Ciné-patrimoine-un frisson dans la nuit
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Ciné-patrimoine-un frisson dans la nuit
CLAP v POITOU CHARENTES CLAP POITOU CHARENTES ASSOCIATION RÉGIONALE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI 23 septembre > 20 octobre 2015 it u n a l s n a d Un frisson dans la nuit, Clint Eastwood, 1972 Du 23 septembre au 20 octobre 2015 Chef-Boutonne, Ciné-Chef.................................................. Dimanche 4 octobre 17 h 30 Civray, Ciné-Malice*................................................................... Lundi 19 octobre 18 h Gençay, le Cinéma...................................................................Lundi 5 octobre 20 h 30 La Crèche, Henri Georges Clouzot*........................................Dimanche 18 octobre 17 h Marennes, l’Estran.................................................................Lundi 12 octobre 18 h 30 Melle, le Méliès........................... Jeudi 8 octobre 20 h 30, dimanche 11 octobre 17 h 30 Montmorillon, le Majestic........................ Samedi 17 octobre 21 h, lundi 19 octobre 15 h Saint-Jean d’Angély, l’Eden................................................Mercredi 30 septembre 18 h Saint-Pierre d’Oléron, Eldorado ................................Du mercredi 7 au mardi 13 octobre Saint-Savinien, le Florida..................................................Dimanche 27 septembre 17 h *présentation du film par Fred Abrachkoff Imprimerie Italic 79 certifiée Imprim’Vert • Melle • 05 49 29 03 88 Chauvigny, le Rex*..........................................................Dimanche 27 septembre 20 h U n fri ss on Châtellerault, les 400 Coups............................................. Jeudi 24 septembre 20 h 30 Coordination régionale - Cécile perraud Tél. : 06 31 44 37 72 - courriel : [email protected] http:/www.clappoitoucharentes.fr Rendez-vous avec le cinéma patrimoine Un frisson dans la nuit (Play Misty for me) Filmographie USA / thriller / 1972 / 1h42 Réalisation : Clint Eastwood Scénario : Jo Heims et Dean Riesner / Directeur de la photographie : Bruce Surtees Compositeurs : Dee Barton, Errol Gardner (Misty), Ewan McColl (The first time I saw your face) avec : Clint Eastwood (Dave Garver), Jessica Walter (Evelyn Draper), Don Siegel (Murphy) Donna Mills (Tobie Williams), John Larch (Sgt McCallum), Clarice Taylor (Birdie) ... Monterey. Dave Garver, populaire DJ d’une station de radio locale, anime le soir une émission musicale. Quotidiennement une auditrice inconnue lui demande au téléphone de jouer pour elle Misty, la chanson d’Erroll Garner. Un soir, au bar où il se rend après l’émission, il remarque une jeune femme brune, Evelyn Draper. Sa petite amie Tobie l’ayant plaqué, Dave est donc disponible pour des aventures sans lendemain; il drague Evelyn qui lui propose de passer la nuit avec elle... Ce film n’a qu’un défaut... Il lui manque le nom d’Hitchcock. John Cassavetes Passer à la réalisation n’est pas chose aisée pour un acteur, surtout quand celui-ci a pour prénom Clint et que sa popularité dépasse (en tout cas en 1971) son registre d’interprétation. C’est notamment grâce au soutien de son ami Don Siegel (Les Proies, L’Inspecteur Harry) qu’Eastwood va enfin pouvoir s’affirmer comme un acteur versatile et un réalisateur talentueux, capable de se plier aux exigences de la production. Un frisson dans la nuit marque ainsi les débuts d’un cinéaste humble et conscient de l’influence de ses deux maîtres, Sergio Leone et Don Siegel, auxquels il dédiera Impitoyable. De ses tournages européens avec Leone, Eastwood aura sans doute retenu l’économie de moyens et la dimension que procurent les décors naturels. De ceux avec Don Siegel, l’énergie, le rythme et une représentation binaire des femmes (voir pour cela Les Proies). Indépendamment de sa filiation avec ces deux réalisateurs, sa présence presque solennelle en couverture du magazine américain Jazztimes de septembre dernier ne fait que confirmer l’engouement de Clint Eastwood pour le jazz. À cette occasion, il est étonnant de découvrir que cette passion soit revendiquée dès son premier film. D’une certaine façon, elle traduit un rapport plus sensoriel qu’idéologique à l’Amérique et dépasse la notion d’hommage ou de fanatisme. Donald Devienne, critikat.com Les fans de jazz vous le diront : Misty est un des sommets de l’art d’Erroll Garner, une mélodie qui recèle des trésors, des silences impromptus, des langueurs qui frisent la dissonance. Sous la love song romantique, l’inconnu, le mystère de l’improvisation “garnérienne”, avec son décalage caractéristique entre la main droite et la main gauche. Le film témoigne de la même ambiguïté : sous l’apparente paix de la petite ville californienne couve la violence. Télérama Clint Eastwood - Réalisateur L’Homme des hautes plaines (1973), Josey Wales (1976), Bronco Billy (1980), Honkytonk man (1982), Pale rider (1985), Bird (1987), Chasseur blanc, cœur noir (1990), Impitoyable (1992), Un Monde parfait (1993), Sur la route de Madison (1995), Minuit dans le jardin du bien et du mal (1997), Piano Blues (2001), Mystic river (2003), Million dollar baby (2004), Mémoires de nos pères (2006), Lettres d’Iwo Jima (2006), Gran Torino (2008), Invictus (2009), American sniper (2015) ... Plutôt que de privilégier un tournage dans les studios hollywoodiens, Eastwood a choisi de réaliser tout son film dans des décors réels, dans un endroit qu’il connaît bien, au sud de San Francisco, entre Monterey et Big Sur. Une côte rocheuse, escarpée, parsemée de maisons dont le caractère isolé aide à alimenter le suspense. Entre Monterey et Big Sur, une localité, Carmel-by-the-Sea, dont Eastwood sera le maire de 1986 à 1988. Carmel, dont la station de radio qui emploie le DJ nocturne existe réellement, sous le même nom que dans le film : KRML. Monterey, dont le restaurant “The Sardine Factory”, dans lequel Eastwood a tourné, existe toujours. La beauté de la côte californienne que Eastwood met en valeur au mitan du film lors d’une scène de ballade romantique sur fond de The First Time Ever I Saw Your Face, chanson écrite par le britannique Ewan MacColl, objet de plus 100 reprises, dont celle de Roberta Flack qu’on entend ici. Une scène destinée à faire baisser la tension entre deux séries de scènes haletantes, suivie, dans la même optique, par un passage au Festival de Jazz de Monterey : dès sa première réalisation, Clint Eastwood tenait à montrer son amour pour la musique et, plus particulièrement, pour le jazz. Pendant quelques minutes, le film devient un véritable documentaire avec la prestation du groupe de Johnny Otis interprétant Willie and the Handjive et celle du saxophoniste Cannonball Adderley et du pianiste Joe Zawinul. C’est cette façon particulièrement habile de faire monter petit à petit la tension jusqu’au paroxysme, puis de la faire redescendre pour repartir de plus belle, qui fait la grande force du film. Certes, c’est classique, mais c’est ici particulièrement réussi. critique-film.fr Si votre cœur est délicat, si vous êtes émotif, évitez la première œuvre d’Eastwood. Attendez la prochaine, il s’est tellement défoulé avec Un frisson dans la nuit qu’il ne doit plus rester, dans son âme torturée, qu’onction et suavité. Odile Grand, L’Aurore, avril 1972 Le film est noir et cruel. De ce fait, il est rythmé par le suspense et vaut bien des œuvres policières. Jusqu’à la fin on attend une conclusion qui demeure imprévisible. Et c’est là que réside aussi beaucoup l’intérêt de ce film auquel il faudrait pardonner une audace un peu prétentieuse et malhabile. Christine de Montvalon, Télérama, janvier 1972