L`Eglise catholique se serre la ceinture

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L`Eglise catholique se serre la ceinture
JEUDI 26 MAI 2011 L’EXPRESS - L’IMPARTIAL
RÉGION 5
SOUCIS FINANCIERS La décision de Philip Morris de ne plus payer l’impôt d’église entraînera
COMMERCE
la suppression de cinq postes, sans licenciements. Appel à une meilleure contribution des fidèles. Plein feu sur
les city managers
L’Eglise catholique se serre la ceinture
FRANÇOIS NUSSBAUM
L’Eglise catholique du canton
doit compter désormais sans les
780 000 francs que lui allouait
Philip Morris chaque année jusqu’à fin 2010. Et continuer avec
une participation dérisoire à
l’impôt ecclésiastique. Pour boucler ses budgets 2011 et 2012, il a
fallu serrer partout. «Mais sans
licenciement», soulignait hier
Sylvie Perrinjaquet, présidente
de la Fédération catholique romaine neuchâteloise (FCRN).
D’ici à la fin de l’année, l’effectif
de la Fédération sera passé de
32,6 postes (équivalents plein
temps) à 27,2. Soit 5,4 postes en
moins. Des allocations, subventions et aides seront diminuées
ou supprimées. «Mais il faudra
aussi trouver de nouvelles recettes», annonce la présidente et
conseillère nationale.
Pas de licenciement mais des
départs à la retraite (non compensés) et des réaménagements
de postes. Jean-Jacques Martin,
vicaire épiscopal, énumère les
domaines de prestations touchés: catéchèse, aumônerie,
pastorale de la santé, vicariat
épiscopal, équipes pastorales,
missions linguistiques. «On gèle
les effectifs, mais aussi l’indexation
des salaires», dit-il.
Pas de vente d’indulgences
Différentes allocations sont
supprimées (paroisses, école catholique, office pontifical des
missionnaires), pour une économie de 170 500 francs, détaille
Bernard Cattin, président de la
commission financière. D’autres
contributions sont réduites
(missions linguistiques, Caritas,
centre œcuménique), pour
114 000 francs. Il restera un déficit de 400 000 francs pour 2011.
Pour 2012, l’équilibre ne sera
assuré qu’avec de nouvelles recettes, par exemple avec une
contribution supplémentaire
demandée lors de mariages ou
de baptêmes. «Mais on ne peut
pas aller très loin dans cette voie:
la Réforme a démarré sur l’accusation faite à l’Eglise de vendre des
indulgences!», ironise Jean-Jacques Martin.
Avec 50 francs par an...
Sylvie Perrinjaquet s’en prend
quand même aux mauvais
payeurs: «Si chaque catholique de
ce canton versait 50 francs par an,
nous n’aurions aucun problème.
Mais ils sont moins de 5% à s’acquitter de leur impôt ecclésiastique». Et, depuis l’an dernier, les
catholiques sont plus nombreux
que les protestants...
L’Etat refuse de remplacer Philip Morris pour 2010. Pour 2011,
il faudra revenir à la charge, dans
une démarche conjointe avec les
deux autres Eglises reconnues.
Quant à une aide des cantons où
l’impôt est obligatoire, on ne
s’est pas rué. «Difficile de demander aux contributeurs vaudois de
subvenir aux dépenses de Neuchâtelois qui ne paient pas», explique
Bernard Cattin.
N’empêche, il faudra trouver
des solutions durables, si on veut
pouvoir payer les prêtres et les
agent(e)s pastoral(e)s (26 sur 30
sont des femmes à temps partiel,
donc bénévoles pour le reste).
«Là, on est au plancher. On ne fera
pas une nouvelle fois l’exercice de
cette année», prévient Sylvie Perrinjaquet. Les catholiques du
«canton
sont moins de 5%
à payer l’entier de leur
impôt ecclésiastique»
SYLVIE PERRINJAQUET PRÉSIDENTE DE LA FCRN
INCIVILITÉS
Des policiers
à la plage
A chaque mois sa campagne!
En juin, la Police neuchâteloise
se rend à la plage pour lutter
contre les incivilités.
Après avoir mis l’accent sur les
transports publics en janvier ou
les établissements publics en
avril, la Police neuchâteloise s’attellera à prévenir les incivilités
dans les parcs publics et aux
abords du lac de Neuchâtel à
l’approche de l’été.
Tranquillité, salubrité, ou dommages à la propriété feront partie
de cette campagne de prévention.
Si des infractions sont constatées par les patrouilles pédestres, elles seront sanctionnées,
bien que cette campagne se
veuille essentiellement préventive, précise la Police neuchâteloise. COMM-NGU
Pour pouvoir payer un nombre suffisant de prêtres et d’agents pastoraux, l’Eglise catholique doit disposer
d’un budget minimum. Aujourd’hui, elle estime être au plancher (ici une messe à l’église rouge). DAVID MARCHON
Quel est l’avenir des centresvilles face au développement exponentiel des centres commerciaux (2,2 millions de m2 en
Suisse et 1 million supplémentaire à court terme) en périphérie? La question a animé, hier à
Neuchâtel, le premier forum
«MaVille» organisé par les étudiants en city management de la
Haute Ecole de gestion ARC.
Directrice de formation, Marine Morvan-Lembert a rappelé
que cette question d’attractivité
taraude les esprits depuis 30
ans. Même si la réflexion est relativement nouvelle en Suisse
romande. «Viège, en 2001, a été
la première à instaurer un gestionnaire professionnel de centreville», relève la spécialiste. A
l’instar de Neuchâtel – qui a finalement renoncé à son city manager – bien des villes ont emboîté le pas à la cité valaisanne.
Sur quel modèle? A la sauce helvétique, pour se démarquer de
la tendance des pays nordiques
(concept global basé sur un partenariat public-privé) et de celle
des pays latins (animations laissées aux soins des commerçants). «Le modèle suisse n’existe
pas. Il est en train d’émerger», assure Marine Morvan-Lembert,
mais sous différentes formes.
Ainsi, une élue de Gland (VD 12 000 habitants), s’est dite intéressée par le concept mis en
place à La Chaux-de-Fonds.
«Nous avons élaboré un réseau de
commerçants dans le périmètre du
centre-ville (réd: de la gare au cinéma ABC). Aucune cotisation
n’est perçue. Mais pour les près de
250 membres, ce réseau devient
une porte d’entrée unique pour
contacter le Service économique»,
indique Yanick Stauffer, chargé
de la promotion immobilière et
commerciale de la Métropole
horlogère. «Ce réseau est participatif, évolutif et réactif. Ce sont ses
acteurs qui financent les animations», précise le «facilitateur»,
comme il se définit lui-même.
A Neuchâtel, la Ville met un
franc pour chaque franc investi
par les commerçants du centreville pour leurs animations.
C’est sur ce modèle que débute
aujourd’hui la 2e Quinzaine
neuchâteloise. STE
SANTÉ La 5e Patrouille des sentiers aura lieu en juillet.
POLICE NEUCHÂTELOISE
Une course d’école géante
Un chef par intérim à la PJ
Une grande course d’école de
six jours à travers le Jura: c’est ce
que propose, du lundi 25 au samedi 30 juillet, le Groupement
romand d’accueil et d’action psychiatrique (Graap). Cette Patrouille des sentiers, qui n’a lieu
qu’une fois tous les cinq ans, est
ouverte aux personnes atteintes
ou non de maladie psychique,
quel que soit leur âge, leur statut
social ou leur couleur de peau.
Pour cette cinquième édition,
les organisateurs ont limité le
nombre de participants à 250.
Ceux-ci seront accompagnés
par une cinquantaine de bénévoles. Chaque patrouille sera
constituée de quatre à six marcheurs.
Les participants partiront le
lundi des Hauts-Geneveys pour
arriver le vendredi à Court, dans
La Patrouille des sentiers passera
par le Mont-Racine ARCHIVES RICHARD
LEUENBERGER
le Jura, après avoir passé par Le
Locle, La Chaux-de-Fonds,
Saint-Imier, Courtelary et Tavannes. L’hébergement se fera
dans des salles de gymnastique,
des grandes salles ou des abris de
la Protection civile, comme lors
des précédentes éditions.
Trois types d’itinéraires sont
proposés: pour les marcheurs
confirmés, un grand parcours
comprend une vingtaine de kilomètres par jour, avec une dénivellation pouvant atteindre 1030
mètres en positif. Les personnes
moins entraînées pourront opter pour le petit parcours, d’une
dizaine de kilomètres quotidiens, ou pour la promenade à
l’itinéraire flexible selon l’état de
la météo et de celui des marcheurs. COMM-NHE
+
INFO
Renseignements et inscriptions sur:
www.patrouilledessentiers.ch
L’actuel adjoint au chef de la
police judiciaire, Alain Devaud,
assure l’intérim à la tête de la
police judiciaire neuchâteloise.
Le Conseil d’Etat l’a désigné
hier pour remplacer Olivier
Guéniat, nommé au poste de
commandant de la police cantonale jurassienne pour une
durée de cinq ans. Olivier Guéniat pilote le projet de fusion
des polices neuchâteloise et jurassienne.
Chaux-de-Fonnier de 53 ans, le
commissaire principal Alain Devaud est entré à la police cantonale en 1979. Successivement
employé à la police de sûreté
puis responsable de la formation
des inspecteurs, il dirige l’école
d’aspirants en 2002 avant de devenir commissaire en 2003.
Dès 2009, ce père de deux enfants est promu commissaire
Alain Devaud remplace Olivier
Guéniat. SP
principal et adjoint au chef de la
police judiciaire.
Ce changement de direction
intervient dans le rapprochement des corps de police de
Neuchâtel et Jura voulu par les
gouvernements. COMM-NGU