4 Sociologie politique, pp4, Nation, Etat
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4 Sociologie politique, pp4, Nation, Etat
Sociologie politique Cyril Jayet Maître de conférences Paris Sorbonne • Qu’est-ce que la nation? • La sociologie du nationalisme et l’origine des nations • Puissance ou faiblesse du nationalisme ? Qu’est-ce que la nation? • Définition politique ou culturelle ? • Nation imaginée ou introuvable ? • Nation et nationalité La nation dans le Larousse • Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d'origine, d'histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique. • Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté. L’État-nation dans le Larousse • État dont les citoyens forment un peuple ou un ensemble de populations se reconnaissant comme ressortissant essentiellement d'un pouvoir souverain émanant d'eux et les exprimant. La nation en 1789 • « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ». Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. • « Qu’est-ce qu’une nation? Un corps d’associés vivant sous une loi commune et représentés par la même législature, etc. » Abbé Sieyès, 1789. Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? État et nation dans le culturalisme allemand • “The fact of living together and continually communicating in a distinctive language makes a human group into a nation. (…) The natural boundaries of states are (…) their internal boundaries corresponding to the fact of speaking the same language.” Fichte, 1807. Discours à la nation allemande. • Le genie national : Herder (1744-1804) La controverse sur l’Alsace • « Vous croyez avoir prouvé que l’Alsace est de nationalité allemande parce que sa population est de race germanique et parce que son langage est l’allemand. Mais je m’étonne qu’un historien comme vous affecte d’ignorer que ce n’est ni la race ni la langue qui fait la nationalité. (...) Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs, d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie. » Fustel de Coulanges N., 1870. « L’Alsace est-elle allemande ou française ? Réponse à M. Mommsen ». Le plébiscite de tous les jours • « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu. » Renan, 1882. Qu’est ce que la nation ? • « L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. » Renan, ibid. Territoire ou ascendance ? • « A l’égard des immigrés, la collectivité civique française est définie comme communauté territoriale, et donc susceptible d’extension, alors qu’en Allemagne (hormis le cas des immigrés d’origine allemande), la collectivité des citoyens est définie restrictivement comme une communauté fondée sur l’ascendance. » Brubaker, 1997, p. 14. Facteurs structurels ou sociopsychologiques ? • « Mon propos est d’ordre structurel, et non sociopsychologique. La géographie politique et culturelle de l’Europe centrale permettait de concevoir une Allemagne ethnoculturelle qui ne coïncidait ni avec les prétentions supranationales de l’Empire, ni avec la dimension infranationale des autorités politiques effectives. » • « En France, en revanche, il était beaucoup plus difficile de distinguer nation et État, et donc d’imaginer une nation spécifiquement ethnoculturelle. » Brubaker, 1997, p. 24 Ethnique ou civique • Rogers Brubaker. 1997 [1992]. Citoyenneté et nationalité en France et en Allemagne. • Geneviève Zubrzycki. 2001. « “We, the Polish Nation”: Ethnic and civic visions of nationhood in Post-Communist constitutional debates. » Theory and Society, Vol. 30, No. 5, pp. 629-668. Nation imaginée ou introuvable ? La nation comme communauté imaginée • « une communauté politique imaginaire, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine ». Anderson, 2002 [1983], p. 16. Un monde de nations ? • “The world of nations has been divided into a hotchpotch of bizarrely shaped and sized entities, lodging tightly, sometimes uncomfortably, up against one another. There are monoglot states, and there are polyglot states. There is a state like Iceland with comparative cultural and homogeneity, and a state like India with its mass of religions and languages. Sometimes, different religious groups have nationalist struggles, such as in Northern Ireland, and sometimes the same groups do not, as in Scotland. Sometimes language is a symbol of nationalist aspirations, as in Quebec. Sometimes it is not: there appear to be few nationalist rumblings by linguistic minorities in Scandinavian countries”. Billig M., 1995, Banal Nationalism, p. 23. Peut-on vraiment caractériser les nations ? • « on n’a trouvé aucun critère satisfaisant qui permette de décider lesquelles des nombreuses collectivités humaines pourraient porter le titre de nation ». Hobsbawm E., 1990. Nations et nationalisme depuis 1780: Programme, mythe, réalité, p. 14. • « Le problème est qu’il n’y a aucun moyen d’expliquer à un observateur comment reconnaître a priori une nation parmi d’autres entités, comme nous pourrions lui donner le moyen de reconnaître un oiseau ou de distinguer une souris d’un lézard. Ce serait tellement simple si nous pouvions observer les nations comme nous observons les oiseaux ». Hobsbawm, ibid, p. 14 Un pouvoir sacré ? • « Lorsqu’il s’arroge le droit, qu’on lui reconnaît parfois, de dire les limites entre les classes, les régions, les nations, de décider, avec l’autorité de la science, s’il existe ou non des classes sociales, et combien, si telle ou telle classe sociale –prolétariat, paysannerie ou petite bourgeoisie-, telle ou telle unité géographique –Bretagne, Corse ou Occitanie-, est une réalité ou une fiction, le sociologue assume ou usurpe les fonction du rex archaïque, investi, selon Benveniste, du pouvoir de regere fines et de regere sacra, de dire les frontières, les limites, c'est-à-dire le sacré ». Bourdieu, 1982. Leçon sur la leçon, p. 12-13. L’agnosticisme comme solution ? • « Ainsi donc, ni les définitions objectives ni les définitions subjectives ne sont satisfaisantes, et les unes comme les autres sont trompeuses. Dans tous les cas, l’agnosticisme est la meilleure attitude que puisse adopter un étudiant qui s’aventure pour la première fois dans ce domaine, et ce livre ne proposera aucune définition a priori de ce qui constitue une nation ». Hobsbawm, ibid., p. 19. De la nation à la nationalité • « la question de savoir si un individu ressort d’un État n’est pas une question psychologique, une question de sentiment ; c’est une question de droit. On ne peut pas trouver le principe d’unité des hommes qui forment le peuple d’un État ailleurs que dans le fait qu’un seul et même ordre juridique est en vigueur pour tous ces hommes et règle leur conduite. Le peuple de l’État, c’est le domaine de validité personnel de l’ordre juridique étatique ». Kelsen H., 1962, Théorie pure du droit. Nation et nationalité La réalité juridique… • La nationalité est le lien juridique qui relie un individu à un État déterminé. (…) La nationalité française peut résulter : – soit d’une attribution par filiation ("jus sanguinis") ou par la naissance en France de parents nés en France ("jus soli") – soit d’une acquisition : • de plein droit (exemple : naissance et résidence en France) • par déclaration (exemple : mariage avec un conjoint français) • par décret de naturalisation Source : site du ministère des affaires étrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/vivre-a-l-etranger/etatcivil-et-nationalite/nationalite-francaise/ La naturalisation • « Pour être naturalisé, il faut répondre à des conditions liées notamment à la régularité du séjour en France, à l'intégration dans la communauté française, à l'absence de condamnations pénales. La naturalisation est soumise à la décision de l'administration qui peut la refuser même si les conditions sont réunies. » Source : site du ministère des affaires étrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/vivre-a-letranger/etat-civil-et-nationalite/nationalite-francaise/ Résidence et insertion professionnelle • « La notion de résidence est ici plus large que la notion habituelle de domicile. Elle implique que le demandeur doit avoir en France le centre de ses intérêts matériels (notamment professionnels) et de ses liens familiaux. Une personne résidant en France mais dont le conjoint et/ou les enfants résident à l'étranger pourrait se voir refuser la nationalité française. » • « L'insertion professionnelle constitue une condition essentielle de l'assimilation et de l'intégration en France. Toutefois, elle est appréciée sur l'ensemble de la carrière professionnelle et pas uniquement sur la situation précise du postulant au moment où il fait sa demande. La nature du contrat de travail (CDD, contrats d'intérim) ne constitue pas un obstacle en soi dès lors que l'activité permet de disposer de ressources suffisantes et stables. » Source : site du ministère des affaires http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/vivre-a-l-etranger/etat-civil-etnationalite/nationalite-francaise/ étrangères, Assimilation à la communauté française • « Adhésion aux valeurs de la République – Le demandeur doit également justifier de son assimilation à la communauté française, notamment par l'adhésion aux principes et valeurs essentiels de la République et par une connaissance suffisante de l'histoire, de la culture et de la société françaises telles qu'elles sont présentées dans le livret du citoyen. – L'assimilation est vérifiée lors d'un entretien individuel avec un agent de la préfecture ou du consulat. – À l'issue du contrôle de son assimilation, l'intéressé signe la charte des droits et devoirs du citoyen français. » Source : site du ministère des affaires étrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/vivre-a-l-etranger/etat-civil-etnationalite/nationalite-francaise/ Moralité et absence de condamnations pénales • « Le demandeur doit être de bonnes vie et mœurs et ne pas avoir fait l'objet de l'une des condamnations empêchant l'acquisition de la nationalité française. » • « La condition de "bonnes vie et mœurs" du postulant donne lieu à une enquête préfectorale qui porte notamment sur le comportement civique de l'intéressé (manifesté par le paiement des impôts notamment). Elle peut être complétée par une consultation des organismes consulaires ou sociaux. » Source : site du ministère des affaires étrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/vivre-a-l-etranger/etat-civil-etnationalite/nationalite-francaise/ La sociologie du nationalisme et l’origine des nations • L’origine des nations • Nation et nationalisme • Puissance ou faiblesse des nations ? L’invention des nations • « La première et principale innovation de l’histoire et de la sociologie du nationalisme fut de s’apercevoir que les nations ne sont pas aussi vielles que l’histoire, innovation qui est maintenant un lieu commun, sauf parmi les nationalistes. » Hobsbawm, ibid. Nation et pouvoir politique • « la plupart des monarques d’Europe, en 1914 – quand la monarchie était encore presque universelle sur le continent -, étaient issus d’un ensemble de familles liées entre elles et dont la nationalité personnelle (pour autant qu’ils aient eu l’impression d’en avoir une) était sans rapport aucun avec leurs fonctions en tant que chefs d’État. » Hobsbawm. ibid, p. 110 • La « nationalisation » des dirigeants : Les SaxeCobourg et Gotha au Royaume-Uni deviennent les Windsor en 1917. Le nationalisme • Le nationalisme est essentiellement un principe politique, qui affirme que l’unité politique et l’unité nationale doivent être congruentes (Gellner, 1983. Nations et nationalisme, p. 1). • « le nationalisme n’est pas l’éveil des nations à leur propre conscience : il les invente quand elles n’existent pas » Gellner. Primordialisme et modernisme • Primordialisme – Smith, A. 1987. The Ethnic Origins of Nations. • Modernisme – Gellner, E. 1983, Nations and Nationalism, Cornell University Press. – Hobsbawm, E.J. 1990, Nations and Nationalism since 1780: Programme, Myth, Reality, Cambridge University Press, Cambridge Les modernismes • Capitalisme d’imprimerie: – Anderson, B. 1983, Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Verso, London. • État et pouvoir politique : – Hobsbawm E., Ranger T. (dir.), 1983, The Invention of Tradition, Cambridge University Press. • Société industrielle : – Gellner, E. 1983, Nations and Nationalism, Cornell University Press. Du paysan au Français • Weber E., 1976. Peasants into Frenchmen. The modernization of rural France 1870-1914 – Traduction : Weber E., 1983. La Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale, 1870-1914. • En 1870, l’hexagone est encore un empire colonial. • La France s’est modernisée principalement sous la IIIème république. Unité nationale ou diversité culturelle ? • Près du quart de la population ne parlait pas français en 1863 • La langue nationale n'y est qualifiée « d'usage général » que pour la moitié des départements, au centre du pays. • Dans le vaste Midi occitan, comme en Bretagne et en Alsace, la majorité écrasante des communes sont classées comme « ne parlant pas français ». Deux peuples différents ? • « Deux peuples différents vivent sur le même sol une vie si différente qu'ils semblent étrangers l'un à l'autre, même s'ils sont unis par les liens de la centralisation la plus impérieuse qui ait jamais existé » Auguste Blanqui, frère du révolutionnaire, en 1851. Cité d’après Eugen Weber. • Les paysans sont « intellectuellement en retard de quelques siècles sur la partie éclairée du pays ». Gambetta, 1871 Transformer le paysan en Français • Le développement des moyens de transports • Le brassage du service militaire • L’école obligatoire La création des identités nationales • Anne-Marie Thiesse, nationales. La création des identités • Leibniz, Exhortation à l’adresse des Allemands à exercer leur entendement et leur langue, accompagnée de la proposition d’une Société pour l’appartenance allemande (1682-1683). • Les frères Grimm La sagesse ancienne • « Tous les peuples (…) chantent, agissent. Ils chantent leurs actions. Leurs chants sont archives du peuple, trésor de sa science, et de sa religion, de sa théogonie et de ses cosmogonies. Ils sont le trésor des hauts faits des pères, retracent leur histoire, portent l’empreinte de leur cœur, illustrent leur vie domestique dans la joie et la peine, au lit nuptial et à la tombe ». Herder. • « Ce que nous méprisons aujourd’hui comme des contes populaires, comme des monuments grossiers, sont des vestiges précieux de la sagesse des anciens législateurs. » Eloi Johanneau 1805. Discours d’ouverture à l’académie celtique. Gaulois contre Germains ? • « En vérité, si l’on tient à vouloir distinguer naissance et naissance, ne pourrait-on pas révéler à nos pauvres concitoyens que celle qu’on tire des Gaulois et des Romains vaut au moins autant que celle qui viendrait des Sicambres, des Welches et autres sauvages sortis des bois et des marais de l’ancienne Germanie? » Abbé Sieyès, Qu’est-ce que le Tiers-Etat?. Puissance ou faiblesse du nationalisme ? • L’idée de nation est la valeur la plus légitime de notre temps. Anderson • « Aujourd’hui, dans la politique et l’histoire, la nation et le nationalisme semblent régner ou percer partout. Ils ne sont pas seulement vivaces, mais croissants. On constate qu’ils sont la force politique la plus constante depuis deux siècles, force parfois éclipsée mais constamment puissante. » Delannoi, 1999. Sociologie de la nation : Fondements théoriques et expériences historiques, p. 5. • « the nation and nationalism have stirred so much passion and moulded the modern world in their image » (Smith, 1998, p. 66) • « elle est imaginée comme une communauté parce que, indépendamment des inégalités et de l’exploitation qui peuvent y régner, la nation est toujours conçue comme une camaraderie profonde, horizontale. En définitive, c’est cette fraternité qui, depuis deux siècles, a fait que tant de millions de gens ont été disposés, non pas tant à tuer, mais à mourir pour des produits aussi limités de l’imagination. ». (Anderson, 2002 [1983], p. 16) Les arguments résumés • Légitimité politique • Solidarité et sacrifice La faiblesse du nationalisme • 197 Etats reconnus par l’ONU, entre 3000 et 7000 langues recensées… • « Pour tout nationalisme réel, il y a un nombre n de nationalismes potentiels, des groupes (…) qui pourraient donner l’espoir de former une communauté industrielle homogène (…) et qui ne parviennent ni même ne tentent de rendre actif leur nationalisme potentiel ». Gellner, 1983. La formation des Etats modernes • Charles Tilly (dir), 1975. The Formation of National States in Western Europe. • Le Royaume Uni, la France et l’Espagne sont les survivants d’une compétition féroce. • En 1500, l’Europe comprenait 500 unités politiques indépendantes. • En 1900, il n’en reste plus que 25. • L’Etat allemand n’existait pas en 1500 ou même en 1800. Le scepticisme de Hobsbwam • Les mercenaires combattent-ils moins bien que les membres d’un Etat-nation ? – Difficile de savoir… – Au moment de la guerre d'indépendance des États-Unis (1775-1783), les Britanniques ont engagé environ 30 000 mercenaires allemands. • Les Turcs de l’empire Ottoman se sont-ils moins bien battus que les autres pendant la première mondiale ? • L’effondrement de l’empire austro-hongrois : entre 1918 et 1950, homogénéisation des Étatsnations d’Europe Centrale par des politiques d’homogénéisation linguistique, de déportation, etc. L’homogénéisation linguistique de l’Europe centrale • « The ethnolinguistic homogenization of Central Europe’s nation-states as carried out and largely completed between 1918 and 1950. In the lifespan of a single generation, compulsory education in the national language, dictatorship, totalitarianisms, imposed border changes, the Holocaust, mass expulsions, dispersal of minority population, and forced emigration steamrolled the social and cultural reality of the region doing away with multilingualism and multiethnicity which had been the norm there prior to the Great War. » Kamusella Tomasz. 2012. The politics of language and nationalism in modern central Europe. Sources (1) • • • • • • • • • • • • • • Anderson, B. 2002, Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Verso, London. Billig, M. 1995, Banal Nationalism, Sage, London. Bourdieu, 1982. Leçon sur la leçon, p. 12-13. Breton R. “From ethnic to civic nationalism: English Canada and Quebec”. Ethnic and Racial Studies. Volume 11, Issue 1, 1988 Brubaker R. 1997 [1992]. Citoyenneté et nationalité en France et en Allemagne. Brubaker R. 1999. “The Manichean Myth: Rethinking the Distinction Between 'Civic' and 'Ethnic' Nationalism.” In Ruegger, Nation and National Identity: The European Experience in Perspective. Calhoun, C. 2007, Nations Matter: Culture, History and the Cosmopolitan Dream, Routledge Delannoi, 1999. Sociologie de la nation : Fondements théoriques et expériences historiques, Armand Colin, Paris. Gellner, E. 1983, Nations and Nationalism, Cornell University Press. Hobsbawm, E.J. 1990, Nations and Nationalism since 1780: Programme, Myth, Reality, Cambridge University Press, Cambridge. Hobsbawm, E. and Ranger, T. 1983, The Invention of Tradition, Cambridge University Press, Cambridge. Kamusella, T. 2008, The Politics of Language and Nationalism in Modern Central Europe, Palgrave Macmillan. Kelsen H., 1962, Théorie pure du droit. Kuzio T. 2002. “The myth of the civic state: a critical survey of Hans Kohn's framework for understanding nationalism.” Ethnic and Racial Studies, Volume 25, Issue 1. Sources (2) • • • • • • • Kohn H. 1944. The Idea Of Nationalism: A Study In Its Origins And Background. Fichte J., 1807. Discours à la nation allemande. Renan, 1882. Qu’est ce que la nation ? Sieyès E., 1789. Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? Smith, A.D. 1988, The Ethnic Origins of Nations, Wiley. Smith, A. 1998, Nationalism and Modernism, Routledge. Thiesse, A.-M. 2001, La création des identités nationales: Europe, XVIIIe-XXe siècle, Seuil, Paris. • Tilly, C. (Eds.), 1975, The Formation of national States in Western Europe, Princeton University Press, Princeton • Weber, E. 1976, Peasants Into Frenchmen: The Modernization of Rural France, 18701914, Stanford University Press, Stanford. • Zubrzycki G. 2001. « “We, the Polish Nation”: Ethnic and civic visions of nationhood in Post-Communist constitutional debates. » Theory and Society, Vol. 30, No. 5, pp. 629-668.