une maintenance cofinancée pour les lignes capillaires fret Par

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une maintenance cofinancée pour les lignes capillaires fret Par
WK TRANSPORT LOGISTIQUE, 23/05/2016
Lorraine : une maintenance cofinancée pour les lignes capillaires
fret
Par Olivier Constant
La pérennisation des lignes capillaires passe par des cofinancements public-privé, pour la rénovation mais
aussi la maintenance. © Olivier Constant
Deux des lignes capillaires fret de l'ex-Région Lorraine bénéficieront d'une maintenance cofinancée par
SNCF Réseau et le chargeur utilisateur de la ligne ferroviaire rénovée. Ce dispositif pourrait être étendu à
d'autres régions françaises.
Les moyens financiers contraints de SNCF Réseau vis-à-vis des lignes capillaires l'obligent à être inventif pour
assurer la pérennisation de ce réseau long de 3 176 km. C'est donc par des montages innovants que des
solutions peuvent être trouvées.
Existaient déjà les cofinancements publics-privés pour prendre en charge le coût de rénovation des lignes
concernées. On a maintenant également les cofinancements publics-privés pour la maintenance des lignes
remises à niveau.
Le premier d'entre eux a été conclu dans la plus totale discrétion au cours du premier trimestre 2016. C'est
en effet le groupe Lhoist qui a accepté – pour un montant non divulgué – de cofinancer l'entretien de la ligne
rénovée Verdun/Dugny pour une durée de cinq ans. L'autre partenaire est SNCF Réseau, qui a pris à sa charge
la totalité du coût des travaux de rénovation de la ligne, soit près d’un million d'euros.
Deux autres lignes concernées
Un dispositif identique sera mis en place pour la ligne Pont-Saint-Vincent/Rosières-aux-Salines, qui fait
l'objet d'une refonte complète, incluant sa mise à voie unique. Là encore, c'est SNCF Réseau qui finance
l'intégralité des travaux d'un montant de 6,5 millions d'euros. En compensation de cet effort financier très
conséquent, le gestionnaire du Réseau Ferré National (RFN) souhaite prochainement entamer des
négociations avec les chargeurs de la ligne, dont SAM et Vicat, pour le cofinancement de l'entretien de la
ligne.
Une troisième ligne sera concernée par ce montage innovant. Il s'agit de Neufchâteau/Gironcourt qui voit
passer chaque année 300 trains de fret environ. L'industriel concerné – OI Manufacturing – paiera cette foisci à la fois pour la rénovation et l'entretien de la ligne. Une première phase de travaux sera menée cette
année, la seconde l'étant dans le courant de l'année 2017.
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"C'est bien parce que nous cherchons à trouver le bon équilibre de l'opération que nous poussons les
industriels à cofinancer avec nous les coûts d'entretien des lignes ainsi pérennisées. Sans cela, nos moyens
financiers ne nous permettraient plus d'entretenir le réseau de lignes capillaires. C'est donc un cercle
vertueux que nous avons mis en place en Lorraine, comme nous l’avons déjà fait, d'ailleurs, en ChampagneArdenne, ce dispositif ayant vocation à s'étendre à d'autres régions à l'avenir", explique Thomas Allary,
directeur de SNCF Réseau pour la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.
Une situation stabilisée dès 2017
Sur l'ensemble du réseau lorrain de lignes capillaires – 9 lignes pour un trafic de 3 millions de tonnes par an
– la situation sera, après ces travaux, bien moins dégradée que dans d'autres régions. Comme le confirme
Thomas Allary, "ce réseau sera adapté à son usage dès 2017".
Une opération de remise à niveau a déjà eu lieu sur les quatre premiers kilomètres de la ligne NançoisTronville/Gondrecourt-le-Château. L'autre section de la ligne, de l'ordre d'une trentaine de kilomètres, ne
pourra être rénovée que si un opérateur se positionne dessus. Des pistes existent dès maintenant dans le
cadre du projet CIGEO (centre de stockage profond de déchets radioactifs).
L'enterrement de déchets dans le secteur de Bure pourrait entraîner une reprise du trafic commercial sur
l'intégralité de la ligne. En revanche, le sort de deux autres lignes capillaires semble être scellé.
Reding/Drülingen et Reich/Sarralbe n'ont plus connu de circulations commerciales depuis plusieurs années.
La porte reste cependant ouverte pour leur réactivation dès lors qu'un opérateur présenterait un projet de
création de trafic et que les financements nécessaires pourraient être rassemblés.
Enfin, les lignes Conflans-Jarny/Batilly, Verdun/Baleycourt et la Voie mère de Woippy ne présentent pas de
menaces imminentes de baisses de performances. Elles feront toutefois l'objet d'un diagnostic dans les mois
à venir.
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