100% Insight ! - octobre 2013.cdr
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Nielsen 100% Insight ! N°24 - Octobre 2013 LE POINT DE VUE DE... Générer une forte croissance, c'est encore possible ! Arnaud Pichard, Retail Analytics Directeur Europe Emmanuel Fournet, Client Business Partner Big data1 : quel impact pour les distributeurs et les industriels ? 400 millions de tweets et 2,5 milliards de contenus sur Facebook sont créés chaque jour ! Ces données dématérialisées augmentent à un rythme exponentiel (90% ont été créées ces 2 dernières années2) et leur exploitation est cruciale pour les entreprises. Les industriels n'échappent pas à la règle ! Ils multiplient les initiatives pour mieux connaître leurs consommateurs et animer leur marque : aux programmes de CRM comme « Croquons la vie » de Nestlé, s'ajoutent les opérations ultra personnalisées comme le carré Milka. Des opérations qui permettent d'accumuler des informations précieuses sur les acheteurs… Les distributeurs sont eux détenteurs d'informations considérables et, avec le e-commerce, ils disposent de sources toujours plus riches. Ils font face à de nouveaux challenges : choisir les sources les plus pertinentes, décider des investissements informatiques nécessaires, disposer de nouvelles compétences analytiques, optimiser le partage avec les industriels pour de meilleures recommandations… Quand on sait que Google arrive à prévoir la propagation de la grippe grâce aux mots clés des internautes ou que Nokia pourra bientôt prédire les déplacements d'une personne 24h à l'avance, on entrevoit de nouvelles perspectives pour le big data… Les enseignes et fabricants pourront toujours plus personnaliser offres, promotions et messages publicitaires ! La mise en place de solutions 'mobiles' est également clé : les expériences de geofencing3 se multiplient en magasin via les smartphones des shoppers. A l ' avenir, comment s'articuleront les programmes de relation clients entre distributeurs et industriels ? Une chose est sûre : le décryptage des consommateurs va connaître une vraie révolution grâce au big data ! 1 Le phénomène du big data désigne le volume massif des données disponibles sous forme numérique. 2 Source : IBM 3 Géolocalisation d'un shopper dans le but de proposer une offre promotionnelle ([email protected]) Contre toute attente, et malgré un contexte économique morose, les grands fabricants de PGC+FLS résistent très bien ! Alors que l'ensemble du PGC+FLS progresse de 1,5% par rapport à l'an dernier1, certains industriels atteignent des taux de croissance supérieurs à 5% ! Pour y parvenir, ils ont su distinguer les « vraies » bonnes idées des « fausses ». Nous vous proposons d'examiner les quatre idées reçues qui font toute la différence... Diversifier ses investissements pour augmenter ses chances de capter les poches de croissance restantes C'est un axe stratégique relayé officiellement par le groupe : « Nous allons continuer à nous concentrer sur nos marques fortes. D'ici 2016, nos dix plus grandes marques devront générer près de 60% de notre chiffre d'affaires mondial contre 46% en 2012 ». Face aux contraintes financières de plus en plus strictes, l'allocation optimale des Multiplier les innovations investissements au sein de son portefeuille est une question majeure. L'étude pour couvrir des besoins de la performance des fabricants ayant consommateurs toujours beaucoup de catégories à gérer démontre plus nombreux que le succès tient plus à la concentration des moyens qu'à la diversification. Ainsi, les fabricants les plus dynamiques sont Orienter ses investissements sur ses ceux qui priorisent leurs piliers, quitte à catégories principales ne veut pas dire qu'il r é d u i r e l a v o i l u r e - a u m o i n s faut arrêter l'innovation ! Mais comme le temporairement - sur leurs catégories montrent de nombreuses études autour secondaires. des succès et Les gagnants concentrent leurs moyens ! Henkel, qui échecs de % d'évolution des ventes valeur des fabricants intervient sur l'innovation, p rè s d e 2 0 il est indisLES 5 MOINS LES 5 PLUS catégories, en pensable DYNAMIQUES DYNAMIQUES est la parfaite d'être sélectif -0,2% +3,3% illustration. d a n s c e Avec une domaine3. Ce TOP 3 croissance n'est pas en +5% CATEGORIES -0,7% proche de démultipliant AUTRES CATEGORIES -0,6% +1% 10% sur son les lancemarché n°1 ments qu'on Source : Nielsen - Strategic Planner, cumul annuel au 11/08/13, HM+SM+HD, (les lessives) augmente ses base d'étude : grands fabricants de PGC+FLS intervenant sur plus de 8 catégories et de plus de chances de 4% sur son marché n°2 (le soin capillaire), succès ; mais plutôt en respectant toutes le fabricant s'inscrit dans cette stratégie de les étapes « exigeantes » de validation concentration et développe son chiffre d'un process d'innovation. d'affaires de +4,6% par rapport à l'an On rejoint ici l'idée de la concentration des dernier ! 2 moyens financiers, puisqu'un nouveau 1 Source : Nielsen - ScanTrack, cumul annuel au 11/08/13, HM+SM+HD 2 Source : Nielsen - Strategic Planner, cumul annuel au 11/08/13, HM+SM+HD 3 A ce sujet, lire 'Pourquoi certaines sociétés génèrent 6 fois plus de revenu de leurs innovations que d'autres ?' dans Nielsen 100% Insight ! n°17 produit demande un fort investissement pendant au moins deux ans pour émerger puis fidéliser. Et faire du marketing différemment ? Toutes les marques n'ont pas la capacité de faire du média et de la promotion de masse. Il faut souligner l'initiative de la marque Royco depuis 2011. Comme l'explique Fabrice Renaudeau, Directeur Marketing Campbell France, « nous étions dans l'obligation de remettre en cause nos habitudes d'activation, suite à une longue période de déclin pour la marque jusqu'en 2011 : 30% de clientèle perdue en 6 ans ! ». Son pari : changer totalement sa façon de s'adresser aux consommateurs en allant à leur rencontre ! Fini le média de masse trop coûteux pour émerger, « place à un plan ambitieux de relance autour de campagnes d'échantillonnage massives sur zones urbaines - le street marketing - pour véhiculer le nouveau positionnement Royco autour de la soupe snacking ». Digital et bouche à oreille en renfort. Un résultat en 2013 qui valide l'initiative : +9% de ventes en deux ans sur un marché des soupes stable en volume1. On constate ainsi que le référencement des innovations est en baisse depuis maintenant trois ans (-8,8% en moyenne par an4), ce qui souligne les arbitrages plus marqués non seulement de la part des fabricants mais aussi des distributeurs. Hasard ou conséquence, le rendement moyen des innovations est en hausse et c'est encore en 2013 le type d'offre le plus incrémental sur le PGC+FLS5. Cette tendance à la sélectivité reste toutefois à modérer sur les marchés reposant sur l'innovation à cycle de vie plus court (souvent des innovations de variétés), comme par exemple les tablettes de chocolat de dégustation. Sans innovation, le marché peut éprouver des difficultés à croître. 1 Source : Nielsen - ScanTrack, hiver 2012-2013 versus hiver 2010-2011 Quant à la promotion, elle n'est pas la tasse de thé des « marketeurs », mais force est de constater que son impact sur les ventes est spectaculaire. Sur les quinze grands fabricants les plus dynamiques sur la dernière année, dix d'entre eux ont vu le poids de leurs ventes sous promotion progresser, parfois avec des croissances à deux chiffres (Barilla +33%, Heineken +20%, Pepsico +10%)7. Ces investissements massifs font partie de la stratégie de conquête de ces grandes marques, qui n'en sont pas moins très actives en fond de rayon. Viser la continuité en matière d'investissements media et promotionnels En 2012, 4 des 5 plus grands annonceurs TV en France sont des industriels de la grande consommation6. Si on ajoute leurs dépenses en forte croissance sur le digital, on constate que les leaders font finalement peu d'arbitrages sur les dépenses média. Certes, le média n'est pas le levier le plus générateur de ventes, mais c'est un levier qu'il ne faut pas couper sous peine de pénaliser la 'brand equity' sur le long terme. La conséquence est qu'il devient de plus en plus difficile d'exister en promotion ou en média pour les marques challengers ou à plus faibles moyens. Place alors à la créativité marketing ! (cf. encadré). % d'évolution des ventes valeur 20 fabricants suivants 20 derniers fabricants 20% 16.7% 15% 11.0% 10% 7.7% 7.4% 6.9% 5.3% 5.1% 5% 2.6% 2.0% 0% -1.9% 3.3% 0.7% -0.9% -1.0% -5% -3.9% -0.3% -3.6% -6.7% -10% HM+SM+HD HM+ HM- SM+ SM- On pourrait croire que seul un bon travail des circuits et enseignes les plus dynamiques conduit au succès. C'est bien entendu préférable d'être performant là où la croissance est plus soutenue, mais il apparaît clairement que les « top performers » sont ceux capables d'assurer une croissance homogène dans l 'ensemble des circuits. Les différences ont même tendance à se faire sur les circuits les plus difficiles : les dix meilleurs fabricants réalisent de très fortes progressions en HM+ et en HD et parviennent surtout à croître en SM ! Depuis plusieurs années, les petits hypermarchés sont perçus comme LE circuit prioritaire. Il s'avère qu'y développer ses ventes n'est pas suffisant pour s'assurer une croissance forte au national. C'est le cas des fabricants classés entre la 11ème et la 30ème place en termes de croissance valeur : ils se développent trois fois moins vite que le Top 10 du fait de leurs faibles performances en supermarché. Pour gagner, il faut être performant partout ! Top 10 fabricants Se concentrer sur les circuits gagnants du moment HD Source : Nielsen - Strategic Planner, cumul annuel au 11/08/13, base d'étude : les 50 plus grands fabricants PGC+FLS Par ailleurs, cette analyse montre que les fabricants en bonne santé ne subissent pas de 'cannibalisation' entre circuits au sein de leur portefeuille... ce sont leurs concurrents qui en font les frais ! 4,5 Source : Nielsen - Assortman, juin 2013 Source : Kantar Media, investissements bruts 7 Source : Nielsen - Strategic Planner, chiffre d'affaires en promotion, cumul annuel au 11/08/13, HM+SM hors HD 6 100% Insight ! Cartes de fidélité des enseignes… et infidélité des shoppers Aurélie Bazin, Consultante Senior ([email protected]) En 1997, Système U lançait sa carte de fidélité, rapidement suivi par Leclerc en 2000. Depuis toutes les enseignes s'y sont mises, au risque de manquer d'originalité. Mais quels bénéfices tirer de ces cartes de fidélité ? Qu'en attendent les shoppers ? Quel rôle jouerontelles à l'avenir ? Incontournables cartes de fidélité Sans en faire un critère déterminant dans le choix de leur magasin, les shoppers citent les programmes de fidélité des enseignes comme un facteur important1. Il n'est donc pas étonnant que nos portefeuilles regorgent de cartes de fidélité ! En moyenne, les shoppers français possèdent deux cartes de fidélité d'enseignes alimentaires. Si 43% des shoppers n'en possèdent qu'une, ils sont 30% à en posséder deux et 18% en possèdent trois2. Aussi, les enseignes françaises affichent des taux d'« encartés » élevés puisque 80% à 90% de leur chiffre d'affaires est réalisé par des porteurs actifs de carte3. Faire des économies grâce à la carte de fidélité Lorsque l'on interroge les shoppers sur leurs attentes vis-à-vis des cartes de fidélité, ils sont 57% à citer en premier choix le fait de bénéficier de récompenses en argent. Par ailleurs, ceux-ci sont 31 % à préférer les avantages promotionnels sur certains produits4. Le message est donc clair : les shoppers entendent faire des économies grâce à leurs cartes de fidélité ! Cependant, il n'est plus indispensable de posséder la carte du magasin pour bénéficier des plus grosses remises. En 2008, un tiers des Une carte de fidélité ne donne accès qu'à promotions nécessi35% des dépenses d’un shopper ! taient la carte de Part des dépenses des fidélité de l'enseigne Sur 100% des dépenses shoppers d’une enseigne contre seulement 22% réalisées dans une enseigne… « captées » par la carte de fidélité aujourd'hui 5 . Cette tendance s'explique 85% sont effectuées par des shoppers par l'essor des lots 85% 90 % détenteurs de la 85% virtuels et des carte de fidélité. réductions immédiates Mais ceux-ci ne (respectivement 46% réalisent que 46% 39% passés de 27% à 38% de leurs dépenses dans l’enseigne… et de 3% à 14%). Aussi, à moins de et ne présentent leur présenter une carte que pour 90% 35% 90% de leurs dépenses ! réduction supérieure à 40%, le cagnottage sur Source : Nielsen - Homescan, moyenne des 5 enseignes majeures carte de fidélité n'a qu'une performance très moyenne en Concrètement, le faible attachement qu'a comparaison des autres mécaniques un shopper au programme de fidélité utilisées par les distributeurs6. Cela d'une enseigne se traduit par la part montre bien que cette mécanique répond importante de ses achats réalisés en peu à l'attente des shoppers… dehors de cette enseigne : plus de la moitié est effectuée à la Un outil de moins en moins de ses dépenses concurrence !8 différenciant… Si les shoppers jugent important qu'une enseigne propose une carte de fidélité, la perception qu'ils en ont semble dépendre davantage de l'image globale de l'enseigne que des réels avantages qu'ils peuvent en tirer. Sans surprise, le programme de fidélité de Leclerc est le plus plébiscité7. Ils ont décidé de se passer de carte de fidélité ! En 2002, Asda a fait l'audacieux pari de ne pas suivre son rival, Sainsbury, qui lançait son nouveau programme de fidélité. Asda choisissait alors d'offrir à ses clients des prix bas tous les jours, accessibles à tous, « sans carte ni gadgets ». Pour soutenir cette décision, Asda s'est appuyé, entre autres, sur des études consommateurs qui montraient que plus de 90% des shoppers fréquentant les concurrents préféraient des prix bas plutôt qu'une carte de fidélité. 75% des 45-54 ans affirmaient même que la carte ne faisait qu'une toute petite différence dans le choix de leur magasin ! De là à abandonner un programme de fidélité existant, il y a encore un pas… que s'apprêtent à franchir plusieurs enseignes aux Etats-Unis (Acme, Shaw's, Albertson's, Star Market et Jewel-Osco) ! L'avenir nous dira si les shoppers sont prêts à se passer de leurs cartes de fidélité… … et finalement peu fidélisant ! Pour une enseigne, cela signifie qu'elle « fidélise » moins de 50% des achats de ses porteurs de carte !9 Seul Système U réussit à « capter » plus de 50% des achats de ses encartés quand les enseignes les plus à la peine plafonnent à 33%... A ce régime, peut-on encore parler de fidélité ? Reste que les programmes de fidélité permettent de collecter des informations précieuses sur les shoppers de l'enseigne voire de véritablement « tracker » leurs clients. A l'heure actuelle, se passer de carte pour une enseigne reviendrait donc à se passer de la connaissance de ses clients. En outre, personne ne peut dire comment réagirait le shopper si on le privait de ses cartes de fidélité et des avantages dont il a pris l'habitude de bénéficier... 1, 4, 7 Source : Nielsen - Shopper Trends 2013 Source : Nielsen – Homescan, cumul annuel au 11/08/13, étude portant sur les principales enseignes de la GMS et basée sur les porteurs actifs (shoppers ayant présenté leur carte au moins deux fois au cours du dernier trimestre) 5 Source : Retail Explorer, % des UBs, cumul à date Juillet 2013 6 Source : Nielsen - Scan*Pro Promo 2, 3, 8, 9 Repères : Se fixer le bon objectif de DV en enseigne ([email protected]) Loïc Danel, Client Business Partner Pour une innovation comme pour une référence bien installée, le référencement est naturellement le premier levier générateur de volume. Mais quel est le vrai potentiel de distribution d'un produit ? Voici quelques benchmarks qui permettent de se rendre compte que l'enseigne comme la catégorie sont décisives pour déterminer son véritable potentiel de distribution. Atteindre 80 points de DV en enseigne, ce n'est pas si simple ! Sur 100 références actives dans l'enseigne, combien atteignent 80 points de DV ? Chez Carrefour, 22% des références actives atteignent au moins 80 de DV, soit une concentration 2 à 3 fois supérieure aux enseignes indépendantes. 22% 19% 19% 17% 13% 13% 9% 9% 6% Ces pourcentages peuvent paraître faibles mais un hypermarché ne met en moyenne en rayon que 16 500 produits parmi les 184 000 références disponibles en PGC+FLS soit seulement 9%. Seul un benchmark sur votre catégorie et dans la même enseigne est pertinent ! Sur les champagnes chez Système U, une seule référence atteint 80 points de DV ! Sur les biscuits chez Carrefour, 200 références atteignent 80 points de DV ! Le niveau de DV des références dépend de la largeur d’offre sur la catégorie ! L'organisation et la taille des magasins donnent un potentiel de DV spécifique à chaque enseigne % de l'assortiment Carrefour atteignant 80 pts de DV DV atteinte par la 150ème référence de soft drinks 49 % Poduits lavevaisselle 19 % Fromages 50 % 60 % Intermarché Leclerc et Système U 70 % Carrefour Market 90 % 95 % Auchan Carrefour HM Source : Nielsen - ScanTrack, hors MDD * tous types de marques dont MDD Vous souhaitez réagir à l'un de ces articles ou obtenir de plus amples informations sur leur contenu ou nos solutions ? Vous pouvez contacter directement l'auteur de l'article en question ou bien nous écrire à : [email protected] Copyright © 2013 The Nielsen Company. All rights reserved. Nielsen and the Nielsen logo are trademarks of The Nielsen Company. *