Le symbole religieux, Christine Hartman, octobre 1996 Pour revenir

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Le symbole religieux, Christine Hartman, octobre 1996
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SUPPORT N° 5
TDC 450, La couleur, Art et Symbole, page 12
LA SYMBOLIQUE DES COULEURS
L'homme a toujours associé les couleurs à des concepts et à des sentiments, les a assimilées à des
signes, et en est venu à créer un véritable langage des couleurs.
Le « pouvoir » des couleurs
«Les couleurs agissent sur l'âme, elles peuvent y exciter des sensations, y éveiller des émotions, des
idées qui nous reposent ou nous agitent et provoquent la tristesse ou la gaîté.» écrivait Goethe.
À son tour, Wassily Kandinsky, l'un des grands maîtres de l'art abstrait, analyse la valeur symbolique
des couleurs susceptibles de véhiculer des émotions d'ordre physique et spirituel.
■ Le jaune
«Le jaune tourmente l'homme, il le pique et l'excite, s'impose à lui comme une contrainte, l'importune
avec une espèce d'insolence insupportable. (...)
Le jaune est la couleur typiquement terrestre. (...) Il fait penser à l'extravagant gaspillage des dernières
forces de l'été, dans l’éblouissement criard du feuillage d'automne, privé du bleu, de ce bleu apaisant
qu'on ne trouve plus alors que dans le ciel».
■ Le bleu
« Le bleu profond attire l'homme vers l'infini, il éveille en lui le désir de pureté et une soif de surnaturel.
C'est la couleur du ciel tel qu'il nous apparaît dès que nous entendons le mot «ciel».
Le bleu est la couleur typiquement céleste. Il apaise et calme en s'approfondissant. (...) En glissant vers
le noir, il se colore de tristesse.»
■ Le vert
«Le vert absolu est la couleur la plus calme qui soit. Elle n'est le siège d'aucun mouvement. Elle ne
s'accompagne ni de joie, ni de tristesse, ni de passion. Cette immobilité est une qualité précieuse et son
action est bienfaisante sur les hommes et sur les âmes qui aspirent au repos.
Le vert est la couleur dominante de l'été, le temps de l'année où la nature, ayant triomphé du printemps
et de ses tempêtes, baigne dans un reposant contentement de soi.
■ Le blanc
«À l'analyse, le blanc, que l'on considère souvent comme une non-couleur, est comme le symbole d'un
monde où toutes les couleurs se sont évanouies. (...)
Il en tombe un silence qui court à l'infini comme une froide muraille, infranchissable, inébranlable. Le
blanc sur notre âme, agit comme le silence absolu. »
■ Le noir
«Le noir est comme un bûcher éteint, consumé, qui a cessé de brûler (...). Il est comme le silence dans
lequel entre le corps après la mort quand la vie s'est usée jusqu'au bout. C'est, extérieurement, la
couleur la plus dépourvue de résonance (…)
Ce n'est pas sans raison que le blanc est la parure de la joie et de la pureté sans tache, le noir, celle du
deuil, de l'affliction profonde, le symbole de la mort.»
■ Le rouge
«Le rouge, couleur essentiellement chaude, agit intérieurement comme une couleur débordante d'une
vie ardente et agitée. Malgré toute son énergie et son intensité, le rouge témoigne d'une immense et
irrésistible puissance. (...) Le rouge clair chaud (Saturne) sonne comme une fanfare où domine le son
fort, obstiné, importun de la trompette.»
W. Kandinsky (op. cit.)
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LES CINQ COULEURS LITURGIQUES
- le blanc, image de !a pureté et de la lumière, exprime la joie, l'innocence, le triomphe, la gloire,
l'immortalité : il est employé aux fêtes du Seigneur, de la Vierge, des saints anges et des confesseurs,
dans les cérémonies nuptiales.
- le rouge, signifie feu et sang, amour divin ; il est porté aux fêtes de l'Esprit Saint, allumant la flamme du
divin amour, et aux fêtes des Martyrs, pour la Passion et la Pentecôte.
- le vert symbolise l'espérance, les biens à venir, le désir de la vie éternelle : c'est la couleur propre de
l’année ecclésiastique et le grand nombre des fêtes. C’est la raison pour laquelle on ne le porte qu'à
certains dimanches précédant la Pentecôte.
- le violet, insigne de pénitence, est employé en Avent, en Carême, aux Vigiles et aux Quatre-Temps.
Septuagésime et Rogations.
- le noir, enfin, couleur de deuil, est réservé aux messes des morts et au Vendredi Saint.
M. Deribére (op cit.)
RITES ET RELIGIONS
«Déjà aux époques préhistoriques, le rouge, rattaché au mythe du feu et de la vie, était utilisé dans les
rites funéraires.
Dans l'Egypte ancienne, le symbolisme des couleurs est très évolué. Le rouge est le feu et l'amour ; le
vert est associé à l'espérance ; le bleu à l'air et à la sagesse ; c'est un saphir qui sert d'attribut au grand
prêtre.
Tout cela se retrouve et s'amplifie dans l'ancienne Grèce et à Rome. Zeus-Jupiter porte un manteau
bleu ou rouge, c'est le ciel ou le feu ; Dyonisos-Bacchus porte le rouge et a pour emblème le vin de
même couleur, images du sang et de l'ivresse qui excite la combustion vitale (...).
Mais la marque des couleurs passe aussi dans le domaine public. Les empereurs se réservent l'usage
de la pourpre, symbole de leur pouvoir, et punissent de mort ceux qui ne respecteraient pas cette
prérogative (...).
Dans les religions, tout un symbolisme de la couleur prit naissance. Chaque religion eut ses «couleurs»
de symbole et il y eut vite quelque confusion ; aussi, au IXe siècle, y eut-il une sorte de normalisation
que, vers l'an 1200, le pape Innocent III rendit officielle pour le monde chrétien. » (voir encadré)
M. Deribére, « Les couleurs » - Puf 1985
TDC 482, L'invention des nombres, page 23
LA SYMBOLIQUE DES CHIFFRES BIBLIQUES
Les nombres, que saint Augustin considère comme des pensées de Dieu, donc éternels, sont riches de
signification, et en particulier les premiers, de 1 à 12. L'Un, ou la Dualité (chair-esprit, lumière-obscurité,
droite-gauche, homme-femme, moite-sec), se passe de commentaire. Trois évoque la Trinité, divine ou
humaine : corps, âme, esprit. Quatre : 2 x 2, mais aussi 3 + 1, c'est-à-dire la perfection de la Trinité
rompue par l'adjonction d'une unité, symbolise le monde spatial, les 4 fleuves du paradis ou les
4 évangelistes provenant d'une même fontaine (le Christ), 4 vertus, les 4 points cardinaux, les 4 saisons,
les 4 membres, les 4 lettres du nom Adam, etc. La combinaison de 4 et 3, donc du monde spatial et du
temps sacre, donne 12 qui est également une combinaison de 6 x 2, de 8 + 4, symbole du temps
achevé : 12 apôtres, 12 signes du Zodiaque, 12 mois, les 12 tribus d'Israël... 5, nombre de l'homme, est
aussi celui de l'univers : il signale la volonté. 7 est le chiffre sacré par excellence : chandelier à
7 branches, 7 planètes, 7 jours de la semaine, 7 merveilles du monde, 7 couleurs de blason, 7 sceaux.
8 : 4 x 2 est emblème de la Résurrection.
Robert Delort, « La Vie au Moyen âge (Édita, 1978)
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