Histoire de l`Eglise. Laurent Maréchal 12/09/2009 - ABRI

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Histoire de l`Eglise. Laurent Maréchal 12/09/2009 - ABRI
Histoire de l’Eglise. Laurent Maréchal 12/09/2009
Monachisme et Episcopat dans le royaume Franc au VIIème siècle.
La christianisation de la Gaule est un fait acquis depuis le IVème siècle. Le fond
celte de la population est en effet converti depuis cette époque. On entend par
là l’assimilation des gaulois (celtes) dans la culture romaine. Les francs qui
arrivent de l’Est au moment des grandes invasions barbares se convertissent au
contact de cette population gallo-romaine. On parle désormais des Francs et
non plus de Gallo-romains.
L’Eglise Franque fonctionne sur le modèle épiscopal et conciliaire, comme les
églises espagnoles et anglaises de l’époque. Le monachisme n’est pas pour
autant absent, mais l’encadrement des fidèles est assuré par les évêques et
leur clergé. [On assiste là à une opposition entre le modèle pyramidal
épiscopal et un autre modèle plus collégial, celui des moines. On peut y voir
un contrôle de type babylonien déjà à l’époque]. Les conciles servent à se
mettre d’accord car il n’y a pas encore le contrôle absolu du pouvoir central
papal aux VI ème et VII ème siècles. Il faudra attendre le XIème et le XIIème
pour voir le pape dominer toute la structure ecclésiale. Le fonctionnement
épiscopal (des évêques) pourrait donc sembler moins directif, il n’en est rien.
Dès la fin du Vème siècle, les évêques sont les partenaires financiers et
économiques du roi. Ils jouent un rôle très important dans le gouvernement du
royaume. Depuis Clovis, le souverain Franc choisit lui-même les évêques [où
est le conseil apostolique ou presbyteros dans ce système ?] Clovis a négocié
ce droit en échange de son baptême. Il nomme donc ainsi évêque des gens de
son entourage, de sa famille. On place ainsi ses « préférés ». L’épiscopat est
considéré comme le prolongement de la puissance royale et n’est pas distinct
des instances politiques. Devenir évêque c’est un peu comme entrer à
l’assemblée nationale, tout parallèle démocratique étant à éviter.
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Histoire de l’Eglise. Laurent Maréchal 12/09/2009
Il y a certaines questions que nous devons nous poser pour nos propres vies.
De la même façon que ces premiers évêques étaient sans doute plein de
bonnes volonté pour répandre la bonne nouvelle et annoncer Christ sur leurs
terres, il faut noter que très vite la peur de la mort, (ignorance des écritures car
pas de livre, et les parchemins ne se copiaient que très lentement) devient la
préoccupation première. Assurer son Salut devient la chose la plus importante.
Ce ne serait pas un problème en soi si certains évêques ou hommes du clergé
n’avaient pas sauté sur l’occasion pour s’enrichir et laisser ainsi la corruption
entrer dans l’Eglise.
Ne sommes nous pas tentés comme eux de faires parfois des « affaires » sous
couvert d’évangélisation ou de « ministères à plein temps » ? N’avons-nous
pas non plus parfois la tentation d’œuvrer pour notre propre intérêt ?
Questions fondamentales dans les temps où nous vivons. Trop d’hommes et de
femmes « de Dieu » vivent aujourd’hui sur un système ! Que certains soient
mis à part n’est pas un problème en soi, il y en a toujours eu dans la parole, et
c’est juste. Ce qui choque aujourd’hui c’est de voir certains exploiter cette
condition de mis à part pour parfois vivre une vie normale. Je ne pense pas
qu’on soit mis à part pour vivre normalement.
L’étude des moines des premiers temps de l’Eglise montre un décalage entre ce
système épiscopal qui a dévié au fil du temps (assez rapidement) vers un
contrôle religieux au service d’une politique humaine et non plus divine.
Revenons à l’histoire. Quand le pouvoir du roi se fait moins ferme sous le règne
de Dagobert 1er entre autre, l’évêque devient seul maître dans son diocèse. Il
est immunisé aux impôts et taxes royales, et il exerce la totalité du pouvoir
politique sans qu’aucun contrôle ou regard puisse être mis sur lui.
De collaborateurs du roi qu’ils étaient au départ, les évêques sont donc
devenus des concurrents de son pouvoir et ont contribué à l’éclatement
politique de cette époque, surtout après la retraite de la reine Bathilde en 665
– 666.
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Le personnage de Bathilde peut nous intéresser pour plusieurs raisons :
 Son nom signifie la guerrière. Bald = audacieux en racine germanique,
Hilde = la combattante.
 C’est une jeune esclave anglo-saxonne ramenée au palais du roi par le
maire (équivalent du chancelier). Elle sera choisie comme épouse par le
roi Clovis II et lui donnera 3 fils.
 Elle exercera la régence mais devra abandonner le pouvoir suite à une
fronde des nobles, on l’a même accusée d’être une « Jézabel ».
 Très pieuse, elle est proche du courant monastique Irlandais notamment
de saint Colomban. Elle va fonder de nombreux monastère et finira par
se retirer dans l’un d’entre eux (Chelles).
 Elle a aboli l’esclavage dans le royaume Franc, et va envoyer de
nombreux missionnaires en Germanie (Allemagne actuelle).
La loi canonique est celle du droit romain à cette époque encore, même si les
Francs ont pris le contrôle total de la société et que ce sont leurs rites qui
dominent. Cette opposition entre droit romain et société germanique est
grandissante. Nul ne sait comment combler ce décalage entre église et société.
L’évêque n’est plus qu’un outil du pouvoir séculaire, la dimension spirituelle de
son épiscopat ayant tendance à disparaître.
Le refuge dans les monastères apparaît comme une solution pour les meilleurs
et les plus exigeants des membres de l’épiscopat qui fuient un monde dont la
christianisation en profondeur semble impossible et qui parvient même à
pervertir l’institution ecclésiale.
L’arrivée des moines Irlandais, principalement St Colomban à cette époque va
permettre d’apporter une solution à cette société qui a soif de vérité et de
spiritualité. Le monachisme explose au VIIème siècle, on dénombre plus de
320 monastères en France à cette époque. Tous ne sont pas fondés par des
irlandais, mais ils vont raviver la flamme de la vérité. La grande majorité de ces
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monastères sont ruraux et sont fondés par des nobles pour assurer le salut de
leurs âmes, car on priera pour eux dans ces monastères. Les monastères
fonctionnent sous le principe de la pastorale. Une règle régit les activités et le
rythme de vie, et cette règle est souvent la règle bénédictine à l’époque, mais
rien n’empêche un fondateur de rédiger une autre règle. Les moines venant
dans ce monastère étant de fait en accord avec cette règle.
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