1) jeu preflop en debut de tournoi - E

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1) jeu preflop en debut de tournoi - E
Le jeu préflop - Le début de tournoi
par Unam
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Introduction
Dans cet article
• L'objectif du jeu préflop en première phase
• Quels facteurs sont importants dans les décisions de jeu
• Comment prendre une décision à l'aide des informations de la chart
Même si la plupart des gains d'un joueur SNG se décident lors des phases tardives des tournois, les
premières phases posent les pierres des succès à venir. Si vous jouez mal lors de ces phases, vous
atteindrez rarement les phases tardives, ou alors avec un tapis si petit que vous ne pouvez plus
vraiment espérer accrocher une bonne place.
Cet article se détache donc de la starting hands chart de la section débutant et vous explique les
concepts les plus importants de cette phase d'un tournoi.
Quelles sont les différences entre SNG et CG ?
Prenons un exemple : vous participez à un SNG 11 $ et votre première main au BB est Q
Q
. SB vous montre A
favori à 53,8 % et auriez un easy call en cashgame.
K
et se met all-in. Vous êtes
Mais ici, il est important de bien reconsidérer la différence fondamentale entre cashgame et SNG :
Dans le cas du tournoi, vous vous inscrivez pour 10 $. Vous recevez 2000 jetons. Vos 2000 jetons
ont donc une valeur de 10 $. Cette valeur est variable et peut évoluer au cours du tournoi.
Admettons que tous les adversaires se mettent all-in, sauf vous, et qu'un d'entre eux remporte le pot.
Vous vous retrouveriez donc heads-up avec vos 2000 contre un adversaire ayant 16.000 ou 18.000
jetons (selon la room).
Vous êtes ainsi certain de finir deuxième, et vos 2000 jetons valent donc au moins 30 $ (voire plus,
puisque vous avez des chances de victoire).
La méthode mathématique permettant de percevoir cette évolution, et le rapport entre les jetons et
leur valeur en argent, est appelée Independent Chip Model (ICM).
Observons maintenant à nouveau la main décrite précédemment. Pour plus de facilité, nous
ignorons les blinds, qui ne font que rendre le calcul plus compliqué à comprendre sans pour autant
avoir de véritable influence sur le résultat.
Si vous remportez la main, vous avez 4000 jetons. Ceux-ci ont, selon l'ICM, une valeur de 18,44 $
et non pas 20 $ comme on pourrait le penser à première vue. Lorsque vous suivez le all-in, vous
permettez à chaque joueur non inclus dans la main de remporter 19,4 cents en raison du fait que SB
se ferait sortir et que chacun se rapprocherait donc un peu des places payées.
Vous investissez 10 $ afin de réaliser un bénéfice de 8,44 $. Pour faire un call profitable, il vous
faudrait donc une espérance de gains de 10/18,44, soit 54,2 %. Vous n'avez que 53,8 %, et vous
couchez donc.
Ce concept et ces calculs peuvent être appliqués dans toutes les situations d'un Sit and Go, et la
différence calculée ici est responsable du fait que le jeu préflop tight est une stratégie dominante par
rapport au jeu plus loose.
Un jeton gagné a une valeur inférieure à un jeton perdu (les 2000 premiers jetons = 10 $, les 2000
suivants = 8,44 $).
Pourquoi la position est-elle si importante ?
Un des aspects les plus importants, pourtant ignoré par bon nombre de débutants, est la position.
Celle-ci permet de bénéficier d'un grand nombre d'informations qui ne vous coûtent pas un jeton.
Comme nous l'avons déjà expliqué dans les articles débutants, la position est déterminée par
l'éloignement entre vous et le donneur de carte. Plus vous êtes en début de parole (hors position),
plus vous devez agir tôt dans chaque tour d'enchères. Et, par conséquent, plus vous avez
d'adversaires qui restent à parler après vous. Pour cette raison, plus vous êtes en début de parole,
plus vos cartes se doivent d'être bonnes pour être jouées.
Il est essentiel que vous ayez bien compris et intégré cette conclusion. Vous êtes-vous déjà demandé
quelle influence cette affirmation a sur votre jeu ?
Lorsque vous êtes hors position, le danger est plus grand d'être confronté à une meilleure main, car
il reste neuf joueurs à parler derrière vous, au lieu de deux, mettons. C'est-à-dire que les chances
qu'un des joueurs derrière vous ait une meilleure main sont plus élevées. Donc, plus vous parlez en
début de parole, plus vos mains doivent être fortes pour être jouées.
Autrement dit : une main comme A
J
, qui est un easy fold UTG, devient
une bonne main pour un valueraise depuis le button. Cela signifie également que vous pouvez jeter
une main spéculative avec laquelle vous vouliez voir le flop à moindre coût, si vous êtes en début
de parole et si les adversaires relancent souvent derrière vous.
Si vous continuez de suivre cette logique, alors il semble évident que plus l'adversaire qui met de
l'action est assis en début de parole, plus votre main doit être forte. C'est à dire qu'avec le AJ ci
dessus au BB, vous devrez vous coucher si le relanceur est UTG, mais vous pouvez tout à fait
suivre s'il s'agit de Button.
La position est également décisive pour le jeu post-flop dans la première phase. Puisque la majeure
partie de vos jetons courent le risquent d'aller au milieu seulement après le flop, vous devriez
essayer d'y avoir la position. Dans le cas idéal, vous êtes le dernier à prendre une décision sur le
flop, car vous avez ainsi un avantage d'informations, dans la mesure où les autres joueurs ont déjà
tous eu une décision à prendre (fold, check ou bet).
Comment jouer les différents types de mains ?
Mains monsters
AA, KK mais également QQ sont des mains de départ avec lesquelles vous devriez essayer, si
possible, d'amener un maximum de jetons dans le pot, car vous avez presque toujours la meilleure
main.
Votre objectif, avec ces mains qui ont une très bonne valeur préflop et sont souvent encore en tête
post-flop, est de jouer des pots les plus gros possibles préflop, si possible all-in, et ce contre le
moins d'adversaires possibles. Si vous êtes first-in, vous relancez. Si quelqu'un a relancé avant vous,
vous sur-relancez.
EXEMPLE
Party Poker No-Limit Hold'em Tourney, Big Blind is t40 (10 handed)
UTG
UTG+1
UTG+2
MP1
MP2
MP3
CO
Button
SB
Hero (t1878)
(t2000)
(t1960)
(t2644)
(t1980)
(t1940)
(t1698)
(t1900)
(t2040)
(t1960)
Preflop:
Hero
is
BB
with
A
,
A
.
2 folds, UTG+2 calls t40, 1 fold, MP2 raises to t200, 4 folds, Hero raises to t600, UTG+2 folds,
MP2 raises to t1080, Hero pushes all in , MP2 calls all in.
Mains fortes
AK, AQ, JJ et TT - Avec ces mains, vous pouvez très bien relancer first-in, mais vous devriez éviter
d'investir tout votre argent préflop, car ces mains sont bien moins fortes qu'on ne pourrait le croire.
Prenons AK, par exemple : Vous êtes même légèrement outsider si votre adversaire a une pocket
paire. Et comme nous vous l'avons déjà expliqué dans l'introduction : il faut éviter, si possible, les
coinflips.
La même chose vaut pour TT, puisque, contre deux overcards, vous êtes également en coin flip. De
plus, un de vos adversaires pourrait également avoir une main monster. L'objectif avec ces mains est
donc bien de générer de la value avant le flop, en relançant, mais en aucun cas de créer un pot dont
vous ne pourrez plus vous séparer.
Donc, comment jouer vos mains fortes ? Si vous êtes first-in, vous relancez. Si quelqu'un a relancé
avant vous, vous vous contentez de suivre. Vous évitez ainsi les situations marginales, où vous
devez prendre une décision en raison de la cote et de la taille du pot, même si vous n'êtes pas favori.
De plus, l'adversaire n'a, ainsi, pas de easy fold, et pourrait bien avoir la seconde main post-flop, et
vous payer avec.
Si votre adversaire relance, par exemple A6, que vous suivez avec AQ, et que le flop amène un as,
alors vous gagnez plus de jetons que vous ne l'auriez fait en sur-relançant préflop.
EXEMPLE
Party Poker No-Limit Hold'em Tourney, Big Blind is t40 (8 handed)
UTG
UTG+1
MP1
MP2
CO
Hero
SB
BB (t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2040)
(t1860)
(t1920)
(t2040)
(t6140)
Preflop:
Hero
is
Button
with
UTG raises to t160, 4 folds, Hero calls t160, 2 folds.
K
,
A
.
Party Poker No-Limit Hold'em Tourney, Big Blind is t60 (10 handed)
UTG
Hero
UTG+2
MP1
MP2
MP3
CO
Button
SB
BB (t360)
(t1760)
(t2000)
(t1610)
(t920)
(t1720)
(t4360)
(t2890)
(t2420)
(t1960)
Preflop:
Hero
is
1 fold, Hero raises to 200
Mains à tirages
UTG+1
with
A
,
Q
.
Avec ces mains, par exemple A5, KT ou 87, de préférence assorties, qui ne sont pas fortes avant le
flop mais qui pourraient toucher un bon tableau, vous devriez être prudent, surtout lorsque vous
n'êtes pas encore complètement au point concernant votre jeu post-flop. Ces mains amènent souvent
leur lot de situations marginales, que vous souhaitez éviter.
Si vous décidez de jouer ces mains, vous devez faire attention à ne pas être celui qui joue toute la
main avec une main seconde, et paye grassement ses adversaires avec celle-ci. Vous souhaitez voir
le flop le moins cher possible, et vous le voulez multiway.
Les mains à tirages ne valent que le coup si plusieurs adversaires sont de la partie. C'est seulement
alors que cela devient rentable de toucher une bonne main.
Voici un exemple : quatre adversaires ont limpé avant vous, et vous limpez à votre tour avec J
T
adversaires face à vous.
, une bonne main à tirage. Le BB checke, et vous voyez le flop avec 5
Voici une liste de la fréquence à laquelle vous allez toucher.
• Paire : 32,4%
• Double paire : 2%
• Trips ou mieux : 3,6%
Contre 5 adversaires, une paire de valets ou de dix ne suffira sans doute pas. Si quelqu'un est actif,
alors vous pouvez souvent trouver un fold, sans quoi vous risquez de financer une meilleure main.
Vous ne toucherez trips ou mieux que dans 3,6 % des cas, et même là il vous arrivera de vous faire
battre, contre 5 adversaires.
Ces mains peuvent bien sûr également vous apporter des tirages, et ceci arrive bien plus souvent :
• Tirage quinte avec 4 outs (gutshot) : 16,6%
• OESD ou double gutshot avec 8 Outs : 9,6%
• Tirage couleur : 10,9%
Bien que le principe de conservation des jetons en première phase semble s'y opposer, il vous faut
investir encore des jetons avec ces mains-là.
EXEMPLE
Party Poker No-Limit Hold'em Tourney, Big Blind is t60 (9 handed)
UTG
UTG+1
MP1
MP2
MP3
CO
Button
Hero
BB (t1830)
(t1820)
(t2040)
(t4030)
(t1150)
(t1940)
(t3140)
(t1910)
(t2140)
Preflop:
Hero
is
SB
with
J
T
.
2 folds, MP1 calls t60, MP2 calls t60, MP3 calls t60, CO calls t60, BU calls t60, Hero completes,
BB checks.
Comment jouer cette main sur le flop est expliqué dans l'article jeu sur le flop (vous en trouverez le
lien en fin de cet article).
Pocket paires
Les pocket paires sont également des mains à tirages, mais d'une nature toute différente. Soit vous
touchez un set, et essayez de générer un gros pot, ou bien vous ne touchez rien et avez un easy fold.
Le jeu après le flop est donc clairement défini et le jeu préflop en est donc une préparation logique.
Avec une petite ou moyenne paire, votre objectif est de voir le flop le moins coûteux possible. Vous
limpez donc, ou suivez une relance, mais ne relancez pas vous-même. Veillez également à vérifier
que vos adversaires et vous-même avez assez de jetons pour vous payer en cas de hit. Vous
n'investissez de jetons préflop que si vous avez encore tous deux au moins 15 fois le montant qu'il
vous faut suivre.
Vous ne touchez un set que dans 11,8 % des cas. Il vous faut bien financer les 88,2 % restant, où
vous ne touchez pas.
EXEMPLE
Party Poker No-Limit Hold'em Tourney, Big Blind is t40 (10 handed)
UTG
UTG+1
UTG+2
MP1
MP2
MP3
CO
Hero
SB
BB (t2000)
Preflop:
Hero
is
Button
with
UTG raises to t120, 6 folds, Hero calls t120, 2 folds.
Quels types de relances existe-t-il ?
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
(t2000)
2
,
2
.
Une relance peut avoir divers motifs. C'est pourquoi vous devriez toujours avoir en tête la raison qui
vous pousse à faire une relance.
VALUERAISE
Si vous êtes UTG avec AA, vous relancez, car votre main a les meilleures chances de remporter le
pot. Si vous relancez préflop avec un tel monster, et si quelqu'un suit, votre adversaire fait presque
toujours une erreur, car vous remporterez le pot dans 80 % des cas, en moyenne.
L'objectif de votre relance est donc d'amener le plus de jetons adverses possibles dans le pot. Si
votre adversaire sur-relance, alors cela ne peut que vous réjouir.
RELANCE DE VALUE ET PROTECTION
Ces relances sont un mélange entre relance pour la value et pour la protection. Il s'agirait, par
exemple, d'une relance UTG+1 avec JJ. Il est très probable que vous ayez la meilleure main, mais
celle-ci est très vulnérable. Chaque flop contenant un A, un K ou une Q serait malvenu. Et bien sûr,
il peut également y avoir des flops ne contenant pas de scarecards, mais qui vous battent tout de
même.
Un des gros dangers de ces scarecards est qu'elles vous forcent à passer en contrôle du pot, et ne
vous permettent donc pas de protéger face à un tirage.
Quand vous faites de telles relances, il ne faut pas être triste si personne ne vous suit. En cas de surrelance d'un bon joueur, et malgré le bon potentiel de votre main, vous êtes presque toujours battu,
et devriez vous coucher.
Bien entendu, ce n'est pas toujours le cas. Si votre adversaire a des exigences très faibles quant à ses
mains de sur-relance, de sorte qu'il en fera avec KJ ou 77, alors la valeur de votre main s'en trouve
décuplée, et vous pouvez tout à fait faire un value raise all-in.
STEALRAISE
L'objectif d'une relance de steal est de ramasser les blinds, si possible sans la moindre résistance
adverse. C'est pourquoi vous ne faites pas de stealraise hors position. Avec chaque joueur à parler
derrière vous, la probabilité augmente que quelqu'un ait une main qu'il souhaite jouer.
Dans les premiers niveaux, les blinds sont si infimes, comparés à la taille des tapis, que ce ne vaut
pas vraiment la peine de les attaquer. Vous vous retrouverez alors trop souvent dans des situations
marginales.
Les meilleures mains de vol sont les mains à tirages. Car, en cas de call, vous avez de bonnes
chances de toucher une bonne main, et de pouvoir jouer intelligemment ensuite.
Vous avez, bien entendu, une décision facile si votre steal se fait sur-relancer. C'est un easy fold.
Exception faite des pocket paires, avec lesquelles vous suivez pour la set value si vous et votre
adversaire avez 15 fois le montant à suivre dans vos tapis respectifs.
Quelle devrait être la taille de votre relance ?
La conséquence logique de dernier paragraphe serait de dire qu'il est préférable de faire de petits
stealraises, afin de risquer le moins de jetons possibles. En conséquence, un value-raise devrait être
en principe un all-in, car, en cas de call adverse, vous avez amené un maximum de jetons en ayant
la position de favori.
Malheureusement, ce n'est pas aussi simple, car un petit call sera plus souvent suivi qu'un push, qui
lui pousse souvent tous les adversaires à se coucher. C'est pourquoi il est recommandé de choisir
toujours la même taille de mise pour les différentes situations. Vous avez ainsi l'avantage que
l'adversaire ne peut savoir si vous faites un value raise ou un stealraise. Vous vous faites donc plus
souvent payer vos value raises, et avez plus de fold equity avec vos stealraise.
La taille de mise parfaite dépend de la table. Dans la première phase d'un tournoi, elle devrait
cependant osciller entre 3 et 4 BB. Il y a bien sûr des exceptions. Si vous êtes à une table à laquelle
les adversaires suivent également volontiers des relances à 6 ou 7 BB, pourquoi ne pas leurs prendre
ces jetons supplémentaires lorsque vous faites des value raises ?
En cas de sur-relance, il est bon de choisir de relancer à trois fois la relance initiale, plus une fois
pour chaque joueur ayant suivi la relance initiale. Donc, si quelqu'un a relancé à 3 BB avant vous, et
si un autre joueur à suivi cette relance, vous relancez à 3 * 3 BB + 1 * 3 BB = 12 BB.
Si une relance vous coûte la moitié de votre tapis, alors vous pouvez vous mettre directement all-in.
Autrement dit : si le pot, en raison d'une relance et de quelques suiveurs compte déjà 1/3 de votre
tapis, alors vous pouvez vous mettre directement all-in. Si vous vous contentez de sur-relancez et
êtes suivi, vous ne pourrez de toute façon plus vraiment quitter le pot après le flop.
C'est pourquoi il est préférable de mettre vos adversaires devant le fait accompli avant le flop, et ne
pas leur laisser la possibilité de vous rattraper avant de faire leur choix, ou bien de se coucher sur le
flop en cas de non hit. Mais même si tout le monde se couche avant le flop, c'est un excellent
résultat pour vous.
Admettons que ce soit la première main d'un SNG. Les blinds démarrent à 20/40. Chaque joueur a
2000 jetons. Avant votre tour de jeu, il y a eu une relance à 160 jetons, et deux suiveurs. Cela fait un
pot à 480 jetons, plus 60 jetons de blinds. Si vous relancez depuis le button, et si tout le monde se
couche, vous remportez d'un coup 540 jetons, soit un quart de votre tapis, sans voir le flop.
Ce résultat est tellement bon, que l'on fera ceci (on appelle ce move un squeeze) avec des mains
comme AK ou JJ, car ce sont des mains qui sont souvent les meilleures préflop, mais qui sont
difficiles à jouer post-flop.
Si votre adversaire suit avec une main face à laquelle vous êtes en coinflip, ce n'est pas non plus
trop grave. Un flip n'est certes pas ce que vous souhaitez, mais c'est tout de même ok, surtout que de
mauvais adversaires pourraient suivre avec des mains face auxquelles vous êtes clairement favori,
comme AJ ou AQ quand vous avez AK, ou encore 88 lorsque vous avez JJ.
Avec AA et KK, on peut se demander si cette approche est effectivement nécessaire, car il est rare,
avec ces mains, qu'un flop s'oppose vraiment à ce que vous continuiez à jouer. D'une part, vos
adversaires suivront moins souvent un squeeze s'ils vous ont vu relancer AA dans une telle
situation. Et d'autre part, les mauvais joueurs suivent aisément un reraise préflop, mais se couchent
alors souvent sur le flop. Il convient donc de peser le pour et le contre.
Notez bien que l'on parlait ici de relance après une relance simple. Si il y a eu une relance et une
sur-relance avant vous, alors vous devez essayer de déterminer combien de mains le sur-relanceur
pourrait bien relancer ici. Avec AK et JJ, vous ne pouvez plus faire de push profitable, à moins que
le joueur soit vraiment très mauvais.
Quel processus de réflexion devez-vous suivre lorsque vous devez prendre une décision ?
Avant de prendre une décision préflop, vous devez vous poser plusieurs questions :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Quelle est votre position ?
Qu'ont fait les adversaires avant vous, et quelle est leur position ?
Quels joueurs ont agi, comment ont-ils agi, et quel peut-être leur objectif ?
Votre main est-elle jouable ?
À quel point la table est-elle agressive/passive, bonne/mauvaise, tight/loose ?
Quelle est votre image à la table ?
Si vous jouez, quel est votre objectif ?
De quelle taille doit être votre mise pour atteindre cet objectif ?
Quelle est la vraisemblance qu'un adversaire derrière vous, contrecarre vos desseins ?
Si quelqu'un le fait, est-ce un bon ou un mauvais joueur ?
Quelle était la situation lorsqu'il a pris sa décision ? Quel pourrait être son objectif ?
• Que faites-vous si un adversaire derrière vous ne réagit pas d'une façon idéale pour vous ?
• Quelle position, taille du pot, type et nombre d'adversaires, retrouverez-vous sur le flop ?
Si vous vous posez bien toutes ces questions lors de votre prise de décision, et pouvez y répondre,
alors vous aurez un objectif concret, un plan pour l'atteindre, et un plan B si le chemin menant
directement à cet objectif est obstrué.
Vous serez ainsi rarement confronté à une situation dans laquelle vous ne savez pas quoi faire. Si
c'est toutefois le cas, alors vous pouvez réobserver chacun des points pour essayer de trouver la
faiblesse de votre raisonnement précédent, et d'en tirer des conséquences pour votre jeu.
Si, par exemple, vos steals sont trop souvent sur-relancés ou suivis, alors une réanalyse pourrait
ressembler à cela :
• Quelle
est
votre
position
?
Fin de parole.
• Qu'ont fait les adversaires avant vous, et quelle est leur position ?
J'étais first-in
• Votre
main
est-elle
jouable
?
Oui, je n'ai fait de steal qu'avec de belles mains à tirage.
• À quel point la table est-elle agressive/passive, bonne/mauvaise, tight/loose ?
La table était très tight, et les adversaires plutôt passif et mauvais.
• Quelle
est
votre
image
à
la
table
?
J'ai très peu joué pour le moment, et pas encore stealé une seule fois, la table devrait donc
me croire, en principe.
• Si
vous
jouez,
quel
est
votre
objectif
?
Je voulais prendre les blinds.
• De quelle taille doit être votre mise pour atteindre cet objectif ?
La taille de relance normale que j'aurais également fait avec un valueraise dans la même
situation.
• Quelle est la vraisemblance qu'un adversaire derrière vous contre-quarre vos desseins
?
C'est peu vraisemblable, car il ne reste que deux joueurs derrière moi, et ceux-ci sont très
tight.
• Si quelqu'un le fait, est-ce un bon ou un mauvais joueur ?
Ce sont plutôt des joueurs faibles, peu agressifs, mais qui aiment suivre.
• Quelle était la situation lorsqu'il a pris sa décision ? Quel pourrait être son objectif ?
Il a été confronté à une relance en fin de parole de ma part. Il a donc sans doute également
une main à tirage avec laquelle il ne veut pas investir trop d'argent.
• Que faites-vous si un adversaire derrière vous ne réagit pas d'une façon idéale pour
vous
?
S'ils suivent, j'ai une main avec laquelle je peux toucher le tableau, ou remporter le pot grâce
à un contibet. Si je suis relancé, j'ai un easy fold.
• Quelle position, taille du pot, type et nombre d'adversaires, retrouverez-vous sur le flop
?
La plupart du temps, je ne vois pas le flop. Si c'est le cas, il est très vraisemblable qu'il
s'agisse d'un petit pot, avec une main jouable en ayant la position sur des joueurs tight et
passifs.
CONCLUSION
Si vous répondez, même après réanalyse, de cette façon, alors votre décision ne contenait pas
d'erreur, et vous reprendriez la même après une réflexion plus profonde.
En résumé
Comme vous vous en êtes sans doute aperçu en lisant cet article, nous ne vous indiquons pas ici
quelle main relancer à telle hauteur dans quelle position. Il s'agit plutôt d'essayer de vous pousser à
entrer dans un processus de réflexion, qui vous permet de prendre les bonnes décisions préflop.
Chaque main de poker est unique, et doit donc être analysée isolément.
Si vous n'êtes pas sûr de la façon dont vous avez joué une main, nous vous invitons à la poster dans
les forums d'analyses, afin de bénéficier de nouveaux avis et points de vue.
LIENS
Articles suivants :
Flopplay - Les bases
Flopplay - Le jeu passif
Flopplay - Le jeu agressif
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Commentaires (7)
Ajouter un commentaire
#1
JeromeOvalie, 30/03/09 22h22
Très intéressant, merci !
#2
78minable, 26/05/09 22h47
Merci beaucoup
#3
AAdrienKK, 27/09/09 12h32
article trés instructif!!!
#4
packman0023, 26/03/10 18h48
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j'ai lu cette article , j'ai fait un sng 5,50$ 30 joueurs et je fini 1er = 54$ :)
avant je faisait du cash game ,mais trop de bad bet mon ammené a laissé tonbé le cash , donc je me
suis mis au sng , et depuit ma bankroll remonte .
merci
#5
mg6321, 06/04/10 23h38
idem que #4 :) merci
#6
Sandwich09, 12/07/10 17h23
vous etes bronze.. comment vous pouvez lire ceci??
#7
JeromeOvalie, 23/07/10 17h59
Parce qu'ils étaient pas Bronze quand ils l'ont lu. :)

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