La dépression de l`enfant et de l`adolescent
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La dépression de l`enfant et de l`adolescent
40 Rev Mar Mal Enf 2013; 31 : 40-44 Pédiatrie au quotidien La dépression de l’enfant et de l’adolescent S. Dorhmi, G. Benjelloun Service de Pédopsychiatrie, Hôpital d’Enfants A. Harouchi, CHU Ibn Rochd, Casablanca Le trouble dépressif chez l’enfant prépubère a longtemps été ignoré et la réalité clinique de cette pathologie n’a été reconnue que dans les années 1970. Plusieurs auteurs ont soutenu que la dépression-maladie n’existait pas chez l’enfant du fait de la maturation incomplète de ses instances psychiques, en plus d’une réticence générale à reconnaître l’existence d’une souffrance dépressive chez l’enfant, habituellement considéré comme le symbole du bonheur et de l’insouciance. En revanche, le concept de «position dépressive» comme stade fondamental et normal du développement psychologique de l’enfant a fait l’objet d’une riche élaboration théorique dans la première moitié du 20ème siècle (M. Klein) [1,2]. Par ailleurs, les effets de la séparation chez le nouveau-né (Spitz, 1946) et l’enfant (A. Freud et D. Burlingham, 1942) ont été étudiés, et l’existence d’une souffrance clinique a été reconnue [1,2]. EPIDEMIOLOGIE Des enquêtes se sont récemment multipliées pour évaluer la fréquence de la dépression de l’enfant, utilisant des entretiens standardisés, des échelles d’évaluation et se référant aux critères des classifications internationales (DSMIV) [9,10]. Les études les plus récentes parlent d’une prévalence de l’épisode dépressif majeur, entre 0,5 et 2 à 3% de la population générale. En population clinique (enfants consultants ou hospitalisés), la fréquence est plus élevée, pouvant atteindre 20 à 25% de la population. Chez les adolescents cette prévalence est beaucoup plus importante, de 3 à 7% dans la plupart des enquêtes. Plusieurs auteurs ont montré qu’un nombre non négligeable d’états dépressifs repérés par des cliniciens expérimentés sont ignorés par les entretiens standardisés et les échelles. EXISTE-T-IL UNE SEMIOLOGIE DEPRESSIVE SPECIFIQUE A L’ENFANT ? Après de nombreux débats sur la question de la sémiologie dépressive chez l’enfant, les classifications internationales se donnent pour objectif de définir des groupes symptomatiques cohérents. Les classifications diagnostiques internationales (CIM10) et américaine (DSM-IV) optent pour une expression dépressive stable au cours des âges, même si elles reconnaissent quelques particularités. La classification française (CFTMEA) retient l’idée d’une spécificité. De nombreux symptômes ont été décrits, soit comme des associations sémiologiques possibles ou des équivalents dépressifs. Par exemple, la liste des dix symptômes proposée par Weinberg [3] : - humeur dysphorique. - comportement agressif (agitation). - troubles du sommeil. - modification des performances scolaires. - diminution de la socialisation. - modification de l’attitude envers l’école. - plaintes somatiques diverses. - perte de l’énergie habituelle. - modification inhabituelle de l’appétit et/ou perte de poids. Le regroupement des ces symptômes peut apparaître Rev Mar Mal Enf 2013; 31 : 40-44 hétérogène, mais reste pertinent en réalité clinique comme la description de l’épisode dépressif majeur (EDM) dans le DSM-IV [4]. La lecture de cette sémiologie, avec la prise en compte de particularités telles que le langage de l’enfant, son mode expressif, les perceptions des parents et du clinicien, est capitale pour que des concepts qui peuvent paraître abstraits puissent être traduits et prendre un véritable sens clinique. COMMENT RECONNAITRE UN EPISODE DEPRESSIF CHEZ UN ENFANT ? Devant quels signes d’appel peut-on évoquer une dépression chez un enfant ou un adolescent ? Ces signes d’appel peuvent provenir du discours de l’enfant et des parents, mais surtout de l’évaluation de son comportement ou de situations d’expression libre (dessins...) [7]. Le mode d’installation est progressif avec un changement net du comportement de l’enfant par rapport à une situation antérieure. Des événements ayant valeur de perte ou de deuil sont généralement retrouvés tels que le divorce des parents, une maladie ou le décès d’un membre proche de la famille. Mais parfois c’est un événement jugé anodin par les adultes comme un déménagement, l’éloignement d’un ami….etc. Le ralentissement psychomoteur et l’inhibition motrice peuvent se voir, où l’enfant est décrit «trop sage», mais le plus souvent on peut constater une agitation, un enfant qui «ne peut rester en place», «il bouge tout le temps». L’alternance de ces deux tableaux est plus fréquente. Les troubles de l’humeur vont souvent prendre l’aspect d’un enfant «grincheux», «irritable, coléreux, méchant», «il s’énerve pour rien», ou des attitudes d’opposition, «il refuse tout», «il dit toujours non», «il n’est jamais d’accord». Le manque d’intérêt, habituellement traduit par l’abandon des activités ludiques et culturelles, peut être 41 exprimé directement par l’enfant «je m’ennuie», «j’en ai marre», «je n’ai envie de rien». La dévalorisation s’exprime souvent à travers l’expression d’un doute immédiat face à une question ou une tache demandée (dessin, jeu) : «j’sais pas», «j’y arrive pas», «j’peux pas», «on ne m’aime pas». La perte de l’estime de soi qui se traduit par «je suis trop nul», «je ne suis bon à rien» est très fréquente. L’expression consciente d’un sentiment de culpabilité peut prendre la forme de «je suis méchant» «c’est de ma faute». La baisse des performances scolaires résulte de difficultés à se concentrer et à mémoriser, ce qui peut se traduire dans le discours de l’enfant par : «c’est trop dur» «je ne comprends rien», «je ne me rappelle pas». Les troubles de l’appétit peuvent être variables, du comportement anorectique dans la petite enfance à la boulimie ou grignotage chez le grand enfant ou adolescent. Le sommeil est souvent difficile à trouver avec souvent des oppositions au coucher, à l’origine de conflits avec les parents. Des cauchemars à thématique anxieuse sont souvent présents. Les plaintes somatiques sont fréquentes, polymorphes avec une composante anxieuse associée : céphalées, douleurs abdominales, poly arthralgies...etc. Des idéations suicidaires peuvent être présentes, verbalisés directement ou être traduites dans le comportement par des situations de mise en danger. Ainsi, l’ensemble des données de l’entretien avec l’enfant et des parents vient renforcer la probabilité diagnostique [7]. Bien évidemment, c’est la conjonction des ces symptômes, leur permanence dans le temps et la modification nette comportementale qu’ils induisent qui a une valeur diagnostique [7]. Il n’est pas rare, malheureusement, que cet ensemble symptomatique typique soit ignoré ou dénié par l’entourage, et que l’enfant reste longtemps dans un état de souffrance dépressive, avec des conséquences très graves sur le plan social et scolaire. 42 Rev Mar Mal Enf 2013; 31 : 40-44 LA DEPRESSION EN FONCTION DE L’AGE La sémiologie de la dépression varie en fonction de l’âge et des stades maturatifs où se trouve l’enfant. 1. La dépression du nourrisson Spitz a décrit la dépression anaclitique du nourrisson ou hospitalisme qui correspond à la réaction des nourrissons séparés brusquement de leurs mères et placés dans un milieu pauvre en stimulations affectives [5]. Il décrit trois phases : pleurnichement, gémissement et indifférence. Les perturbations comportementales sont au premier plan : isolement ou retrait, agitation, instabilité importante, des conduites auto ou heteroagressives, des autostimulations prolongées (conduites masturbatoires chroniques). Les troubles thymiques, avec alternance d’états d’agitation euphorique et de pleurs silencieux, sont fréquents. Les compétences sociales sont altérées (jeux avec les pairs, autonomie) avec des perturbations somatiques (troubles du sommeil, troubles alimentaires, énurésie et encoprésie). 3. La dépression de l’adolescent Bowlby a décrit les réactions du jeune enfant à la séparation, avec une phase de désespoir qui succède à une phase de protestation [6]. Très fréquente, la dépression de l’adolescent est étroitement liée aux remaniements physiologiques et psychoaffectifs propres à cette tranche d’âge [8]. Malgré une meilleure connaissance des besoins, non seulement hygiéno-diététiques du bébé, mais aussi affectifs, ces tableaux se rencontrent encore dans de graves conditions de carence familiales ou éducatives. Ce sont des bébés prostrés, abattus, isolés et en apparence indifférents à leur entourage, avec une absence ou une pauvreté des manifestations d’éveil ou de jeux tels que les gazouillis, babillage, jeux avec les mains et curiosités exploratrices. Il peut exister des autostimulations fréquentes tels que les balancements, les rythmies nocturnes ou diurnes, les geignements, voire même des conduites auto-agressives. Un retard des acquisitions psychomotrices est généralement présent (position assise, marche et propreté) ainsi qu’un retard de langage. La sémiologie peut se rapprocher de celle de l’adulte mais avec quelques particularités. La plainte dépressive est rare, souvent remplacée par une hostilité apparente. De longs moments d’inertie sont entrecoupés par des passages à l’acte et le sentiment de culpabilité est souvent vif, pouvant être à l’origine d’idéations ou de tentatives de suicide. L’« agir » remplace souvent les pensées sur la souffrance, avec des manifestations d’agitation, des comportements auto ou hétéro-agressifs et des troubles alimentaires (hyperphagie ou boulimie). Les plaintes somatiques et la baisse des performances cognitives sont le plus souvent au premier plan et vont amener l’adolescent dépressif à consulter. D’autres tableaux, plus fréquents, correspondent à des réactions dépressives face à des manques affectifs partiels (absences brèves mais répétitives, images maternelles multiples, dépression maternelle) ou des troubles d’interaction mère-enfant. La symptomatologie est alors principalement psychosomatique : troubles alimentaires, troubles du sommeil, épisodes diarrhéiques, affections dermatologiques (eczéma, pelade) et respiratoires (asthme). ETIOPATHOGENIE ET ABORD PSYCHOPATHOLOGIQUE 2. La dépression du jeune enfant A cet âge, les manifestations symptomatiques de la dépression sont particulièrement variées. Elles peuvent être liées à des séparations ou des pertes brutales, mais elles sont surtout des conduites de lutte contre des affects dépressifs. Il s’agit plutôt de parler de contexte favorisant que d’évoquer une étiologie précise, dans le but d’éviter de faire un lien de causalité linéaire entre les événements retrouvés et les comportements présents de l’enfant. Cependant, certains contextes sont fréquemment retrouvés chez les enfants dépressifs. 1. Perte ou séparation Très fréquente, la perte peut être réelle et avoir des effets durables : décès d’un ou des parents, d’un membre de la fratrie, grand parent ou une séparation brutale et complète : disparition d’un proche ou éloignement de l’enfant lui-même (hospitalisation, placement). Ces 43 Rev Mar Mal Enf 2013; 31 : 40-44 éléments sont encore plus traumatisants chez l’enfant de 6 mois à 5 ans. La séparation peut être temporaire (maladie, hospitalisation brève, absence momentanée d’un des parents), mais susciter une angoisse d’abandon qui persiste au-delà du retour à la normale. logiques entre ces deux entités très différentes. La théorie psychanalytique place la question de l’expression de la culpabilité et la place du Surmoi au centre de la problématique dépressive chez l’enfant. La perte ou séparation peut être purement fantasmatique : sentiment de ne plus être aimé. La théorie cognitive évoque aussi la perte réactivant des schémas cognitifs stabilisés qui vont être à la source de pensées automatiques négatives et d’une faible estime de soi. La perte peut être uniquement interactive : parent indisponible psychiquement, préoccupé par un conflit conjugal ou par un deuil. La théorie familiale systémique parle du rôle parental dans le développement psychique de l’enfant à travers la disponibilité, la fiabilité, la contenance et la sécurité. 2. Environnement familial et antécédents De nombreuses études portant sur le milieu familial, rapportent la fréquence des antécédents de dépression chez les parents particulièrement chez la mère [11]. Une mère, indisponible psychiquement, va générer chez l’enfant des sentiments simultanés de frustration et de culpabilité et ne peut être la cible d’expression de l’agressivité de son enfant. La carence affective, surtout maternelle, va affecter la qualité des interactions précoces avec toutes leurs composantes : sensorielles, affectives et fantasmatiques. La négligence et la maltraitance sont également des facteurs à haut risque de développement d’une dépression chez l’enfant [12]. L’importance du contexte environnemental dans la dépression de l’enfant et l’adolescent a été confirmé par les résultats d’une étude prospective en 2002 et ceci en comparaison par rapport à l’adulte [13]. 3. Psychopathologie L’abord psychopathologique [2] impose la distinction nette entre deux formes de dépression chez l’enfant : - dépression suite à une privation massive et précoce, une carence. - dépression suite à une absence, une perte ou un manque secondaire, l’image de l’objet manquant est dans ce cas intériorisée et c’est cette représentation de l’objet perdu qui est à l’origine du « travail dépressif ». Il n’existe pas de continuité sur le plan psychopatho- PRINCIPAUX AXES THERAPEUTIQUES La prévention reste un axe principal, en matière de dépression chez l’enfant et l’adolescent. Tous les professionnels de santé en contact avec la mère et l’enfant sont concernés par cet aspect, et doivent être formés à reconnaître les facteurs de risque et les premiers signes pour garantir une prise en charge précoce et éviter des conséquences lourdes sur le développement de l’enfant. La simple reconnaissance de la dépression et la considération empathique de la souffrance sont essentielles et peuvent avoir un impact thérapeutique considérable. La mise en place d’une psychothérapie est la règle, la technique psychothérapeutique variant en fonction de l’âge de l’enfant, du thérapeute et des conditions locales. La thérapie mère-enfant est particulièrement dynamique chez les petits (2 à 6 ans) comme chez la mère ellemême (réparation narcissique). Face à une dépression réactionnelle à une cause identifiée (ex : douleur chronique, échec scolaire suite à une dyslexie), celle-ci doit être abordée et traitée. L’utilisation des traitements médicamenteux (antidépresseurs) dans la dépression de l’enfant et de adolescent a été au centre d’une large polémique [14]. Au cours des dernières années, la nécessité de disposer d’essais thérapeutiques spécifiques à la population pédiatrique est apparue comme un enjeu important, du fait des particularités cliniques de cette population et des profils de tolérance et de sécurité qui montrent des différences significatives par rapport à ceux de l’adulte [16]. Le développement d’études collaboratives multicentriques 44 Rev Mar Mal Enf 2013; 31 : 40-44 en psychopharmacologie pédiatrique a permis de mieux comprendre la place des antidépresseurs parmi les autres stratégies thérapeutiques dans la dépression de l’enfant [15]. La règle actuelle tend toujours à réserver la prescription d’antidépresseur chez l’enfant aux formes cliniques de dépression graves et résistantes aux psychothérapies. Une mise au point par l’AFSSAPS en 2008 décrit bien les indications et modalités de ces prescriptions. Le traitement doit être accompagné d’une surveillance étroite du patient, en particulier pour détécter toute apparition de signes de comportement suicidaire. L’arrêt du traitement ne doit pas se faire à l’initiative du patient ou de sa famille sans accompagnement du médecin. Il sera toujours progressif pour prévenir le risque de syndrome de servage. Depuis août 2006, la Fluoxetine a eu une extension d’indication européenne dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs d’intensité modérée à sévère, associée à un traitement psychothérapique, chez les enfants de plus de 8 ans, pour lesquels un traitement psychothérapique seul n’est pas suffisant. La Sertraline et la Fluvoxamine sont indiquées chez l’enfant et l’adolescent dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). La prescription de Fluoxétine chez l’enfant pendant les périodes pré, péri et post-pubères devrait être effectuée par un psychiatre/pédopsychiatre, et être accompagnée d’une prise en charge comprenant un suivi de la croissance et du développement pubertaire. Il n’y a pas d’AMM pour les autres antidépresseurs ISRS et apparentés dans l’Union Européenne, dans le traitement de la dépression chez les enfants de moins de 18 ans. La psychothérapie reste donc le traitement de première intention dans la dépression de l’enfant et de l’adolescent. CONCLUSION La dépression de l’enfant et de l’adolescent est fréquente, souvent méconnue par les professionnels de l’enfance, vu la diversité et le caractère polymorphe des formes cliniques selon l’âge et les circonstances d’apparition. La reconnaissance par les professionnels de l’enfance des signes d’appel de la dépression est capitale dans une perspective de prévention des conséquences dramatiques sur le développement dans ses diverses composantes psychomotrices et psychoaffectives. Le repérage précoce reste le meilleur garant d’une prise en charge précoce, efficace et qui se doit d’impliquer plusieurs intervenants : pédiatre, généraliste, infirmier, pédopsychiatre et psychologues. Références 1. Marcelli D : la dépression chez l’enfant, Nouveau traité de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, ch : 81, vol 2, Paris, 1995. 2. Marcelli D : épisode dépressif et maladie dépressive chez enfant, enfance et psychopathologie, ch : 16, 2009. 3. Weinberg W.A et coll : depression in children referred to en educational diagnostic center : diagnosis and treatment . Behavioural Pediatrics , 1983, 1065-1072. 4. DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. 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