ETUDE DE CAS ECO-CONCEPTION

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ETUDE DE CAS ECO-CONCEPTION
ETUDE DE CAS ECO-CONCEPTION : la BioLaveuse
Société MATHIEU YNO
1. Le respect de l’environnement : une Arme stratégique des villes, un atout pour Mathieu
Réalisant plus de 25 millions d’euros de chiffre d’affaires (dont 35 % en moyenne à la grande exportation), intégrée au
pôle environnement de la division matériels routiers au sein du Groupe Fayat d’envergure internationale (avec plus d’un
milliard d’euros de chiffre d’affaires), MATHIEU YNO est aujourd’hui le seul constructeur français de matériels
de propreté pour espaces verts et voirie.
Se heurtant à la récession du marché de la bayeuse industrielle dès la fin des années 70, Mathieu Yno a su trouver de
nouveaux partenaires, identifier des nouveaux marchés et proposer de nouveaux produits répondant ainsi aux attentes
des clients. L’entreprise se lance alors sur le marché de la balayeuse de voirie. Alors négociant, l’entreprise développe
progressivement ses propres produits. Dans les années 1996, elle commercialise la balayeuse AZURA : balayeuse
universelle destinée tant aux grands boulevards qu’aux centres piétonniers et trottoirs.
Avec ce produit, MATHIEU YNO construit sa réputation sur une solide tradition d’innovation et sur la performance de
son service.
Progressivement, et parallèlement aux préconisations liées à l’hygiène et la santé publique, les besoins de propreté dans
une logique de respect de l’environnement (collecte, tri et valorisation des déchets) se sont développés pour devenir de
véritables sujets de société, conduisant ainsi les villes à faire de la propreté urbaine, une arme stratégique et de
différenciation.
Mathieu Yno propose alors une gamme de produits répondant aux besoins de ses clients :
• la laveuse Aquadyne : laveuse de voirie performante de par son format, sa maniabilité, sa capacité à franchir des
obstacles mais aussi sa puissance, sa précision et son autonomie
• et la balayeuse aspiratrice Aquadyne : balayeuse aspiratrice de trottoirs et voirie combinant technologie, sécurité,
esthétique, praticité, performance acoustique…
Ces deux machines sont complémentaires et permettent ainsi à l’entreprise d’élargir sa gamme de produit propre et ainsi
de réduire sa réduire sa dépendance.
2. De la santé publique à l’éco-conception : la Biolaveuse
Bien que doté de deux machines performantes (laveuse et balayeuse aspiratrice), le chef d’entreprise dresse un constat
évident : les balayeuses aspiratrices ne lavent pas et les laveuses ne balaient pas ; ce qui nécessite l’utilisation des deux
machines pour un travail et un résultat optimal.
Une machine alliant les deux fonctions s’impose… notamment pour un distributeur de l’entreprise Mathieu Yno situé
au Portugal qui recherche dans les années 2002, une machine capable tant de balayer et aspirer les déchets que de laver
des traces de kérosène ou autres fluides sur le tarmac des aéroports, et particulièrement dans les espaces
d’embarquement.
En effet, à l’arrivée d’un avion, un entretien est effectué sur l’appareil portant à la fois sur la maintenance mécanique
que sur le nettoyage des cabines. Des fluides peuvent alors se répandre sur le tarmac au même titre que des déchets
peuvent tomber de l’avion ; ceci pouvant provoquer des conséquences dramatiques tels le glissement d’un appareil lors
du freinage, indépendamment des conséquences purement environnementales.
La demande du client de Mathieu Yno était par conséquent de concevoir une machine qui combine le balayage,
l’aspiration et le lavage afin d’éliminer en un seul passage, tous les déchets laissés sur le tarmac.
Monsieur PIERARD a alors proposé une laveuse qui balaye et aspire ; ce produit ayant répondu à la demande du client
portugais, le chef d’entreprise a saisi cette demande particulière comme une opportunité et a re-travaillé sur le concept
afin proposer à l’ensemble des autres marchés de l’entreprise, cette nouvelle machine destinée à l’origine au marché
aéroportuaire. Les améliorations ont notamment porté sur des points ayant des conséquences sur l’environnement tels
l’utilisation de matériaux recyclables, d’huile biologique, de détergent non agressif et écologique… mais surtout
l’optimisation de l’utilisation de l’eau, le niveau sonore et le rejet des poussières dans l’atmosphère.
Au regard de la connaissance du marché, Monsieur PIERARD a en effet, pressenti une opportunité d’élargir la gamme
de produits de l’entreprise et répondre à des demandes non exprimées à ce jour, de la part de ses clients. En
commercialisant cette nouvelle machine, l’objectif de l’entreprise Mathieu Yno était de concilier respect de
l’environnement et efficacité.
ECO-CONCEPTION EN LORRAINE
le 18 Octobre 2005
Comme pour tout développement de nouveau produit, un groupe de travail a alors été constitué réunissant les
différentes services (tant internes qu’externes) nécessaires au développement de la nouvelle machine : la Direction, les
services de R&D, Production, Marketing, Commercial, Financier, Agence de Design, Bureau de contrôle.
Celui-ci a dans un premier temps, établi le cahier des charges de la machine comprenant des exigences tant
environnementales (machine respectueuse de l’environnement) que fonctionnelles (concept de multi-fonctionnalité)
fortes, puis a suivi le projet. Chacun des acteurs du groupe de travail a participé au projet et à l’avancement de celui-ci.
Depuis 2003, l’entreprise est soumise à un nombre croissant de normes et directives liées à la sécurité des machines ou
à l’environnement tel le niveau sonore des machines, de la pollution des moteurs ou du rejet des micro-particules (PM
10) lié à la fonction aspiratrice. Afin d’y répondre, Mathieu Yno a alors mené une veille d’information et a intégré ces
contraintes dans les cahiers des charges produits.
La veille d’information a été menée par l’équipe de conception, tant en interne (recherche sur internet et auprès des
fournisseurs) qu’en externe via un cabinet conseil. Les résultats de cette recherche ont alors permis à l’équipe projet
d’orienter le développement de la biolaveuse sur les critères environnementaux suivants :
• le niveau sonore de la machine qui doit répondre à la norme en vigueur. Le choix de la motorisation, le choix
des matériaux et le capotage des organes bruyants permettent de répondre à cette norme.
• le rejet des micro-particules (inférieures à 10 microns) dans l’air du fait de l’aspiration ; pour ce faire,
l’entreprise a équipé la biolaveuse d’un filtre à particules.
• la faible consommation d’eau de lavage : 3 fois moins qu’une laveuse traditionnelle (300 litres contre 5.000)
du fait du recyclage des eaux sales.
• dans un souci de valorisation des déchets, la biolaveuse sépare les eaux sales, des graisses et déchets solides.
• la biolaveuse utilise un détergent non agressif et écologique (produit bénéficiant d’un écolabel) permettant de
dégraisser les revêtements urbains pollués, qui est aspiré au même titre que l’eau sale laissant ainsi le sol sec
après le passage de la machine.
3. Des résultats encourageants à formaliser sur les nouveaux produits
Avec AQUAZURA, la première Biolaveuse, MATHIEU YNO a répondu à la demande de son client portugais, à savoir
la combinaison du balayage, de l’aspiration et du lavage tout en permettant de récupérer les eaux usées, les graisses, les
déchets solides ou pulvérulents.
Adapté aux aéroports, la Biolaveuse a été proposée à l’ensemble des clients de l’entreprise : villes et collectivités
territoriales, sociétés d’autoroute, entreprises industrielles, bases militaires, sécurité civile.
Associée à un véhicule « propre », d’un niveau sonore bas, la Biolaveuse constitue une machine conciliant propreté et
respect de l’environnement. Les critères environnementaux définis lors de la conception de cette nouvelle machine
constituent une amorce dans l’action éco-conception de l’entreprise ; le chef d’entreprise souhaite aujourd’hui
formaliser et intégrer cette démarche en interne. L’intérêt est d’autant plus fort que la Biolaveuse a connu un succès
commercial inattendu du fait de ses avantages environnementaux. L’entreprise est ainsi convaincue de l’enjeu et
l’intérêt économique d’une telle démarche.
En terme de résultats, Monsieur PIERARD évoque que la biolaveuse a permis à Mathieu Yno de pénétrer de nouveaux
marchés tels la Grande Bretagne, voire de reprendre des parts de marchés comme en France avec des villes engagées
dans des actions environnementales fortes ; c’est le cas de Paris. En cela, ce produit donne une image forte à
l’entreprise.
Cette nouvelle machine permet par ailleurs à l’entreprise d’élargir la gamme de produits Mathieu Yno et ainsi de
répondre à de nouveaux marchés.
Globalement, la biolaveuse constitue 15 à 20% des ventes de la balayeuse traditionnelle dite Azura, représentant 60%
du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Etude de cas BIOLAVEUSE – Mathieu Yno
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