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REVUE DE PRESSE MOPS005 - laudanum 2002
[Les Inrockuptibles, Nova, Popnews, The French Touch, Jade, Magic, Soit Dit En Passant, Infratunes,
Phonolyse, Liliability, X-Silence, Cosmosonic, ...]
Les Inrockuptibles – 10 Avril 2002 :
"On avait laissé Matthieu Malon sur son album Froids de 2000 et sur cette chanson en grand écart entre rock
détraqué et chanson électronique : Les Sentiments des Gens Changent. Il allait y voir un itinéraire futur :
devenu laudanum comme dans Astérix, l'orléanais en exit parisien effectivement beaucoup changé, même
s'il demeure sentimental. Sa voix horizontale et ses destins en pente douce ont trouvé dans une électronique
touffue et ambitieuse le contre-pouvoir idéal, le déstabilisateur qui expulse manu-militari l'auto-complaisance
de sa chambrette. Du coup, les mots (maux) de Malon ne font jamais le malin, tracassés par des
arrangements de guitares et bruits rouges, sotis des rails du train-train poète-poète par une puissance
sonique rare en France : celle généralement plutôt cultivée dans les égouts de San Fransisco (DJ Shadow,
Anticon) ou Vienne (Sofa Surgfer, Kruder & Dorfmeister). Les frictions, permanentes et bienfaitrices (les
obsédants Honest ou FBW, avec un Arab Strap pas dépaysé du tout) poussent ainsi la pop au vice au vide.
En larme, en sueur, elle dit merci." Jean-Daniel Beauvallet.
Nova :
"Il aura fallu la case solo en chambre avec le bien nommé Froids pour que matthieu malon réactive ce projet
parallèle, hier pluriel et connoté post rock et qui, aujourd'hui, malgré une dominante electro, se révèle
finalement plus chaud que le produit robotique attendu, l'homme orchestre ayant suffisamment excorcisé ses
maux glaçants pour parvenir à rendre ses machines humaines et sensibles; une ex piano magic et un ex
arab strap y confirmant l'inévitable amertume coutumière, contrebalancée par un parlé tout electro qui
change le glacis en un écrin tactile plus chatoyant que jamais." Sylvain Rosenthal
POPnews - mars 2002 :
"Quelle maladie mentale emmèneriez-vous avec vous sur une île déserte, monsieur Malon ? La
schizophrénie, histoire de vous sentir moins seul ? Deux ans après votre trop discret « Froids », toujours à
(re)découvrir, le Mister Hyde qui est en vous (ou est-ce le Docteur Jekyll) avait annoncé qu’il s’attelait au
premier album de laudanum, son "projet électronique". Généralement, à ce moment-là, on hausse les
épaules, un peu comme quand le quadra rangé abandonne le costard-cravate de la normalité pour aller
s'enfermer au grenier avec le train électrique du fiston, manière de dire que tout cela n'est pas très sérieux et
qu'il ne s'agit "que" d'une récréation. Ludique et récréatif, "system:on" l'est, c'est indéniable, mais s'il n'avait
été que cela, il aurait bien vite rejoint le tout venant de la production électronique française. Or il y a dans
"system:on" beaucoup plus : une détermination, une âme, une sensibilité et un soin du détail qui, au bout de
quelques écoutes, confèrent à ce disque une humanité rare. Prenons "Afternoon (to Dorothy Parker)", qui
ouvre l'album, et ses apparents gros sabots électroniques collection automne-hiver 1980 sur lesquels vous
posez avec un soin la scansion froide de Dorothy Parker (à laquelle les Trembling Blue Stars avaient déjà
chipé le titre d'un de leurs albums). Vous pouvez être fier de vous, monsieur Malon, ça finit par filer la chair
de poule. Et puis tiens, comme on parlait de ludique et d'électronique, vous prenez un malin plaisir à jouer les
contre-pieds, à ressortir votre plus grosse guitare et à la faire vrombir aux oreilles d'un (Saint) Aidan Moffat
des plus grivois pour un "FBW" irrésistible, tour à tour pilonnage furieux et envolée cinématographique. Si
votre lascif "Scene from a Pornographic Movie" invite à de sensuelles et frénétiques activités mieux que toute
tentative de Royksöpp, vos "Words and Idea" et "Nitelife" pourraient à l'aise faire office de bande originale
pour un Blade Runner cyberpunk ou quelque jeu playstation de courses de bagnoles intersidérales. Entre
ces deux-là, première respiration, première "chanson", l'introspective "Honest" joue la tension entre la
douceur de votre chant, parfois quasi chuchoté, et une rythmique implacable et obstinée. Puis arrive
"Russian Moon", couplet en russe, refrain en anglais, chanté par la pétulante Angèle David-Guillou, parfaite
en espionne venue du froid. Difficile de résister à ce refrain inter sidérant et à ces gimmicks parfaits tout droit
sortis de nos meilleurs souvenirs des années 80. Ensuite, vous faites chanter votre ordinateur sur "Catching
Blue" sur des breaks de batterie impressionnants, vous vous permettez sans complexe de battre Moby à son
propre jeu le temps d'un "I'm coming home" avant de jeter un froid (voire plusieurs, c'est votre habitude) avec
le glaçant et un peu long (mais beau) "Symphony For The Things Left Behind", sa ritournelle à la guitare
1/4
acoustique en écho à celle qui ouvrait "Afternoon" (la boucle est bouclée), son orgue sépulcral et sa
trompette post-flamenco. Fin, "system:off", et l'impression tenace, monsieur Malon, que vous avez laissé
derrière vous de quoi vous faire rentrer avec les honneurs dans le club très fermé des musiciens qui, sans
pose superficielle ni cynisme, et sans jouer la carte trop rebattue de l'émotion, de la
"fragilité-malgré-les-machines", auront ajouté une nouvelle facette d'humanité à la musique dite électronique.
Cela valait largement un dédoublement de personnalité, et l'on n'en guettera le retour de votre alter ego (the
artist formerly known as Matthieu Malon) qu'avec plus d'impatience." Guillaume
The French Touch (février 2003)
D’après la définition du dico, aimanter c'est communiquer la propriété de l'aimant et s'aimer c'est éprouver
une affection ou un amour mutuels.
Capable des prouesses électroniques et poétique de Kraftwerk, de l'incision au scalpel d'un rock funambule,
Laudanum et son "System : on" pousse le vice jusqu'à la lie. Une vision cinémascope portée à l'écran
musical pour qu'apparaissent des notes imagées.
Une ossature musicale sans une once d'orgueil que porte Matthieu Malon qui joue à l'électron libre dans son
laudanum hermétique avec une parfaite dichotomie du sens de la formule, de l'alchimie des sons, d'une
réflexion sur le sens caché, dissimulé. Un soin du détail, de manipulation du gimmick qui s’étendent sur la
texture sonore, le beat, avec sa chaleur, sa couleur. Le soin réfléchi de se laisser dissoudre dans une masse,
... pour réapparaître dans un son de coton rempli de rêve, pour qu'un écran de couleur en diffuse les mots,
les images qui abondent frénétiquement. La bande son du film d'une vie d'un aimant, que tout accroche, où
tout vient se greffer, s'accoler, s'accoupler contre cette peau soyeuse et irrésistible. Des liens qui se tissent
dans une toile volubile où se projette une électro torride dans ses élans post-eighties, où les guitares
demeurent les gardiens de ce champ magnétique.
Laudanum c'est communiquer les propriétés d'un amour mutuel en éprouvant une affection aimantée. 5/6
Jade:
"La beauté d’un album prend quelquefois des tournures complexes, équilibre judicieux de savoir faire intuitif
et de mélodies entêtantes. Si cette alchimie est un jeu de hasards, elle doit pour beaucoup à la sensibilité du
compositeur, qui au gré des compositions dévoile avec plus ou moins de retenue le fond de son âme.
Laudanum, également connu sous son nom patronymique Matthieu Malon à offert au label Monopsone, la
plus belle preuve d’amour qu’un artiste peut concevoir à l’encontre d’une structure : un album parfait.
Empruntant pour mesure aux précurseurs de sa culture Pop-no wave, de Talk talk à New order, prétextant à
l’occasion une faiblesse pour les espaces électronique de Ladytron, un goût prononcé pour les constructions
primales de Primal Scream (on devine une révérence), Dj Food pour les collages sonores, vieux canons du
septième art pour l’ambiance, et un surcroît d’intimité lo-fi (et puis Isaac Hayes) ; Laudanum a réalisé un
album immense et humble, taillé à la démesure d’un talent qui ne se conteste pas. Qu’on épanche ses
oreilles aux subtiles mélodies d’Afternoon (to Dorothy Parker), ou à l’écoute du morceau où le timbre grisant
du chanteur d’Arab strap nous submerge, le mot extase flotte dans notre esprit, suspendu par on ne sait
quelle malice à l’orée de notre bouche. Le prononcer, c’est rompre la magie qui unit cet album avec son
auditeur. Mais après tout, quelle plus pure récompense souhaiter, après un album de cette trempe ?" JJ.
Soit Dit En passant :
"Projet électronique de Matthieu Malon, Laudanum distille euphorie sonique et champs de gloire organiques
grâce à l’union complice des guitares, des synthés et des ordinateurs, tous dressés avec un soin et une
science de la mélodie évidents. Parsemés de samples entêtants, comme cet extrait du Cercle des Poétes
Disparus pour Words and Ideas, System :on est à la fois un reminder des années 80 et un plongeon en
2010. Russian Moon, chantée par Angèle David-Guillou (croisée également chez Piano Magic), rappelle
Ladytron (le refrain russe fait penser aux chants bulgares de Ladytron), et laisse l’impression futuriste d’être à
bord d’un ovni. Des titres brillent par leur aspect danse enjouée (Catching Blue), d’autres par leur mélancolie
contenue et par leur abondante beauté (Symphony for the things I’ve left behind). Fan absolu d’Arab Strap,
Matthieu Malon a convié Aidan Moffat pour un FBW peu convaincant, seul râté de cet album cohérent,
jouissif, mystique, hypnotique et lumineux. Une belle conquête de l’espace sonore, entre pop électronique et
électro pop."
2/4
Infratunes (2002) :
"Projet "électronique" de Matthieu Malon (après un premier album, Froids), Laudanum et son System: Oon
est un essai transformé de collisions entre sonorités électro-rock des années 1980 et 1990, en onze
morceaux "bande-originalistiques". Et cette sauce, sans doute faite avec amour, mélancolie, et une certaine
culture cinématographique, prend indéniablement. Pour tout dire, on rage de ne pouvoir connaître les images
qu’elle illustrerait. Parmi les ingrédients "cinéma", les voix "so british" de Dorothy Parker sur Afternoon et de
Saint Aidan, alias Aidan Moffat d'Arab Strap, sur FBW. L’une fait montre d’introspection, quand l’autre
prétend, avec une diction délurée et visiblement éthylique, vouloir faire un sort à ce pauvre Bruce Willis, qui
n’en demandait pas tant sexuellement parlant. Sur Honest, l’ambiance est plus posée, le chant est pop et
mélancolique, le travail est précis et fin, avec des fragments de mots passés au vocoder, point trop n’en faut.
Certaines sonorités son passées au filtre, les traitements du son sont éphémères car tout est fait pour que
l’auditeur ne s’ennuie pas, tout en offrant ce plaisir d’un morceau d’électronique harmonieux, mélodique, bien
qu’un peu crade aux entournures, car, merde, il y a bien une âme de rockeur chez ce
musicien.Définitivement le morceau phare de l’album, Russian Moon convoque pour sa part une voix
féminine, Angèle David-Guillou de Ginger Ale et Piano Magic, pour des couplets en Russe - toute la rigueur
des intonations slaves, un fantasme pour tous les hommes avides de domination - et un refrain entêtant à la
manière de Dirge de Death in Vegas.A quand la prochaine B.O.F. de James Bond confiée à Laudanum ? Le
jour où ce James arrêtera de se raser, enfilera des blousons de cuir tout en continuant à s’amuser avec les
inventions technologiques de Q, qui aura laissé ses synthés et sampleurs traîner avant de quitter ce monde".
Chroniqué par Clemsy
Phonolyse:
"Ceux qui en étaient restés à "Froids" de Matthieu Malon risquent d'être surpris. C'est en effet de ce
dernier que vient l'un des plus beaux grands écarts de ce début d'année. Laissant de côté la pop
-période glaciaire, mais pop quand même-, le cap a été mis sur l'électronique. Seuls quelques
morceaux (les plus anciens) rappellent "Froids". Mais arrêtons là la comparaison.Une chose frappe
rapidement à l'écoute de "System:on" : l'acier du premier album de Laudanum a été trempé dans les
années 80. Quand ça vous colle à la peau...Cela dit, si l'électronique trône, il est question de tout ici
sauf d'intégrisme, et j'irais presque jusqu'à dire que "System:on" est résolument rock, à l'instar des
concerts de The Notwist. Il faut d'ailleurs rendre hommage à Laudanum (comme à The Notwist) pour
savoir démontrer avec classe aux sceptiques que l'électronique a une âme (et quelle âme !). C'est
ainsi que les voix de Matthieu Malon et Aidan Moffat notamment viennent nous rappeler que derrière
les machines se cachent des hommes.Hormis "Honest", moins intéressant que les autres titres,
"System:on" s'écoute d'une traite. Laudanum se fend même d'un tube potentiel : le jouissif et
émouvant "I'm Coming Home".Laissez-vous transpercer par le souffle épique de "System:on" et
n'oubliez pas : this should be played at high volume !"
Lialibility :
"Sous ce dérivé d’opium se cache le projet electro de Matthieu Malon. On pourrait se dire ‘‘tiens encore un
qui s’essaie aux samples et aux machines’’. C’est en réalité bien plus que ça. Ce disque doit pouvoir se
ranger dans le bac ‘electronica pop à guitares’, mais sur le devant du bac ! Sorti début 2002 cet album est
rempli de guitares et de synthés comme on en a entendu chez M83 quelques mois plus tard. En effet Nitelife
ou FBW (Fuck Bruce Willis) avec la voix d’Aidan Moffat d'Arab Strap font méchamment penser à Unrecorded
ou Run Into Flowers des antibois. Ensuite on s’en écarte un peu pour tomber dans des samples qui nous
plongent dans une atmosphère très cinématographique. Tous les refrains sont entêtants au possible à
l’image de Russian Moon sur laquelle on entend une voix de femme nous parler en russe et en anglais
d’engins spatiaux et autres télescopes. On retrouve sur cette 5ème sortie monopsienne des influences allant
de l’electro autrichienne ou ouest américaine à un pop sombre de club anglais. DJ Shadow et les Dust
Brothers ne sont jamais bien loins. Des titres qui deux ans après n’ont pas pris une ride, si ce n’est quelques
petites faiblesses de production. Et dans le même registre on se demande pourquoi les honneurs ont été
partagés si inégalement entre M83 et Laudanum. Matthieu Malon sort d’ici quelques semaines sont prochain
album sous son vrai nom. On croise les doigts pour que cette magnifique parenthèse d’electronica ne soit
pas fermée pour autant." par jean marc, chronique publiée le 21-06-2004
3/4
X Silence :
"On ne le dira jamais assez, mais depuis quelques années déjà, nos artistes français n'hésitent plus à se
lancer dans des projets qu'on ne pensaient possibles que chez nos voisins d'Outre Manche, et ce avec un
talent qui a de quoi faire rougir une bonne partie de nos amis les brittons. Laudanum est de ceux là, qui sans
complexe, tente de réunir Dj Shadow, les Chemical Brothers et My Bloody Valentine sur un même album
(c'est lui qui le dit). Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est réussi. Ca commence très fort avec
"Afternoon" (des samples de voix, une boucle de guitare et une base rythmique irréprochable) et ça continue
de plus belle sur "FBW" (je vous laisse écouter le refrain pour comprendre la signification du titre), où Aidan
Moffat (oui, oui, celui d'Arab Strap !) chante avec nonchalance sur un mur de guitares jouissif et jubilatoire.
Mais Laudanum (aka Matthieu Malon) sait aussi chanter, et il le montre sur deux très beaux titres : "Honest",
charmante ballade aux accents bucoliques, et surtout "Symphony For The Things Left Behind", chef d'oeuvre
de rock crépusculaire s'achevant sur un sample de trompettes à glacer le sang. On notera aussi la présence
d'Angèle David Guillou (aka Klima), déjà entendue chez Piano Magic, qui illumine le très beau "Russian
Moon". Alternant entre morceaux rentre-dedans mais bourrés de subtilités, et compositions plus intimes,
Laudanum nous offre là un magnifique premier album. A quand la suite ?" Très bon 16/20 par Burette
Cosmosonic :
"« We fade to grey » disait la chanson au creux de ces années 80 honnies. Mathieu Malon a semble t-il
conservé les secrets de la recette magique qui fit le succès de bon nombre de productions minimalistes et
electro de cette époque. Sous le pseudo « Laudanum » se cache cet artiste français très peu connu, publié
sur une structure relativement jeune et balbutiante. L'heure est certes à cette forme de chanson dite réaliste
où l'auteur livre pêle-mêle ses angoisses, son regard sur la vie quotidienne sans tenir compte parfois d'un
quelconque esprit mélodique. Chez LAUDANUM, la finalité exhibe ces mêmes failles, ces mêmes doutes
mais tient compte de l'aspect mélodique et harmonique et propose 10 chansons sous forme de comptines
électro-pop, « FBW »et « Russian Moon », de titres instrumentaux ponctués de dialogues de film en guise de
voix « Words & Ideas », « Honest » ou de chansons plus expérimentales « Symphony For The Things Left
Behind ». « System on » serait le lointain cousin de « Pscyence Fiction » d'UNKLE sans les Guests Star, mis
à part Aidan Moffat (Arab Strap). Même volonté de concilier futur et passé au gré d'arpèges cristallins, de
lignes de basse ronde, d'arrangements parfois grandiloquents, de beats syncopés et implacables. Ce souci
offre un album homogène et concis, où la mélancolie bat le fer avec quelques guitares saturées, soutenues
par des nappes de synthés très tendance. On pourra toujours reprocher la volonté manifeste de l'exercice de
style tant dans les arrangements très efficaces au demeurant, que dans l'envie farouche de rendre hommage
à une scène 80's jetée en pâture lorsque la déferlante de guitares revint sur le devant de la scène à l'orée
des années 90."
4/4