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Source : LJA - Le Magazine n° 10 - juin 2006
Le choix d'une atmosphère
Elles auraient pu opter pour quelque chose de beaucoup plus
fonctionnel. Mais elles ont préféré partir sur un coup de coeur.
Sans aucun regret. En octobre, les quatre associées du cabinet de
conseil en propriété industrielle Egyp ont emménagé avec leurs
équipes dans les anciens locaux de l'éditeur Calmann-Lévy.
Les grandes grilles du 3, rue Auber débouchent sur une allée pavée comme on en trouve un
peu partout dans Paris. L'impasse Sandrié. Une allée haussmannienne qui abrita, pendant
133 ans, les locaux de l'éditeur d'Honoré de Balzac, Alphonse de Lamartine, Prosper
Mérimée, George Sand, Gustave Flaubert ou encore Victor Hugo. Une allée sur les pavés de
laquelle ont claqué les talons de Pierre Loti, de Marcel Proust et de Maxime Gorki. Au-dessus
de l'entrée de l'un des bâtiments, à gauche, l'inscription « Calmann-Lévy, éditeurs » est
encore gravée en lettres dorées dans le marbre gris.
La porte en bois à double battant s'ouvre et le visiteur monte l'escalier. Lentement. Pour ne
pas bousculer l'alchimie qui règne en ces lieux. Le patio sous verrière sur lequel il débouche
est tenu par des poutrelles de fonte hautes de plus de 10 mètres. Tapissé d'immenses
bibliothèques en bois sombre devant lesquelles courent des échelles sur roulettes, il faisait, du
temps de Calmann-Lévy, à la fois office de boutique et de stock.
Aujourd'hui, il est devenu hall d'accueil, bibliothèque et salle de réunion. Il est espace à vivre
et espace de circulation. La lumière tamisée qui tombe de la verrière, rehaussée par plusieurs
spots de lumière artificielle, vient doucement caresser le bois des étagères et les deux longs
arbres tropicaux au feuillage vert profond qui trônent devant elles.
Les arbres sont récents, ils sont arrivés à peu près en même temps que l'équipe du cabinet
de conseil en propriété industrielle Egyp, cabinet fondé par Ernest Gutmann et Yves
Plasseraud, désormais dirigé par quatre associées, Julia Andral-Ziurys, Martine Dehaut, Anne
Desaix et Virginie Zankan. Les arbres sont récents, mais ils exaltent le lieu à la perfection.
Tout, dans la rénovation, a été conçu pour ne rien perdre du passé. Sans pour autant laisser
de côté la nécessaire dimension fonctionnelle. « Lorsque nous avons visité pour la première
fois ces locaux, ils étaient dans un état épouvantable, mais nous avons eu le coup de
foudre », raconte Virginie Zankan. Alors, convaincues que la personnalité d'un lieu peut avoir
un impact sur une ambiance de travail, les quatre femmes ont décidé de se lancer. Avant de
s'installer, cependant, il fallait rénover. De fond en comble. Et mettre aux normes. Presque
tout. Deux ans de travail.
Il fallait tout changer. Mais en gardant tout. Adapter. Discrètement. Il fallait vérifier la solidité
de la structure, pour s'assurer qu'elle pourrait supporter le poids de la nouvelle verrière. Alors
chacun des piliers de fonte a été endoscopé. Il fallait caser des bureaux là où il n'y en avait
pas. Alors, dans les deux étages qui surplombent le patio, des cloisons ont été montées le
long des passerelles. Des cloisons vitrées car certaines pièces, sans ça, n'auraient pas eu
accès à la lumière du jour. Virginie Zankan se souvient de ses appréhensions du début.
« Nous nous demandions comment l'ambiance allait évoluer en installant les gens en vis-àvis, derrière des vitres », confie-t-elle. « Mais nous avons tout de même résisté à l'envie de
mettre des stores. »
Partout, aussi, il a fallu courir après les mètres carrés. C'est ainsi que le bureau de Martine
Dehaut, au deuxième étage, est étroit et tout en longueur et que le mobilier a dû s'adapter,
pour englober en particulier un pilier dans la table.
L'atrium lui-même, de loin l'espace le plus grand, a été réaménagé pour plus de
fonctionnalité, sans pour autant perdre de sa superbe. Le mobilier d'origine a été réexploité.
Désormais, comptoirs de vente, échelles et rayonnages restaurés côtoient une structure en
verre et métal toute neuve faisant office de salle de conférences. « C'est une interprétation
contemporaine de l'esprit verrière qui répond aussi à des contraintes techniques, en particulier
au niveau de l'isolation phonique », commente Anne Prigent, l'architecte qui a travaillé sur le
projet. La structure est mise en valeur par plusieurs spots au sol et des suspensions audessus de la table.
« Nous avons fait un travail important sur la lumière pour jouer sur un mélange de sources
chaudes et froides, de direct et d'indirect », poursuit Anne Prigent. Partout l'éclairage a été
pensé de manière à valoriser les jeux de plans. Dans les coursives, la profondeur est
augmentée par le même éclairage au sol le long des façades des bureaux. Éclairage qui met
en valeur la couleur « feuille d'olivier » choisie pour les boiseries et auquel répondent,
tombant du haut de la verrière, de grandes suspensions industrielles Enzo Piano et de plus
petites sources de lumière intégrées le long des rayonnages.
Quant à la mise aux normes, elle ne pouvait être que la source de quelques frustrations. Un
escalier Eiffel a dû être encloisonné ; au deuxième étage, une passerelle auparavant ouverte
s'est trouvée emmaillotée dans du placoplâtre et, pire encore lorsqu'on manque d'espace, un
escalier supplémentaire a dû être bâti pour répondre aux exigences anti-incendie.
Mais si ces détails sont là pour rappeler que le présent fait toujours un peu table rase du
passé, le pari est bel et bien gagné. « La magie des lieux a quand même agi sur les gens »,
se félicite Virginie Zankan.
Par Nathalie Bru
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