préparé et lui a permis de prendre la mesure des différentes problématiques rencontrées dans la gestion d’une région fiscale. 12 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Actualités Changent de postes OUSMANOU NASSOUROU : son rendement au Centre Régional des Impôts de l’Extrême-Nord, dans un contexte marqué par la lutte contre la secte terroriste BOKO HARAM, lui a permis de donner la pleine mesure de ses capacités. Il a su mettre sur pied des stratégies novatrices pour réaliser les objectifs assignés à sa structure, confirmant tout le bien qu'on pensait de lui. Sa mutation au Centre Régional des Impôts de l’Adamaoua est sans nul doute l’expression de la satisfaction de la hiérarchie. Pour y avoir travaillé pendant plusieurs années comme Chef de la Brigade Régionale de Contrôle et de Vérification, il ne devrait pas se sentir en terrain inconnu dans ce Centre Régional. LIHINACK Josué : le nouveau Régional du Nord est l’un des plus anciens à cette fonction. Il a eu à diriger par le passé le Centre Principal des Impôts du Centre III, le Centre Régional des Impôts du Centre II, puis du SudOuest. Sa longue expérience dans la gestion des Centres Régionaux et les résultats souvent réalisés sont autant d’arguments qui militent en sa faveur pour réussir sa mission. NKONO Luc Désiré : le nouveau Chef de Centre Régional des Impôts de l’Ouest fait partie des doyens des Régionaux actuels. Il a été tour à tour Chef de Centre Principal des Impôts au Littoral II, Chef de Centre Régional des Impôts du Sud-ouest, puis du Nord. Sa parfaite connaissance des problèmes d’un Centre Régional des Impôts est un gage de réussite pour lui dans cette nouvelle mission. Mme EKWELE Augusta Clémence : son test à la tête du Centre Régional des Impôts du Littoral II s’est avéré probant, raison pour laquelle la hiérarchie a décidé de lui confier un autre Centre Régional. Le nouveau Chef de Centre Régional des Impôts du Sud-Ouest aura un challenge plus relevé en termes de rendement attendu, au regard des objectifs assignés à ce Centre. Mais connaissant son ingéniosité et sa ténacité, il y a absolument lieu de croire qu’elle saura être à la hauteur de la mission qui lui a été confiée. Restent en poste ALI ALHADJI ABBA : L’efficacité dont le Chef de Centre Régional des Impôts du Centre I a fait montre dans la gestion de son Centre ont permis de booster le rendement du centre. Ces atouts ont certainement été déterminants et ont permis son maintien en poste. Pour un coup d’essai, il réalise un coup de maître. Nul doute que cette confiance renouvelée lui donnera plus d’assurance pour optimiser davantage le rendement de cet important Centre Régional. FONYUY Fidelis BERNSAH : le maintien en poste du Chef de Centre Régional des Impôts du Nord-Ouest est également l’expression de la satisfaction de la hiérarchie par rapport au travail abattu. Les bons résultats engrangés par ce Centre au cours des deux derniers exercices sont à mettre à l’actif de son Chef qui a su insuffler un supplément d’âme à ses collaborateurs. Ce rendement a été rendu possible grâce à un maillage efficace du territoire qui a permis de débusquer de nouveaux contribuables, ainsi que des stratégies novatrices pour amener les contribuables réfractaires à s’acquitter de leurs obligations fiscales. La création du tout nouveau CIME de Bamenda est également à mettre à son actif. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 13 Actualités LES SOUS-DIRECTEURS III. Arrêté N° 012/MINFI/CAB du 29 mars 2016 portant nomination de responsables à la Direction Générale des Impôts Cet Arrêté marque une avancée très importante dans la mise en place des structures créées par le Décret N°2013/066 du 28 février 2013 portant organisation du Ministère des Finances. En effet, après les premières nominations aux postes créés survenues en décembre 2013 et février 2016 pour les Chefs de Centres Régionaux puis en janvier 2014 et avril 2016 pour les directeurs, il était attendu la nomination des sous-directeurs. Par cet arrêté, c’est chose faite. Tous les postes de Sous-directeurs au niveau central ont été pourvus. Cette évolution va certainement contribuer à rendre les structures plus dynamiques dans l’accomplissement des missions qui leurs sont assignées. Pour les responsables promus, il y a lieu de s’attendre à un regain d’enthousiasme, de motivation et de confiance de leur part. Il sera en effet plus que jamais question pour les heureux élus de prouver que le choix qui a été porté sur eux est mérité. Cela devra se ressentir au niveau de l’animation de leurs structures respectives, à travers la prise d'initiatives susceptibles de booster le rendement et d'améliorer la qualité du service, mais aussi par une plus grande diligence dans le traitement des dossiers et la conduite des réformes. Après ces importants actes de nominations, le personnel espère vivement que la dynamique amorcée va se poursuivre pour une mobilisation encore plus accrue du personnel. Brice BAMELA BELINGA Inspecteur des Régies Financières (Impôts) Chef de Service du personnel 14 Cérémonie d'installation des Sous-Directeurs de la DGI Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Actualités Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 15 Actualités Mobilisation Le Ministre des Finances en visite de travail à la DGI La descente du Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey dans les locaux de la Direction Générale des Impôts le mardi 26 avril 2016 dans le cadre d’une visite de travail restera gravée dans les annales de la DGI comme un moment décisif dans son œuvre de mobilisation des recettes fiscales au titre du premier semestre 2016. D ans le cadre des réunions approfondies avec l'ensemble des services techniques de son département, le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey a été l'hôte le 26 avril 2016 de la Direction Générale des Impôts. Cette visite du Chef de Département ne pouvait mieux tomber dans la mesure où à cette date, la Direction Générale des Impôts s’apprêtait à évaluer ses performances quantitatives et qualitatives au terme du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2016. Il est exactement 10 heures lorsque le Ministre des Finances est accueilli à l’entrée principale de l’immeuble de la DGI par le Directeur Général des Impôts, Modeste Mopa Fatoing qu’accompagnait dans cette séquence protocolaire, le Directeur des Affaires Générales, Madame Thérèse Dzozong. Au menu de cette visite de travail, deux temps forts. D’abord la réunion d’évaluation trimestrielle des activités de la DGI présidée par le Ministre des Finances. Ensuite, la visite guidée du Data Center de la DGI. 16 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Organisée à la salle 300 de la DGI, la séance de travail à laquelle prenaient part le Secrétaire Général du Ministère des Finances, Gilbert Didier EDOA, les principaux responsables des services centraux et les Chefs de Centres Régionaux des Impôts aura véritablement marqué les esprits à la DGI. L’honneur est d'abord revenu à Monsieur Modeste Mopa, Directeur Général des Impôts, de prendre la parole. Après avoir souhaité une chaleureuse bienvenue à Monsieur le Ministre des Finances et sa suite. Le DGI a procédé à une présentation individuelle de ses collaborateurs. Le temps fort a été ensuite la prise de parole du Ministre des Finances. L'illustre invité a dans son propos introductif, dit tout le plaisir qui était le sien de venir à la rencontre de ses collaborateurs de la Direction Générale des Impôts. Il a vivement félicité l’ensemble du personnel de la DGI pour le travail accompli tout au long de l’exercice budgétaire 2015 en vue du dépassement de l’objectif de FCFA 1604 milliards assignée à l’administration fiscale. Il a ainsi rappelé que les performances de la DGI au 31 décembre 2015 culminaient à FCFA 1709 milliards. Dans la foulée, Alamine Ousmane Mey a appelé l’attention des responsables de la DGI sur les exigences encore plus contraignantes de collecte des ressources publiques dévolues à la DGI au titre de l’exercice 2016. L’administration fiscale a-t-il rappelé, se doit de mobiliser des ressources budgétaires de plus de FCFA 1715 milliards en composant avec un contexte qui continue d’être marqué par la baisse du cours du baril de pétrole brut sur le marché international, avec pour conséquence au plan fiscal la chute attendue des recettes de l'IS pétrolières. Il a aussi rappelé le contexte du démantèlement des barrières tarifaires avec l’entrée en vigueur des accords de partenariat économiques (APE) à compter du mois du 04 août 2016. Alamine Ousmane Mey a terminé son propos liminaire en exhortant les responsables de la DGI à redoubler d’ardeur au travail en vue de la réalisation et pourquoi pas du dépassement des objectifs 2016. Exposés Le Ministre des Finances a ensuite assuré lui-même la modération de trois exposés Actualités techniques. Le premier exposé axé sur la mobilisation des ressources par la DGI a permis à Madame le Directeur des Statistiques, des Simulations et de l’Immatriculation, Mme Dorothy Agbor de revenir sur le bilan de la collecte des recettes en 2015 et de présenter la situation de mobilisation des recettes au terme du premier trimestre 2016. Le principal enseignement de cette présentation fut qu’au terme des trois premiers mois de l'exercice, les recettes mobilisées par la DGI se situaient à FCFA 470,4 milliards sur une cible de 435,5 milliards, soit un dépassement de près de FCFA 35 milliards et un taux de réalisation de 108%. Le deuxième exposé portait sur l’amélioration de la qualité de service et la mise en œuvre des recommandations issues de la Conférence annuelle 2016 des services centraux, déconcentrés et extérieurs du Ministère des Finances et a permis au Chef de la Division des Etudes, de la Planification et des Réformes M. Nicolas Hiol de passer en revue l’état de mise en œuvre des recommandations du Ministre des Finances à l’adresse de la DGI à l’issue de ladite conférence. De cet exposé, l’on a pu apprendre que les recommandations connaissaient une exécution effective aussi bien en matière de mobilisation de recettes qu’en matière d’amélioration de la qualité de service. Le troisième et dernier exposé traitant du fonctionnement des services de la DGI a offert l’opportunité à Mme Thérèse Dzozong, Directeur des Affaires Générales, d’esquisser une présentation de la DGI au plan de son articulation organique et de ses ressources humaines et infrastructurelles, avant de dresser un inventaire des appuis financiers du Ministère des Finances déjà obtenus et ceux attendus par la DGI. Ces appuis multiformes s’enregistrent aussi bien dans le cadre du budget de fonctionnement et d’investissement, que dans le cadre d’activités spécifiques telles les réformes importantes (budgets dédiés), l’amélioration des infrastructures et la motivation du personnel. Les trois exposés ont tous été ponctués par des séquences de questions, réponses et observations du Ministre des Finances, toutes édifiantes pour l’ensemble des responsables présents. Les travaux se sont achevés par des recommandations et directives générales de Monsieur le Ministre des Finances à ses collaborateurs des services centraux et déconcentrés de la DGI. Recommandations Renforcer la mobilisation des ressources Quatre recommandations sont ainsi concernées s’agissant de la politique fiscale : l’amélioration du niveau des recettes issues des ressources naturelles et agricoles ; l’amélioration de la contribution du secteur foncier aux recettes fiscales, la rationalisation des dépenses fiscales, et la lutte contre l’évasion fiscale internationale avec l’entrée en fonctionnement de l’Unité d’échange de renseignement et l’opérationnalisation du dispositif Inspecteur des Impôts sans Frontière ainsi que l’Unité « Prix de Transfert ». S’agissant de l’administration de l’impôt, cinq recommandations sont visées. Notamment : 1- la poursuite de la réforme de réorganisation des services opérationnels ; 2- la réforme de l’IDU biométrique ; 3- le projet d’acquisition d’un progiciel intégré de gestion ; 4- la dématérialisation des moyens de paiement ; 5- le renforcement de la collaboration Impôts-Douanes. Améliorer la qualité du service Les recommandations visant l’amélioration de la qualité de service quant à elles touchent à : l’extension de la télédéclaration aux transactions immobilières et à la commande publique, la mise en place de la télédéclaration par téléphone portable, l’extension de la Déclaration Préremplie (DPR) de la taxe foncière vers les autres régions, l’extension de la télédéclaration aux CIME et la dématérialisation des supports des impôts et taxes. En guise de prolongations, Alamine Ousmane Mey a procédé à une visite guidée du nouveau Data Center de la DGI appelé à constituer la mémoire électronique de l’administration fiscale. Last but not the least, c’est en toute décontraction et convivialité que le chef du département a pu échanger avec ses collaborateurs de l’administration fiscale dans le cadre d’un cocktail offert par le Monsieur le Ministre des finances dans les jardins de l’immeuble siège de la DGI à l’ensemble des personnels. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 17 Sylvain NGNEBA Chef de Cellule de l’Information et de la Communication Actualités Intégration Une nouvelle cuvée de cadres recus à la DGI Par : Laure B. OUBILITEK G rande effervescence dans la salle 300 de la Direction Générale des Impôts le vendredi 17 juin 2016 ! En effet, ce jour-là, dès 12h30, le Directeur Général des Impôts, M. Modeste MOPA FATOING, entouré de ses principaux collaborateurs, accueillait la cuvée 2013-2015 des Inspecteurs et Contrôleurs des Impôts de la promotion « EMERGENCE » fraîchement sortis de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Le groupe est composé de 32 Ins- Inspecteur des impôts pecteurs et 29 Contrôleurs des impôts, parmi lesquels on retrouve 12 femmes, soit un pourcentage de représentativité féminine de 35%, en phase avec l’objectif stratégique des autorités de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes au sein de l'Administration fiscale. Les principales articulations de cette cérémonie à savoir : la présentation individuelle des nouveaux venus, le mot du représentant de la promotion, le propos du DGI et la séance photo, ont mis en exergue la volonté ferme des autorités de faciliter l’intégration des nouveaux cadres dans la grande famille impôts. Mot du représentant de la promotion Émergence Le délégué de Promotion a eu droit à un mot de remerciement à l'endroit du DGI pour la qualité de la formation reçue et des enseignants mis à leur disposition tout au long des deux (02) années passées à l'ENAM. Il s'exprimait ainsi au nom de ses camarades de promotion qu'il a, pour la circonstance, qualifiés de cadres TTC, c’està-dire Travailleurs, Talentueux et Compétents. Il a conclu son propos à Promotion Émergence autour du DGI 18 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Actualités l'occasion de cette cérémonie conviviale en exprimant l'immense émotion de ses camarades de rejoindre en ce jour la maison des "impôts". Puis est venu le tour du Directeur Général de prendre la parole Mot du Directeur Général D'entrée de jeu et en bon « Père de famille », le DGI a souhaité aux nouveaux venus la bienvenue « à la maison » et prodigué des conseils à mettre en pratique pour une évolution harmonieuse de leurs carrières professionnelles respectives. En effet, afin de devenir fonctionnaire des impôts, ils ont dû affronter le concours lancé par la Fonction publique, pour lequel d’année en année, un grand nombre de candidats est enregistré pour un nombre de places de plus en plus réduit. La promotion professionnelle étant particulièrement sélective, le DGI les a exhortés à beaucoup d’efforts, bien plus que ceux fournis lors de la formation à l’ENAM ; l’objectif d’une vie professionnelle épanouie valant l’effort et les sacrifices à consentir. Il a par la suite conseillé à ses jeunes collaborateurs d'avoir le goût du travail bien fait, de cultiver l'esprit d'équipe, de démeurer discipliné tout au long de leur carrière, de montrer un respect égal vis-à-vis de la hiérarchie et du subordonné. Par ailleurs l'agent des impôts étant en contact direct et permanent avec les contribuables, il les a également exhortés à cultiver de grandes qualités d'écoute, de courtoisie, de rigueur et de probité dans l’exercice de leur métier et d’en faire leurs valeurs cardinales. Enfin, reprenant l'expression du délé- gué de promotion, le Directeur Général des Impôts a conclu son propos en souhaitant vivement à ses nouveaux collaborateurs d’être effectivement des cadres « TTC » tout au long de leur carrière. S’en est alors suivi le rituel de la poignée de main du Directeur Général des Impôts pour chacun des jeunes cadres, puis la traditionnelle photo de famille sur le perron du bâtiment central abritant la Direction Générale des Impôts. C’est dans une ambiance bonne enfant que les jeunes cadres se sont rendus dans un restaurant de la place à l’effet de partager le « repas familial » organisé en leur honneur. De quoi garder un bon souvenir de ces moments passés en compagnie du Directeur Général des Impôts en leur début de carrière! Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 19 Actualités Tax evasion amnesty A legislative clemency for property tax evaders The 2016 Finance Law has offered an opportunity to property owners to drastically reduce their property tax burden. A major innovation of the 2016 Finance Law is the Tax Evasion Amnesty on Property Tax. This exceptional measure taken by the legislature is aimed at reducing the tax burden of estate owners and also improves upon the business climate in Cameroon. According to this unusual law, exemption from the payment of tax arrears is given to all property owners who will spontaneously file their Property Tax returns and also carry out the corresponding payment in 2016. In order to benefit from this law, taxpayers must fulfill the following conditions: - The payment must be done in the course of the 2016 fiscal year, that is, from January 1 to December 31, 2016. - It must be spontaneous; therefore, payment effected following a regular tax audit is exempted from this measure and will be sanctioned according to the provisions of the Manual of Tax Procedures. Tax evasion amnesty is a law issued by the legislature to abandon tax debts of previous years owed by taxpayers. This law is a tax debt relief measure provided by Parliament to the benefit of taxpayers. It gives the opportunity to taxpayers to correct the wrongs and 20 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 KINDZEKA Justin Tax Inspector put in order the irregularities that are found in their tax returns without the administration applying any penalties on them. The amnesty is usually covers a fixed period of time and may concern outstanding tax debts of one or more years. In a situation where the taxpayer involved fails to regularize his situation by not taking advantage of this offered on a platter of gold and the evasion is discovered, he will face sanctions according to the existing law. This legislative measure falls in line with the ongoing reforms at the Directorate General of Taxation. It will go a long way amongst others to ameliorate the business climate and also build the tax culture in Cameroon. This is particularly the case with natural persons who own property but fail to understand for the most part that they have an obligation to pay taxes on that property. To facilitate compliance for this category of taxpayers, the administration has extended a hand of fellowship through the tax evasion amnesty law in 2016. Taxpayers are consequently expected to seize this golden opportunity before the deadline of December 31, 2016 to right the wrongs on their property tax returns. Actualités It should be recalled that Property Tax is an annual tax levied on owners of built-on and non-built-on estates found in the Chief towns of administrative units and other urban areas with infrastructure like tarred or earth roads, water supply, electricity and telephone networks in Cameroon. Property owners are natural and legal persons who own built-on and non-built-on estates, including de facto owners. This tax normally is expected as from January 1 each year with deadline being March 15 of the same year. 2016 is however an exception due to the tax evasion amnesty law. In order to file Property Tax returns, estate owners are expec- ted to use an already pre-filled tax return. This return is filled by the tax administration on behalf of the taxpayer who simply needs to verify the veracity of the information therein. In the situation where everything is ok, he just needs to directly carry out payment. If there are any errors, he will contact his tax centre for necessary corrections and payment done. If a property owner does not receive a pre-filled tax return for one reason or the other, he should immediately go to his tax centre in order to get one so as to perform his citizenship obligation by paying his taxes. The base of assessment is the market value of the land and the construction on it, while the rate is 0.1% of that value. It can be paid directly to the tax centre of the place where the property is located, by bank transfer or through Mobile Tax using the mobile telephone. All of this is part of the reforms on the simplification of tax procedure and also the reduction of the cost of tax compliance in Cameroon. Proceeds from property tax are entirely destined for local councils. It is therefore a joint contribution of the tax administration and property owners towards the decentralization process in Cameroon. The nonpayment of Property Tax, just like other taxes, is the total absence of development of our municipalities in particular and our country in general. As someone somewhere said “it pays to pay your taxes”. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 21 22 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Premier semestre Actualités Premier semestre 2016 L'objectif annuel en ligne de mire 24 Paiement des impots, droits, taxes ou redevances par virement bancaire La procédure simplifiée de délivrance des quittances entre en vigueur 26 The simplified procedure of Issuing Tax Receipts A step towards the right direction 27 Déclaration preremplie de la taxe sur la propriété foncière Les Propriétaires Fonciers profitent de l’Amnistie 28 The set-up of a dedicated unit responsible for sharing information with treaty partners 30 La nouvelle approche du contrôle fiscal 32 Délocalisation des réunions de coordination La DGI fait le point du premier semestre 2016 à Garoua 34 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 23 Premier semestre Premier semestre 2016 L'objectif annuel en ligne de mire Maximilien NOMO Inspecteur Principal des Impôts, Chargé d’Etudes, Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales A u cours du premier semestre 2016, la mobilisation des recettes fiscales s'est faite dans un contexte marqué par la persistance de la baisse drastique des recettes des matières première notamment du pétrole et des défis sécuritaires importants. Pour mémoire la Direction Générale des Impôts, premier poste pourvoyeur des ressources de l’Etat, a mobilisé dans un contexte quasi similaire des recettes de FCFA 1549 milliards et FCFA 1709 milliards au titre des exercices fiscaux 2014 et 2015, soit des taux de réalisation respectifs de 107% et 110%. Le contexte qui a prévalu en 2014 et 2015 est resté le même en 2016 et la chute des prix des matières premières s’est même accentuée. Dans cet environnement difficile, les autorités ont assigné à la Direction Générale des Impôts au titre de l’année 2016 un double objectif : - premièrement, la mobilisation de ressources budgétaires de FCFA 1715 milliards dont FCFA 1565 milliards au titre des recettes fiscales non pétrolières et FCFA 150 milliards pour ce qui est des recettes de l’Impôt sur les sociétés pétrolières, sans oublier les ressources à collec- ter au profit des collectivités territoriales décentralisées et autres établissement publics ; - deuxièmement, la poursuite des réformes de modernisation de l’administration fiscale afin de renforcer ses capacités opérationnelles mais également et surtout d’améliorer la qualité de service offert aux contribuables. Rendu au terme des six (06) premiers mois de l'exercice, quel est le bilan à mi-parcours des objectifs quantitatifs assignés à la DGI? Quels sont les enseignements à tirer dans la perspective de la réalisation des objectifs fixés en 2016? 1. 890 milliards mobilisés au terme du premier semestre 2016 La principale observation au terme du premier semestre 2016 est le dépassement de l'objectif visé, en dépit des contraintes majeures évoquées plus haut. Ainsi, FCFA 890 milliards ont été mobilisés par la DGI au cours du premier semestre, répartis entre les recettes fiscales non pétrolières et l'Impôt sur les Sociétés Pétrolières (ISP). S'agissant des recettes fiscales non pétrolières, FCFA 856,3 milliards ont été collectés par la DGI au titre du premier semestre 2016 sur une cible de FCFA 814,9 milliards, soit un taux d'exécution de 105,1% et un excédent de recettes de FCFA 41,4 milliards. En comparaison avec le premier semestre 2015 dont les réalisations s’élevaient à 829,6 milliards de FCFA, les résultats du premier semestre 2016 connaissent une variation de + 26,6 milliards FCFA en valeur absolue et +3,2% en valeur relative. Relativement à l'impôt sur les sociétés pétrolières (ISP), FCFA 33,6 milliards ont été mobilisés par la DGI au titre du premier semestre 2016, représentant le premier tiers de ce prélèvement, sur une prévision initiale de 50,0 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 67,1%. Cette sous performance, qui s'explique par l'éffondrement des cours du pétrole brut, est largement compensée par la bonne tenue des recettes fiscales non pétrolières. Quant aux recettes affectées, c'est 102,2 milliards de FCFA qui ont été mobilisés par la DGI au titre du premier semestre 2016, soit 74,6 milliards au profit des collectivité territoriale décentralisées et 27,6 milliards au bénéfice des Etablissements Publics Administratifs. Tableau N°1 : Evolution des recettes fiscales non pétrolières observée sur les six (06) premiers mois de l'exercice 2016. Unité : en milliards de FCFA Janv-16 Fév-16 Mars-16 Avril-16 Mai-16 Juin-16 1er semestre Objectif. 116,4 105,2 213,8 123,8 131,2 124,5 814,9 Réalisations 129,8 119,6 221,2 124,8 131,9 129,2 856,3 Taux de réalisation 111,5% 113,6% 103,5% 100,8% 100,5% 103,8% 24 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 105,1% Premier semestre 2. Tous les impôts majeurs de notre sytème fiscal ont été au rendez-vous La bonne performance de la DGI au terme du premier semestre 2016 se constate au niveau de tous les principaux impôts de notre système fiscal, en l'occurrence la TVA, l’IS non pétrolières et les droits d’accises, qui contribuent à hauteur de 70% du rendement global de la DGI, comme le montre le tableau ci-après : Tableau N°2 : rendement des principaux impôts et taxes au terme du premier semestre Unité : en milliards de FCFA Impôts et taxes Premier semestre 2016 Objectif Réalisation Poids Taux de réal. TVA 239,1 271,6 113,6% 31,7% IS non pétrolières 209,3 222,8 106,5% 26,0% 84,7 102,7 121,3% 12,0% 533,1 597,1 112% 69,7 % Droit d'accises Total En dépit de l'allègement fiscal de près de FCFA 30 milliards consenti au mois de mars aux contribuables du fait de la baisse de cinq (05) points du taux de l'impôt sur les sociétés (IS) non pétrolières, cet impôt affiche un taux de réalisation de 106,5 %. 3. Toutes les structures opérationnelles de la DGI ont été au rendez-vous Les performances du premier semestre 2016 sont restées en phase avec la bonne dynamique de mobilisation des ressources de l'exercice 2015. Aussi, toutes les structures opérationnelles ont-elles réalisé voire dépassé leurs objectifs et sont restées mobilisées tout au long de la période, comme indiqué sur le tableau ci-après : Tableau N°3 : performances du premier semestre 2016 par structure opérationnelle de la DGI Unité : en milliards de FCFA STRUCTURES DGE ADAMAOUA CENTRE 1 OBJECTIF REALISATION TAUX DE REALISATION 635,9 667,4 105,0% 2,1 2,5 119,7% 54,3 58,1 106,9% CENTRE 2 2,7 2,9 106,3% EST 2,5 2,6 103,4% EXTREME-NORD 2,6 2,9 110,8% LITTORAL 1 57,5 60,1 104,5% LITTORAL 2 1,6 1,8 111,6% NORD 2,5 2,8 110,7% NORTH WEST 3,6 3,9 108,7% OUEST 4,0 4,3 107,4% SUD 2,1 2,3 110,2% SOUTH WEST 4,5 5,0 109,3% AUTRES 39 39,7 101,7% 814,6 856,3 105,1% DGI En termes de perspective pour le second semestre 2016, la cible se situe à FCFA 728,9 milliards dont FCFA 663,9 milliards de recettes fiscales non pétrolières et 65 milliards de CFA au titre de l'impôt sur les sociétés pétrolières. Aussi, les autorités ont-elles d'ores et déjà invité l'ensemble des structures opérationnelles et de pilotage à maintenir le cap pour être au rendez-vous de la performance fin 2016. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 25 Premier semestre Paiement des impots, droits, taxes ou redevances par virement bancaire La procédure simplifiée de délivrance des quittances entre en vigueur L es milieux d’affaires nationaux et internationaux l’ont vivement souhaité dans le cadre du partenariat secteur public/privé visant l’amélioration du climat des investissements et le législateur camerounais l’a consacré dans la Loi N°2015/019 du 21 décembre 2015 portant Loi de Finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2016. C’est en effet effectif, la réforme de simplification de la procédure de délivrance des quittances par suite de paiement des impôts, droits, taxes ou redevances par virement bancaire est en vigueur depuis le 03 mai 2016 pour les grandes entreprises (Direction des Grandes Entreprises) et le 1er juin 2016 pour les moyennes entreprises (Centres des Impôts des Moyennes Entreprises et Centres Spécialisés des Impôts). Cette évolution novatrice participe du cadre général des réformes de facilitation et de simplification des procédures et moyens de paiement de l’impôt, de même qu’elle objecte l’amélioration de la qualité de ser- 26 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 vice offerte aux partenaires/contribuables. Dorénavant, les contribuables obtiennent sur la seule base de l’attestation de virement délivrée par les établissements financiers, auprès de la Recette des Impôts de leur Centre des Impôts de rattachement, la délivrance de la quittance correspondante. Comment procéder désormais au paiement des impôts, droits, taxes ou redevances par virement bancaire et obtenir délivrance de sa quittance ? Au regard des dispositions nouvelles, le contribuable dans le cadre du paiement de ses impôts droits taxes ou redevances donne l’ordre de virement à l’établissement financier de domiciliation de son compte bancaire. A cette occasion, il précise son identité complète ; à savoir son nom ou raison sociale, son Numéro Identifiant Unique et son adresse postale ainsi que le détail des impôts, droits, taxes ou redevances payés par nature et le montant correspondant, de même que le poste comptable Sylvie MENYENGUE MEYONG Sous Directeur du Recouvrement/DGI assignataire bénéficiaire du virement. Dès le virement exécuté, l’établissement financier délivre au contribuable une attestation de virement bancaire revêtue de son cachet. Le contribuable dépose auprès de la Recette des Impôts de son Centre des Impôts gestionnaire l’attestation de virement bancaire dûment revêtue du cachet de l’établissement financier, accompagnée de la déclaration et l’état récapitulatif des paiements par nature d’impôts en vue de la délivrance de la quittance correspondante. La quittance lui est alors délivrée automatiquement. Pour éviter les désagréments liés à l’application des pénalités et intérêts de retard, les contribuables sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour se conformer à la réglementation en vigueur en présentant l’attestation de virement au plus tard à la date butoir d’exigibilité prévue pour le paiement de l’impôt concerné (généralement le 15 du mois pour les versements spontanés). Premier semestre The simplified procedure of Issuing Tax Receipts A step towards the right direction Franck collaboration between financial institutions and the tax administration to safeguard government revenue T he issuing of tax receipts after payment of taxes has long been at the centre of discord between tax payers and the tax administration. Tax payment has for the most part not been followed by immediate issue of the corresponding tax receipts. This unnecessary gap between the two operations was a thorn in the flesh of the tax administration as well as that of taxpayers. For accounting and evaluation purposes, the administration can only validate revenue when the corresponding tax receipts have been issued. Taxpayers on their part can only validly justify payment when they are in possession of tax receipts. This and other reasons prompted the administration to be seeking for ways and means to remedy the situation. The legislature has therefore included in the 2016 Finance Law, new provisions aimed at simplifying the payment of taxes through bank transfers as well as the automatic issuing of the corresponding tax receipts. This innovation took effect on May 3, 2016 for taxpayers of the Directorate of Large Enterprises while those of Medium-Size Tax Offices and the Specialized Tax Centres was on June 1. The Procedure of Paying Taxes by Bank Transfer A taxpayers belonging to the above tax services in the process of paying his taxes is expected to give a bank transfer order to his bank. This procedure is expected to debit the taxpayer’s account while at the same time crediting the account of the competent tax collector to the tune of the amount of taxes owed. During this process, the taxpayer give his full identity by filling his name and or commercial name, Taxpayer’s Identification Number, a postal address and the details and types of taxes being paid with their corresponding amounts as well as the beneficiary treasury account of this bank transfer. The bank involved immediately issues a stamped bank transfer attestation as the transfer is done. For the bank transfer attestation to be admitted by the taxation services, it must contain the following information: Name and or business name as well as the post box of the payer excluding acronyms; Taxpayer’s Identification Number of the Payer; The identification and Taxpayer’s Identification Number of the beneficiary enterprise if the payment is done by a third party; The reason for the payment, that is, paying contemporary taxes, Notice of Issue for collection, regularization, etc; References, that is, number and date in case of payment following a Notice of Issue for Collection; Details and the types of taxes paid, their amounts in Principal and Penalties; A Bank Stamp. The Issuing of Tax Receipts after payment by bank Transfer Deposits at the counter of the Competent Tax Collector’s Office a duly signed bank transfer attestation as well as his tax returns accompanied by a summary of payment done per tax, so as to be issued a corresponding tax receipt automatically. Taxpayers involved are therefore expected to comply with the current legislation by each time presenting their bank transfer attestation at the latest before the deadline, which generally falls every 15th of the month. If a bank transfer that has already been issued a tax receipt proves abortive, the competent Tax Collector withdraws the receipt issued and the taxpayer with his bank is engaged in a joint responsibility tax collection procedure so as to recover the taxes at stake as well as the penalties and interest in conformity with the provisions of The General Tax Code. Taxation services in general and the Directorate of Recoveries in particular are at the disposal of taxpayers for complementary information as far as this reform is concerned. KINDZEKA Justin Tax Inspector Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 27 Premier semestre Déclaration preremplie de la taxe sur la propriété foncière Les Propriétaires Fonciers profitent de l’Amnistie Par : Chantal KALATI L ’instauration de la Fiscalité locale avec l’avènement de la Loi N°2009/019 du 15 décembre 2009 constitue l’un des aboutissements de l’initiative des Pouvoirs publics de financer le processus de Décentralisation amorcé au Cameroun depuis quelques années ; l’enjeu étant de mettre à la disposition des Collectivités Territoriales Décentralisées, les ressources nécessaires à l’exercice des compétences qui leur sont transférées. En vue d’optimiser le rendement des impôts, taxes et redevances prélevés au profit de ces entités, le Législateur fiscal a consacré depuis 2014, la réforme de la Déclaration Préremplie (DPR) assorti du Mobile tax visant à faciliter les modalités de déclaration et de paiement desdits impôts locaux. L’implémentation progressive de ces projets a justifié leur circonscription dans un premier temps, à la Taxe sur la Propriété Foncière (TPF) et a conduit à une vaste campagne de distribution des DPR menée depuis 2015 à Douala et Yaoundé, et en cours d’extension 28 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Chargé d’Etudes Assistant à la Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales dans les autres chefs-lieux de régions. Au terme des opérations de dépôt des DPR en 2015, il a été relevé la pertinence de favoriser la réinsertion dans la légalité des Propriétaires Fonciers désireux de se mettre à jour dans le paiement de la TPF, en ne leur faisant pas supporter le poids de leurs manquements passés. Tel est l’esprit de la mesure d’amnistie instituée par la Loi de Finances 2016 qui dispose en son article 5 que : «Les contribuables qui procèdent spontanément au cours de l’exercice 2016 à la régularisation de leur situation au regard de la taxe sur la propriété foncière sont dispensés des rappels d’impôts sur la période non prescrite ainsi que des pénalités y afférentes. Au terme de l’exercice 2016, aucune remise d’impôt ou de pénalité ne sera concédée au titre de la période non prescrite.» Du grec ancien amnestia « oubli, pardon », l’amnistie est l’acte du pouvoir législatif qui arrête les poursuites et annule les condamnations relatives à un fait punissable. Appliquée à la fiscalité, elle se perçoit comme une procédure de régularisation en faveur des contribuables aux situations ir- régulières, à travers laquelle le Fisc incite ces derniers à se conformer à la législation fiscale moyennant une remise de tout ou partie (selon les cas) du principal de l’impôt dû, tout en les épargnant des majorations normalement dues. Ce n’est donc ni une exonération ni une exemption qui déchargerait le contribuable du paiement d’un impôt donné ou l’exclurait du champ d’application de celui-ci. En ce qui concerne l’administration fiscale camerounaise, ce programme d’amnistie s’inscrit au rang des avancées enregistrées dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, dans un contexte porté vers le rehaussement de la qualité de service offert aux contribuables, et donc revêt un caractère particulièrement généreux et une série d’avantages indéniables. Cette mesure d’amnistie ne couvre pas l’ensemble des impôts, droits et taxes prévus par le Code Général des Impôts (CGI) mais vise exclusivement la taxe sur la propriété foncière (TPF) ; Elle porte sur le principal de la TPF mais également sur les pénalités dues pour les années antérieures à 2016 ainsi que sur les pénalités dues Image d’archives Premier semestre sur la TPF de l’année 2016 en cours. Et c’est en ce sens qu’elle est qualifiée de « généreuse » et même d’ « exceptionnelle » car dispense le contribuable du paiement de pénalités encourues les années antérieures et même en cours grevant la dette fiscale constituée et s’oppose même à la réclamation du principal de l’impôt dû lors des exercices non prescrits. Le bénéfice de la mesure est réservé à tous les propriétaires fonciers désireux de mettre à jour leur situation fiscale; mais est soumise aux conditions ci-après : La régularisation de la défaillance du contribuable doit provenir de sa propre initiative et ne pas être le résultat d’une démarche particulière des structures des Impôts, l’initiative dudit contribuable se manifestant par le paiement spontané de sa TPF via le service de paiement des impôts par téléphone mobile « Mobile Tax » ou auprès de son Centre des Impôts de rattachement ; et Le défaut de paiement dans le délai imparti entraîne la déchéance des privilèges concédés par le dispositif car n’est valable que sur l’année 2016 c’est-à-dire sur la période comprise entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2016 et pas au-delà. A ce titre, les propriétaires fonciers en situation irrégulière ont tout à gagner dans cette « main tendue » de l’administration fiscale camerounaise. Cette « promesse d’immunité » sans précédent sécurise totalement les contribuables visés, dans la mesure où l'administration s'interdit d’évoquer à l'avenir les irrégularités amnistiées. Les effets de cette mesure étant de : Rattraper leurs manquements sans faire l’objet de pénalités; Conforter le financement de la Décentralisation en augmentant les ressources fiscales dévolues aux Collectivités Territoriales Décentralisées et in fine de soutenir la démocratie locale. Egalement à travers cette amnistie, le Fisc camerounais envoie aux propriétaires fonciers qui se sont toujours volontairement acquittés de leur obligation de paiement de la TPF ou qui ont toujours réglé la totalité de leur dette fisale, le signal du rétablissement de la justice et de l’équité fiscales. En effet, la collecte d’informations issue de la mise en œuvre de ladite mesure devrait permettre d’assurer la durabilité de la contribution des contribuables qui jusque-là évoluaient en marge de la loi et donc d'élargir l'assiette fiscale pour à l'avenir, pourquoi pas, envisager une baisse des taux. A la lumière de ce qui précède, l’amnistie fiscale relative à la TPF instaurée par la Loi de Finances 2016 est une chance unique pour les propriétaires fonciers en situation irrégulière. En revanche, elle ne constitue pas une opportunité récurrente dont pourraient profiter certains pour différer le paiement de leur TPF au-delà de l’année 2016, anticipant l’édiction d’autres amnisties dans le futur. Il est donc important de rappeler qu’au-delà de l’exercice 2016, les propriétaires fonciers défaillants seront déchus des facilitées concédées par cet instrument incitatif, obligeant l’Administration fiscale dès 2017 à appliquer de sévères sanctions à leur encontre. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 29 Premier semestre The set-up of a dedicated unit responsible for sharing information with treaty partners I n recent years, the phenomenon of tax fraud and evasion has attained an unprecedented proportion encouraged by the increasing liberalization of national economies and cross-border movement of capital. As countries enact preferential tax regimes to attract foreign investors, such measures have created opportunities for base erosion and profit shifting by multinationals, thereby undermining the efforts of developing countries to mobilise domestic revenue for development. Recent studies have shown that Africa is losing billions of dollars annually through such illicit flows. While the tax authorities are confined to their respective jurisdictions with limited access to information on cross-border transactions, taxpayers continue to operate globally with impunity. Conscious that exchange of information with other countries is a vital component in addressing international tax evasion, the Government of Cameroon took the bold step to join the global campaign against this practice. By so doing, our country became a member of the Global Forum on Transparency and Exchange of Information for Tax Purposes in 2012 and engaged to comply with the international agreed standards on exchange of information. One of the requirements of the said standard is that jurisdictions should provide information to treaty partners 30 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 By : TANYI-MBIANYOR J. AWUNTI Senior Tax Inspector Head of the Exchange of Information Unit satisfactorily and within a reasonable period of time. To meet the required standard, the Directorate General of Taxation decided to adopt a more dedicated approach to information sharing by creating a Unit specialized Unit for that purpose. The ball was set rolling on 6 January 2015, with the appointment of a Chief of Unit. Subsequently, three (3) Tax Inspectors were transferred to the Unit to beef-up the workforce. Embedded in this development, the organization Structure of the Division of Legislation and International Tax Relations was amended to include the EOI unit, thereby bringing the number of Units under that Division to four. The Unit was then given the responsibility to facilitate the sharing of information with Treaty Partners in accordance with international norm and to improve co-operation with all stakeholders within the Directorate General of Taxation involved in the information chain. Another responsibility given to the Unit had to do with supporting the operational structures such as the Large Taxpayer Unit and the Medium Size Taxpayer Units by providing them information in respect of domestic cases. The members of staff of the Unit were also enjoined to provide assistance to the Unit of International Tax Relations, with the negotiation of Tax Treaties and Tax Information Exchange Agreements. To meet the aforementioned missions, the Unit has at its disposal adequate resources, including trained staff, manuals and dedicated equipment. The Unit is supervised by the Chief of Division for Legislation and International Tax Relations, while the day to day management and administration is the responsibility of the Head of Unit. The (3) three Tax Inspectors assigned to the Unit are responsible for treating inbound and outbound requests for information. Prior to its inception, Cameroon was not making any requests for information from treaty partners despite the existence of exchange of information provisions in a number of tax treaties signed by Cameroon. But since the creation of the EOI Unit there have been 13 requests for specific information from treaty partners: 2 requests in 2015 and 11 requests in 2016. The Unit has also received and treated 8 specific requests from treaty partners. To promote awareness on exchange of information within the Directorate General of Taxation, the Unit has drafted an exchange of information manual which gives details of the process flow, functions and operations for the effective management of exchange of information. The Unit is also planning capacity building workshops to sensitize auditors on their role in the exchange of information chain. Premier semestre Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 31 Premier semestre La nouvelle approche du contrôle fiscal Par : Pierre Manfred BOUMAM D epuis quelques années, l’administration fiscale camerounaise a fait de l’amélioration de l’environnement fiscal des affaires et du renforcement de son efficacité, des piliers majeurs de sa quête de performance. C’est dans ce contexte qu’elle a opté pour la rationalisation des interventions de ses services opérationnels auprès des contribuables. Le but poursuivi est non seulement d’alléger le coût de la discipline fiscale, mais aussi de renforcer l’efficacité et la cohérence de la fonction contrôle, en harmonie avec l’esprit général des réformes mis en œuvre au sein de la Direction Générale des Impôts. Il n’est cependant pas superflu de rappeler qu’il revient à l’administration fiscale, en contrepartie de l’application du système déclaratif, de procéder au déploiement des outils 32 Inspecteur Principal des Impôts. Chef de la Cellule de programmation et de Suivi du Contrôle Fiscal propres à assurer la sincérité et l’exactitude des déclarations souscrites par les contribuables. Pour autant, le déficit de coordination des différents types d’interventions, combiné à la superposition des contrôles de diverses natures ont souvent laissé aux contribuables, une impression de harcèlement. D’où la nouvelle approche des autorités de formaliser le principe d’une seule intervention au plus auprès d’un contribuable par exercice fiscal. Le programme annuel des interventions validé par le Directeur Général des Impôts en est le garant. C’est dans ce sens que la Circulaire-cadre n° 011/MINFI/DGI/DEPSCF du 03 juin 2016 fixant les modalités des interventions des services fiscaux auprès des entreprises dans le cadre des contrôles et investigations fiscaux, a été signée. Elle a ainsi défini le principe de la programmation des interventions, ses exceptions, de même que les modalités de mise en œuvre et de suivi-évaluation desdites interventions. Il en ressort que l’intervention est constituée de tout contrôle sur place (vérification générale, vérification partielle éventuellement, contrôle ponctuel), tout contrôle sur pièces, tout droit d’enquête ou de constatation physique des stocks mené auprès d’un contribuable en vertu des dispositions des articles L9, L11 & suivants, L16 bis, L21, L22 & suivants du Livre des procédures Fiscales du Code Général des impôts. Ainsi, la planification, le suivi et l’évaluation des interventions auprès des services fiscaux s’appuie dorénavant sur les éléments ci-après pour proposer un programme d’interventions en entreprise cohérent et rationnel. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 CIME : Centre des Impôts des Moyennes Entreprises. CSI EP CTD OM : Centre Spécialisé des Impôts des Etablissements Publics, Premier semestre les risques résultant de l’analyse approfondie des dossiers ; les éléments d’enquêtes et d’investigation ; les propositions des structures opérationnelles. Pour autant, des exceptions subsistent au principe de non chevauchement des interventions. Elles ont trait : au contrôle de validation des crédits de TVA généralement effectué à la demande du contribuable ; au droit de communication que l’administration fiscale exerce auprès d’un contribuable dans le cadre de ses missions ordinaires de collecte des informations relatives aux tiers ou suite à une demande de renseignement émanant d’une administration fiscale étrangère (cf. art. L 42 & suivants LPF/CGI) ; des interventions spéciales liées à la lutte contre la fraude ce, sur autorisation expresse du Directeur Général des Impôts. Dans sa mise en œuvre, la rationalisation des interventions implique que toute affaire programmée fasse l’objet d’un numéro de validation attribué par la DGI , et que ledit numéro figure sur toutes les pièces de procédures émises dans le cadre de l’intervention. Il peut s’agir de l’avis d’enquête ou de vérification, des différentes notifications et procès-verbaux, de l’avis de mise en recouvrement, des correspondances en matière de contentieux fiscal ou des actes de poursuite en recouvrement. Quant au suivi des interventions, il est matérialisé par la tenue à périodicité régulière des réunions tant au niveau national, régional que celui des centres gestionnaires, sur la base des tableaux de suivi harmonisés et rigoureusement servis. Une évaluation annuelle de l’exécution du programme des interventions ainsi que celle des acteurs est également prévue. Elle permet d'apprécier : le niveau d’exécution du programme validé; le respect des procédures; le rendement par affaire, par intervenant et par brigade; l’indice de dégrèvement des émissions effectuées ; le taux de recouvrement des émissions ; l’impact du contrôle sur le comportement déclaratif du contribuable. Tout ce dispositif s’inscrit de manière irréversible dans l’amélioration de la qualité de service offert aux usagers de l'administration fiscale. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 33 Premier semestre Délocalisation des réunions de coordination La DGI fait le point du premier semestre 2016 à Garoua La capitale de la Région du Nord était l’hôte de la réunion mensuelle de coordination des services centraux et déconcentrés de la Direction Générale des Impôts le 15 juillet 2016. C ontrainte d’agenda ou hasard de calendrier, la tenue de la réunion mensuelle de coordination des services centraux et déconcentrés de la Direction Générale des Impôts (DGI) délocalisée à Garoua a coïncidé avec la fin du premier semestre de l’exercice 2016. Suivant un rituel déjà bien établi pour les réunions de coordination délocalisées de la DGI, le Gouverneur de la Région du Nord, Jean Abate Edi’i a pris la parole ce 15 juillet 2016 dans la salle des réunions de la Communauté Urbaine de Garoua pour souhaiter la bienvenue à l’ensemble des responsables de la Direction Générale des Impôts ayant fait le déplacement de Garoua afin d’évaluer les performances du mois de juin 2016 et du premier semestre 2016. Dans son allocution de circonstance, le Gouverneur a tenu à saluer les efforts de l’administration fiscale en faveur d’une mobilisation des ressources publiques toujours plus conséquente. Il a également dit tout l’engagement de ses services à faciliter l’action de la DGI en faveur de la mobilisation des recettes et de l’amélioration de la citoyenneté fiscale des contribuables dans la Région du Nord. La cérémonie d’ouverture proprement dite s'achevera 30 minutes plus tard après la traditionnelle photo de famille elle-même suivie par les explications du Directeur Général des Impôts à la presse régionale ve- 34 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 nue couvrir l’évènement. Revenant sur le contexte de la tenue de la réunion mensuelle de coordination de Garoua, Modeste Mopa a expliqué que la réunion de Garoua intervenait dans un contexte marqué par la persistance de la baisse drastique des recettes des matières premières notamment du pétrole et des défis sécuritaires importants. Mobilisation La réunion de Garoua participe de l’option prise par la DGI depuis un certain temps de délocaliser de Yaoundé ces rencontres. Le but étant de rapprocher la hiérarchie de l’administration fiscale de ses collaborateurs sur le terrain ; de renforcer le dialogue avec les contribuables de l’intérieur du pays mais aussi d’échanger avec les autorités administratives locales. Evaluation Rendu au terme du premier semestre de l’exercice 2016, la Direction Générale des Impôts a saisi l’occasion de la tenue à Garoua de sa septième réunion de coordination de l’exercice 2016, pour faire le bilan à mi-parcours des objectifs qui lui étaient assignés. A cet égard, on relevera que la DGI au terme du premier semestre de l’exercice 2016 a mobilisé à FCFA 890 milliards; soit 857 milliards de recettes fiscales non pétrolières et FCFA 33 milliards au titre du premier tiers de l’impôt sur les sociétés pétrolières. Bon à savoir, la région fiscale du Nord aura contribué pour près de FCFA 3 milliards au rendement de ce premier semestre 2016, réalisant au même titre que l’ensemble des autres centres régionaux du pays les objectifs qui leur étaient assignés. Poignée de main du Gouverneur de la Région du Nord au DGI Premier semestre Le personnel de la région fiscale du Nord autour du DGI Opportunité A Garoua comme dans les autres sept chefs-lieux de régions déjà visités par le staff dirigeant de la DGI, outre la réunion avec les collaborateurs du DGI, il aura été question d’échanger avec les contribuables dans le cadre de leurs différents groupements socioprofessionnels. Des échanges avec les autorités administratives afin d’obtenir un soutien encore plus important dans l’encadrement et l’accompagnement des services locaux de la DGI étaient également au menu de la visite. Mais la grande particularité de la rencontre de Garoua, c’est que la Direction Générale des Impôts a lancé pour la première fois en dehors des villes de Douala et de Yaoundé, la réforme de la déclaration pré remplie de la taxe foncière. Cette réforme, faut-il le rappeler, vise à simplifier aux propriétaires fonciers les modalités de paiement de cette taxe dont le produit est par ailleurs entièrement reversé aux collectivités locales. Des séances de travail ont ainsi été organisées entre les équipes de la DGI et celles des communes et communautés urbaines de Garoua pour lancer cette réforme. Le Directeur Général des Impôts a d’ailleurs saisi cette opportu- nité pour inviter les propriétaires fonciers de cette ville et de tout le Cameroun à prendre des dispositions rapides pour profiter de la mesure exceptionnelle d’amnistie fiscale contenue dans la Loi de Finances 2016 qui prend fin au 31 décembre 2016. Détente La détente à travers le sport et le tourisme n’a pas été oubliée à l’occasion de ce voyage de Garoua. Tout commence le 14 juillet 2016, jour d’arrivée de la délégation des responsables de la DGI à Garoua. Après une visite des principaux services opérationnels du Centre Régional des Impôts du Nord ayant permis à Modeste Mopa de rentrer en contact avec le quotidien de ses collaborateurs du Nord, le Directeur Général des Impôts et sa suite se sont rendus au Lamidat de Demsa première étape d’une visite riche en fortes sensations culturelles. Le soir venu, les invités du Lamido Demsa rentrés à Garoua se transformeront dès 19 heures en convives de Monsieur Jean Abate Edi’i, Gouverneur de la Région du Nord, pour un dîner offert en sa résidence. La journée du 16 juillet sera quant à elle marquée dès 6heures du matin par une marche sportive très courue par les personnels du Centre Régional des Impôts du Nord et organisée sur un trajet d’environ 5km avec pour point de départ l’hôtel Bénoué et point d’arrivée l’hôtel des Finances du Nord. Suivra après une visite d’un orphelinat de la ville qui permettra aux responsables de la DGI d’offrir des présents aux jeunes pensionnaires de cet établissement. Modeste Mopa a dit aux encadreurs du pensionnat le voeu de la DGI de voir émerger du rang de ces orphelins, de futurs inspecteurs et controleurs des impôts... Après ce geste de cœur salué par l’encadrement administratif de l’orphelinat, la délégation de la DGI s’est dirigée vers la localité de Lagdo pour une randonnée touristique. Cette excursion a permis aux touristes d’un jour de la DGI de faire le tour des principales attractions de la localité de Lagdo sous la houlette et la vigilance d’un guide pas comme les autres, le Sous-préfet de Lagdo, Monsieur Saidou Bouba. Les responsables de la DGI ont ainsi eu droit, entre autres, à une visite de la célèbre centrale hydroélectrique de Lagdo, un arrêt au Centre de pisciculture de Lagdo, une traversée en pirogue du lac, le tout couronné par un déjeuner offert par le Sous-préfet de Lagdo. Cette journée particulièrement chargée du 16 juillet 2016 s’achèvera par une soirée culturelle organisée par le Centre Régional de Impôts du Nord en l’honneur du Directeur Général des Impôts et de ses collaborateurs en guise d’épilogue d’un séjour inoubliable. Sylvain NGNEBA Chef de Cellule de l’Information et de la Communication Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 35 36 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Dossier Retro 2015 TIC LES CIME S'arriment 40 Déclarations en ligne de la commande publique et des transactions immobilières 42 Un nouveau cap franchi dans l’amélioration de la qualité de service offert aux usagers E-filing of taxes 46 An innovation that is fast gaining grounds Global Trends in information and 48 communication technologies (ICT) in tax administrations La législation socle de la dématérialisation des procédures 50 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 37 Dossier Réformes 38 Les TIC au s de l'impôt Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 u service Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 39 Dossier TIC Les CIME s'arriment Ce qui était hier le seul privilège des entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises est aujourd’hui une réalité pour les entreprises relevant des CIME. D ans le cadre de sa stratégie de mobilisation optimale des ressources fiscales, la Direction Générale des Impôts a engagé un vaste chantier de modernisation de ses procédures, portée par sa vision qui est celle « d’une administration qui capitalise les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour accroître la mobilisation des ressources et la qualité des services offerts aux contribuables ». L'un des principaux piliers de ce chantier a trait à la dématérialisation des procédures dont le segment le plus abouti reste à ce jour l'introduction de la déclaration électronique dans notre environnement fiscal. L'objectif de cette réforme est d'abord d'améliorer la qualité du service rendu aux contribuables, en leur facilitant l'accomplissement de leurs obligations déclaratives et de paiement. C'est le lieu de rappeler que la dématérialisation des procédures fiscales trouve son ancrage juridique dans le programme 271 du Ministère des Finances, intitulé « optimisation des recettes non pétrolières, amélioration du climat des affaires et protection de l’espace économique national ». L'autre enjeu de la dématérialisation est d'accroître la productivité de l'administration fiscale, à travers la suppression de certaines tâches manuelles, devenues inutiles, en 40 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 l'occurrence la réception des déclarations physiques, la saisie et l'archivage. La dématérialisation permet ainsi aux personnels de se recentrer sur des tâches plus productives, telles que l'analyse risque, la surveillance des risques déclaratifs, le dialogue de gestion, etc. La première phase de cette modalité simplifiée de déclaration des impôts et taxes a été entamée en 2014 à la Direction des Grandes Entreprises, structure centralisée mais à compétence nationale. Les résultats obtenus et surtout la forte demande des usagers ont amené les autorités à étendre dès janvier 2016 la réforme aux moyennes entreprises. Rendu au 30 juin 2016, où en est-on avec les travaux d'extension de la télédéclaration aux CIME ? Qu'est-ce qui a été fait et quel en est le bilan ? L'extension de la télédéclaration aux CIME : un défi technologique relevé pour l'amélioration de la qualité du service rendu aux PME Les moyennes entreprises, selon les propos du Directeur Général des Impôts, représentent un "enjeu important, en termes de croissance et (...) ont donc besoin d’un accompagnement de qualité pour donner la pleine mesure de leurs capacités". Dans l'optique de relever ce défi, les travaux d'extension de la télédéclaration aux CIME ont été réalisés par un prestataire sélectionné conformément aux procédures en vigueur en matière de commande publique, assisté d'une équipe interne à la DGI. Les travaux proprement dits se sont articulés autour de trois (03) axes à savoir, les travaux techniques, la formation et la communication. Les travaux techniques de déploiement de l'infrastructure ont notamment porté sur la mise en ligne de l'application FISCALIS après sa mise à jour, la reconfiguration des postes de travail dans les CIME couplée aux tests de fonctionnalité du système et le renforcement des équipements informatiques. En ce qui concerne la formation, des sessions de renforcement des capacités ont été organisées à l'intention des gestionnaires de la télédéclaration désignés auprès des CIME, tandis que les contribuables ont bénéficié de deux sessions de formation organisées par le prestataire. Par la suite, l'activité de formation a trouvé son prolongement dans l'assistance apportée aux contribuables par les services lors de la création des comptes et des premières déclarations en ligne effectuées par ces derniers dans des kiosques installés dans les CIME. La communication quant à elle, s'est déployée autour d'une stratégie ciblant le grand public aussi bien que les contribuables directement concernés. Sur les actions en direction du grand public, il y a lieu de relever, entre autres, les spots radio et télé, affichages, banderoles, notes explicatives, interviews, scroll, etc. Une communication plus ciblée Dossier sur les contribuables et portée par les services opérationnels s'est déclinée autour des actions telles que les SMS, les correspondances, la sensibilisation porte-à-porte, l'enrôlement des cybercafés, etc., toutes choses qui ont contribué à une plus forte adhésion des contribuables à cette nouvelle démarche. Bilan au 30 juin 2016 : l'adhésion en hausse des entreprises à la télédéclaration Le niveau de mise en œuvre de la télédéclaration a connu une évolution positive entre les mois d'avril et mai 2016 aussi bien chez les grandes que chez les moyennes entreprises. En ce qui concerne la DGE, sur un fichier de 388 contribuables, cette structure de production majeure affiche un taux de création des comptes de 100%. Quant au nombre de télédéclarants, il est passé de 195 à 286 sur la période sus indiquée, soit un taux de couverture du fichier de 73% fin mai 2016. L'objectif pour la DGE est un taux de couverture de 100 % à fin 2016. S'agissant des huit (8) CIME déjà opérationnels, le taux moyen d'ouverture des comptes pour l'ensemble des CIME se situe à plus de 50%, tandis que les télédéclarants atteignent désormais 1653, représentant 17% de leur fichier. L'objectif pour les CIMES est un taux de couverture d'au moins 50 % à fin 2016. Au titre des prochaines étapes de la modernisation des procédures fiscales, les autorités ont d'ores et déjà prescrit la poursuite des travaux d'interfaçage des applications FISCALIS et MESURE déjà livrés à la DGE, avec pour objectif de permettre un trai- tement automatique dans MESURE des déclarations effectuées à travers FISCALIS, ainsi que l'extension de la déclaration électronique aux Centres Spécialisés des Impôts des Professions Libérales et de l'Immobilier du Mfoundi et du Wouri. Comme on le voit, la démarche irréversible de dématérialisation des procédures est en marche à la Direction Générale des Impôts au grand bonheur des contribuables. Maximilien NOMO Chef de Projet Télédéclaration des CIME Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 41 Dossier Déclarations en ligne de la commande publique et des transactions immobilières Un nouveau cap franchi dans l’amélioration de la qualité de service offert aux usagers L a Direction Générale des Impôts « entend se positionner comme une administration qui capitalise les technologies de l’information (TIC) pour accroître la mobilisation des ressources et la qualité de service offert aux contribuables ». Ainsi s’exprimait le Directeur Général des Impôts le 15 mars dernier dans son intervention au cours du Cameroon Business Forum, édition 2016. En cette même occasion, il indiquait qu’après avoir ouvert la possibilité aux entreprises relevant de la Direction des Grandes entreprises (DGE) de souscrire leur déclaration en ligne en 2014, et offert la même faculté à celles relevant des Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) depuis janvier 2016, la Direction générale des impôts envisageait de déployer, à très court terme, cette solution innovante pour l’accomplissement des obligations déclaratives en matière d’enregistrement des transactions immobilières et de la commande publique. C’est dans cette perspective qu’a été lancée depuis le 1er juin 2016, la réforme de l’enregistrement en ligne des mutations immobilières ainsi que de la commande publique. Comme on le voit avec ce milestone, la réforme de la télédéclaration va adjoindre à sa logique d’extension par type de struc- 42 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 ture fiscale (grandes entreprises hier, moyennes entreprises aujourd’hui et demain, petites entreprises) une logique d’extension fonctionnelle (la formalité d’enregistrement spécialement), le but étant ici de questionner et d’adresser au plus tôt, les pans de la fiscalité où les rapports avec les contribuables sont à parfaire. Au moment où ces réformes prennent leur envol, l’on peut s’interroger sur les objectifs poursuivis et sur les ressorts qui les soustendent. Telle est la trame des développements qui vont suivre et qui présenteront d’une part, les éléments communs aux deux réformes et d’autre part, les spécificités de chacune d’elles. La réforme des procédures d’enregistrement des mutations immobilières et de la commande publique ou le refus d’une bureaucratie inhibante Avant la double réforme, l’enregistrement des mutations immobilières et de la commande publique nécessitait de nombreux déplacements des contribuables auprès des services des impôts causant de longues files d’attente. Les contribuables consacraient de ce fait beaucoup de temps à l’accomplissement de leurs obligations fiscales, et étaient obligés d’avoir de nombreux contacts avec les agents des services fiscaux. Par : Tétulaire FOMENOU Chargé d’Etudes à la Direction Générale des Impôts L’innovation majeure introduite par la réforme est la possibilité donnée aux contribuables de déclarer en ligne les actes à enregistrer auprès des centres spécialisés des impôts en charge de l’immobilier (CSIPLI) pour ce qui est des mutations immobilières et des cellules spéciales d’enregistrement (CSE) s’agissant de la commande publique. A cet égard, la liquidation des droits d’enregistrement se fait dorénavant automatiquement par une application informatique dédiée à cet effet, qui émet automatiquement un avis d’imposition permettant au contribuable de connaître le montant des droits à payer sans l’intervention d’un agent de l’administration. Cette double réforme offre en outre plus de flexibilité au contribuable quant au lieu et au moment de la déclaration (service disponible 24h/24) et réduit de manière substantielle le temps consacré à l’enregistrement des actes, ainsi que les contacts avec les agents de l’Administration fiscale. Ainsi dès l’édition instantanée de l’avis d’imposition par le système, le contribuable se rend directement auprès de sa banque pour procéder au virement correspondant dans le compte du Trésor Public (Receveur des impôts compétent). Muni de l’avis d’imposition, de l’attes- Dossier tation de virement et du dossier complet dont la composition est précisée en annexe 1 et annexe 2 selon le cas, le contribuable va déposer son dossier auprès du guichet d’accueil du centre compétent contre accusé de réception. L’usager qui a déposé un dossier complet se présente au guichet de retrait du centre à la date indiquée sur son récépissé de dépôt, délai qui ne peut excéder 48 heures, pour rentrer en possession de son acte revêtu des mentions d’enregistrement. Au moment du retrait, le récépissé remis lors du dépôt de l’acte lui sera exigé et il devra émarger le registre prévu à cet effet. Dans le souci d’accompagner les contribuables dans leurs démarches, l’Administration fiscale offre une assistance permanente à travers des kiosques d’assistance installés dans les structures des impôts engagées dans la réforme. La réforme des procédures d’enregistrement des mutations immobilières et de la commande pu- blique : une approche différenciée pour une même finalité La double réforme qui s’est fixée pour objectif de ramener à 48 heures les délais de traitement des actes jusque là de 11 jours en moyenne pour la commande publique et de trois semaines en moyenne pour les transactions immobilières doit cependant tenir compte des particularités liées à chaque type d’acte. Ces particularités tiennent à la fois à la détermination des valeurs imposables, à la personne redevable des droits d’enregistrement et aux modalités de retrait des actes enregistrés. Si de tout temps les services n’ont éprouvé aucune difficulté à déterminer les bases de calcul des droits, et éventuellement des pénalités pour ce qui est de la commande publique, il faut relever a contrario que l’absence d’une mercuriale des valeurs administratives devant faciliter la détermination de la valeur des immeubles mutés rendait difficile le traitement uniforme des dossiers de même consistance. Toutes ces insuffisances détérioraient la qualité du service ren- du à l’usager. Aussi, l’administration fiscale s’est-elle appuyée sur les structures compétentes et en l’espèce, les communautés urbaines de Yaoundé et de Douala, les services du Cadastre et des domaines, les géomètres et surtout les notaires pour arrêter de concert les valeurs administratives devant servir de bases minimales par défaut lors de la liquidation des droits d’enregistrement des mutations immobilières. Par ailleurs, cette réforme a fait sienne les modifications apportées par la LF 2016 qui consacrent le notaire comme redevable légal des droits, et partant, comme unique interlocuteur de l’administration fiscale, déchargeant de la sorte le bénéficiaire de l’acte des obligations déclaratives et de paiement, à la différence de la commande publique où les attribu- taires et adjudicataires supportent seuls l’exécution des procédures fiscales. Ainsi, en matière de mutations immobilières, qu’il s’agisse d’achats, de ventes, de donations, ou de transmission par décès, les obligations déclaratives et de paie- Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 43 Dossier ment incombent à titre principal au notaire. Les actes revêtus de la mention de l’enregistrement sont s’agissant des transactions immobilières transmis aux notaires ou à leurs clercs. En ce qui concerne la commande publique, les lettres-commandes et les marchés sont restitués aux usagers tandis que les bons de commande sont transmis sous bordereau aux contrôles financiers des entités ordonnatrices de la dépense. Deux mois après le lancement de la réforme, le suivi-évaluation de la déclaration de la commande publique révèle assez clairement la bonne réception par les usagers et les services fiscaux de cette innovation en raison des gains de productivité que chaque partie en tire. S’agissant de l’enregistrement des transactions immobilières, la nouveauté de la mercuriale qui introduit plus d'objectivité dans le calcul des droits semble susciter encore quelques attentismes auprès de certains acteurs. Cette période transitoire doit pourtant s'achever au plus vite car la réforme est, pour les autorités, irréversible ... Annexe 1 Composition du dossier à déposer par l’usager auprès de la Cellule Spéciale d’Enregistrement pour l’obtention de l’enregistrement sous 48 heures Le dossier à produire par l’usager auprès du centre des impôts pour obtenir la formalité d’enregistrement a été suffisamment allégé et comporte les pièces suivantes : Pour les bons de commande administratifs •Trois (03) exemplaires du bon de commande administratif dont l’original ; •Une (01) attestation de virement ; •Un (01) avis d’imposition. Pour les lettres-commandes et marchés publics •Sept (07) exemplaires de l’acte y compris leurs annexes ; •Une (01) attestation de virement ; •Un (01) avis d’imposition ; •Une (01) notification du contrat le cas échéant. L’usager doit s’assurer que son dossier comporte l’ensemble des pièces ci-dessus listées, afin d’éviter tout désagrément consécutif au rejet de sa demande d’enregistrement. Annexe 2 Composition du dossier de mutation immobilière à déposer par le Notaire auprès du Centre Spécialisé des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier pour l’obtention de l’enregistrement sous 48 heures Le dossier à produire par le notaire auprès du centre des impôts pour obtenir la formalité d’enregistrement a été suffisamment allégé et comporte les pièces suivantes : •Un (01) exemplaire de la minute timbrée y compris les annexes réglementaires ; •Trois (03) copies de la minute timbrée ; •Un (01) avis d’imposition ; •Une (01) attestation de virement. Le notaire doit s’assurer que son dossier comporte l’ensemble des pièces ci-dessus listées, afin d’éviter tout désagrément consécutif au rejet de sa demande d’enregistrement. 44 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 45 Dossier E-filing of taxes An innovation that is fast gaining grounds Tax compliance is made easy while state revenue is enhanced with the use of Information technology L a The Directorate General of Taxation in 2014 introduced the electronic filing of taxes in Cameroon. This major component of the ongoing service reforms falls in line with the quest by the Tax Administration, with the unflinching support of higher authorities, to reduce the cost of tax compliance and offer quality services to taxpayers. The wellbeing of the Cameroonian taxpayer has become a major preoccupation of the tax administration. He is henceforth considered a customer and partner who deserve customized services. The offering of quality services to taxpayers is also in a bid to align our tax system with international standards and also to respond to the specific needs of socio-professional groups and some external partners especially in this era of advanced Information Technology. Prior to the reforms, taxpayers used to file their tax returns by physically moving to taxation centres and waiting in long queues. It took them much time to fulfill their compliance obligation. Numerous and unproductive contacts were created between taxpayers and tax agents leading to administrative bottlenecks. In the case of real estate transactions, there was 46 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 no standard market value to ease the evaluation of property. This made it difficult for an equitable treatment of files. These weaknesses jeopardized the quality of services rendered taxpayers and also tarnished the image the image of the tax administration. This diagnosis called for an urgent and efficient remedy in order to arrest the situation; thus the introduction of e-filing into the Cameroon tax system. The major innovation of this reform is the opportunity given to taxpayers to electronically file their tax returns in their tax centres without their physical presence needed. Henceforth, the calculation of taxes is automatically done by a special software developed for that purpose. It automatically generates a tax payment slip that enables a taxpayer to know the amount of taxes he owes without any assistance from a tax agent. As soon as the payment slip is edited, the taxpayer immediately goes to his bank to do a bank transfer of the corresponding amount into the account of the competent tax collector. Once the information from the bank reaches the tax centre or service concerned, the simplified procedure of issuing automatic tax receipts is carried out according to the provi- sions of the 2016 Finance Law and the tax payer served in record time. This reform has given taxpayers the option to choose when and where to carry out their e-filing, since the service is available 24 hours every day. The cost of compliance has also drastically reduced as taxpayers from the comfort of their offices and homes can file their tax returns without wasting valuable time moving to the tax centres. Contacts between taxpayers and tax agents have also been limited. The pilot phase of this reform was with the Directorate of Large Enterprises. This logical and prudent start stemmed from the fact that, this department accounts for about 80% of tax revenue collected by the Directorate General of Taxation. The tax payers belonging to this structure are better structured and for the most part equipped with the necessary human, financial and material resources to embrace this innovation with little difficulty. The resounding success of this phase of the reform led to its extension to the Medium-Size Taxpayers Offices in March 2016. It was made easy by the initial training seminars organized by the Directorate General of Taxation for taxpayers of these structures. They Dossier like their counterparts of the Directorate of Large Taxpayers were drilled on the rationale and the modus operandi of e-filing. Hardly did the Medium-Size taxpayers Offices digest the reform, that the fire caught the sensitive sectors of Real Estate Transactions and Public Procurement. This move was a close follow up of the recommendation of the Cameroon Business Forum (CBF). Real Estate Transactions and Public Procurement in Yaoundé and Douala have since June 1, 2016 been subjected to the first phase of the extension of electronic filing procedure to specialized domains. Notaries in charge of drawing up legal instruments in these towns are therefore expected to acclimatize faster in order not to lose grip of this reform that touches one of their major functions; that is, the collection of taxes from real estate transaction instruments that they draw for and on behalf of the State. Business men and stakeholders in the public procurement sector are also reminded that no public contract shall henceforth receive any registration formality in Yaoundé and Douala to say the least, without it undergoing the obligatory procedure of e-filing. The e-filing train is at the point of no return. In the days ahead, the Specialized Tax Centres for Liberal Professions and Real Estates for Mfoundi and Wouri are going to take the queue, while the other taxation services, sectors, towns and regions have already been earmarked as future targets for the e-filing procedure. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 47 Global Trends in information and communication technologies (ICT) in tax administrations Eva KIRCH Conseillère Technique Programme d’Appui à la Modernisation des Finances Publiques (PAMFIP) A ccording to the World Bank’s Global Economic Prospects (January 2016) and the IMF Regional Economic Outlook (April 2016), falling commodity prices with a sharp decline in oil and metals, the moderate decline of agricultural commodities, the slowdown in major emerging markets like for example China as well as unfavorable internal and regional factors like Ebola and the Boko Haram crisis have led to a slowdown in growth in Sub-Saharan Africa (from 4.6% in 2014 to 3.4% in 2015). This puts the fiscal administrations under stress. Fuels, ores, and metals accounted for more than 60 % of the African region’s total exports in 2010-14 compared with 16% for manufactured goods. Fiscal deficits especially widened among oil exporters such as the Republic of Congo, Gabon and Nigeria due to falling revenues. In Angola, oil accounts for more than 60% of fiscal revenues while in Nigeria it accounts for 80% of all exports. The World Bank Global Economic Prospects finds that in other countries, the widening deficits rather re- 48 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 flected increased government spending, including on arrears (Zambia), infrastructure projects (Kenya), and subsidies (Malawi). Some countries such as Angola and Ghana adopted expenditure measures – i.e. removing fuel subsidies or freezing public sector hiring – to reduce deficits. In many African countries, fiscal deficits are now larger than at the onset of the financial crisis. As a result, government debt has continued to rise. What are the solutions to these growing fiscal challenges? Amongst measures to be taken to balance the emerging fiscal gap, domestic resource mobilization to reduce the overdependence on the natural resource’s sector needs to be one of the top actions of any government concerned. Domestic resource mobilization is ranking equally high on the interest lists of major international donors and initiatives such as the G20 and OECD (BEPS); even the United Nation’s Sustainable Development Goals (SDG) feature domestic resource mobilization in the SDG goal 17: “Strengthen domestic resource mobilization, including through international support to developing countries, to improve domestic capacity for tax and other revenue collection.” However, mobilizing domestic resources by collecting taxes from citizens and businesses remains an ongoing challenge for many governments, especially in developing countries. There is increased pressure to collect more and more efficiently, with potentially reduced budgets, equipment and staff. Revenue authorities also face taxpayer demands for faster, easier and more transparent services with increased targets, better customer service and improved value for money. Might information and communication technology (ICT) be an answer to the above mentioned challenges? ICT-reform activities are in general part of more comprehensive tax reform programmes. These programmes might focus on: taxpayer compliance, increased revenue, improved service delivery and creating accountability. The potential of ICT in more efficiently and effectively collecting revenue seems to be obvious, by automating processes, increasing transparency and compliance and improving services to taxpayer. Almost every African tax administrations’ modernization plans features aspects of introducing or extending ICT with the objective of mobilizing more domestic revenues. However, seen the manifold challenges in African administrations, starting with internet connectivity, electricity cuts to staff’s computer literacy make the introduction of ICT an complex and challenging issue. Often, tax administrations’ modernization plans simply involve introducing new information technology in the hope of this being a global remedy for challenges from tax payer registration, compliance to payments of tax arrears, rather than primarily dealing with questions of strategic and organizational nature: what kind of organization does the tax administration become and “how do we get there”, how should the interaction with tax payers look like and how does the tax administration fit into the wider reform of public finances. These types of questions should be answered first in order to strategically identify where the introduction and use of ICT would effectively support the objectives of the tax administration. The acquisition of full-fledged Integrated Tax Administration Systems (ITAS) is often one of the first steps in the move of introducing ICT in the reform and modernization of tax administrations in many African countries. Other ICT projects often include the introduction of e-tax system which offer electronic registration, filing, and payment by mobile phone and over the internet, as well as education and information to taxpayers. The e-tax system can be a comprehensive internet portal that offers a range of secure self-service options to taxpayers, may provide a single point for information and actions, is typically available 24 hours a day and 7 days a week, and does not require intervention from tax administration staff. An e-tax system can however not be a standalone IT component, it must be integrated with the core tax system to provide the taxpayer with services, such as the ability to view account information and the status of refunds. ICT should and can only be one of the success factors in modernizing the tax administration, but not seen as the general panacea. The focus of leadership is much too often on the acquisition and implementation of the ICT solution but not sufficiently on the conditions that need to be in place to make the implementation a success. In that sense, the first step should be for management and technical staff to be clear on their actual needs and requirements to ensure that the solution being acquired is the right one and able to answer to the needs expressed, as well as to ensure that any ICT related reforms fit into the overall strategy of the tax administration. Secondly, current processes should be documented and redesigned to fit with the strategic goals identified beforehand, in many cases this can be more successful than the implementation of a complex and new IT solution. Thirdly, it is important that the project can be sourced with the required skilled staff. Undertaking a capacity/needs assessment to get a clear picture of the staff and skills required is a good way of preparing the human resource related aspects, as well as following up with continuous capacity development, not only during implementation of ICT projects but also as a way to ensuring sustainability of the project. (based on : “Information Technology in Tax Administrations in Developing Countries”, published by KfW Development Bank in 2015). Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 49 Réformes La législation socle de la dématérialisation des procédures Par : FAYCAL Abdoulaye L a dématérialisation des procédures est à l’administration de l’impôt ce que furent pour l’humanité l’invention de l’écriture et de l’imprimerie. Comme ces inventions qui ont révolutionné le monde, la dématérialisation des procédures a transformé le rapport à l’impôt aussi bien pour les usagers contribuables que pour l’administration chargée de la collecte. Elle simplifie la vie aux premiers et permet à la seconde d’être plus efficiente et légitime. Dans sa quête de modernité, l’administration fiscale camerounaise n’est pas restée à la marge de cette révolution du numérique. Bien au contraire, les NTIC sont au cœur de sa stratégie de mobilisation des recettes axée principalement sur l’amélioration du civisme fiscal et l’optimisation de la gestion de l’impôt. Cette volonté de capitaliser les nombreux atouts qu’offrent les NTIC s’est manifestée dès le début des années 2000 avec la consécration législative de la télé-déclaration des impôts et taxes. Simple effet de mode ou réelle 50 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Chef de Cellule de Legislation volonté de simplification de l’impôt dans un contexte marqué par l’introduction de la gestion segmentée de la population fiscale avec la création de la DGE ? La dynamique était dans tous les cas lancée. Irréversible et résolue. Au fil des années, cette dynamique de dématérialisation des procédures s’est consolidée et est devenue une réalité. La législation fiscale qui constitue le socle de cette dynamique s’est quant à elle progressivement enrichie, offrant aux services fiscaux de nouveaux champs de possibilités, de moyens d’actions plus efficaces et adaptés aux besoins de ses usagers. Les perspectives en cette matière demeurent sans doute encore importantes. L’ancrage légale de la dématérialisation des procédures L’impôt étant d’essence légale, les évolutions affectant aussi bien sa structure que les procédures qui encadrent sa collecte doivent impérativement être consacrées légalement. C’est en respect de cette exigence constitutionnelle qu’à la faveur de la Loi de Finances pour l’exercice 2002, fut introduit pour la première fois dans la législation camerounaise le principe de la télé-déclaration codifié à l’article L 2 du Libre des Procédures Fiscales. Par cette évolution législative, il était ainsi désormais donné la possibilité au contribuable de souscrire sa déclaration en ligne sans se déplacer physiquement vers un centre des impôts. Bien que légalement consacrée, cette simplification offerte aux contribuables ne pouvait être effective en l’absence d’un dispositif technique approprié. D’où le développement d’une application informatique de télé-déclaration accessible via le portail web de la DGI et permettant aujourd’hui de télé-déclarer les différents impôts et taxes, les commandes publiques et les mutations immobilières. Ce mouvement de dématérialisation a en effet impacté de manière plus large les obligations déclaratives incombant aux contribuables. Il sera ainsi de plus en plus exigé de ces derniers la transmission sous support numérique des informations qu’ils sont Réformes astreints de déclarer. C’est le cas de la DSF qui conformément aux dispositions de l’article L 2 du LPF doit être déposé sur support physique et en version numérique ; et de la déclaration des stocks qui, en application des dispositions de l’article 18 (5) du CGI, doit être souscrite sous forme dématérialisée. Le recours aux NTIC dans le cadre de la gestion fiscale ne se limite pas cependant à la seule procédure de déclaration. De la déclaration au contrôle des impôts et taxes Ayant déclaré, le contribuable doit s’acquitter de sa dette fiscale. Jusqu’à une période récente, n’étaient admis comme modes de paiement par la législation fiscale que le paiement en espèces, par chèque et par virement. Prenant ainsi en compte les nouvelles possibilités de paiement offertes grâce aux NTIC, le législateur a consacré le paiement par voie électronique à la faveur de la Loi de Finances pour l’exercice 2014. Ce mode de paiement codifié à l’article L 7 du Livre de Procédures Fiscales renvoie au télépaiement et au paiement à travers le téléphone portable. Cette dernière modalité est utilisée pour le paiement de la taxe sur la propriété foncière. La dynamique de dématérialisation des procédures n’épargne pas non plus les procédures de contrôle et d’investigation. C’est ainsi qu’en matière de contrôle, les dispositions de l’article L 19 du LPF organisent le contrôle de comptabilités informatisées en aménageant la possibilité de recourir aux experts informatiques. Ce même souci de dématérialisation des procédures a conduit le législateur à réaménager les modalités de collecte d’information dans le cadre de l’exercice du droit de communication et d’enquête. Il est ainsi désormais fait obligation aux personnes sujettes à ces procédures de mettre à la disposition de l’administration des informations sous forme immatérielle (article L 42 et L 49 du Livre de Procédures Fiscales). Il en est de même de la procédure de constatation physique de stocks qui prévoit la mise à disposition sur support informatique des informations relatives à la gestion des stocks (article L 50 ter du Livre de Procédures Fiscales). Au regard de ce qui précède, il y a lieu de constater que par touches successives, la législation fiscale a accompagné le mouvement de dématérialisation des procédures fiscales. Cet accompagnement est appelé sans doute à se poursuivre compte tenu des marges de progression qui demeurent encore importantes. Des perspectives prometteuses En dépit des acquis indéniables ci-dessus présentés, la dématérialisation des procédures doit s’accélérer en s’intensifiant. L’amélioration de l’offre de services en ligne ainsi que l’informatisation de la gestion fiscale augure de perspectives encore plus intéressantes pour notre système fiscal. Il est donc évident que la législation fiscale, plus que par le passé, sera sollicitée pour renforcer le cadre juridique nécessaire et accompagner ces évolutions. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 51 Opinions Le pilotage de la performance à la Direction Générale des impôts 53 Quelle fiscalite minière pour la zone CEMAC ? 56 52 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Opinions Le pilotage de la performance à la Direction Générale des impôts Par : Gabriel Steve Amand BARRA Chargé d’études à la Division des études, de la planification et des réformes fiscales L e Cameroun des grandes réalisations fait face à de nombreux défis qui interpellent les pouvoirs publics. Partant de la Vision Cameroun émergent en 2035 aux nombreux objectifs à court et moyen termes que vise l’Etat, l’effort financier que doit fournir le gouvernement de la République constitue un défi de tous les instants chez les responsables des administrations financières. Soumis à l’exigence de résultats qu’impose la culture de la performance introduite par le nouveau régime financier de l’Etat. Comme toutes les administrations financières, la Direction Générale des Impôts joue un rôle majeur dans le dispositif du ministère des Finances pour répondre à ces défis dont l’un des moindres n’est pas la mobilisation des ressources internes qui constitue l’essentiel de son activité, mais aussi la réponse stratégique qu’elle apporte pour rendre cette mission efficace. En effet face aux multiples interpellations liées à un contexte complexe et parfois imprévisible (financement de la guerre contre Boko Haram, la préparation des deux CAN, chute des cours du pétrole, projets structurants, le plan d’urgence, le plan d’urgence des jeunes…etc) l’administration fiscale camerounaise s’attelle à développer des capacités pour anticiper, innover et s’adapter. Cette mutabilité est manifeste au regard du déploiement du modèle managérial qui s’effectue à la Direction Générale des Impôts. Les réunions hebdomadaires de suivi du rendement(I), du plan d’actions (II) et de coordination nationale (III) sont des instances d’exercice d’aptitudes de management opérationnel, management stratégique et management adaptatif qui permet à cette administration d’anticiper, d’innover et de s’adapter et partant , d’opérer sa mue. L’anticipation par le management opérationnel Sa matérialisation est la réunion de suivi du rendement, elle se tient deux fois par semaine, le mardi et le vendredi à partir de 07h 40min. Cette instance réunie les responsables des principales structures opérationnelles de la DGI à savoir la DGE, le Centre Régional des Impôts du Littoral 1 (CRIL1), le Centre Régional des Impôts du Centre 1 (CRIC1) et les chefs des centres des impôts des moyennes entreprises de ces deux régions fiscales autour du Directeur Général des impôts et de ses proches collaborateurs pour un suivi du rendement desdites structures à l’effet de faire des projections, interroger les stratégies adoptées pour réaliser ces projections et déceler les forces, faiblesses, menaces et opportunités qui peuvent impacter les résultats attendus. Au cours de ces assises, les plans d’actions élaborés par les structures opérationnelles sont analysés en début de période, suivi à mi parcours et évalués en fin de période. Cet exercice permet de corriger les manquements, renforcer les acquis et prévenir les faiblesses. L’innovation par le management stratégique L’introduction des changements organisationnels à la Direction Générale des Impôts s’opère au cours des réuImpôts infos - n° 004 Septembre 2016 53 Opinions nions dites du plan d’actions qui se tiennent tous les jeudis à partir de 7h 40. Elle réunit le Directeur Général des impôts et les responsables des projets. Il est question ici de statuer sur la maturation des projets, leur exécution et la conduite des changements opérés. Le changement dont il est question ici est à la fois qualitatif et quantitatif et impacte les services offerts aux clients de notre administration que sont les contribuables. Il ne faut pas occulter l’impératif d’attractivité de notre économie pour les investisseurs potentiels dans le contexte de mondialisation ou un régime fiscal attrac- 54 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 tif peut constituer un atout. C’est la raison pour laquelle des reformes sont menées selon trois axes stratégiques sur une période triennale et coordonnées par la Division des études, de la planification et des réformes fiscales. Ces trois piliers stratégiques sont l’amélioration du taux de pression fiscale, le rehaussement de la qualité de service, le renforcement des capacités de l’administration fiscale. Ils sont le substrat des actions et activités qui sont menées au sein de l’administration fiscale et se manifestent par des projets qui irradient toutes les fonctions fiscales. A titre d’exemple on peut citer entre autres projets du plan stratégique de modernisation de la DGI, la réorganisation des services, la modernisation des moyens de paiement et de déclaration avec par exemple le « MOBIL TAX » qui est une plateforme informatique de déclaration et de paiement des impôts et taxes par téléphone portable, la nouvelle modalité de délivrance des quittances, la télé déclaration de la commande publique, la mise en place de l’application de gestion des renseignements (FUSION), le projet IDU, la mise en place d’un système de suivi électronique de facturation, le projet de dématérialisation des imprimés, mais aussi la baisse du taux de l'IS et la refonte des droits d'accises... La résilience par le management adaptatif Les objectifs d’un management adaptatif sont la quête de l’excellence, la quête d’une meilleure prise de décision, la réduction du cycle de décision, la réduction de la subjectivité, le développement des capacités d’innovation et le développement des capacités d’apprentissage. Pour faire face à un environnement exigeant, complexe et imprévisible la DGI se positionne désormais comme une organisation axée sur le progrès et promeut l’intelligence organisée et la fonction vigie. La gestion des compétences et des savoirs (en anglais knowledge management) permet de décupler ses capacités en ouvrant des voies sur des stratégies fondées sur la connaissance et l’intelligence collective, porteuses d’innovation et de productivité renforcée. Les illustrations de l’intelligence organisée sont les différentes études par secteurs d’activités notamment l’étude sur le régime fiscal des banques centrales et l’étude sur le secteur brassicole menées dans le cadre d’une plateforme collaborative au cours des réunions de suivi de rendement. La fonction vigie quant à elle se reflète par l’instauration d’un système de contrôle de gestion et d’audit interne géré par L'Inspection des Services des Impôts (ISI). Comme toute organisation, la DGI est confrontée à deux besoins fondamentaux contradictoires, la division du travail et la coordination. Le top management actuel arrive à concilier ces deux impératifs pour un meilleur rendement de l’organisation. La réunion de coordination nationale est l’instance où se rencontrent ces postulats, c’est également le lieu indiqué pour faire la synthèse des activités stratégiques, opérationnelles et adaptatives. On perçoit ici la preuve d’une cohérence organisationnelle aux antipodes de la co-errance observée dans les organisations dépourvues d’un leadership visionnaire. Ici on a une vision, qui se décrypte par un discours qui a son tour se matérialise par des actions concrètes. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 55 Opinions Quelle fiscalite minière pour la zone CEMAC ? Par Hervé EBODE chef de Brigade Régionale des Enquêtes Fiscales, Enseignant associé de fiscalité minière et consultant minier. L e paradoxe du secteur minier compris comme l’ensemble des activités extractives, relatives aux mines solides et liquides, exclusion faites des hydrocarbures et constituées notamment des pierres précieuses, des métaux précieux et des métaux de base réside aujourd’hui en Afrique dans ses déficiences structurelles historiques. Ses principales caractéristiques et difficultés sont celles d’une industrie enclavée. La majeure partie du secteur a des liens très lointains avec le reste de l’économie nationale ; (…) ; la plupart des minéraux sont exportés à l’état brut ; enfin l’industrie importe la quasi-totalité des intrants de l’étranger. Cette exhumation des thèses pessimistes, de la dépendance, des richesses maudites trouve inexorablement un terreau d’analyse dans l’environnement minier des Etats africains. Cependant la volonté d’inverser la dynamique incursive et négative qui prévaut, a été introduite dans la critériologie d’évaluation de la gouvernance minière des six Etats constitutifs de la CEMAC. En effet les Institutions du Groupe de la 56 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Banque mondiale sont pionnières en la matière. Des conditionnalités inhérentes à la transparence des impôts acquittés dans le secteur extractif et la commercialisation transnationale de certaines substances minérales, à l’instar du diamant ont été instaurées, pour d’une part, faire échec aux ''Blood diamonds'', d’autre part, polir l’image, réguler les investissements des firmes multinationales dans ce secteur et désormais protéger les intérêts des Etats hôtes des projets miniers. C’est également le leitmotiv du processus de Kimberley, de l’ITIE, du World Gold Council, du world diamonds Council, et de l’association des pays africains producteurs de diamant. Il convient de reconnaitre que cette prise de conscience d’influence exogène est encore plus accentuée depuis le troisième supercycle du cours des matières premières. Les paradoxes constatés, les recettes fiscales galvaudées ont influencé la déclaration de la Vision de l’Industrie minière africaine (VIMA). Depuis lors, plusieurs Cadres réglementaires y ont été modifiés, la RCA a modifié le sien en 2009, le Cameroun a amendé son Code minier de 2001 en 2010, en modifiant 33 articles, la Loi des Finances de 2015 a amorcé une véritable révolution de la structure fiscale, le Congo a modifié le sien en 2005 et le Gabon a promulgué un nouveau code minier en juillet 2015. Tous ces soubresauts et atermoiements des cadres juridiques et fiscaux induisent un changement paradigmatique. A l’argument de l’impact économique résiduel, il faut adjoindre celui de l’instabilité. Cette sphère géoéconomique est une région au potentiel naturel particulièrement crisogène, polémogène et conflictogène . L’analyse holistique des facteurs débouche sur des problématiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et sur l’absence d’une norme et d’une ingénierie fiscale uniforme, moderne et performante. Il s’agit d’une insuffisance normative, parfois inopérante et surtout inefficace. En gardant par ailleurs à l’esprit que, « L’amélioration de l’efficacité des systèmes fiscaux des PED est la nouvelle frontière de la politique de Développement » , cette analyse s’articule autour d’une première partie, qui propose une évaluation des externalités de cette fiscalité (I), suivie d’une seconde qui permettra d’esquisser des réponses à cette interrogation, actuellement récurrente au sein des think tank sous-régionaux : Comment rompre la quadrature du cercle vicieux du secteur minier sous-régional ? En d’autres termes, quelles seraient les articulations idoines au développement de la CEMAC par la fiscalité minière (II) ? DES EXTERNALITES POSITIVES RESIDUELLES LE PILIER BUDGETAIRE Des recettes fiscales minimalistes Par principe,« Les Impôts sont des instruments conçus pour prélever et non pour guider ». Toutefois, le tableau ci-dessous récapitule les retombées budgétaires globales du secteur minier dans les différents Etats de la CEMAC Tableau recapitulatif des recettes minieres en zone CEMAC PAYS ANNEES RETOMBEES FISCALES (F CFA) CMR 2012 813 000 000 GABON 2010 CONGO 2013 RCA 2010 RETOMBEES SOCIALES (F CFA) TOTAL - 813 000 000 10,9 000 000 000 - 10,9 000 000 000 1,8 000 000 000 127 000 000 1,9 000 000 000 9,8 000 000 000 - 9,8 000 000 000 Source : Construction de l’auteur sur la base des Rapports Nationaux ITIE CONSOLIDES ET VALIDES Le bilan est constant, sa contribution marginale est irréfragable en Zone CEMAC. En effet, les différents rapports nationaux ITIE concernés attestent de ce que, ce secteur représente environ 0,01% des recettes budgétaires au CAMEROUN en 2012. Fort de ce qui précède, il demeure vraisemblablement pertinent de s’interroger avec Miriam Laforce sur l’impact réel des IDE sur le développement. En effet, « Dans le contexte actuel, l’Investissement direct étranger, de même que (…) les cadres réglementaires qui l’accompagnent peuvent-ils réellement servir le développement des PVD ? Et le cas échéant à quelles conditions ?» . Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 57 LE PILIER SOCIAL La problématique de la TSR minière en zone CEMAC La Taxe spéciale sur le revenu a une fonction protectionniste duale. Sa première vocation vise la sécurisation du marché réel, la seconde envisage de taxer le recours à une expertise intellectuelle étrangère. Dans les textes appliqués au secteur minier sous-régional, ces recours sont soit exonérés (article 95 du code minier camerounais,) soit tout simplement précisés pour la phase de recherche et celle des travaux préparatoires (voir article 124, 125, 126 et suivants du code minier centrafricain). Cette carence inhibe ipso-facto l’émergence d’un véritable know-how minier sous-régional. D’un autre point de vue, les atermoiements, soubresauts législatifs constatés dans cette aire géographique et dans ce secteur en particulier, sont symptomatiques des tâtonnements. En effet la question suivante demeure : Quelle politique fiscale serait adaptée au secteur minier sous-régional ? ESQUISSE DE SOLUTIONS Premier Levier Une fiscalite minière articulée autour de la taxation des produits et du capital des entreprises minières Sans prétendre à l’exhaustivité de la refonte des systèmes fiscaux d’Afrique centrale, nous ferons ici des suggestions, susceptibles de les rendre plus efficaces dans la mobilisation de l’impôt minier. 1. LA VULGARISATION DES BONUS : LES IMPOTS LES PLUS RENTABLES L’instauration des bonus de signature : un palliatif au gel des gisements et à la spéculation sur les permis miniers Il n’existe pas de corrélation établie entre l’augmentation des taux d’imposition et l’amélioration des contributions fiscales. En revanche, la maximisation des recettes fiscales s’y effectue au travers de l’instauration des bonus de signature, de production, d’engagement, progressif, et la sécurisation des redevances et taxes ad-valorem . 58 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 En effet, les bonus de signature ont été officiellement introduits dans l’arsenal juridique centrafricain par le code minier de 2009 . Le rapport de la Banque mondiale intitulé « Étude diagnostique du secteur minier de la République Centrafricaine » publié en novembre 2008, fait état de ce que les bonus de signature constituent l’une des principales sources de recettes minières de la RCA. Le montant des recouvrements y relatifs de 2006 à 2009 a été évalué à 2 585 986 427 FCFA. De manière plus contemporaine, l’extrait du rapport ITIE ci-dessous, publié en 2013 présente la structure comparative des impôts les plus rentables : Opinions L’efficacité des « pas de porte » : une ressource fiscale lato sensu Dans l’optique de la mobilisation de l’impôt minier, les pas de porte sont également d’une efficacité irréfragable. Le graphique ci-dessous, publié par le Rapport ITIE 2012 de la République Démocratique du Congo l’atteste. Les bonus de signatures pourraient être accompagnés de mesures juridiques et fiscales visant à sécuriser les collectes fiscales issues de la production minière. 2. La sécurisation des taxes sur la production minière : les redevances Lorsque les taux d’imposition sont élevés, un effet d’éviction est induit. Ainsi l’anachorésis et l’évasion fiscale internationale qui en résultent ne peuvent qu’être fiscalement contre productives. La contrepartie induit ipso-facto, une amélioration du quantum des redevances et des taxes proportionnelles . Il serait plus efficace d’y implémenter des mécanismes de sécurisation des payements par virement. 3. La taxation du capital et les transformations juridiques Les carences constatées dans Par ailleurs, le déficit d’expertise la taxation du recours à l’exper- constaté par plusieurs rapports tise minière internationale sont diagnostics de la Banque monconnues en zone CEMAC. (voir diale , sera le cas échéant pallié supra). par l’harmonisation des législaPour y remédier, la RDC par tions et des expertises commuexemple, l’assujettit au taux de nautaires. 10% de la rémunération perçue, D’un autre point de vue, certes quelque soit la phase des tra- « un droit fiscal moderne doit vaux miniers. tendre à la neutralité… » ,mais justice fiscale est aussi de reconnaitre que les transformations juridiques et stratégiques sont l’apanage du secteur minier . La taxation de ces transactions et partant du capital, constituent l’un des principaux défis dans ce secteur . Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 59 Second levier : Une structure fiscale articulée autour de la maitrise des charges des entreprises minières et la mobilisation du renseignement La lutte contre les prix de transfert y serait très efficace.(1) En outre, l’encadrement des circuits d’approvisionnement des entreprises aurifères et d’exploitation des 3T au travers du devoir de diligence de l’OCDE devrait être uniformisé (2). Idem pour la pratique du ring-fence et la détermination minimale du volume des dépenses autorisées en phase d’exploration (3). 1. La lutte contre les prix de transfert Les prix de transferts correspondent à la situation juridique et économique dans laquelle deux ou plusieurs entreprises localisées dans deux juridictions fiscales distinctes déterminent la valeur marchande (prix) des biens et ou des services au sein de leur groupe . Les entreprises minières actives en zone CEMAC ont la particularité d’être des filiales des sociétés étrangères à forte capacité financière. Le contrôle méticuleux de ces prix est vivement recommandé. En effet, des dispositifs spécifiques et renforcés concernant les prix de transfert ont été adoptés par certains de ces pays, dont le Cameroun (en 2007), le Gabon (en 2009), le Congo (en 2011), visant à lutter contre les prix des transactions intra-groupe qui s’écarteraient du prix de « pleine concurrence » . Leur mise en adéquation avec les réalités du secteur minier est impérative. 2. La maitrise des circuits d’approvisionnement des entreprises minières : L’adhésion au guide de diligence de l’OCDE 60 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Le guide OCDE du devoir de diligence sur les chaines d’approvisionnement responsables en minerais, est un programme initié en 2009, à la suite d’une démarche concertée entre les pays membres de l’OCDE, ceux de la Computational Intelligene Research Group (CIRG), les industries et la société civile. Il vise la transparence (fiscale), la lutte contre l’insécurité, la promotion des droits humains, dans la chaine de valeur de l’industrie de l’or, de l’étain, du tungstène et du tantale à partir de l’extraction, du traitement, du transport, de la manutention, la fusion, la fabrication jusqu’à la commercialisation. Du point de vue fiscal, c’est d’abord une source redoutable de renseignement dans ce secteur opaque. C’est également un important levier de lutte contre l’évasion et la fraude fiscale internationales . 3. L’introduction et l’application du ring-fence dans le secteur minier Le principe de l’enclos fiscal est un sacro-saint principe en vigueur dans le secteur pétrolier. Son application au secteur minier est vivement recommandée par la doctrine (James OTTO) et les Orga- nisations financières internationales . Certains Etats membres de la Zone CEMAC l’ont intégré dans leur législation minière. C’est le cas du Congo et de la RCA.. D’un autre point de vue, la capacité des Etats d’Afrique centrale à harmoniser leurs législations nationales est largement éprouvée. Nonobstant les pesanteurs endogènes et exogènes à la liberté de circulation des personnes en Afrique centrale, les législations douanière, fiscale et strictement financière connaissent un processus d’harmonisation assez ancien. L’une des principales entraves à ce processus dans le secteur minier résulte de la carence de véritables Think tank sous régionaux spécialisés dans ce secteur. le dynamisme actuel du projet REMAP-CEMAC, avec la création d’une académie des ressources extractives, devrait à terme réduire. Cette harmonisation est le gage d’une uniformisation des pratiques, politiques et ingénieries fiscales, leviers incontournables dans la concurrence géoéconomique minière de notre ère./- Horizons Sous région 62 Direction Générale des Impôts 64 Les réformes de la Direction Générale des Impôts inspirent le Sénégal Une administration transparente mondialement consacrée Journée Internationale de la Femme 2016 66 Un décor inhabituel Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 61 Horizons Sous région Les réformes de la Direction Générale des Impôts inspirent le Sénégal D u 23 mai au 1er juin 2016 s'est déroulé un voyages d'études de trois cadres de la Direction Générale des Impôts et des Domaines sénégalaise (DGID), dans le cadre du programme de stages du Centre régional d'assistance technique du FMI pour l'Afrique de l'Ouest de 2015 (AFRITAC). Les termes de références alors notifiés à l'Administration fiscale camerounaise 62 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Par : Stéphane ESSAGA Inspecteur Principal des Impôts, Membre de la Commission de Négociation des Contrats Pétroliers et Gaziers du Cameroun Chef de CIME Yaoundé-Est furent clairs s'agissant du contexte de la programmation de cette mission: "En Afrique subsaharienne francophone, le Cameroun est compté parmi les pays qui ont réalisé des progrès de modernisation de l'organisation administrative. Pour faire partager cette riche expérience, l'Afritac de l'Ouest a sollicité et obtenu l'accord des autorités camerounaises pour accueillir en immersion dans leur administration, trois fonction- naires de l'administration fiscale du Sénégal". Ce qui intéressait particulièrement les hôtes du Cameroun étaient les réformes de modernisation de l'administration fiscale, notamment les structures de gestion des moyennes entreprises, celles relatives au pilotage du contrôle fiscal et du recouvrement. Le Sénégal s'est en effet engagé dans des chantiers importants en matière de réorganisa- Direction Générale des Impôts et des Domaines Sénégal Horizons tion des services . Le profil des professionnels missionnés correspond alors à la variété des centres d'intérêts ainsi notifiés. D'abord le Chef de mission, Papa Diouf, chef de brigade à la Direction des Grandes Entreprises du Sénégal, avec onze ans d'expérience professionnelle. Puis Banta Mangassouba, chef de bureau de la centralisation des recettes et des statistiques, l'équivalent de la sous-direction du recouvrement à la DGI, particulièrement friand des réformes dématérialisées en cours au Cameroun. Enfin, Papa Macobou Diouf, Inspecteur Vérificateur dans l'unique Centre des Moyennes Entreprises de Dakar. Au regard à la fois des objectifs du stage, de l'expérience et de l'expertise des stagiaires et du moment propice choisi par Afritac en raison de la permanence des réformes de politique et administration fiscale , Mr le Directeur Général des Impôts a personnellement confectionné un programme allant dans le sens de la compréhension de l'esprit des réformes en premier, les modalités juridiques de leurs mises en œuvre, et l'appréciation concrète de la capacité des services opérationnels à les implémenter. C'est ainsi qu'ont tour à tour été visitées dans un premier mouvement la Division des Etudes et des Réformes, la Division de la Législation et des Relations Fiscales Internationales, et la Division des Enquêtes et du Contrôle fiscal. A chaque fois le rituel dans chacune de ces structures fut le même: la présentation des responsables de la structure et ses missions, la présentation des réformes récentes et en cours, et des échanges entre les hôtes de l'administration fiscale et les responsables des unités visitées. La particularité et l'intérêt de ces véritables sessions de travail furent la confrontation systématique de notre modèle de réformes à ce qui était soit fait au Sénégal, soit envisagé ou envisageable. Autrement dit, les interlocuteurs sénégalais ont fait preuve d'une attention particulièrement pointue au sujet de toutes les explications fournies, confrontant systématiquement les orientations de notre politique fiscale et de nos schémas d'organisation à ce qui était soit pratiqué dans leur pays, soit envisageable à court terme. Réformes Conformément aux instructions du Directeur Général des Impôts, de nombreuses fiches techniques ont été transmises aux experts étrangers notamment: - le plan de modernisation de l'Administration fiscale (2016-2018); - les aspects législatifs de la réforme des services; - les problématiques liées à la réforme de la fonction enquête et recherche fiscales. La deuxième partie de cette visite fut plus pratique. D'abord à la Direction des Grandes Entreprises, où les responsables de la fonction contrôle ont décrit les procédures de préparation, réalisation et suivi des opérations de contrôle. Dans les CIMES Est à Yaoundé, mais aussi de Bonanjo, Akwa 1 et Akwa 2 à Douala, les séances ont été encore plus longues et pratiques. Drapés des célèbres boubous sénégalais, nos interlocuteurs ont systématiquement et patiemment travaillé avec toutes les structures des CIMES. Après les ac- cueils et les présentations des chefs de centres régionaux concernés, il s'est agi de prendre connaissance à la fois des implications matérielles, informatiques et humaines des réformes réalisées et en cours de réalisation, mais aussi d'évaluer les conditions d'une importation des schèmes camerounais dans leur pays. La totalité des acteurs a bien joué le jeu, permettant aux stagiaires de mesurer les conditions pratiques d'une implémentation des grosses réformes ( communication, réseau informatique, pédagogie interne, modes d'évaluation des personnels, etc). Enjeu Dans leur compte rendu présenté au Directeur Général le vendredi 09 juin 2016, ils insistèrent pour marquer leur forte impression sur la fusion qui existe entre les orientations de politique fiscale en amont, et l'engagement des employés jusqu'à l'agent le plus humble de la structure de production. Probablement ce sera l'une des images fortes qu'ils retiendront, au-delà de l'hospitalité dont ils ont également loué la grande qualité. Au final, cette mission a permis un enrichissement réciproque entre collègues de pays à niveau de développement comparable. En premier, les points de convergence ont tourné autour du constat de l'importance du secteur informel, et des défis administratifs conséquents y relatifs. Nos collègues ont alors particulièrement été attentifs aux explications de monsieur le Directeur général lui-même sur l'utilité d'une centralisation et d'une publication périodique du fichier national des contribuables. Deuxièmement, l'enjeu des ressources humaines s'est imposé comme central, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, pour une administration fiscale performante. La DGI , vu l'importance de son fichier actif et de l'ensemble des réformes nécessitant un outillage technique conséquent tel que détaillé lors de cette visite ( Unité d'Echange de Renseignement, Initiative de l'inspecteur sans frontières, multiplication de la création des CIMES), a suscité l'intérêt des collègues sénégalais. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 63 Horizons Direction Générale des Impôts Une administration transparente mondialement consacrée «C rum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, chargé de la surveillance approfondie et de l’examen par les pairs de la mise en œuvre des standards en matière de transparence et d’échange de renseignements en matière fiscale. Ces standards prévoient l’échange de renseignements sur demande des informations vraisemblablement pertinentes pour l’administration et l’application de la législation fiscale interne de la partie requérante, y compris les renseignements bancaires et les renseignements détenus par des agents fiduciaires, sur la base s’une stricte confidentialité des éléments échangés. Aussi, dans la perspective du contrôle de conformité du Cameroun à ces normes de référence, le Forum mondial a mené depuis 2014 conformément à sa méthodologie, deux séries d’examens ; un examen de phase 1 (qui consiste en la revue du cadre légal et règlementaire pour s’assurer que celui-ci est propice Inspecteur principal des Impôts Chef de la Division de la Législation et des Relations Fiscales Internationales des Relations Fiscales Internationales. à un échange de renseignements efficace) et un examen dit de phase 2 (sur l’effectivité pratique des mécanismes d’échange de renseignements). Au fond, les évaluations portent sur trois piliers fondamentaux : la disponibilité des renseignements, l’accès à l’information et l’échange de renseignements. Dans cette dynamique, le Cameroun s’est montré proactif. En effet, à la faveur des Lois de finances pour les exercices 2015 et 2016, plusieurs changements normatifs en rapport avec l’échange de renseignements ont été opérés. Il en est ainsi de l’institution d’une obligation de tenue d’un registre des titres nominatifs émis par les SA pour assurer la disponibilité des informations sur la propriété des sociétés, des obligations déclaratives à l’égard des trusts, des fiducies ou structures similaires et des organismes à but non lucratif, de la levée de la restriction du droit de communication par la loi sur le secret bancaire et de la définition de la notion de société étrangère. Photo d'archive onforme pour l’essentiel » : le 21 juin 2016 à Oslo en Norvège, à l’occasion de sa 23ème réunion, le Groupe d’examen par les pairs du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales sanctionnait par cette notation, le rapport de phase 2 du Cameroun, rapport du reste validé et publié le 26 juillet 20161 . Cette appréciation marquait ainsi l’aboutissement d’un long processus amorcé depuis l’adhésion du Cameroun au Forum mondial en 2012 par laquelle, notre pays s’engageait conventionnellement à mettre en œuvre les standards en matière de transparence et d’échange de renseignements à des fins fiscales portés par cette instance constituée de 135 membres à ce jour. Au début du processus, comme sus relevé, se trouve une instance : le Fo- ATANGA FONGUE Roland 64 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Photo d'archive Horizons Par ailleurs, afin de densifier son réseau conventionnel en matière d’échange de renseignements, le Cameroun a adhéré à la Convention multilatérale concernant l’Assistance Administrative mutuelle en matière fiscale, laquelle est entrée en vigueur dans notre juridiction depuis le 1er octobre 2015. Cette adhésion permet ainsi à notre pays d’échanger des renseignements avec plus de 90 juridictions, y compris les centres financiers offshores. Au plan opérationnel, une structure administrative spécialement dédiée à la gestion des mécanismes conventionnels d’assistance administrative, l’Unité d’échange international de renseignements (UEIR), dotée d’un personnel bien formé et du matériel adéquat, a été mise en place dans notre juridiction. Cette structure est chargée de la mise en œuvre effective de l’échange de renseignements, tant pour le traitement des demandes de renseignements émanant de nos partenaires conventionnels, en rapport avec les services d’assiette et de collecte de l’information fiscale que pour la mise en forme conventionnelle des demandes de renseignement émises par nos services. Au plan institutionnel, par Arrêté n° 376 du 18 septembre 2015, le Ministre des Finances a délégué la fonction d’ « autorité compétente » en matière d’échange de renseignements au Directeur Général des Impôts. L’autorité compétente étant la personne chargée de la mise en œuvre pratique des dispositions d’un instrument conventionnel (convention fiscale ou accord d’échange de renseignements), cette délégation a permis de rendre plus fluide le travail de l’UEIR ; le DGI interagissant directement avec nos partenaires conventionnels. Il y a lieu de noter que ce travail s’est fait dans le cadre d’une large concertation avec les administrations et autres institutions parties au processus d’échange de renseignements dans le cadre d’un comité interministériel élargi au secteur privé (MINREX, MINJUS1 2 TICE, MINPMEESA, MINFI (DAJ, DGTCFM, DGD), ANIF, APECCAM, ONECCA, Chambre des Notaires, Ordre National des Avocats...). A l’arrivée donc et ce en moins de deux ans, le couronnement par la notation “conforme pour l’essentiel” sus évoquée à l’issue de l’examen de phase 2. Deuxième note sur le système de notation à quatre niveaux2 sur lequel s’appuie l’évaluation de phase 2, elle est généralement attribuée aux juridictions qui ont peu d’expérience en matière d’échange de renseignements, et constitue de ce fait une notation honorable traduisant une reconnaissance des efforts et de l’engagement de ces pays dans leur démarche de convergence vers les standards internationaux de transparence fiscale. Par cette performance, le Cameroun se classe dans le duo de tête des meilleures juridictions africaines en matière de transparence et d’échanges de renseignements, après l’Afrique du Sud. Il se situe parmi les 25 meilleures juridictions au plan mondial en la matière sur les 101 notes finales de phase 2 attribuées entre 2010 et juillet 2016. Le Cameroun peut donc s’enorgueillir de cette reconnaissance internationale qui l’érige au rang de nations transparentes en matière fiscale et légitimement prétendre aux bénéfices d’un tel statut au rang desquels : l’intensification de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales internationales, l’amélioration de la visibilité internationale du pays et le renforcement de la confiance des investisseurs, la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et l’amélioration de la collecte des ressources fiscales internes. Ce motif de fierté légitime interpelle davantage notre système fiscal. Notre pays doit d’ores et déjà penser au futur de l’échange de renseignements qui se décline en la mise en place de l’infrastructure du standard de l’échange automatique de renseignements relatif aux comptes financiers, nouvelle norme promue par le Forum mondial. De même, l’engagement de notre pays dans l’ « Initiative Afrique », à laquelle il participe en tant que pionnier, doit se traduire par une prise de décisions dans le sens de l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés, notamment l’envoi d’au moins 30 demandes de renseignements à l’étranger, d’ici à l’année 2018. Ce dernier cap est largement amorcé avec 11 demandes adressées à des administrations partenaires au 30 juin 2016. Par ailleurs, le deuxième round des évaluations est prévu en 2020. Ce 2ème round ne doit pas être assimilé à une phase 2bis, il marquera une évolution des Termes de Référence du Forum mondial en rapport avec l’échange de renseignements sur demande vers la nécessité pour les juridictions de disposer des informations sur la propriété effective, au-delà de la propriété légale. Les juridictions devraient donc disposer d’informations sur les « bénéficiaires effectifs » et les échanger avec leurs partenaires conventionnels. Notre pays peut également relever ce défi. www.oecd.org/fiscalité/transparence Les quatre notations sont : 1. Conforme ; 2. Conforme pour l’essentiel ; 3. Partiellement conforme ; 4. Non conforme. Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 65 Horizons Journée Internationale de la Femme 2016 Un décor inhabituel A l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme placée sous le thème : « Egalité des sexes, autonomisation de la femme, gagner le pari et surmonter les obstacles », la grande innovation aura été la délocalisation du site des festivités à l’omnisport, au Centre Régional des Impôts du Centre I (CRIC I). L e parvis du CRIC I a l’avantage d’être spacieux et sécurisé. C’est un cadre paisible, aéré, et propice au rassemblement. Voilà autant de raisons qui ont motivé le choix de ce site. L’option de délocalisation des festivités du 8 mars a fait l’unanimité. Les Femmes ont accueilli cette nouveauté avec enthousiasme. « C’était même une brillante idée » a apprécié le DGI. Selon le Comité d’Organisation présidé par Dorothy Agbor, Chef de Division des Statistiques, des Simulations et de l’Immatriculation, ce changement visait une grande mobilisation du personnel féminin de l’administration fiscale parce que la journée de la Femme concerne toutes les femmes des Impôts et pas seulement celles des services centraux. Une célébration très courue Pari tenu donc ce 08 mars 2016. Les amazones de la DGI ont fait foule plus que par le passé. La cérémonie a été haute en couleur et rigoureusement organisée. Après leur brillante participation au défilé, les femmes se sont massivement rassemblées autour du Directeur Général des Impôts, Modeste Mopa Fatoing. A ses côtés, une bonne brochette de collaborateurs venus rehausser, de par leur présence, l’éclat de la fête. 66 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 Les amazones de la DGI ont donné à voir leurs talents et savoir faire Pendant le temps qu’aura durée la cérémonie abondamment bénie par la pluie, l’on a pu admirer la richesse et la diversité des talents des femmes. Des têtes pleines et bien faites quoi ! C’est que, à la DGI, les femmes maitrisent l’art oratoire. Le constat s’est une fois de plus dégagé à la suite des interventions de Mmes ATANGA Armelle, Chef de Centre Spécialisé des Impôts des Etablissements Publics et Administratifs et Dorothy Agbor. La première a, dans son mot de bienvenue, témoigné sa gratitude à la hiérarchie pour avoir autorisé l’organisation et la célébration de la Journée Internationale de la Femme au CRIC I. La seconde a, dans son propos de circonstance, remercié le DGI de l’attention particulière qu’il leur a toujours accordée et de sa disponibilité légendaire lorsqu’il s’agit de célébrer la femme. Elles maîtrisent l’art culinaire. En effet, la saveur des différents mets préparés par elles-mêmes a démontré à suffisance qu’elles sont d’excellentes cuisinières. Ce sont d’élégantes femmes aux belles voix. L’assistance a pu le remarquer à la suite des prestations musicales et des défilés de modes. Les amazones de la DGI sont de plus en plus belles. Même le Directeur Général des Impôts s’est dit toujours « impressionné par leur beauté qui lui donne l’impression qu'elles se renouvelent chaque jour ». Ce sont enfin des femmes responsables qui savent se tenir, puisqu’aucun kaba n’a été vu en l’air. Tous ces points positifs leur ont valu les félicitations de Modeste Mopa qui, avant de se retirer, a tenu à faire le tour des tables pour leur serrer la main et échanger avec elles. Rendez-vous a été pris le 08 mars 2017. Des acquis à consolider Rideau donc sur la 31eme édition de la Journée Internationale de la Femme. Que retenir de cette célébration précédée par d’intenses activités récréatives, fédératives et de réflexions en rapport avec la condition de la femme ? C’est qu’au sein de la DGI le nombre de femmes nommées à des postes de responsabilités est de plus en plus croissant. La compétence étant l’impératif absolu, les femmes incarnent autant que les hommes l’ambition de la hiérarchie de faire de la DGI, une administration moderne et performante. C’est dire qu’à la DGI, les lignes bougent positivement et la tendance est favorable à la promotion de l’égalité des sexes ainsi que l’autonomisation des femmes. Pascale EBONGUE Horizons La journée en images Photo de famille des conférenciers Une vue des participantes à la conférence Allocution de Mme Agbor Dorothy, Directeur Executif de la MUNDI Détente sportive Une vue des invités Discours d'ouverture de M. Modeste Mopa Fatoing Directeur Général des Impôts Les artistes musiciens étaient de la partie, pour rehausser en couleurs Echange entre M. le Directeur Général et quelques collaborateurs Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 67 Sport & culture Le bureau exécutif MUNDI à la 68 rencontre de ses membres Le bureau exécutif MUNDI à la rencontre de ses membres 68 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 D epuis le 22 août 2015, les organes dirigeants de la MUNDI ont été renouvelés. Le Bureau Exécutif composé de 05 membres que sont le Directeur Exécutif, le Secrétaire Général, le Trésorier Général, le Secrétaire Général Adjoint ainsi que le Trésorier Général Adjoint, s’est immédiatement mis au travail pour le bien des mutualistes. C’est ainsi qu’un plan d’action triennal comportant des projets d’envergure et un budget prévisionnel ont été élaborés. Au lendemain de la prise de fonction qui lui a permis de prendre connaissance des principaux dossiers, le Bureau Exécutif dont la mission est d’œuvrer à l’amélioration de la qualité des prestations offertes aux mutualistes, a trouvé nécessaire d’aller à leur rencontre. C’est dans ce sens qu’ il a entamé une tournée de prise de contact, d’information, de sensibilisation et d’écoute des mutualistes de toutes les régions fiscales du Cameroun, ainsi que des services cen- traux du 26 avril 2016 au 02 mai 2016. A cet égard, Il s’est fait accompagner par les experts de la compagnie d’assurance AXA qui avaient de nouveaux services à leur proposer, en marge de divers éclairages sur les procédures de remboursements de frais aux mutualistes. En effet, cette tournée s’articulait autour de 04 points essentiels à savoir la présentation du Bureau Exécutif, la présentation du plan d »action triennal, la présentation des nouveaux produits et les échanges. 1-La présentation du Bureau Exécutif. Ici, le Directeur Exécutif, présentait chacun des membres du bureau afin que les uns et les autres sachent qui sont leurs interlocuteurs quotidiens. En fait, seuls les mutualistes des services centraux, des Centres Régionaux du Centre 1 et 2 et des programmes, avaient jusqu’à lors, eu la possibilité de coller chaque nom à un visage. à rappeler les différentes procédures d’utilisation de la police maladie. Il s’agit de : téléphone portable. Dans le cas spécifique des mutualistes, ce procédé leur permettra de recevoir directement le remboursement de leurs frais médicaux par leurs téléphones portables avec comme avantage le gain de temps. 2-La présentation du plan d’action triennal. le Bureau Exécutif qui a été élu pour un mandat de 03 ans, a élaboré un chronogramme d’actions à mener pendant toute cette période. Parmi les plus importantes, il y a : la construction d’un club multifonctionnel à Ntoun par Nsimalen, afin de créer un espace de divertissement propice à la pratique du sport pour un esprit sain dans un corps sain. la création d’un site web (www.mundi.cm) qui non seulement facilitera l’interactivité entre les membres de la mutuelle, mais permettra parallèlement la mise à jour des informations de la mutuelle et celles des mutualistes ; la mise en place d'un projet de facilitation de l'accès à l'immobilier aux adhérrents de la MUNDI ; 3-la présentation des nouveaux produits proposés par AXA le partenaire en charge de la gestion de l’assurance maladie des mutualistes. Avant cette présentation, AXA a tenu la procédure de remboursement des frais engagés par les mutualistes et leurs familles dans les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, les laboratoires, chez les opticiens et les dentistes, agrées ou non; la procédure de prise en charge par les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, les laboratoires, les opticiens et les dentistes agrées AXA ; l’information sur la liste des formations sanitaires, ( hôpitaux, cliniques, pharmacies, laboratoires, opticiens et des dentistes) agréés AXA, ainsi que celle des médecins conseils. AXA a également mis à la disposition des mutualistes les noms et les numéros des personnes ressources à contacter en cas de besoin. S’agissant des nouveaux produits que AXA est venu proposer aux mutualistes pour leur faciliter les procédures, il y a le Mobile payment et la carte biométrique. La carte biométrique est fabriquée pour faciliter la prise en charge du patient. Cela lui évite des pertes de temps, et entretient la confidentialité sur la santé de son détenteur. Elle n’est pas familiale et ne peut être délivrée qu’aux adultes et aux enfants de plus de 16 ans. Sa validité est de 03 ans. le Mobile payment permet d’envoyer et de recevoir de l’argent via le 4- les échanges : Le Bureau Exécutif a fait de cette tournée un moment d'écoute des mutualistes afin d’éclairer tous les points d’ombre qui pouvaient exister, recueillir leur avis ainsi que leurs suggestions. Cette partie a été la plus enrichissante pour tout le monde. Les mutualistes ont pu poser leurs questions et exprimer leurs préoccupations et le Bureau Exécutif y a répondu en toute transparence. Des suggestions ont été également faites au Bureau Exécutif qui s'attèle déjà à la mise en oeuvre de celles jugées pertinentes. Quant aux problèmes d’utilisation de la police maladie, les experts d’AXA se sont appesantis sur les moindres détails afin de renforcer la satisfaction des mutualistes. Le Bureau Exécutif a d'ailleurs pris l’engagement de faire de la satisfaction du mutualiste son cheval de bataille. Une Mutuelle proche des mutualistes avec en prime, comme l’a dit Mme le Directeur Exécutif « la touche féminine », ce n’est pas un rêve mais une réalité! Aurélie NGO OND Trésorier Général Adjoint de la MUNDI Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 69 CIRCULAIRE-CADRE N° 011 /MINFI/DGI/DEPSCF du 03 juin 2016 fixant les modalités des interventions des services fiscaux auprès des entreprises dans le cadre des contrôles et investigations fiscaux. LE DIRECTEUR GENERAL DES IMPOTS A - Mesdames et Messieurs les Directeurs et assimilés ; - Mesdames et Messieurs les Chefs de Centres Régionaux des Impôts ; - Mesdames et Messieurs les Sous-directeurs et assimilés ; - Mesdames et Messieurs les Chefs de services et assimilés. 1. L’amélioration de l’environnement fiscal des affaires et le renforcement de l’efficacité de l’administration fiscale commandent une rationalisation des interventions des services fiscaux auprès des contribuables. 2. Pour rappel, le système fiscal déclaratif en vigueur dans notre environnement concède aux contribuables la latitude de faire connaitre à l’administration fiscale les activités réalisées et de déterminer les montants d’impôts correspondants à acquitter. 3. Toutefois en contrepartie de ce système déclaratif, l’administration est autorisée à déployer divers outils et moyens de contrôles pour s’assurer de la sincérité des déclarations souscrites par les contribuables. 4. En l’absence d’une coordination de ces différentes interventions, les superpositions des contrôles de différentes natures ont souvent laissé une impression de harcèlement auprès 70 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 des contribuables. 5. La présente circulaire vise à rationaliser les différentes interventions des services fiscaux auprès des entreprises. Pour ce faire, elle définit le principe de ces interventions en vue d’en garantir la cohérence (I), encadre les modalités de leur mise en œuvre (II), puis décline les modalités de leur suivi et de leur évaluation (III). nographiques ; • les recoupements sectoriels effectués mettant en évidence des écarts avec les éléments déclarés par les contribuables ; • les risques résultant de l’analyse approfondie des dossiers ou situations des contribuables. • Les propositions des services opérationnels. I- DE LA PROGRAMMATION DES INTERVENTIONS EN ENTREPRISE Dans tous les cas, les interventions auprès des entreprises ne doivent donner lieu à aucun chevauchement de quelque nature que ce soit. a. Du principe de la programmation des interventions L’organisation des interventions auprès des entreprises repose sur le principe qu’il ne peut y avoir plus d’une intervention de quelque nature que ce soit auprès d’une entreprise au cours d’un exercice fiscal. La Division des Enquêtes, de la Programmation et du Suivi du Contrôle Fiscal est chargée de la planification, du suivi de l’exécution et de l’évaluation des interventions des services fiscaux auprès des entreprises. Elle s’appuie sur les éléments ci-après pour proposer un programme des interventions auprès des entreprises au titre d’un exercice fiscal : • les conclusions des rapports d’enquêtes préalables ; • les monographies à but fiscal disponibles ou les rapports d’enquêtes mo- A titre d’illustration, les services veilleront désormais à ce que les entreprises programmées en vérification générale de comptabilité ne figurent sur aucun autre programme (contrôle ponctuel, contrôle sur pièces, demande d’éclaircissements ou de justifications, droit d’enquête ou de constatation physique de stocks) et inversement. Afin de renforcer l’efficacité et la cohérence des interventions des services fiscaux, les programmations par secteur d’activité seront privilégiées. b. Des exceptions au principe Les contrôles de validation des crédits de TVA effectués généralement à la demande des contribuables ne sont pas concernés par les restrictions ci-dessus. Il en est de même du droit de commu- nication que l’administration fiscale exerce auprès d’une entreprise dans le cadre de ses missions ordinaires ou à la suite d’une demande de renseignement d’une administration fiscale étrangère. Par ailleurs, en raison des nécessités de service et sur autorisation expresse du Directeur Général des Impôts, des interventions conjointes des services peuvent être menées dans le cadre des contrôles de nature différente. Il s’agit d’interventions sur une même période impliquant des structures distinctes de l’administration fiscale. De même, des interventions spéciales telles que celles relatives à la gestion des dénonciations ou des informations fournies par les structures spécialisées de contrôle et d’audit de l’Etat, peuvent être engagées sous réserve de l’autorisation préalable du Directeur Général des Impôts. II- DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DES INTERVENTIONS Toutes les pièces de procédures relatives à une intervention devront porter le numéro de l’affaire attribué par la Direction Générale des Impôts au dossier concerné. Ces pièces de procédures comprennent l’avis de vérification ou d’enquête, les différentes notifications et procès verbaux, l’avis de mise en recouvrement, les correspondances en matière de contentieux fiscal et les actes de poursuite en recouvrement. Les interventions auprès des entreprises sont matérialisées par les actes de procédure signées du Chef d’équipe ou de l’agent désigné par sa hiérarchie pour ce faire. Les délais étant d’ordre public, les différents responsables doivent veiller au respect scrupuleux des délais d’interventions. III- DU SUIVI ET DE L’EVALUATION DU PROGRAMME DES INTERVENTIONS L’exécution du programme des interventions fait l’objet d’un encadrement rigoureux aussi bien dans la phase d’exécution que de la clôture des dossiers. a. Le suivi du programme des interventions Des réunions périodiques de suivi devront être organisées toutes les deux (02) semaines au niveau des centres gestionnaires des contribuables, tous les mois au niveau Régional et tous les trimestres à la Direction Générale des Impôts. Ces réunions doivent contribuer à évaluer le niveau de mise en œuvre du programme, l’exploitation des renseignements transmis, le rendement des interventions et proposer des stratégies d’amélioration des performances. Les tableaux de suivi des différentes procédures engagées suivant les modèles en vigueur sont transmis à la Division des Enquêtes, de la Programmation et du Suivi du Contrôle Fiscal au plus tard le cinq (05) de chaque mois. b. L’évaluation du programme des interventions Outre le suivi ci-dessus, une évaluation annuelle de l’exécution du programme des interventions ainsi que des acteurs est faite. Placée sous la supervision du Directeur Général des Impôts, ladite évaluation s’appuie sur les critères du niveau d’exécution du programme validé, du respect des procédures, du rendement par affaire par intervenant et par brigade, de l’indice de dégrèvement des émissions effectuées, du taux de recouvrement des émissions et de l’impact sur le comportement déclaratif du contribuable. La Division des Enquêtes, de la Programmation et du Suivi du Contrôle Fiscal et l’Inspection des Services des Impôts s’assurent du strict respect des termes de la présente circulaire dont toute difficulté d’application devra être portée à ma connaissance. (é) Mopa Modeste FATOING Directeur Général des Impôts Impôts infos - n° 004 Septembre 2016 71 72 Impôts infos - n° 004 Septembre 2016