Conseils de méthode - Le droit c`est du gateau
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Conseils de méthode - Le droit c`est du gateau
UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE Année universitaire 2012 – 2013 Première année de Licence – Semestre 1 I NTRODUCTION À LA T HEORIE DE L ’É TAT C OURS DE M. S CHOTT DOCUMENTS DE METHODOLOGIE APPLIQUEE Fiche de TD n° 1 La dissertation et le commentaire de texte – Conseils de méthode - p. 2 : La dissertation – Conseils de méthode - p. 3 : Sujet de dissertation n° 1, « Les mécanismes de démocratie directe sont-ils compatibles avec la démocratie représentative ? » - p. 4 : Sujet de dissertation n° 2, « Gouverner sous la Ve République » - p. 6 : Le commentaire de texte – Conseils de méthode - p. 7 : Commentaire d’un extrait de l’ouvrage de Loïc Blondiaux, Le nouvel esprit de la démocratie. Actualité de la démocratie participative, 2008 À consulter, pour aller plus loin : Cohendet (Marie-Anne), Méthodes de travail – Droit public, Paris, Monchrestien, 1998 : « Le D.LACHAIT », p. 138-150 ; « Le commentaire de texte ou de document », p. 153-159. La dissertation – Conseils de méthode L’exercice de la dissertation ne consiste pas à réciter le cours magistral ou à reproduire le corrigé d’une dissertation exposé en séance de travaux dirigés. La dissertation est un exercice qui permet d’évaluer avant tout les capacités de réflexion des candidats. Les connaissances acquises par le biais du cours magistral et des travaux dirigés doivent être utilisées pour illustrer une argumentation personnelle construite à partir d’un sujet imposé qui doit donc être respecté. Un sujet de dissertation peut prendre différentes formes qui impliqueront des traitements différenciés lors de l’analyse et de la « problématisation » : ces éléments constituent le cœur de l’introduction et déterminent le plan du développement. Ainsi, un intitulé sous forme de question (ex : « Qu’est-ce que le droit constitutionnel ? ») ne pourra en aucun cas constituer, tel quel, la problématique de la dissertation. Un tel sujet présenté sous forme interrogative appellera par ailleurs nécessairement des réponses claires et nuancées qui devront apparaître dans les titres du plan. Contrairement aux apparences, un énoncé non verbal, forme classique des sujets de dissertation (ex : « Le droit constitutionnel »), est sans doute plus difficile à problématiser, alors qu’un sujet avec un verbe à l’infinitif (ex : « Définir le droit constitutionnel ») permet immédiatement de poser des problèmes qui permettront d’avancer dans l’analyse du sujet et de progresser vers la formulation de la problématique : Qui peut définir le droit constitutionnel ? Comment le droit constitutionnel est-il défini ? Quelle est la valeur des différents types de définition ? etc… Les différentes étapes de l’introduction d’une dissertation 1. Annonce et contextualisation du sujet 2. Définition et analyse des termes du sujet 3. Formulation de la problématique 4. Annonce du plan (I et II) La forme du plan de la dissertation I. Titre apparent, sans verbe conjugué « Chapeau introductif » : paragraphe rédigé présentant de manière explicite les titres A et B. A. Titre apparent, sans verbe conjugué Développement rédigé sous forme de paragraphes : arguments et exemples pour développer l’idée annoncée dans le titre A Transition annonçant le titre B B. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) II. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) A. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) B. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) 2 Sujet de dissertation n° 1 : « Les mécanismes de démocratie directe sont-ils compatibles avec la démocratie représentative ? » Le sujet de dissertation et les conseils de méthode sont extraits du manuel de Blachèr (Philippe), Lecoustumer (Jean-Christophe), Protière (Guillaume), Schott (Stéphane), Droit constitutionnel : préparation aux examens. Dissertations, commentaires dirigés, commentaires de texte, Paris, Hachette, 2009, p. 102-109. Conseils pour construire l’introduction de la dissertation L’annonce et la contextualisation du sujet (étape 1) devront montrer que la réflexion sur la compatibilité des mécanismes de démocratie directe avec la démocratie représentative renvoie aussi bien à des considérations classiques qu’à l’actualité constitutionnelle (révision de l’article 11 de la Constitution du 4 octobre 1958 par la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008). L’analyse des termes du sujet (étape 2) permet de définir l’idée de « mécanismes », qui renvoie aux règles juridiques et aux procédures organisant la participation « directe » des citoyens, comme l’initiative populaire ou le référendum. Par ailleurs, la notion plus théorique de « démocratie représentative » sert à décrire la forme particulière d’un système politique, fondé sur la délégation du pouvoir et le suffrage universel permettant l’élection des représentants par les représentés. L’opposition entre ces deux éléments se traduit dans la formulation même du sujet : « les » mécanismes de démocratie directe évoquent une pluralité d’institutions alors que « la » démocratie représentative constitue une notion plus générale. Lors de l’élaboration de la problématique (étape 3), on insiste sur l’intérêt du sujet qui réside dans la confrontation entre des conceptions théoriques de la démocratie et leur mise en œuvre par le droit positif des États contemporains. Le plan est annoncé à la fin de l’introduction (étape 4). Si la démocratie représentative et la démocratie directe semblent s’exclure mutuellement (I), il faut néanmoins reconnaître la nécessaire complémentarité entre les mécanismes de démocratie directe et la démocratie représentative (II). Proposition pour le plan de la dissertation I. L’exclusion originelle de la démocratie directe par la démocratie représentative A. L’incompatibilité théorique entre la souveraineté populaire et la souveraineté nationale B. Les limites d’une conception exclusivement représentative de la démocratie II. La complémentarité entre les mécanismes de démocratie directe et la démocratie représentative A. La nécessaire reconnaissance de la démocratie directe par la démocratie représentative B. La nécessaire limitation de la démocratie directe au sein de la démocratie représentative 3 Sujet de dissertation n° 2 : « Gouverner sous la Ve République » (Université de Cergy-Pontoise, 2010-2011, Licence 1, Semestre 2, Session 1) Conseils pour construire l’introduction de la dissertation Le sujet « Gouverner sous la Ve République » apparaît de prime abord comme un sujet complexe. Le verbe à l’infinitif « gouverner » peut être déroutant, lors de la découverte de l’énoncé, le jour de l’examen. Et pourtant, une telle formulation facilite la problématisation du sujet, sachant que la construction d’une problématique constitue l’étape centrale et indispensable dans l’introduction d’une dissertation. Car c’est bien ce qui est demandé pour une dissertation : traiter le sujet selon une problématique personnelle, c’est-à-dire construire une argumentation à partir d’un énoncé et démontrer ainsi sa capacité à réfléchir. La dissertation juridique répond en outre à des règles de présentation formelle qui peuvent sembler rigides et arbitraires. Il faut les considérer plutôt comme une aide à la réflexion. L’architecture d’ensemble de la dissertation se présente sous la forme d’une introduction et d’un développement organisé en deux parties notées I. et II. et comprenant chacune deux sous parties notées A et B, le plan du développement apparaissant clairement à travers les titres des parties et des sous parties. Ces conseils de méthode, appliqués au sujet « Gouverner sous la Ve République », se contenteront de rappeler les différentes étapes qui permettent de construire un plan problématisé, en insistant sur les titres des parties. Bien souvent les erreurs dans l’élaboration de l’introduction expliquent les lacunes dans le développement. L’introduction d’une dissertation comporte les quatre principaux éléments suivants : 1. La présentation du sujet et sa contextualisation Il est généralement conseillé de commencer l’introduction par une « phrase d’accroche ». L’amorce peut prendre la forme d’une citation, d’une référence à l’histoire ou encore au droit comparé. Tout dépend du sujet ! Mais l’essentiel est que cette phrase d’accroche soit en rapport étroit avec la question à traiter. Pour introduire le sujet « Gouverner sous la Ve République », on pourra par exemple faire référence au rapport du comité Balladur qui a préparé la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 et dont l’un des objectifs était de formuler des propositions de réformes quant à la manière de « gouverner sous la Ve République ». La première étape de l’introduction doit présenter très clairement l’intitulé exact du sujet à traiter. On évitera ainsi de dériver immédiatement vers un hors-sujet et le lecteur connaîtra avec précision le point de départ de la réflexion. Le sujet « Gouverner sous la Ve République » appelle en effet une réflexion spécifique, et donc une introduction et un plan spécifiques, par rapport à d’autres sujets dont les intitulés ressembleraient à celui du sujet à traiter : « Le Gouvernement sous la Ve République » ou « Qui gouverne d’après la Constitution du 4 octobre 1958 ? » sont des sujets différents de la réflexion sur l’action de « Gouverner sous la Ve République ». 2. La définition et l’analyse de tous les termes du sujet La deuxième phase de l’introduction est une étape préalable et préparatoire à la formulation de la problématique proprement dite. Cette dernière « ne tombe pas du ciel », mais doit résulter d’une construction qui passe nécessairement par une analyse rigoureuse et exhaustive du sujet. Définir les termes du sujet permet à la fois de le délimiter et, là encore, de prévenir tout risque de hors-sujet. L’analyse doit également mettre en évidence les différents sens que peut prendre une notion, ce qui contribuera à faire émerger différents problèmes dont la synthèse constituera la problématique présentée dans la troisième étape de l’introduction. 4 Ainsi, le verbe « gouverner » renvoie communément au pouvoir de diriger, de commander ou encore d’administrer. Mais d’un point de vue juridique, ces verbes ne sont pas identiques. Et si la Constitution du 4 octobre 1958 répartit bien les compétences au sein du pouvoir exécutif (cf. art. 5 et 20 notamment), la pratique « sous la Ve République » montre quant à elle que les rapports entre ses composantes varient très nettement en fonction des circonstances politiques. Plusieurs questions doivent dès lors être posées : Quels sont les fondements du pouvoir de gouverner sous la Ve République (le texte constitutionnel, la pratique) ? Qui gouverne, autrement dit qui sont les titulaires du pouvoir de gouverner (le gouvernement, le président de la République) ? Comment gouverner, c’est-à-dire quelles sont les modalités et les moyens du pouvoir de gouverner en fonction des circonstances ? 3. La problématique Le cœur de l’introduction est la formulation de la problématique. Elle se situe à la charnière de l’analyse des termes du sujet (étape 2) et de la présentation du plan de la dissertation (étape 4). C’est donc un moment particulièrement important, car il constitue la présentation de l’axe de réflexion retenu pour traiter le sujet, autrement dit le fil conducteur du développement de la dissertation. La problématique, c’est l’idée directrice qui sera développée par la suite. Formuler une problématique, c’est faire la synthèse des problèmes soulevés lors de l’analyse des termes du sujet. Mais en aucun cas, la problématique ne peut se contenter d’être une simple reformulation du sujet. Pour le sujet à traiter, une formulation possible de la problématique serait la suivante : Quels sont les fondements, les titulaires et les modalités du pouvoir de gouverner sous la V République ? e 4. L’annonce du plan L’introduction se termine par l’annonce des deux parties principales. Les sous parties A et B de chacune des deux parties ne sont pas annoncées à ce stade, elles le seront dans les « chapeaux introductifs » qui suivent les titres I et II. L’annonce du plan se fait sous la forme d’un paragraphe rédigé, et non sous la forme de notes. Pour traiter la problématique retenue suite à l’analyse des termes du sujet, l’annonce du plan pourrait prendre la forme suivante : Si le pouvoir de gouverner la Ve République est partagé en période de concordance des majorités parlementaire et présidentielle (I), les possibilités de gouverner semblent davantage monopolisées en période de discordance des majorités parlementaire et présidentielle, période que l’on qualifie généralement de cohabitation (II). Dans le développement et à la différence de l’annonce du plan en fin d’introduction, les titres I et II (comme d’ailleurs les titres A et B) ne comportent pas de verbe conjugué : I. Un pouvoir de gouverner la Ve République partagé en période de concordance des majorités parlementaire et présidentielle II. Des possibilités de gouverner la Ve République monopolisées en période de discordance des majorités parlementaire et présidentielle 5 Le commentaire de texte – Conseils de méthode Si l’un des principaux dangers de la dissertation est le hors-sujet, les deux risques majeurs du commentaire de texte sont d’une part de le paraphraser, c’est-à-dire de répéter ou simplement de reformuler le contenu du texte, et d’autre part de prendre le texte comme prétexte à disserter sur le thème abordé, en oubliant de commenter le texte… Le moyen d’éviter de tomber dans ces deux pièges – paraphraser ou disserter – est très simple : il faut citer le texte et fonder toutes ses analyses, dans le développement du commentaire, sur des citations précises et pertinentes du texte, en utilisant les guillemets « … » et en faisant référence aux lignes du texte entre parenthèses. Ainsi, le contrat sera rempli : commenter un texte, c’est montrer qu’on l’a compris et qu’on sait prendre du recul, autrement dit qu’on est capable de le critiquer, mais sans jamais l’oublier. Comme pour la dissertation, le commentaire de texte répond à une méthode qui peut varier selon les disciplines universitaires et même selon les enseignants. Il y a cependant des passages obligés qui sont résumés ci-dessous. Les différentes étapes de l’introduction d’un commentaire de texte 1. Présentation du texte dans son contexte 2. Identification de la thèse de l’auteur, du problème de droit… ainsi que de la structure du texte 3. Formulation de la problématique du commentaire 4. Annonce du plan du commentaire La forme du plan du commentaire de texte Le plan peut être linéaire (risque : paraphrase) ou thématique (risque : dissertation), l’essentiel étant de justifier la démarche dans l’introduction et de ne jamais oublier de commenter le texte ! I. Titre apparent, sans verbe conjugué « Chapeau introductif » : paragraphe rédigé présentant de manière explicite les titres A et B. A. Titre apparent, sans verbe conjugué Développement rédigé sous forme de paragraphes : citations commentées du texte, arguments et exemples hors-texte pour « développer » l’idée présentée dans le titre A Transition annonçant le titre B B. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) II. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) A. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) B. Titre apparent, sans verbe conjugué (…) 6 Commentaire de l’extrait du texte de Blondiaux (Loïc), Le nouvel esprit de la démocratie. Actualité de la démocratie participative, Paris, Éditions du Seuil et La République des Idées, 2008, p. 104-107 : « Promouvoir une constitution démocratique mixte [§ 1] La notion de « constitution mixte » appartient à l’histoire politique. Nombreuses sont les philosophies politiques qui, à la suite d’Aristote, ont préconisé la combinaison d’un élément aristocratique, d’un élément monarchique et d’un élément démocratique dans les institutions. À certains égards (…) les démocraties représentatives peuvent être qualifiées, elles aussi, de constitutions mixtes dans la mesure où elles mêlent un élément aristocratique (la représentation) et un élément démocratique (l’élection) dans leur matrice même. [§ 2] Certains auteurs souhaitent ériger à leur tour la « démocratie délibérative » en quatrième « branche du gouvernement » américain et constitutionnaliser, au travers d’un système complexe, la participation des citoyens. D’autres projets ont plus récemment, en France, envisagé de constitutionnaliser l’institution de la conférence des citoyens ou de confier au Conseil économique et social la mission d’animer la participation à l’échelle nationale. Il se pourrait qu’émerge un jour un pouvoir de ce type, une assemblée de citoyens tirés au sort par exemple, renouvelée tous les six mois et dotée d’un pouvoir consultatif. [§ 3] L’idée que nous souhaiterions formuler à travers cette notion de « constitution démocratique mixte » est d’une autre nature. Elle consiste à rappeler simplement qu’en démocratie la participation du peuple doit nécessairement prendre plusieurs formes. Elle doit se pratiquer dans l’exercice permanent d’un pouvoir informel de critique, d’évaluation, de contestation que Pierre Rosanvallon a décrit sous le nom de « contre-démocratie », sans laquelle il n’est pas de vie démocratique véritable. Mais elle doit se pratiquer également sous la forme d’une participation institutionnalisée, qui ne saurait se limiter au suffrage universel et au référendum. [§ 4] Cette institutionnalisation de la participation (…) au travers des Jurys de citoyens, du Budget participatif ou du Débat public, nous semble à même de permettre une forme d’articulation de ce pouvoir de contestation sur le pouvoir de décision autre que celle que peuvent permettre le référendum ou l’initiative populaire. Elle fait obligation aux décideurs de se confronter à la discussion et au regard publics autrement que par le biais de l’élection. Il s’agit au travers des forums participatifs d’institutionnaliser la confrontation entre deux pouvoirs, celui des représentants et celui du peuple agissant, dans ces différentes expressions. Ceux-ci ne se recouvrant pas, sauf à adhérer aveuglément au dogme de l’incarnation de la représentation qui voudrait, avec Sieyès, que le peuple s’absorbe une fois pour toutes dans son représentant et ne puisse plus exister indépendamment de lui dans l’intervalle entre les élections. [§ 5] Cette confrontation n’est pas forcément synonyme de conflit. Elle peut déboucher au contraire sur une mise en commun, un partage des responsabilités. Elle suppose cependant que chacun des acteurs participants soit reconnu comme une composante à part entière d’un public démocratique dont les élus feraient également partie. Ces derniers n’y sont que des délégués temporaires de l’autorité, ils ne sauraient en aucun cas être des élus, au sens religieux du terme, des tuteurs ou des pasteurs. [§ 6] En retour, il ne pourrait être question de substituer ces formes institutionnalisées de participation aux autres modalités d’expression du peuple en démocratie : associations, partis, syndicats, mouvements sociaux divers… L’expérience montre au contraire que la démocratie participative n’a de chances de produire des effets que si elle permet de démultiplier les capacités d’action de ces mouvements, que s’ils s’en emparent et leur donne une résonance. [§ 7] On entrevoit le risque qu’il y aurait à promouvoir exclusivement les droits du citoyen « ordinaire » ou « profane » contre le citoyen engagé ou mobilisé. La démocratie contemporaine suppose différents modèles d’engagement et d’intervention dans la cité. Pour le dire autrement et de manière provocante, dans une société où les partis, les syndicats, les associations joueraient pleinement leur rôle d’intégration politique et de critique du pouvoir, la démocratie participative n’aurait sans doute guère de justifications. Ce n’est que dans la mesure où la plupart des citoyens ne sont pas représentés (ou le sont mal) aujourd’hui dans les structures classiques de la représentation politique, qu’elle rencontre une nécessité. La démocratie se doit encore de nos jours d’être autant partisane, syndicale, associative que participative ». 7 Le texte à commenter et les conseils de méthode sont extraits de Blachèr (Philippe), Lecoustumer (Jean-Christophe), Protière (Guillaume), Schott (Stéphane), Droit constitutionnel : préparation aux examens. Dissertations, commentaires dirigés, commentaires de texte, Paris, Hachette, 2009, p. 102-109. Conseils pour construire l’introduction du commentaire de texte Afin de situer le texte dans son contexte (étape 1), on peut évoquer la référence à la « démocratie participative » comprise dans le titre de l’ouvrage et montrer quelle place cette notion a occupé lors des dernières élections présidentielles en France et aux États-Unis. Il faut par ailleurs souligner la particularité de l’auteur qui n’est pas juriste mais Professeur en Science politique. Cette singularité disciplinaire doit ressortir dans le commentaire qui s’efforcera d’analyser le texte dans la perspective du droit constitutionnel. La mise en évidence de la structure d’ensemble du texte permet d’identifier l’objectif de l’auteur (étape 2). Dans cet extrait à tonalité militante ou du moins prospective, comme l’indique le titre du passage, Loïc Blondiaux définit la spécificité de la démocratie participative tout en cherchant à l’intégrer dans ce qu’il nomme « une constitution démocratique mixte ». Après une introduction visant à rappeler la définition classique de la « constitution mixte » (§ 1), l’auteur nous livre sa vision de la démocratie participative et des mécanismes qui permettent sa mise en œuvre ; cette nouvelle forme de démocratie se distingue des conceptions classiques de la démocratie représentative et de la démocratie directe (§ 2 à § 4). Néanmoins, et c’est sans doute l’intérêt central du texte, Loïc Blondiaux souligne la nécessaire complémentarité entre les nouvelles formes de participation et les institutions démocratiques plus classiques (§ 5 à § 7). La problématique personnelle (étape 3) doit s’inscrire dans la perspective du droit constitutionnel et de la théorie générale de l’État. Cette démarche se matérialisera dans le développement par des références précises aux théories de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale, ainsi que par des exemples français ou étrangers de mécanismes relevant de la démocratie représentative et de la démocratie directe. Ces références et ces exemples permettront de commenter, c’est-à-dire d’expliquer, de nuancer et de critiquer la pensée de Loïc Blondiaux. L’objectif du commentaire consistera donc à critiquer non seulement la conception de la démocratie participative développée par l’auteur, mais également les mécanismes de la démocratie participative eux-mêmes, qui n’ont souvent qu’une simple portée consultative. Les titres des deux parties du plan du commentaire, qui ne respectent pas la linéarité du texte, sont annoncés en fin d’introduction (étape 4). Après avoir montré en quoi la conception de la démocratie participative se fonde sur une certaine remise en question des formes classiques de la participation démocratique (I), l’analyse portera sur la promotion des mécanismes de la démocratie participative (II). Proposition pour le plan du commentaire de texte I. La remise en question des formes classiques de la participation démocratique A. Une critique relative de la représentation B. Une relégation de la démocratie directe II. La promotion des mécanismes de la démocratie participative A. Des formes originales de participation citoyenne B. Des formes limitées de participation démocratique 8