Tribune de Genève - Supplément Emploi du 11 mars 2015
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Tribune de Genève | Mercredi 11 mars 2015 | Ce supplément ne peut être vendu séparément Pour insérer une annonce emploi, contactez votre conseillère personnelle Florence Rimpault au 022 322 34 22 mytamedia.ch www.tdgemploi.ch Cadres 2 Vente/Représentation 3 Finance/Comptabilité 2 Médical, paramédical et social 5 Bâtiment/Construction 2 Enseignement 5 Commerce/Administration 3 Demandes d’emploi 7 Restauration/Hôtellerie 3 Emplois divers 7 Informatique/Télécoms 3 Petites annonces 7 Arts et métiers 3 Emploi Soyez mobile! + 6’000 offres en ligne N°1 en Suisse romande 64 Spécial BâtimentConstruction offres Sur une grue perché permis de grutier (ndlr: lire aussi l’encadré), et j’ai pu venir travailler à Genève», indique celui qui exerce aujourd’hui son talent depuis cinq ans dans le canton du bout du lac. Le grutier exerce un rôle clé sur un chantier de construction. Nicolas Martin est l’un d’entre eux. Rencontre Le sens des responsabilités Fabrice Breithaupt On ne les voit souvent pas. On ne devine en fait leur présence que lorsque leur engin s’anime entre ciel et terre. Et pourtant, sans eux, toute construction serait impossible. «Ils», ce sont les grutiers. Ces ouvriers du bâtiment occupent une place particulière sur les chantiers. Et pour cause: d’eux dépend le bon déroulement des opérations. Haut perchés dans la cabine de pilotage de la grue, ils ont pour travail en effet de permettre aux ouvriers au sol de travailler, en leur fournissant le matériel et les matériaux de construction nécessaires (souvent lourds et/ou encombrants) à l’endroit et au moment voulus. C’est pour cela que le grutier est le premier à arriver sur le chantier et le dernier à partir. Nicolas Martin est l’un d’entre eux. S’il a conscience de cette responsabilité, ce grutier reste cependant aussi modeste qu’il se montre sympathique: «Je suis un ouvrier comme les autres», se considère-t-il. Ce trentenaire, employé par l’entreprise romande de construction Induni, a débuté sa carrière de grutier lors de son 18e printemps, dans les Hautes-Alpes, en France: «Je venais de terminer des études en élec- Nicolas Martin, grutier à Induni, dans la cabine de pilotage de la grue utilisée sur un chantier de construction d’immeubles de logement à Lancy: «Mon travail comprend non seulement la conduite de la tour, mais aussi la participation à son montage et à son démontage». MAURANE DI MATTEO Travailler entre ciel et terre En Suisse, la formation de grutier s’acquiert en emploi. Le cursus est dispensé par la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Cursus Les cours pratiques se font dans une entreprise du bâtiment ou du génie civil. La formation théorique se fait dans un centre de formation reconnu par la SSE et la SUVA. Durée Cours de base: trois jours (obtention du permis d’élève), formation pratique: six à dix mois, cours pour l’obtention du permis définitif: environ huit jours. Conditions Bonnes notions de français (examen éliminatoire), un questionnaire médical avec un test visuel et auditif, avoir 17 ans révolus. Titre obtenu permis de conducteur (précisant la catégorie d’engins) délivré par la SUVA. F.B. Plus d’infos www.orientation.ch trotechnique et je cherchais un emploi dans ce domaine, raconte-t-il. Dans l’attente de la réponse positive d’un employeur, je me suis mis à travailler comme manœuvre sur des chantiers. Mon patron d’alors m’a ensuite proposé un poste de grutier, que j’ai accepté.» Pour pouvoir piloter un tel engin, Nicolas Martin passe le Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité d’engins de manutention (CACES). «Ce titre français est reconnu par la Suva en Suisse. Lorsqu’il m’a fallu suivre mon amie dans la région lémanique, j’ai ainsi pu obtenir facilement le titre helvétique équivalent au CACES, c’est-à-dire le Formation Faire évoluer sa carrière grâce à la formation professionnelle supérieure Page 8 PUBLICITÉ Contrôle qualité «Au départ, être grutier n’était pas une vocation. Mais cela m’a rapidement plu», reconnaît Nicolas Martin. Ce métier «peu anodin» nécessite certaines aptitudes, indique-t-il: «La première est évidemment de ne pas avoir le vertige, surtout lorsqu’on est perché dans une cabine de pilotage à 40 mètres de haut, comme la grue que je conduis actuellement. J’ai même manœuvré des tours dont la nacelle était installée à 65 mètres du sol. Et puis, il ne faut pas souffrir de solitude dans la cabine». Autres qualités requises: «Avoir une bonne vue, autant pour bien apprécier les distances et le relief du terrain, en particulier lorsqu’on travaille de nuit ou dans le brouillard, que pour bien voir les gestes que les ouvriers au sol font pour communiquer avec le grutier, car tous ne disposent pas d’un talkie-walkie, ajoute-t-il. Il faut avoir aussi une bonne ouïe, à nouveau pour entendre les ordres des ouvriers au sol.» «En outre, il faut être responsable, autonome, capable de rester concentré un long moment, être rigoureux, précis, mais aussi respecter scrupuleusement les protocoles de sécurité et être calme et faire preuve de sang-froid, car les grues, dont la structure et le contrepoids font eux-mêmes déjà plusieurs dizaines de tonnes, transportent des charges très lourdes», complète-t-il. La fonction présente quelques aspects pénibles, qu’il faut savoir gérer, poursuit-il: «En hiver, c’est le froid car, pour entendre les collègues au sol, on doit piloter avec une fenêtre de la cabine qui soit ouverte. En été, c’est la chaleur, car toutes les nacelles ne sont pas équipées de climatisation. Il y a aussi l’exiguïté de l’habitacle qui restreint les mouvements. Et puis, il faut ne pas rechigner à faire des heures supplémentaires lorsque le chantier l’exige. On sait toujours quand on commence sa journée de travail, jamais quand on la termine». Petits plaisirs et grande fierté La profession offre toutefois certains avantages, admet Nicolas Martin, à commencer par des plaisirs simples: «Tous les matins, lorsque je monte dans le poste de pilotage, je m’accorde quelques secondes pour profiter du panorama et de la vue imprenable, explique-t-il. Et puis, un grutier étant seul dans sa cabine, il dispose, par rapport aux ouvriers au sol, d’une relative autonomie de travail vis-à-vis du contremaître et du chef d’équipe». Il y a aussi la satisfaction du travail accompli. Nicolas Martin conduit actuellement une grue sur un chantier de construction de logements au chemin de Tivoli, à Lancy. Auparavant, il a participé à l’édification, dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates, de Skylab, un important projet immobilier. «Comme tous les ouvriers, lorsque je passe devant un bâtiment à la construction duquel j’ai participé, je ressens une certaine fierté», conclut-il.