AVOCAP – Les Affiches Parisiennes

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AVOCAP – Les Affiches Parisiennes
Journal bi-hebdomadaire d’information juridique et d’annonces légales
Du 7 au 9 décembre 2016 • n° 97
- 1,40 €
ARNAUD LIZOP
Voilà 10 ans qu’Arnaud Lizop, fondateur d’Avocap, a lancé
l’idée de mutualiser les moyens économiques mais aussi
méthodologiques au sein d’un espace de coworking pour les
avocats. Le succès des débuts n’a cessé de croître durant cette
décennie attirant les confrères d’expérience comme ceux
tout juste assermentés. L’étape suivante est désormais
d’accompagner la mutation de la profession en étant proactif.
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L’Europe est-elle garante
de nos droits fondamentaux ?
« L’Europe n’est
pas une option,
c’est une
obligation »
© COnseil d’État
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L’ESSENTIEL
Interview de Michel
Barnier, négociateur
en chef de la Commission
européenne.
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© D.R.
ENTRETIENS DU CONTENTIEUX
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© Avocap
« Avocap est le
révélateur de
talents d’avocats »
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À LA UNE
ARNAUD LIZOP
« Avocap est le révélateur
de talents d’avocats »
Voilà 10 ans qu’Arnaud Lizop, fondateur d’Avocap, a lancé l’idée de mutualiser les moyens économiques mais
aussi méthodologiques au sein d’un espace de coworking pour les avocats. Le succès des débuts n’a
cessé de croître durant cette décennie attirant les confrères d’expérience comme ceux tout juste
assermentés. L’étape suivante est désormais d’accompagner la mutation de la profession en étant proactif.
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pour autant des problèmes d’ego
ou de pouvoir, et surtout d’une
totale transparence. Il fallait
également éviter la territorialité,
notamment des bureaux, qui est
souvent un sujet de discussion
voire un facteur de conflits.
En 2006, j’ai mis en place Avocap dont le principe est de mutualiser les moyens sans pour
autant mettre en place d’espaces
individuels.
Cette initiative a immédiatement
connu un réel succès, répondant à un besoin manifeste. À
l’époque, l’Ordre de Paris, initialement dubitatif, en a assez vite
perçu l’intérêt et a d’ailleurs mis
en place sa pépinière.
confrère d’aller au-devant de
nouveaux clients, en restant
libres.
J’ai donc cherché une solution qui permette de réunir les
moyens nécessaires à une présentation de groupe, sans avoir
A.-P. : Où étaient situés les
premiers locaux d’Avocap ?
A. L. : Nous avons commencé
dans 130 m2, rue des Capucines,
dans le 9e arrondissement de la
capitale. Nous nous sommes
ensuite implantés dans la Monnaie de Paris, sur une surface de
260 m2. Un an et demi après,
nous avons doublé à nouveau.
Quand la Monnaie a voulu récupérer ses locaux, nous avons
relevé un autre défi en multipliant par 2,5 notre espace. Nous
sommes actuellement implantés
au 222 boulevard Saint-Germain
(7e ardt) en continuant à respec-
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© Avocap
Affiches Parisiennes : Voilà déjà
10 ans qu’Avocap existe.
Pouvez-vous nous présenter
cette structure ?
Arnaud Lizop : L’idée est partie
d’un constat simple : j’ai été un
avocat heureux et indépendant
pendant de longues années et
puis, j’ai réalisé qu’il n’était plus
possible d’exercer seul pour des
raisons économiques évidentes.
Nos coûts de structure ont littéralement explosé – et vont
probablement continuer à le
faire –, avec l’immobilier, l’informatique, les bases de données…
L’amortissement de ces frais
fixes sur une seule personne est
devenu très difficile.
Au-delà des raisons financières,
existent des facteurs méthodologiques et identitaires qui, incitent à ne pas rester seul. Je ne
me sentais cependant ni l’envie
ni les qualités requises pour intégrer des cabinets de type anglo-saxon, très normés. Autour
de moi, j’entendais également
beaucoup parler de divorce au
sein des structures de cabinets
classiques.
Il y a, par ailleurs, une homothétie entre les clients et les avocats : les grandes entreprises font
appel à de grands cabinets. Les
personnes physiques préfèrent
des cabinets individuels, pour
des raisons culturelles et pour
des raisons méthodologiques,
les dossiers étant devenus très
complexes, quelle que soit la
matière. La mutualisation des
moyens a cette vertu de créer un
état d’esprit qui permet à chaque
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À LA UNE
ter le même principe, avec des
espaces de coworking, des salles
de réunion et des bureaux individuels qu’il est possible de réserver au quotidien sur un agenda
en ligne.
Avant la fin de l’année 2016
nous allons ouvrir Avocap 2.2 à
Rennes au sein de l’un des cabinets de notre excellent confrère
Yves-Marie Ravet qui soutient
très efficacement notre démarche depuis plusieurs années.
A.-P. : Faut-il forcément exercer
en structure individuelle pour
intégrer Avocap ?
A.  L. : Non, pas du tout. Pour
ma part, j’interviens dans une
AARPI – association d’avocats
à responsabilité professionnelle individuelle – groupant
sept associés. Le plus important cabinet portugais, qui
compte quelque 200 avocats,
est également membre d’Avocap. Nous avons parmi nos
membres des cabinets lyonnais
d’une quinzaine de confrères,
ainsi que des cabinets fiscalistes
bordelais de 30 à 40 avocats,
d’autres viennent de Toulouse,
Nice, Montpellier, Lille. Nous
sommes donc rejoints à la fois
par des avocats individuels et
par des cabinets structurés,
français et étrangers.
A.-P. : Quel est, aujourd’hui,
l’effectif d’Avocap ?
A.  L. : Nous venons d’accueillir
notre centième membre et pensons être 125 à la fin du premier
semestre 2017. Il y a surtout au
sein d’Avocap 2.2 des talents
qui se révèlent et boostent la
profession en ayant à la fois le
sens de l’efficacité et de la déontologie qui demeure au cœur de
notre identité. Je pense notamment à de jeunes confrères tels
que Daniel Nahmias et David
Semhoun qui m’accompagnent
dans le développement d’Avocap 2.2, à Paris et à Bruxelles.
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« Avocap 2.2 est implanté
à Paris et à Bruxelles.
Nous avons, par ailleurs,
des demandes en province
auxquelles nous allons donner
suite dès 2017, notamment
à Rennes. »
A.-P. : Quels sont les avantages et
les inconvénients pour un avocat
d’être membre d’Avocap ?
A.  L. : Une fois que l’avocat comprend qu’il y a plus d’inconvénients que d’avantages à avoir
un bureau fixe et coûteux dans
lequel il exerce de façon souvent
solitaire, il franchit un cap et
comprend à la fois que son bureau s’est mué en ordinateur et
qu’il bénéficie au sein d’Avocap
de véritables échanges au sein
d’une communauté. La solution Avocap ne propose que des
avantages et s’impose naturellement à lui.
Certes, l’intérêt est tout d’abord
économique. Le coût mensuel
est trois à quatre fois moins cher
que n’importe quel bureau avec
ses services associés. De plus,
Avocap permet à l’avocat de
continuer à être indépendant,
sans pour autant rester solitaire. Il y a des rencontres, des
échanges, mais aussi des cycles
de conférences que nous organisons périodiquement.
A.-P. : Les jeunes avocats sont-ils
plus tentés de vous rejoindre
que leurs aînés ?
A.  L. : Paradoxalement, ce sont
souvent des avocats expérimentés qui rejoignent Avocap. Ils
savent l’importance des charges
et ont conscience que leurs
clients les contactent davantage
pour leurs compétences que
pour le prestige d’une adresse
ou d’un décorum très onéreux.
Nous avons également dans
nos rangs de jeunes avocats qui
viennent de prêter serment. Ils
lancent ainsi leur activité en bénéficiant de coûts infiniment
moindres, qui plus est sans être
isolés. En outre, Avocap devenu
Avocap 2.2 propose également la
mise à disposition d’un ordinateur, l’accès à un serveur et aux
bases de données juridiques –
LexisNexis, Dalloz, Navis (Éditions Francis Lefebvre), sans oublier la gratuité des formations.
Les services proposés prennent
également en compte la maintenance informatique en ligne,
par un prestataire spécialisé,
SOS Mac. Les membres peuvent
aussi avoir recours à des collaborateurs mutualisés, sans oublier
la gestion du courrier, le relevé
des toques au Palais, etc. Nous
proposons parallèlement une
revue de presse juridique hebdomadaire (doctrine et jurisprudence), réalisée par un professionnel, et même une assurance
invalidité propre à Avocap 2.2.
Un membre d’Avocap 2.2 qui
affronte un pépin de santé voit
ainsi sa contribution réduite de
moitié, au titre de la solidarité.
A.-P. : Sur les différentes options
que vous proposez, laquelle
recueille le plus de suffrages ?
A. L. : C’est très nettement l’option “D”, la plus complète. (lire
encadré ci-contre)
A.-P. : La souplesse d’Avocap 2.2
semble finalement assez proche
de celle des legaltechs…
A. L. : Tout à fait. Nous sommes
d’autant plus proches des legaltechs que nous élaborons actuellement une plateforme d’avocats
très performante qui sera lancée
en 2017. Elle sera aussi novatrice
dans le domaine des plateformes
de consultation à distance que
nous l’avons été quand nous
avons lancé le concept Avocap.
A.-P. : Vous avez précédemment
abordé les cycles de conférences.
Pouvez-vous nous
en préciser la teneur ?
A. L. : Nous avons commencé ces
conférences de façon tout à fait
informelle avec les “Entretiens
d’avocats”, tout d’abord consacrés à la médiation et au lobbying.
Nous avons structuré progressivement ces modules de formation, au gré des demandes de nos
membres qui souhaitaient, pour
les uns, les animer et, pour les
autres, y assister, en bénéficiant de
prix très préférentiels. Le succès a
été rapide. Nous allons à présent
structurer un peu plus cette formation. Deux avocats, membres
d’Avocap, ont élaboré un cycle
de conférences pour 2017, autour de huit à dix rendez-vous,
avec un nombre de participants
limité – pas plus de quarante –, et
l’obligation pour les intervenants
de fournir leur intervention écrite
15 jours avant les conférences.
Celles-ci sont, par ailleurs, filmées
et mises à disposition en ligne, sur
Youtube.
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À LA UNE
A.-P. : Après 10 années d’existence, comment définiriez-vous
Avocap 2.2 ? Est-ce strictement
un centre de mutualisation de
moyens ? Un club ?
A.  L. : Il y a quelque temps, nous
avons mené une enquête auprès
de nos membres. Il en ressort
que ces derniers ont aujourd’hui
le sentiment d’appartenir à une
véritable communauté.
A.-P. : Comment devient-on
membre d’Avocap 2.2 ?
A.  L. : Un avocat ou un cabinet
qui veut nous rejoindre dépose
un dossier de candidature. Celleci est examinée par une commission qui se réunit deux fois par
mois. Nous pouvons intégrer
tout le monde, mais pas n’im-
porte qui. Le principal critère
pour nous rejoindre est d’être
en phase avec nous. Certes, nous
n’avons pas de règlement, pas
de charte, mais chez nous règne
un réel état d’esprit. Nous avons
également instauré un parrainage. Chaque membre d’Avocap 2.2 qui parraine un nouveau
membre bénéficie même d’une
exonération de cotisation d’un
mois.
A.-P. : En termes de développement, avez-vous pensé à
l’interprofessionnalité ?
A.  L. : Oui, bien sûr, nous y avons
pensé. Nous sommes d’ailleurs
actuellement “en conversation”
avec des experts-comptables.
J’aimerais que ces derniers, ainsi
que des huissiers et des notaires,
intègrent Avocap 2.2. Il faut à
présent analyser l’étape suivante,
c’est-à-dire la mutation de notre
profession que nous voulons
accompagner. Notre exercice
professionnel va faire un saut
qualitatif dans les deux ans qui
viennent.
Jusqu’à présent, un avocat répond essentiellement à des
demandes. Demain, notre démarche deviendra proactive.
Elle va consister à s’emparer de
thèmes particuliers et à mettre
en place une ingénierie juridique
complète en rassemblant des
juristes, des experts, des financiers, pour résoudre telle ou telle
question de société. Nous allons
assister à une inversion de la dé-
marche. Par ailleurs, le virtuel va
prendre de plus en plus d’importance. Nous mettons actuellement à la disposition de ceux
qui le souhaitent un MacBook
entièrement paramétré, avec un
accès à nos bases de données
et à nos prestataires informatiques. De plus en plus, les gens
peuvent travailler d’ailleurs. Nos
effectifs vont ainsi pouvoir se
développer.
Propos recueillis par
Boris Stoykov et Jean-Paul Viart
[email protected]
* Avocap 2.2
222 boulevard Saint-Germain
75007 Paris. Tél. : 01 42 60 04 31.
Plus d’informations :
www.avocap.eu
Options et services Avocap 2.2
Régime « B » (390 euros HT/mois) :
Confrères exerçant à Bruxelles.
- Accès aux bureaux d’Avocap à Paris et à Bruxelles
- Accès aux bureaux ouverts : 1 000 heures/an
- Accès aux bureaux de réception (Paris et Bruxelles) : 160 heures/an
- Gestion des appels, du courrier postal
- Accès aux bases de données (Jura)
- Accès aux Collaborateurs Mutualisés Ponctuels (CMP)
- Accès aux formations « Avocap 2.2 »
(prise en charge à hauteur de 50 %)
Régime « C » (650 euros HT/mois) :
Confrères membres d’un Barreau français.
- Accès aux bureaux d’Avocap à Paris et à Bruxelles
- Accès aux bureaux ouverts : 280 heures/an
- Accès aux bureaux de réception (Paris et Bruxelles) : 240 heures/an
- Gestion des appels, du courrier postal
- Relevé des toques du Palais
- Revue de presse (doctrine et jurisprudence)
- Accès aux formations “Avocap 2.2” (prise en charge
à hauteur de 50 %)
- Assistance déontologique
© Avocap
Régime « A » (180 euros HT/mois) :
Confrères (personnes physiques), membres du barreau de Paris,
exerçant à titre principal à l’étranger.
- Accès aux bureaux ouverts : 160 heures/an
- Accès aux bureaux de réception : 32 heures/an
- Gestion des appels, du courrier postal
- Relevé des toques du Palais
- Référencement sur le site www.avocap.eu
Régime « D » (840 euros HT/mois) :
Confrères membres d’un barreau français.
- Accès aux bureaux d’Avocap à Paris et à Bruxelles
- Accès aux bureaux ouverts : illimité
- Accès aux bureaux de réception (Paris et Bruxelles) :
480 heures/an
- Gestion des appels, du courrier postal
- Relevé des toques du Palais
- Accès aux appels d’offres
- Assurance invalidité inter-confrères
(50 % de la contribution pendant 6 mois)
- Accès aux bases de données (Lexis, Dalloz, Navis intégral)
- Accès aux collaborateurs mutualisés ponctuels (CMP)
- Assistance informatique en ligne et accès VPN
- Revue de presse (doctrine et jurisprudence)
- Accès gratuit aux formations “Avocap 2.2”
- Assistance déontologique
Affiches Parisiennes - Du 7 au 9 décembre 2016 - n°97
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