Adherence et freinage
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Adherence et freinage
deuxième niveau e 3 Sciences physiques Adhérence, freinage Ce que l’élève doit retenir ◆ La distance d’arrêt d’un véhicule est la somme : • de la distance parcourue pendant le temps de réaction du conducteur, • de la distance de freinage (ou distance parcourue par le véhicule depuis l’action sur le frein jusqu’à son arrêt total). Le temps de réaction correspond à la durée de transmission de l’influx nerveux. La durée moyenne du temps de réaction est de 1 à 2 secondes. ◆ Quels sont les facteurs qui influent sur : • la distance parcourue pendant le temps de réaction, • la distance de freinage, • la distance d’arrêt. ◆ Quelles sont les vitesses maximales autorisées par type de réseau. Objectif disciplinaire Rôle du frottement et adhérence dans le freinage. Le système de freinage est très important pour la sécurité sur la route. Cependant, la distance de freinage ne dépend pas seulement du bon fonctionnement des freins, elle dépend aussi de l’état des pneumatiques et du revêtement routier. Objectifs sécurité routière Savoir que la distance d’arrêt dépend de plusieurs facteurs indépendants : – certains liés au temps de réaction du conducteur (aspect physiologique), – certains liés à la vitesse du véhicule, – certains liés à la nature des surfaces de contact (pneumatiques, route). Savoir que les pneumatiques doivent être en bon état et correctement gonflés. Expérience : Un bloc de bois recouvert de caoutchouc (représentant un pneu) est posé sur un support horizontal. À l’aide d’un dynamomètre on mesure la force nécessaire pour mettre le bloc en mouvement. Dynamomètre Bloc de bois Caoutchouc Support 1. Pour déplacer le bloc, à partir du repos, la force exercée par le dynamomètre doit dépasser une valeur limite qui correspond à la force d’adhérence du système (bloc/sol) au repos. Remarque : pour maintenir le bloc en mouvement uniforme il faut encore exercer une force, opposée à la force de frottement, mais plus faible que celle qui correspond au “décollage”. 2. On augmente la masse du bloc, en le chargeant avec des masses marquées. On constate que si la masse de l’objet augmente, c'est-à-dire si le poids augmente (puisque P = m.g) la force d’adhérence augmente aussi. 70 3. On modifie la nature des supports pour simuler divers revêtements routiers. On observe que l’adhérence est plus importante sur une planche recouverte de papier de verre (correspondant à un revêtement rugueux) que sur une planche polie (route lisse). L’adhérence est très diminuée sur une planche recouverte de sable (gravillons sur la route) ou sur une planche mouillée (route mouillée). Enfin les frottements sont quasiment inexistants sur une planche recouverte d’un lubrifiant (plaque d’huile sur la route). la sécurité routière dans les disciplines au collège deuxième niveau e 3 La distance d’arrêt (Da) d’un véhicule est la somme : ■ de la distance (Dr) parcourue pendant le temps de réaction (Tr). Celui-ci correspond à la durée entre l’instant où le conducteur réalise qu’il est face à un obstacle et le moment où il commence à freiner. En moyenne, cette durée est estimée entre une et deux secondes. On a Dr = V x Tr. Ainsi, la distance parcourue augmente lorsque : – la vitesse augmente (rôle de V), – le conducteur a consommé de l’alcool (rôle de Tr), – le conducteur est fatigué (rôle de Tr), – le conducteur a pris certains médicaments (rôle de Tr), – le conducteur ne regarde pas la route ou le véhicule qui le précède (rôle de Tr). ■ ET de la distance parcourue pendant le freinage (Df). Celle-ci dépend : – de la vitesse initiale (au début du freinage), – de la qualité du système de freinage, Exercice d’application Dr dépend vrai faux – de la façon de freiner (il faut éviter de bloquer les roues avec un freinage trop violent), – du coefficient d’adhérence, lui-même dépendant : • du type de chaussée, • de l’état des pneumatiques. D’une façon générale, on a Da = Dr + Df Par temps de pluie il existe un danger particulier supplémentaire : l’aquaplanage. L’adhérence devient alors presque nulle et le véhicule glisse lorsque les freins sont en action. Pour éviter le phénomène d’aquaplanage, il existe des revêtements drainants qui évitent la formation d’une pellicule d’eau sur la route. Les pneumatiques ont des rainures (dont la profondeur minimale doit être de 1,6 mm) afin de chasser l’eau qui se trouve “coincée” entre la roue et la route. Df dépend vrai Da dépend faux vrai faux De la vitesse De l’état de la route De l’état des pneumatiques Des conditions climatiques Du temps de réaction Du système de freinage De la masse du véhicule Freinage : la distance incompressible a distance de freinage est une notion capitale en matière de sécurité routière. Car sa longueur fait la différence entre le choc et l’arrêt sans dommage. Cette distance présente la caractéristique d’être proportionnelle non pas à la vitesse ellemême mais au carré de celleci. Quand la vitesse double, la distance parcourue entre le moment où le conducteur actionne la pédale de frein et celui où le véhicule s’arrête est, elle, multipliée par quatre. Il s’agit là d’une « loi » de la physique à laquelle nul conducteur, aussi chevronné soit-il, ne peut échapper. Autre donnée : quelle que soit la vitesse, il s’écoule environ une seconde entre le moment où le conducteur voit le danger et celui où il commence à freiner. On appel- L le ce temps, qui s’écoule entre la perception (du cerveau) et l’action immédiate, « temps de réaction ». Durant ce laps de temps, avant même que le freinage ne soit amorcé, le véhicule continue à rouler et ne ralentit pas. C’est l’addition de ces deux distances, celle parcourue pendant le temps de réaction et celle du freinage proprement dit, qui permet de déterminer la distance d’arrêt d’un véhicule. Une donnée que tout conducteur doit avoir présente à l’esprit. La voici éclairée par quelques chiffres. • À 50 km/h, il faut environ 26 mètres pour s’arrêter : le véhicule parcourt près de 14 mètres durant le temps de réaction puis environ 12 mètres pendant la phase de freinage. • À 90 km/h, le véhicule s’arrête au bout de 65 mètres. • À 130 km/h, il faut environ 120 mètres. Il s’agit là de données calculées dans les meilleures conditions, c’est-à-dire sur une chaussée sèche et horizontale, avec un véhicule en parfait état et un conducteur en forme. La pluie (a fortiori la neige ou le verglas), une défectuosité des pneus, des suspensions, du système de freinage… allongent ces distances. De même, l’alcool, certains médicaments ou la fatigue peuvent augmenter considérablement le temps de réaction. Autant de raisons qui démontrent clairement la nécessité de respecter la distance de sécurité. Une priorité d’ailleurs stipulée par le Code de la route (article R.8) : « Le conducteur […] doit laisser libre une distance de sécurité suffisante pour pouvoir éviter une collision en cas de ralentissement brusque ou d’arrêt subit la sécurité routière dans les disciplines au collège du véhicule qui le précède ». L’apparition de l’ABS, un système qui évite le blocage des roues, a fait croire – à tort – à certains automobilistes, adeptes de la vitesse, qu’ils pouvaient faire fi des lois de la physique. Or, l’ABS a pour avantage de permettre au conducteur de conserver le contrôle de son véhicule et donc, de sa trajectoire lors du freinage : les roues ne se bloquant pas continuent à diriger le véhicule. Ce qui, au passage, a comme effet « pervers » d’inciter le conducteur à freiner plus tard. Pourtant, en aucun cas, l’ABS ne réduit la distance de freinage. Celle-ci dépend indéfectiblement de la vitesse, plus précisément du carré de la vitesse. Tout comme la violence du choc, et avec elle la gravité des blessures. Action Auto Moto no34 71