Pas si coûteux de faire partie de l`AMT - Éco-Train Saint-Jean

Transcription

Pas si coûteux de faire partie de l`AMT - Éco-Train Saint-Jean
Pas si coûteux de faire partie de l'AMT
Pour la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, il ne serait pas si coûteux de faire
partie de l'Agence métropolitaine de transport. Pour nombre d'usagers, ce
serait un gain. Les automobilistes, eux, devraient mettre un peu leur main
dans leur poche.
Il y a deux semaines, le président-directeur général de l'Agence métropolitaine de transport de Montréal (AMT), Joël Gauthier, a été conférencier devant
la Chambre de commerce du Haut-Richelieu. Il est venu parler de la
possibilité d'implanter une liaison ferroviaire de passagers entre Saint-Jean et
Montréal.
M. Gauthier a mis en évidence les conséquences financières de faire partie de
l'AMT. De prime abord, ça semble coûteux, mais en y regardant de plus près,
l'impact financier n'est peut-être pas si élevé.
L'instauration d'un train de banlieue serait coûteuse. Il est cependant
difficile d'évaluer l'impact réel pour Saint-Jean. - (Photo Rémy Boily)
résident sur le territoire de l'AMT.
Il y a d'abord un coût pour les consommateurs. Sur le territoire de l'AMT,
l'essence est grevée d'une taxe de 1,5 cent le litre. Dans ce cas, l'impact est
incertain. Autour de nous, à La Prairie, à Chambly, à Richelieu, à Marieville,
cette taxe s'applique. Pourtant, l'essence s'y vend au même prix qu'à
Saint-Jean. Par contre, les propriétaires de véhicules automobiles doivent
débourser 30$ de plus pour leur certificat d'immatriculation quand ils
Pour la municipalité et ses contribuables, l'adhésion à l'AMT entraîne une taxe de 1 cent du 100$ d'évaluation foncière uniformisée.
Aux fins de cette cotisation, l'AMT utilise la «richesse foncière uniformisée» (RFU) deux ans plus tôt. Pour la contribution de 2007, elle
s'est servie de l'évaluation de 2005. Cette année, l'AMT aurait imposé une cotisation 433 272$ à Saint-Jean, a précisé M. Gauthier en
entrevue.
Infrastructure
En plus de la taxe sur la valeur foncière, les municipalités membres de l'AMT paient 15% des coûts d'exploitation de l'infrastructure
qu'elles utilisent. Les autobus de Saint-Jean utilisent la voie réservée au centre de l'autoroute 10, la voie réservée du pont Champlain
et le terminus du 1000, de la Gauchetière. Pour faire la connexion avec les réseaux d'autobus de la Rive-Sud, ils s'arrêtent également
au terminus Panama, à l'intersection de la 10 et du boulevard Taschereau, à Brossard.
Pour 2007, Saint-Jean devra débourser 296 674$ pour l'utilisation de l'infrastructure de l'AMT, soit 100% des coûts qui lui sont
attribués. Si elle avait été membre de l'AMT, la note aurait été de 35 501$, affirme M. Gauthier. Avec la cotisation de 433 272$ (1 cent
par 100$ d'évaluation), la facture totale aurait été de 468 773$, 172 099$ de plus qu'avec la situation actuelle.
La différence, c'est que l'AMT prend aussi à sa charge l'infrastructure comme le stationnement incitatif. Saint-Jean s'apprête à investir
10 millions dans le nouveau terminus de l'échangeur Pierre-Caisse. Elle peut cependant s'attendre à des subventions substantielles.
Elle devra tout de même financer un emprunt qui représentera des annuités appréciables. Si elle était membre de l'AMT, elle devrait
payer 15% du coût d'exploitation de cette infrastructure.
Usagers
Pour un bon nombre d'usagers, l'adhésion à l'AMT se traduirait par une économie appréciable. Sur le territoire de l'Agence, tout le
réseau est intégré. Avec le même titre de transport, on peut passer de l'autobus au métro et du métro au train sans rien débourser en
plus. Le tarif est établi en fonction de huit zones. Saint-Jean se trouverait dans la zone 5. La TRAM (la carte mensuelle de l'AMT) s'y
vend 131$ au tarif ordinaire.
Actuellement, les usagers du circuit interurbain de Saint-Jean doivent payer 128,50$ pour la carte mensuelle, 2,50$ de moins. La
différence, c'est qu'une fois arrivé à Montréal, ils doivent se procurer la CAM (carte métro-autobus) de la Société de transport de
Montréal. C'est 65$ de plus, pour un total de 193,50$. Avec la TRAM, ce serait 131$. Il est vrai cependant que plusieurs usagers se
rendent à leur travail à pied en descendant d'autobus.
Saint-Jean pourrait adopter la TRAM sans adhérer à l'AMT, souligne M. Gauthier. Il suffirait de conclure un protocole avec l'Agence.
Dans ce cas, Saint-Jean recevrait un pourcentage des revenus de la TRAM en fonction de la destination des usagers. À compter de
l'an prochain, ce calcul sera très précis puisqu'il se fera à l'aide de cartes à puce.
Train
Tout ça, c'est sans le train. Si jamais Saint-Jean appuyait le projet d'une liaison ferroviaire, l'adhésion à l'AMT serait incontournable. En
dehors de l'Agence, la Ville devrait assumer toutes les immobilisations et le coût d'exploitation, un investissement tout simplement
impensable.
Au départ, on parle d'investissement approchant les 200 M$. Actuellement, le prix d'une rame de train oscille autour des 32 M$,
selon M. Gauthier. Il faudrait compter quatre ou cinq rames pour la ligne de Saint-Jean. Il faut ensuite ajouter la mise à niveau du
chemin de fer, les stationnements incitatifs et le quai pour les autobus urbains. Selon la ligne ferroviaire choisie, ces prix pourraient
varier.
Tous ces investissements seraient pris en charge par l'AMT et le ministère des Transports. Par contre, Saint-Jean devrait contribuer au
déficit d'exploitation de la ligne. L'AMT paie 60% et les municipalités, 40%. Saint-Jean paierait la portion de déficit équivalant à la
longueur de la ligne sur son territoire. Que ce soit sur le réseau du CP ou celui du CN, c'est une dizaine de kilomètres, soit environ le
quart du déficit de la ligne attribué aux municipalités qu'elle traverse. Notons qu'au moins deux lignes de banlieue, celle de DeuxMontagnes et celle de Blainville, ne génère pas de déficit en raison de l'achalandage élevé.
SOURCE :
Gilles Bérubé
Journal Le Canada-français
Édition du 7 mars 2007
Page A-7
revue de presse
Train de banlieue ou pas