L`argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue

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L`argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue
L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue !
L'argent ne fait pas le bonheur, mais je suis sûr qu'il y contribue.
Doit-on obligatoirement se faire le plus d'argent possible pour être heureux ? Peut-on se
contenter du minimum pour vivre ? Être pauvre est-il le résultat d'être fainéant ou non ?
J'ai bien voulu témoigner pour ce sujet car la pauvreté, sans vouloir que l'on me prenne en pitié,
je l'ai plus que connue. Je dirai même que dans mon cas ce n'était même plus de la pauvreté
mais de la bonne grosse misère ! Mais en y repensant, je me dis que ces épreuves m'ont fait
grandir et m'ont donné des leçons que je n'oublierai jamais.
Personnellement j'ai appris à me passer d'argent, surtout à une certaine époque de ma vie !
Mais cela ne s'est pas fait sans certaines aides, aides qui n'existent pas partout. C'est aussi pour
cela que durant ces difficultés qui me sont arrivé, j'étais tout de même heureux que ça m'arrive
en France en tant que Français et non dans une région du monde sans aides de ce genre :
Secours Catholique, Resto du cœur, et même entreprise de réinsertion à qui j'ai fait appel pour
me sortir de ma situation qui devenait de plus en plus catastrophique pour moi.
Je parle de mon année 2012, une année que j'ai vécu comme quelque chose d'horrible, une
année où je me suis retrouvé plus bas que terre, une année que je maudis !
J'étais en appartement à Chatillon Coligny à cette époque. J'arrivais a la fin de ma réserve
financière que j'avais réussi à mettre de côté pendant mon apprentissage en maçonnerie et les
divers travaux « au black » que j'avais trouvés par-ci par-là. Je ne trouvai pas de travail, même
avec un CAP ! Malheureusement, je n’avais pas le permis, ce qui n'aide pas non plus (je ne l'ai
toujours pas, faute de moyens). Je creusais petit à petit mon découvert à la banque avec un
nombre énorme de relances et d'impayés : factures d'électricité et d'eau qui s'entassaient de
plus en plus. Pour me nourrir, je comptais sur les restos du cœur et d'après mes souvenirs, j'ai
même dû faire appel au secours Catholique une ou deux fois je crois grâce à l'aide de la
Mairesse de Chatillon à qui, parmi d'autres (et je m'en excuse encore) j'ai fait verser une petite
larme en lui racontant la vie que je menais depuis plusieurs mois.
Moi, à la Mairesse de Chatillon Coligny :
« Madame, j'ai vraiment besoin d'aide, rien que pour manger, si je pouvais avoir droit au
Secours Catholique ou aux Secours Populaire français ou je ne sais pas quoi d'autre … Je suis
surendetté de partout. On m’a coupé l'eau, l'électricité, mes assurances. J'ai des menaces
d'huissier avec des visites des gendarmes. »
La Mairesse a halluciné de m'entendre argumenter sur la façon dont je résistais, dont je menais
ma vie malgré les malheurs qui se collaient à moi. Mais ce qui l’a vraiment « outré » c'est la
deuxième partie de mon récit.
« Mais comment fais-tu ne serait-ce que pour te laver ? »
Et là, il faut avoir su assimiler le fait que (excusez-moi du terme) on est réellement,
complètement dans la merde ! Et il faut surtout savoir mettre sa fierté de côté.
« Pour me laver… Et bien, avec les centimes qu'il me restait je me suis acheté les bidons d'eau
de 5 litre à Super U, j'en ai pris 4 et je les garde dans un coin de ma salle de bain. Et à peu près
deux fois par semaines, je vais au cimetière de Sainte-Geneviève (pas à celui de Chatillon, il est
trop fréquenté) et je remplis mes bidons pour ensuite les ramener chez moi et m'en servir pour
me débarbouiller, ou juste pour boire tout simplement. Parce que, oui, en effet, je n'ai même
pas les moyens de m'acheter une bouteille d'eau... »
« Mais tu ne dois pas te sentir bien, rien qu'au niveau nutrition ? »
« Je n'ai rien, je croque dans des carrés de sucre à café pour ne pas tomber dans les vapes »
Sa décision ne s'est pas fait attendre. Elle s'est dépêché de contacter la permanente du Secours
Catholique pour m'y inscrire et m’a rajouté sur la liste des Resto du cœur, la liste d'été, pour les
cas urgents.
Pendant un long moment j'ai vécu sans un sous en poche, à me laver grâce à un robinet de
cimetière, à manger que le minimum vital grâce au Resto du cœur, à vivre aux horaires du soleil
car je n’avais plus la lumière chez moi. Et pour faire court, heureusement pour moi, un jour, près
d'un an plus tard, la situation s'est débloquée pour moi grâce à la directrice d'une agence de
réinsertion avec laquelle j'ai travaillé pendant un an et qui m’a grandement aidé à résoudre mes
dettes et à reprendre une vie normale.
Alors OUI, on peut vivre sans revenus et sans ce besoin d'argent constant, oui mais… NON ! Oui,
car je peux le dire en connaissance de cause. C'est faisable !! Mais Non, car sans exagérer, à
force, j'aurai pu en mourir. Car, dans la société dans laquelle on vit aujourd'hui, si on ne rentre
pas dans les codes, si on ne fait pas tout comme tout le monde, c'est à dire travailler pour
consommer, et bien concrètement, à petit feu, on meurt !
Pour répondre aux questions au début de mon texte : L'argent ne fait pas le bonheur, mais il y
contribue grandement ! Etre millionnaire pour être heureux n'est pas obligatoire ! Se contenter
du minimum pour vivre est possible.
Mais être pauvre ne veut pas dire être fainéant ou valoir moins qu'un autre !
Maxime
Service civique au Pont de Pierre

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