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Mot de l’éditeur l éditeur Étonnant ! Saviez-vous que personne ne semble savoir, au Québec comme au Canada, à quel âge moyen les filles atteignent maintenant leur puberté ? L’enquête menée dans le cadre de notre dossier suggère qu’un nombre croissant de jeunes filles deviendraient pubères dès l’âge de 8 ans ! Quant aux garçons, ils composent la majorité des enfants « hyperactifs », sont plus nombreux que les filles à prendre du ritalin, et se suicident davantage… Le dossier – surprenant – que nous vous présentons dans cette édition risque de provoquer de vives réactions, tant le sujet est susceptible de jouer sur les sensibilités et les préjugés. Aux États-Unis, il suscite déjà la controverse. Car il faut bien l’admettre : les filles réussissent bien mieux à l’école que les garçons. Et ce, à tous les niveaux scolaires, et dans la plupart des matières. Et il en serait ainsi depuis… presque toujours. Alors où est le problème ? Serge Cabana DENIS CHALIFOUR Les filles : plus fortes que les garçons ? Le problème, c’est qu’il y a maintenant autant (et presque plus) de filles que de garçons à l’école, que les classes sont mixtes au primaire et au secondaire et, surtout, que les gars semblent aujourd’hui bien plus mal dans leur peau qu’auparavant. Simple phase d’adaptation ? Effets pervers du féminisme ? Dévalorisation des valeurs masculines ? Le dossier est ouvert. Sans parler de la mixité en classe, maintenant remise en question. Un beau débat en perspective. On attend vos réactions. Serge Cabana Éditeur Lucie Lavoie DENIS CHALIFOUR Bloc notes Bloc-notes L’altérité Le problème des garçons à l’école effraie, inquiète et, plus encore, suscite un questionnement profond. Plus on s’approche des causes tout aussi multiples que diverses, voire même paradoxales, plus on s’aperçoit qu’il est nécessaire d’aborder le problème des garçons avec des perspectives plus larges que strictement scolaires. C’est avec cette orientation que Réseau a abordé la question. Des spécialistes des sciences de l’éducation, des psychologues et des sociologues expliquent pourquoi l’école est synonyme de « corvée » et d’« interdiction » pour les garçons, alors qu’elle signifie « découverte » et « apprentissage » pour les filles. RÉSEAU / HIVER 2001-2002 Ces spécialistes dépassent l’observation et la compréhension et suggèrent d’intéressantes solutions. Des actions qui exigent une extrême sensibilité, et que l’urgence appelle. Grâce au féminisme, les filles sont motivées à étudier et ont accès à toutes les professions. Pas de pitié pour les garçons ? Une analyse du backlash du féminisme permet de mieux comprendre. La sexoanalyse telle que présentée par le sexologue Crépault nous sort de l’approche freudienne. Cette théorie suppose l’existence d’une féminité primaire commune aux deux sexes. La masculinité est donc vue comme une construction secondaire. Comment la maturation sexuelle est-elle vécue par les garçons et les filles ? Différemment, très différemment. La recherche de l’égalité dans le respect des différences, puisque c’est aussi de cela dont il est question ici, constitue également un défi personnel, quotidien et intime pour chacun d’entre nous. L’équipe de Réseau vous transmet ses meilleurs vœux à l’occasion de la Nouvelle année. Bonne lecture ! Lucie Lavoie Rédactrice en chef 3