Menaldo saute les étapes - Quartier Cap de Bos

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Menaldo saute les étapes - Quartier Cap de Bos
L'ACTU ATHLÉTISME (CHAMPIONNATS DE FRANCE JEUNES),
Menaldo saute les étapes
VICTOIRE : Titré ce week-end, le perchiste pessacais, exilé depuis septembre dans le
groupe de Renaud Lavillénie, explose depuis deux ans.
Kevin Menaldo, en spectateur au Décastar 2009. (PHOTO CLAUDE PETIT)
«Je m'appelle Kévin Menaldo, j'ai 15 ans, je suis perchiste depuis un an au Pessac A.C.
J'ai passé 4 mètres en minime 2. Je vous félicite pour votre médaille d'argent. » Signé : «
un de vos plus grands fans ».
C'était le 1er novembre 2007. Un message posté sur le blog de Romain Mesnil, alors tout
récent médaillé d'argent aux championnats du monde. Vingt-huit mois plus tard, Kevin
Menaldo a désormais croisé son idole plus d'une fois, à l'entraînement. Il a aussi grimpé
les échelons, accélérant même au fil des années : 5e Français chez les minimes, 4e chez
les cadets, premier scolaire. 4,35 m, puis 4,90 m. Et donc, depuis dimanche, champion de
France junior, pour sa première année dans la catégorie avec un saut à 5,05 m. « Je suis
content... mais pas complètement, commentait-il hier. Mon record est à 5,10 m (le 30
janvier, NDLR) et, par rapport à ce que je réussis à l'entraînement, je suis en dessous. »
Éternel insatisfait ? Non, plutôt un jeune homme pas encore majeur (il fêtera ses 18 ans en
juillet) mais qui sait ce qu'il veut. L'été dernier, c'est ainsi lui qui est allé trouver ses
parents. « Il nous a dit : voilà, si je veux continuer à progresser au saut à la perche, il faut
que je parte à Clermont » explique le père, lui aussi athlète (hurdler) à Pessac.
Aujourd'hui, Kevin est membre à part entière du "Team Perche 63" sous la houlette de
Damien Inocencio et aux côtés d'un certain Romain Lavillénie.
De meilleures conditions
« Ici, nous profitons d'un Stadium uniquement tourné vers l'athlétisme, qui nous permet de
nous entraîner tous les jours, tout en effectuant l'entraînement physique sur place, ce qui
n'est pas le cas à Bordeaux-Lac, où la salle n'est pas chauffée et la surface pas idéale. Je
profite aussi de la dynamique d'un super groupe, où il y a des perchistes internationaux
comme Renaud, Nicolas Guigon, Nicolas Durand et Baptiste Boirie qui est mon
concurrent direct. Ca tire vers le haut. Après, en venant habiter seul ici, en changeant de
vie, je savais que je me tournerais uniquement vers l'entraînement » poursuit le Girondin,
scolarisé en Bac professionnel Ventes, et qui a reçu l'aval pour son exil de l'entraîneur qui
l'a fait éclore : Thierry Vigneron, conseiller technique sportif aquitain, d'autant plus
conscient du souci des conditions d'entraînement que sa fille Jade, également sacrée
dimanche en junior, a dû partir en région parisienne. « Kevin possède une marge de
progression dans tous les domaines, pointe le médaillé olympique 1984 qui continue à le
suivre lors des rassemblements nationaux. Il n'a vraiment commencé la perche qu'il y a
trois ans et sa force est d'être casse-cou, de n'avoir peur de rien ».
5,20 m samedi ?
Se destinant d'abord aux épreuves combinées, le Pessacais (où il est resté licencié) se
reconnaît volontiers "fou-fou". « C'est ce qui m'a fait accrocher à la perche. Et puis,
comme je sentais que je progressais... » Septième des championnats du monde cadet l'été
dernier en Italie avec un saut à 4,90 m, il a, comme le Gujanais Pierre-Ambroise Bossé,
vraiment explosé en décembre aux Gymnasiades à Doha, en remportant ces Olympiades
du sport scolaire avec une barre à 5,05 m. De quoi rêver à une nouvelle médaille lors des
Mondiaux juniors à Moncton (Canada) en juillet. « Mon entraîneur dit que c'est possible.
Et comme je suis junior 1, pourquoi pas viser le titre l'année prochaine si je réussis à
grappiller les centimètres. »
Samedi, lors des championnats de France N2 à Bordeaux-Lac, il visera déjà les 5,20 m. «
La qualification pour les Élite devrait se jouer autour de cette hauteur. » Il retrouverait
alors à Bercy... Romain Mesnil. « Me retrouver sur la même compétition que lui serait
énorme. »
Auteur : nicolas le gardien
[email protected]
Sud-Ouest, 16 février 2010, page 28.

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