dhea : résultats...et effets secondaires
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dhea : résultats...et effets secondaires
Q UALITE DE VIE brèves1 6 Après un traitement de quelques semaines de fortes doses d’hormones stéroïdiennes L’AMS et l’accès aux traitements dans les pays en développement. L’Assemblée Mondiale de la Santé réunit tous les ans des représentants des états membres de l’OMS, l’Orga nisation Mondiale de la Santé. La 53e édition vient de se terminer et a été marquée par l’adoption d’un texte très volontariste sur l’accès aux traitements anti-VIH dans les pays en développement. La résolution contient deux points principaux : 1. la demande faite aux Etats membres de l’OMS de faciliter l’accès aux traitements, en particulier par "des mesures d’incitation à la production locale et aux importations parallèles” de médicaments. 2. la demande d’une mise mise à jour régulière des bases de données sur le prix des médicaments essentiels. Courant mai, cinq laboratoires annonçaient leur engagement aux côtés de l’ONUSIDA en diminuant le prix de vente de leurs antirétroviraux dans les pays du Sud. L’AMS prend la suite avec cette résolution, beaucoup plus militante que celle de l’an dernier. Cette avancée de l’année 2000 est largement redevable du combat mené par les états africains et le Brésil, entre autres, qui ont su défendre vigoureusement leurs intérêts durant les débats. Ils ont souligné que la baisse du prix doit nécessairement s’accompagner de dispositifs légaux autorisant la synthèse “sur place” de médicaments génériques ou l’importation parallèle des médicaments. Quant à la mise à jour des prix sur base de données, elle aidera les états à s’y retrouver dans ce marché complexe. dhea : résultats...et effets secondaires La DHEA (dehydroepiandrostérone), encore elle, est une hormone qu’il est possible de fabriquer en tant que médicament. Une étude récente concernant les effets de la DHEA sur des personnes séropositives a conclu que les patients bénéficient d’une améliora tion de la vitalité, de l’humeur, de la libido et d’une augmentation de la masse muscu laire après huit semaines de traitement. Les résultats ont été publiés dans la revue “Psychoneuroendocrinologogy”. En voici un résumé. e Une étude américaine lle concernait 45 patients séropositifs qui pr ésen ta ient des signes de dépression faible à modérée, mais sans maladie psychique ni toxicomanie active. La moitié était au stade sida et 85 % suivaient une multithérapie d’au moins trois antirétroviraux. La DHEA se prenait par voie orale avec une escalade de dose : – 100 mg/jour durant la première semaine, –20 0 mg/jour à partir de la deuxième semaine, – 300 mg/jour de la quatrième à la huitième semaine. Ceux qui n’éprouvaient pas d’amélioration de leur état dépressif selon ce schéma thérapeutique et ne présentaient pas d’effets secondaires significatifs, sont passés à 500 mg/jour. Des résultats subjectifs et objectifs Résultats. Dès la huitième semaine, les investigateurs ont constaté une amélioration statistiquement significative de la masse musculaire, qui a persisté durant quatre semaines de traitement supplémentaires. 50 % des patients qui se plaignaient d’une diminution de leur libido ont constaté une bonne ou une très bonne amélioration après huit semaines. Les hommes qui ont rapporté une améliorations de l’humeur et de la vitaI N F O T R A I T E M E N T S N ° 8 1 J U I N 2 0 0 0 lité ont aussi noté une plus grande vigueur de leurs érections matinales. Stephen Ferrando, professeur de psychiatrie au Weill Medical College de la Cornell University à New York (co-auteur de l’étude) : “Nous avons observé un taux de réponse élevé. L’humeur s’est améliorée chez 72 % des patients et 81 % ont fait part d’une diminution de leur niveau de fatigue. Même si ces deux facteurs sont très subjectifs, on peut rajouter que nous avons mis en évidence des augmentations de la masse musculaire. Ceci démontre l’effet anabolisant de la DHEA”. Effets secondaires. Trois participants ont quitté l’étude durant les deux premières semaines à cause d’effets secondaires importants : irritabilité, maux de tête ou acné. Sept autres ont fait part d’insomnies, d’irritabilité et de congestion nasale mais d’une intensité modérée, ce qui ne les a pas poussés à quitter l’étude. Des réac- C tions psychiques très fortes ont déjà été signalées sous DHEA. Ces problèmes, très rares, n’ont pas été observés dans cet essai. Une nécessaire pru dence, en attendant de nouveaux essais Michael Cover, directeur à Washington du plus grand centre de suivi VIH des Etats-Unis (10 000 consultations par an…), souligne qu’il est difficile d’apprécier réellement l’importance de ces résultats encourageants en l’absence d’études préalables. Il est donc tout à fait nécessaire de démarrer un essai plus long, avec plus de patients et dirigé avec une plus grande rigueur scientifique. Les auteurs de l’étude envisagent effectivement de mener cet essai avant la fin de l’année 2000. Frank Rodenbourg es deux études donnent aux séropos l’envie de prendre de la DHEA, même si les doses de l’étude américaine sont très fortes et même si son rôle bénéfique contre les lipodystrophie reste toujours à démontrer. Pour les autorités médicales américaines, la DHEA est sans danger. Leurs homologues françaises y voient au contraire une substance dangereuse sans intérêt thérapeutique. Si on ne peut aller la chercher aux Etats-Unis, en Angleterre, en Andorre ou en Suisse, il est possible de l’importer (frauduleuse ment) par internet à partir de sites américains. Attention, la qualité des com pléments nutritionnels comme la DHEA est mal surveillée par les autorités américaines et il existe des marques peu fiables. Il est préférable de passer par les sites de clubs d’achat connus pour leur sérieux : Boston Buyer’s Club, DAAIR ou le Houston Buyer’s Club.