Partenariat et alliance thérapeutique : déliaison dangereuse ou des
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Partenariat et alliance thérapeutique : déliaison dangereuse ou des
Partenariat et alliance thérapeutique : déliaison dangereuse ou des liaisons heureuses ? La 7e Journée nationale de formation et de rencontres inter hôpitaux de jour des adolescents s'est déroulée le vendredi 19 octobre 2012 au Centre hospitalier du Chinonais. Organisée par le centre Oreste-CATTP des adolescents, elle a réuni une centaine de personnes venues de toute la France : Angers, Bayonne, Blois, Bourges, Dax, Lille, Nantes, Poitiers, Saint-Étienne, Strasbourg, Tours-Chinon et Versailles. Dédiées aux professionnels de terrain, ces journées ont pour but l’échange de pratiques. Cinq équipes sont intervenues, à partir de vignettes cliniques sur la pratique de médiations thérapeutiques, autour du thème « Partenariat et alliance thérapeutique : déliaison dangereuse ou des liaisons heureuses ? ». L'objectif était de réfléchir à la cohabitation de nos différentes interventions qui parfois peuvent présenter des contraintes et des stratégies apparemment opposées. Ce thème a suscité de riches réflexions où les notions de disponibilité, d'humilité et d'engagement étaient au premier plan. Nous allons retracer ici les principales réflexions abordées lors de cette journée. • Suite aux deux premières présentations cliniques (équipes d'Angers et Tours-Chinon), le Dr P. Lenoir, modérateur, a questionné l'existence ou non d'une « alliance absolue » avec les patients mais aussi entre les différents professionnels. La seconde vignette clinique de cette séance a engagé un échange autour de la place de la culture dans les soins. • A.Vernet, psychologue, a présenté une intervention théorique intitulée « Faut-il prendre soin du réseau ? ». En reprenant la distinction entre le care (le « prendre soin ») et le cure (le soin), il a souligné la nécessité de reconnaître l'altérité chez l'autre (usager ou professionnel). Il a évoqué les limites du secret partagé au travers de la pluridisciplinarité des professionnels concernés et fait le lien entre le travail de partenariat et de réseau d’aujourd'hui avec la psychiatrie de secteur d'hier. • L'équipe de Lille, se référant à la psychothérapie institutionnelle, a mis en évidence les intérêts et les difficultés du partenariat interne et externe, en insistant sur l'importance de celui entre les adolescents. Il a été posé la question de la pratique thérapeutique au travers du jeu comme médiation (« ludothérapie » : quelle légitimité dans le dispositif d'accueil et de soin ?). • Un enseignant spécialisé de l'équipe de Bourges a évoqué la place et la représentation des apprentissages dans la prise en charge des adolescents, et en particulier le travail de l'équipe mobile. • Pour finir, l'équipe de Versailles a présenté l'expérience d'un groupe d'adolescents faisant intervenir un artiste plasticien plutôt qu'un art-thérapeute. Cette équipe a développé les intérêts et les écueils rencontrés dans ce travail de partenariat avec un nonsoignant. Ils en ont aussi questionné l'intérêt thérapeutique : effet du groupe ou de la médiation ? Dans sa conclusion de la journée, le Dr J-Y. Le Fourn a souligné l'importance de la clinique comme axe central du travail auprès des adolescents et insisté sur la nécessité de partenariat interne comme préalable au partenariat externe. Rappelant l'humilité avec laquelle chacune des situations cliniques a été abordée, il a précisé que ce sont les échecs qui nous apprennent et non les réussites. Les échanges, directement illustrés d'exemples cliniques, nous ont permis, dans un « espace de cocréation de pensée » (Dr N. Catheline, Poitiers), de réfléchir ensemble sur ce thème de l’alliance thérapeutique et du partenariat, mettant en évidence dysfonctionnements institutionnels, clivages et autres écueils. Ces confrontations, dans l'après-coup, nous ont donné l'occasion d'analyser les modalités de nos interventions et d'en affiner les limites. Pour finir, reprenons cette phrase du Pr D. Marcelli : « Le réseau c'est comme un filet de pêche, il faut le remailler tous les jours ». C'est à Clermont-Ferrand en 2013 et à Bayonne en 2014 que nous continuerons de tisser ensemble ces réflexions autour de la clinique et des médiations thérapeutiques. Marie-Christine Gillet, infirmière de secteur psychiatrique, Morgane Nouaille, psychologue clinicienne, Bruno Miglioretti, infirmier de secteur psychiatrique, Centre Oreste (CMP-CATTP), Tours, 02 47 67 48 71.