Projet « Typologie des systèmes d`exploitation agricole

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Projet « Typologie des systèmes d`exploitation agricole
APCA – REE – Projet « typologie des systèmes d’exploitation agricole »
Projet « Typologie des systèmes d’exploitation agricole »
Le projet mutualisé "Références systèmes", conduit dans le cadre des chantiers "Terres d'Avenir", a
prévu d'amplifier la mutualisation dans le domaine de la production, la capitalisation et la
valorisation de références systèmes au sein du groupe Chambres. Les propositions du Comité de
pilotage du projet en matière de constitution progressive d’observatoires régionaux des systèmes
d’exploitation (INOSYS) ont été adoptées à l'unanimité lors de la session des 14 et 15 décembre
2010.
L'année 2011 constitue une année charnière pour la mise en oeuvre du dispositif INOSYS à travers la
réalisation de typologies régionales des systèmes d’exploitation agricole couvrant l’ensemble des
productions agricoles et mobilisant les données du recensement agricole.
Ces typologies permettront d’obtenir une représentation de la diversité des systèmes d’exploitation
sur leur territoire, de déterminer les principales caractéristiques des systèmes d’exploitation et
d’appréhender le poids économique ou numéraire de chacun d’entre eux.
Il est proposé un cadre national afin d’harmoniser les approches entre Chambres, prendre appui sur
les méthodes existantes au sein du groupe et bénéficier d’un travail en réseau. Alors que le
recensement agricole 2010 apportera un certain nombre d’éléments sur les exploitations agricoles, il
importe de fédérer les démarches des Chambres en matière de typologie des systèmes dans un
projet « groupe Chambres » pour aboutir à une cartographie nationale des systèmes d’exploitation
agricole dans toute la France. Il est ainsi proposé de réaliser des typologies régionales des systèmes
d’exploitation dès 2011.
1) Objectifs du projet « Typologie des systèmes d’exploitation agricole».
•
Réaliser dans chaque région une typologie des systèmes d’exploitation agricole (toutes
filières confondues) mobilisant l’expertise des agents sur le terrain et quantifiée à l’aide des
données du recensement agricole.
•
Faciliter la réalisation de typologies régionales en bâtissant un cadre national. Ce dernier doit
favoriser une cohérence des approches au sein du groupe Chambres et avec d’autres
partenaires (Instituts techniques) et permettre une mutualisation des expériences existantes.
•
Permettre une agrégation des typologies au niveau national afin de posséder une grille de
lecture partagée de la diversité des systèmes entre régions et une cartographie des systèmes
d’exploitation sur l’ensemble du territoire.
2) Définitions et concepts méthodologiques1.
•
Une typologie est le résultat d’une démarche construite de classification d’objets d’intérêt
pour représenter une réalité complexe. Une typologie des systèmes d’exploitation apporte
une cadre d’analyse des particularismes observés au niveau des systèmes d’exploitation en
identifiant un certain nombre de types de systèmes présents dans une région donnée.
Chaque type de système est identifié sur la base d’une sélection de critères discriminants.
1
La suite du document fait référence, dans une large mesure, à des éléments discutés au sein du groupe de
travail « typologie des systèmes d’exploitation », constitué en 2010 dans le cadre du projet « Références
Systèmes » (rassemblant J-M Blanvillain (CRA Centre) J-P Hopquin (CRA Picardie), F. Lauer (CRA Lorraine), C.
Goscianski (CRA Pays de Loire), Cécile Fèvre (APCA), avec la participation de C. Montgobert (CRA MidiPyrénées). Les propositions de ce groupe de travail ont été actualisées et enrichies pour tenir compte des
échéances du projet et du positionnement des différents partenaires.
Document pour la réunion de lancement du projet « Typologie des systèmes d’exploitation » - 18/03/2011
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•
Les approches pour réaliser les typologies diffèrent en fonction des objectifs recherchés, de
la nature des informations ou données mobilisables et des critères discriminants retenus
pour caractériser les systèmes d’exploitation. Dans le cas présent, on s’appuiera sur les
particularités des exploitations agricoles et de leur fonctionnement pour définir les types. La
caractérisation des systèmes sur le seul examen des productions est insuffisante. La
typologie doit renseigner sur la logique de fonctionnement des systèmes d’exploitation.
•
Une typologie construite « à dire d’experts » s’appuie, par opposition aux typologies
élaborées à partir d’enquêtes directes d’exploitation, sur les connaissances des experts de
terrain pour définir les types d’exploitation et les caractériser au moyen de quelques
variables significatives. Ces experts ont une expérience significative sur le terrain, des
contacts réguliers et directs avec les exploitations agricoles.
Cette approche présente plusieurs avantages. A l’inverse de celle construite par enquêtes directes,
coûteuse en temps et moyens humains, elle repose sur les connaissances d’un collectif d’experts
(internes et extérieurs aux Chambres). Impliquant les conseillers des Chambres, elle favorise
l’appropriation de la typologie par ces mêmes contributeurs.
•
A partir de la typologie construite à dires d’expert, il est intéressant de déterminer
l’importance relative des types identifiés en évaluant leur poids numéraire voire
économique. Cette opération, en ayant recours à des bases de données sur les exploitations
agricoles, permet d’obtenir un ordre de grandeur du poids de chaque type en matière, par
exemple, d’occupation du territoire, de nombre d’exploitations et de volume de production.
On retiendra le terme de quantification de la typologie pour qualifier cette étape. Dans le
cas présent, il est proposé d’avoir recours aux données du RA 2010 pour quantifier la
typologie.
•
La construction d’une typologie implique d’identifier une clé typologique pour classer les
types de systèmes. On pourra distinguer les critères discriminants relevant de la structure
des exploitations (ex : orientations productives et moyens de production) et de son
fonctionnement. Ces derniers permettent de caractériser les processus de production et
l’enchaînement de prises de décision de l’agriculteur, analysées au regard de ses objectifs,
des atouts et contraintes pesant sur l’exploitation. En fait, cette dichotomie (structure et
fonctionnement) est artificielle. Dans le cadre d’une approche globale et systémique des
exploitations agricoles, on considère que les combinaisons des productions et les
caractéristiques de l’appareil de production découlent des choix stratégiques des agriculteurs
réalisés dans un contexte et un environnement donnés et de leur histoire.
•
Le choix des critères reste tributaire des données disponibles dans la base qui sera utilisée
pour le dénombrement des exploitations agricoles. A ce titre, les critères de structure sont en
général plus facilement accessibles au sein des bases de données. En confrontant avis
d’experts et sources statistiques, il conviendra de s’assurer de la convergence entre les
variables disponibles dans base et les critères sélectionnés par experts pour caractériser au
mieux le fonctionnement des systèmes.
•
La clé typologique permet de définir des types qui caractérisent des groupes d’exploitations
agricoles sensiblement homogènes au regard d’une sélection de critères définissant un
système d’exploitation. On ne pourra s’affranchir d’une certaine hétérogénéité interne aux
types du fait des difficultés à approcher certains éléments de fonctionnement (sans
approfondissement par enquête d’exploitation) et imposée par un effort de représentation
et de modélisation de la réalité agricole. Il convient en effet de limiter le nombre de types
identifiés, une trop grande atomisation risquant de « brouiller » la lecture du paysage
agricole et le suivi général des évolutions. Le degré de finesse et de précision retenu à
l’échelle régionale influera sur le niveau de segmentation des types.
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La typologie doit embrasser la quasi-totalité du champ des systèmes d’exploitation agricole,
l’attention étant portée à la représentation de la diversité des systèmes d’exploitation. Si
l’objectif est de tendre vers l’exhaustivité, au cours de la construction de la typologie, un
certain nombre d’exploitations ne sont pas classées à l’issue du processus. L’analyse de ce
résidu reste néanmoins indispensable afin de préciser le domaine de validité de la typologie,
d’apprécier la représentation qu’elle offre, d’être attentif aux évolutions ultérieures de la
typologie.
SYNTHESE : Principes pour construire la typologie des systèmes d’exploitation
La typologie des systèmes d’exploitation est une représentation de la diversité des systèmes
d’exploitation reposant sur la distinction des types d’exploitations à partir de critères structurels,
fonctionnels et de performance.
La construction de la typologie s’inscrit dans une démarche d’approche globale et systémique des
exploitations agricoles. L’ambition est de décrire les types de systèmes d’exploitation pour en
comprendre le fonctionnement.
La typologie est réalisée à l’échelle régionale selon une méthode d’identification des types à dires
d’experts. La typologie est ensuite quantifiée en faisant appel à des bases de données (recensement
agricole 2010).
Dans un souci de cohérence interrégionale, les typologies régionales s’intègrent dans un cadre
national structuré autour d’une approche et de méthodes harmonisées ainsi que d’une expertise
existante en matière de construction de typologies.
3) Construction de typologies régionales dans un cadre national harmonisé.
a) Etapes de construction de typologies régionales.
Le schéma ci-après présente les différentes étapes de construction de typologie. Les étapes
numérotées de 1 à 5 sur le schéma sont explicitées à la suite.
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Etapes de construction de la typologie
Niveau régional
Niveau national
Cadre national – typologies existantes
consolidées à l’échelle nationale
Inventaire travaux typologiques régionaux et
départementaux existants.
Compilation ressources bibliographiques
Prise en compte des variables
disponibles dans le RA
Entretiens auprès d’experts en contact avec
les exploitations agricoles.
1
Formation des chefs de projet
Réunion de suivi /
concertation
Formalisation des connaissances dans une
première ébauche de typologie.
Identification de critères pertinents de
segmentation des types.
2
Restitution au
groupe d’experts
sollicités
Restitution auprès
comité de bassin /
comité régional
Réunion de suivi /
concertation
Entretiens et enquêtes complémentaires
Réunion de suivi /
concertation
3
Identification des types et clé
typologique associée
Restitution 2
(experts et comités
bassin / régional)
Réunion de suivi /
concertation
Traitement des données du recensement
Dénombrement des exploitations agricoles.
4
Réunion de suivi /
concertation
Réunion de suivi /
concertation
Typologie quantifiée
5
Valorisation
Description des types de systèmes
d’exploitaiton
d’exploitation
Restitution 3
(experts et comités
bassin / régional)
Séminaire national de
valorisation
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Description des étapes-clés
Au cours de l’étape -1- sont réalisées des entretiens auprès d’experts connaissant bien la réalité
agricole locale. Elle doit permettre d’appréhender les principaux types de fonctionnement, les
critères discriminants les types et d’avoir un ordre de grandeur des seuils associés à ces variables.
Ces connaissances seront formalisées dans une première ébauche de la typologie (étape -2-). Cette
phase implique la recherche d’un compromis entre le nombre total de types retenus, la prise en
compte des spécificités locales et la démarche d’agrégation régionale de l’information. Ce premier
travail typologique devra être restitué aux experts concertés ainsi qu’aux différents organes des
Chambres qui supervisent l’opération.
En outre, le choix des variables de la clé typologique doit tenir compte de l’étape ultérieure de
traitement de la base de données (Recensement Agricole) mobilisée pour la quantification de la
typologie. Cela nécessite de traduire les critères de segmentation des types en variables mesurables.
Cela peut impliquer de privilégier certaines variables disponibles dans cette base (ou construites à
partir des variables de la base). Celles inaccessibles dans la base pourront être conservées pour
décrire les types mais ne pourront pas être utilisées pour le recouvrement de la typologie. En tout
état de cause, les experts devront disposer du contenu et de la description de la base de données qui
sera utilisée pour la quantification.
L’étape -4- concerne la quantification de la typologie régionale. Elle consiste à éprouver la typologie
définie à dires d’experts en mobilisant la base de données du recensement agricole. Cette dernière
est donc traitée analytiquement en utilisant les critères de la clé typologique identifiés
régionalement. Plusieurs méthodes existent pour réaliser le traitement des données du recensement
(cf paragraphe 3d)).
Comme le suggèrent les étapes -3- et -4-, la construction d’une typologie est un processus itératif.
Elles se traduisent concrètement par différents allers retours entre experts et opérateur de la base
de données afin d’affiner critères et seuils en fonction des premiers tests effectués sur la base (qui
vont renseigner sur la pertinence des critères et seuils choisis en terme de discrimination des classes
de systèmes, l’intérêt de sélectionner d’autres critères ou d’ajuster les seuils,…).
L’étape -5- concerne la valorisation et la diffusion du travail de typologie. Consistant à formaliser et
synthétiser les connaissances sur les types de systèmes en une cartographie des systèmes, cette
étape apporte les éléments quantitatifs et qualitatifs permettant la description des types et un
éclairage sur certaines thématiques régionales (cf partie 4)).
b) Cohérence interrégionale et agrégation des typologies régionales
Il est proposé aux régions d’inscrire leur démarche de construction de typologie dans un cadre
national harmonisé. Ce dernier précise :
-
l’architecture de la typologie,
l’emboîtement des différents niveaux d’analyse,
le mode de choix des critères pour identifier les types,
Il convient également de mettre en regard la typologie construite par les Chambres avec les systèmes
de classification développées par d’autres organismes, en particulier les pouvoirs publics. A ce titre,
la nomenclature harmonisée au niveau européen fondée sur les OTEX (orientations technico-
Document pour la réunion de lancement du projet « Typologie des systèmes d’exploitation » - 18/03/2011
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économiques) 2 est largement utilisée dans les statistiques et bases de données sur les exploitations
agricoles. Aussi, il est envisagé de déterminer une clé typologique adossée aux OTEX mais déclinée
plus finement pour s’inscrire dans une approche globale et systémique de l’exploitation agricole.
L’ambition est bien d’élaborer une typologie mobilisant des critères de référence connus
(largement utilisés dans les statistiques publiques) mais présentant une valeur ajoutée par rapport
aux autres classifications : la typologie permet d’affiner la connaissance des systèmes d’exploitation
(ce qui n’est pas fait dans une classification reposant sur les seules OTEX et la dimension
économique).
c) Architecture de la typologie.
•
Typologie arborescente à plusieurs niveaux : L’architecture de la typologie se présente sous
forme arborescente, traduisant un emboîtement successif des classes de systèmes
d’exploitation en grandes familles de systèmes, familles puis types et « sous-types ». Une
lecture descendante de la typologie depuis les grandes familles de systèmes jusqu’aux
différents types (voire sous-types) rend compte d’une description de plus en plus précise des
systèmes d’exploitation pour aboutir à la caractérisation des différents types de
fonctionnement.
Le schéma ci-après illustre de manière plus concrète l’architecture de la typologie (sous forme de
typologie arborescente à plusieurs niveaux):
2
A partir de 2010 seront mises en œuvre des modifications quant au mode d’identification des OTEX, qui s’il était fondé
jusqu’à présent sur le calcul de la marge brute standard (MBS) devrait être fonction du produit brut standard (PBS). Trois
types d’OTEX devraient être retenus : OTEX spécialisées, mixte, résiduelle si l’activité principale représente respectivement
plus des 2/3 du PBS, entre 1/3 et 2/3, <1/3. On retrouverait les OTEX suivantes : 1) Grandes cultures, 2) Maraîchage,
horticulture, 3) cultures permanentes, 4) élevages d’herbivores, 5) élevages de granivores, 6) polyculture, 7) poly-élevages,
8) Culture élevage, 9) non classé. Les statistiques publiques retenaient également 10 classes de dimension économique
(mesurées en Unités de dimension Economique). En 2010, ne seront retenus que 3 classes de dimension (petites,
moyennes et grande exploitation), exprimées en euros (< 25 000 € de PBS, 25-100 000 €, > 100 000 €). Seules les moyennes
et grandes exploitations seront retenues dans le RICA (Réseau d’information comptable agricole).
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TYPOLOGIES REGIONALES
Grandes familles et familles de systèmes
Syst.
D'exploitation
avec cultures
pérennes
Syst.
D'exploitation
maraîchage /
horticulture
Syst.
D'exploitation
avec élevage
hors-sol
…
Typologie nationale Rosace
Viticulture :
discrimination en fonction du
mode de commercialisation et
du mode de valorisation de la
production.
Syst
d'exploitation
dominante
viticulture
+ critères
régionaux
Syst mixtes
arbo-viti
Syst.
D'exploitation
dominante
arboriculture
Syst.
D'exploitation
en grandes
cultures
Syst.
D'exploitation
d'élevage et
polyculteurséleveurs
Types et sous-types
Syst
spécialisées
COP
Typologie nationale
Rosace Grandes
Cultures :
discrimination en
fonction du potentiel
agronomique de la
zone de production,
l’irrigation, la main
d’œuvre/gamme de
surface
Syst
spécialisées
COP et
betterave
Syst
d'exploitation
dominante
bovins viande
Syst
d'exploitation
dominante
bovins lait
…..
Syst
spécialisées
cultures
diversifiées
Syst Lait
spécialisé
Syst Lait et
cultures
Syst Bovins
lait et Bovins
viande
Typologie
nationale réseaux
d’élevage :
discrimination en
fonction de la zone
géographique de
production, le
système, fourrager
et la combinaison
d’ateliers
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+ critères
régionaux
+ critères
régionaux
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Comme figuré sur le schéma précédent, plusieurs niveaux sont distingués :
1. Classification des exploitations agricoles en grandes familles (exemples, cf schéma : systèmes
d’exploitation en grandes cultures, systèmes d’exploitation d’élevage et polyculteurséleveurs). Cette segmentation est adossée à la classification par OTEX.
2. Ces grandes familles se décomposent elles-mêmes en familles de systèmes (exemples, cf
schéma : systèmes spécialisés à dominante viticulture, système lait et culture).
3. Classification en types.
4. En fonction de thématiques particulières, la typologie peut être affinée (construction de
« sous-types ») au regard d’une volonté de réaliser une typologie opérationnelle et capable
de répondre à de multiples questions (Exemples de thématiques : AB, Energie,…)
Les types et sous-types sont définis régionalement. Cette segmentation répond au besoin éventuel
d’ajouter des facteurs discriminants complémentaires afin de mieux représenter une situation locale.
Les « branches de l’arbre typologique » sont déterminées par une combinaison de critères. On
distingue :
1. des critères harmonisés à l’échelle nationale permettant une discrimination en grandes
familles, familles, voire types,
2. et des critères définis régionalement.
Typologie arborescente à plusieurs niveaux et clés typologiques
Grandes familles et familles de systèmes
Types et « sous-types »
Grande
famille A
Type B1- i
Grande
famille B
3
Type B1- ii
Famille
B1
Type B1- iii
Famille
B2
Grande
famille C
TYPOLOGIE
2
REGIONALE
1
Clé typologique
harmonisée au niveau
national.
- Définition de critères
Clé typologique définie régionalement.
- Pour certains systèmes, critères harmonisés à
l’échelle nationale. Les régions peuvent compléter
ce cadre.
- Les régions définissent les seuils associés aux
critères.
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•
Synthèse : le choix des critères.
-
-
•
La typologie est adossée à celle fondée sur les OTEX (pour le premier niveau :
grandes familles de systèmes).
Le choix de critères doit être compatible avec l’objectif d’appréhender le
fonctionnement global de l’exploitation pour les niveaux plus fins de la typologie.
Un certain nombre de critères sont harmonisés à l’échelle nationale. Il revient à la
région de déterminer les seuils et bornes de validité des critères. Autrement dit, un
ensemble de critères peuvent être communs aux différentes régions mais les seuils
sont déterminés à l’échelle régionale.
Proposition : il conviendrait de se pencher sur certaines thématiques au regard des
évolutions des activités des ménages agricoles : diversification de activités, activités
non agricoles dominantes (chefs d’exploitation et conjoint), âge du chef
d’exploitation et transmissibilité de l’exploitation.
Approche commune entre Chambres et agrégation des typologies.
Une harmonisation nationale des critères définissant les types régionaux est facilitée, pour certaines
filières, par l’existence de typologies éprouvées et déjà utilisées dans différentes régions (cf clé
typologique des systèmes d’élevage des réseaux d’élevage, Rosace Grandes cultures, Rosace
viticulture).
De plus, différentes réunions nationales, réunissant les chargés de typologie régionales jalonneront
le projet. Elles permettront d’actualiser les typologies déjà existantes et proposer des critères
communs pour les productions non couvertes. Pour ce faire, les travaux conduits sur le terrain
(ébauches et premières formalisation de typologies) seront exposés et relayés auprès des autres
régions. La sélection de critères pourra être débattue avec l’objectif de s’accorder sur un certain
nombre d’entre eux.
Une attention toute particulière sera portée, lors de ces réunions, à la description des systèmes
mixtes et l’articulation entre les typologies existantes (qui privilégient bien souvent une entrée
filière).
Le projet de typologie des systèmes d’exploitation est articulé avec celui des Instituts techniques qui
souhaitent couvrir les typologies des systèmes d’élevage.
•
Nombre de types identifiés par région :
Plusieurs exemples repères :
- En Val de Loire (recouvrant les zones viticoles du Centre et des Pays de Loire), identification
de 15 types de systèmes viticoles (intégrant la famille des systèmes viticoles à dominante
viticulture).
- En Lorraine, Identification de 8 familles de systèmes se déclinant en 27 types de systèmes
(en élevage de ruminants et grandes cultures).
d) Traitement de la base de données du recensement : classification et quantification.
Dans le cas du projet Chambres, l’identification des variables est réalisée à dires d’expert (cf ciavant). Les connaissances sur les types sont traduites en un certain nombre de variables
quantitatives ou qualitatives. Les experts ont également explicité les seuils associés aux variables
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quantitatives et les modalités des variables qualitatives. Le traitement de la base de données
consiste donc à trier les données à partir de cette sélection établie par les experts.
Pour arriver à un bon résultat, le travail de construction de typologie implique une mise en regard
régulière entre le travail à dires d’expert et des phases de test de la clé typologique sur la base de
données (cf étapes 3 et 4 de la construction de la typologie)3.
•
Méthodes de classification.
On retiendra deux démarches possibles : le tri à plat qui consiste à trier graduellement la base en
fonction de combinaisons de critères (construction de « phrases » de tri) et la classification par
« agrégation autour de pôles » (mesure de la ressemblance des individus par rapport à des pôles aux
caractéristiques décidés par l’opérateur4). La première, qui implique la formulation de phrases de
tests utilisant les opérateurs logiques (Si, Et, ou), est plus simple à mettre en œuvre que la seconde.
L’intérêt de la seconde méthode réside dans l’indépendance des cases typologiques finales
(notamment pas d’effet de tri de seuil). Il provient également de la méthode mobilisée, à savoir le
calcul de coefficients de ressemblance des exploitations agricoles par rapport à une combinaison
pondérée de variables.
•
Accès aux données du recensement agricole.
Cette étape de traitement des données sous-tend l’accès à la base de données individuelles du
recensement. Il est prévu de négocier cet accès auprès des services de la statistique du Ministère de
l’agriculture.
Plusieurs rencontres entre l’APCA et les services de la statistiques (au niveau central) ont eu lieu pour
présenter le projet des Chambres. Les services de la statistiques se sont montrés intéressés par la
démarche du groupe Chambre et entrevoient la possibilité de nouer des partenariats.
A la suite des premières discussions, il s’avère que les données individuelles du recensement seront
disponibles à partir de janvier 2012. En plus des questionnaires, les bases de données sont
alimentées ou croisées avec d'autres bases (type aides PAC, BDNI, etc), d’où cette échéance.
Pour l'accès aux données, une convention devrait être passée entre chaque région CRA/SRISE sur la
base d'une convention type élaborée au niveau national entre l’APCA et le SSP (au cours du 2ème
semestre 2011). Les SRISE ne devraient pas transmettre de données mais recevoir des agents
chambre dans leurs locaux pour réaliser des extractions et le traitement de données.
La prochaine rencontre avec le SSP et le réseau SRISE aura lieu le 16 mars.
Les différentes étapes –clés :
1. Choix de la méthode de classification : tri à plat ou par agrégation de pôles.
2. Traduction de la clé typologique établie à dires d’experts en clé de tri adaptée au traitement
des données et validation.
3. Quantification des différentes grandes familles et familles de systèmes, types, sous-types.
4. Sondage de la base sur des thématiques spécifiques (AB, transmission,…).
5. Croisement avec d’autres types de données (interprofession, CER, etc…)
NB : Processus itératif à partir de l’étape 2
3
Remarque : il pourrait être intéressant de confronter la typologie établie à dires experts et les résultats de la mise en œuvre de méthodes
statistiques consistant à étudier les relations entre variables (analyse multivariée) et discriminer la population étudiée. L’apport d’un regard
statistique est intéressant pour conforter la mise en place de typologies. Elle ne saurait se substituer à l’étape de construction à dires d’experts
qui est le fondement du projet de typologie proposé aux Chambres. Le Département de Biométrie et Informatique et du Lamsad de l’ESITPA
a été sollicité sur les questions de traitement et d’analyse des données. Il pourrait apporter son concours au projet de construction et
quantification de la typologie.
4
Cette méthode est utilisée par le logiciel Genetyp (développé par l’IE).
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e) Périodicité d’actualisation de la typologie.
La typologie doit être actualisée tous les 5 ans environ afin d’appréhender les évolutions des
systèmes et de ne pas figer la typologie dans le temps.
Cette proposition implique de confronter périodiquement la typologie et la base de départ (RA 2010)
avec d’autres sources de données (enquêtes structures, fichier PAC, données de fonctionnement).
Cette étape de mise à jour de la typologie soulève deux remarques :
- Elle nécessite un traitement des autres bases de données disponibles pour s’assurer d’une
correspondance / emboîtement des différentes bases.
- Comparativement aux données du recensement agricole, ces autres sources de données sont
bien souvent moins exhaustives.
4) Valorisation de la typologie.
a) Utilisations et valorisations possibles de la typologie.
•
Représentation de la diversité des systèmes sur un territoire pour les Elus et Conseillers :
photographie à un instant t de l’agriculture régionale et apport d’éléments de diagnostic
pour comprendre la diversité actuelle et entrevoir les évolutions possibles des systèmes.
•
Localisation des systèmes et répartition sur le territoire.
•
Outil de mesure pour appréhender le poids relatif de chaque système.
•
Mobilisation de la typologie pour structurer les références, les actions de conseil et
programmes d’intervention.
•
Référentiel mobilisé dans le cadre d’études thématiques pour apporter des éléments de
contexte sur l’agriculture régionale ou territoriale (ex : avenir d’un bassin de collecte d’une
laiterie).
•
Intérêt d’une typologie pour l’évaluation ou la mise en œuvre de politiques publiques
(estimation à l’échelle d’une région de l’incidence des mesures de politiques agricoles à
partir de l’évaluation de son impact sur chaque système et la quantification du poids de
chaque système au sein d’un territoire).
•
Première étape dans la mise en place de dispositifs d’élaboration de références systèmes
pour orienter le choix des systèmes qui feront l’objet d’enquêtes approfondies et de collecte
de références.
b) Formalisation de la description des systèmes identifiés au sein de la typologie
Typologie
….
Formalisation de la description du système : principales
caractéristiques et données quantitatives
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Il est suggéré d’apporter les éléments suivants pour décrire les systèmes :
• Caractérisation des systèmes :
- Caractéristiques principales (rappel des critères d’identification des systèmes et
seuils associés).
- Analyse qualitative :
Localisation préférentielle au sein du territoire, contexte socio-économique des territoires concernés
Eléments caractéristiques de fonctionnement et de stratégie (concernant les conduites animales et
végétales, la production, la commercialisation, les investissements).
- Cartographie de la localisation des systèmes.
•
Eléments de diagnostic :
- Atouts/contraintes des ces systèmes,
- Enjeux prioritaires à court et moyen terme pour ces systèmes et scénarios
d’évolution.
• Données quantitatives sur les systèmes.
Mobilisées à partir des bases de données utilisées pour la quantification.
- Données à l’échelle régionale : Par exemple, % de la SAU occupée, du cheptel
régional, des soles cultivées pour les différentes cultures, main d’œuvre concernée
(nombre d’UTA,…).
- Données à l’échelle des exploitations : Par exemple, gamme de surface, rendement
moyen (laitier, cultures, etc…).
Valorisation possible de données technico-économiques (de sources variées : CER,
interprofession,…)5 : Par exemple : chiffre d’affaires, niveau de charges,….
En phase de croisière de l’observatoire, il convient d’enrichir les cases typologiques faisant l’objet d’un
suivi d’exploitations des références systèmes ainsi obtenues (et en particulier de la caractérisation des
performances en matière de durabilité).
Si l’on devait proposer la maquette d’un document de valorisation de la typologie, on pourrait
suggérer :
(1) Un éclairage sur l’agriculture régionale, l’environnement économique, les évolutions
touchant les structures d’exploitation révélées à partir des recensements et enquêtes
agricoles successifs.
(2) Une présentation de la typologie (démarche adoptée et objectifs, encart sur la clé
typologique identifiée).
(3) La description des différents systèmes sous forme de « fiche système » (cf ci-avant) et leurs
évolutions.
(4) Repères cartographiés.
Exemples : Répartition de l’effectif d’exploitations selon les systèmes, répartition des systèmes par
secteur géographique (petite région agricole, cantons,…), cartographie des « profils agricoles »
(systèmes dominants) des différents secteurs géographiques,...
5
La valorisation de données technico-économiques (type CER) implique de rattacher les exploitations des
banques de données aux types. Elle implique une étape de croisement des données des différentes bases et
retraitement pour certaines d’entre elles (ex : données fiscales des comptabilités d’exploitation, effet année,
analyse pluriannuelle sur échantillon constant).
Document pour la réunion de lancement du projet « Typologie des systèmes d’exploitation » - 18/03/2011
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APCA – REE – Projet « typologie des systèmes d’exploitation agricole »
5) Mise en œuvre du projet : missions des Chefs de projet et calendrier.
a) Missions régionales et nationales.
•
Le projet de typologie implique des personnes ressources au niveau régional (1 personne par
région avec l’appui éventuel d’un stagiaire, soit 0,3 – 0,5 ETP sur 1 an) et national (1 personne).
•
L’appui du niveau national est jugé fondamental pour s’imprégner des expériences régionales
existantes, coordonner le dispositif, appuyer les régions dans leurs démarches et apporter
certains éléments structurants (méthodes, outils), gages d’efficacité et de réalisation
d’économies d’échelle.
•
Il serait souhaitable de favoriser une approche par bassin ou grande zone de production pour
définir les grandes familles de systèmes et pour s’assurer d’une unité d’approche dans des
régions présentant des conditions de production assez proches. Le travail se réaliserait en région,
ponctué d’étapes de validation au niveau du bassin (dans le cadre par exemple d’un groupe de
travail regroupant les différents opérateurs régionaux). Cette coordination au sein d’un bassin ne
doit néanmoins pas être un frein aux travaux de typologie régionale, si les différentes régions
d’un bassin ne s’engagent pas au même rythme.
Le schéma ci-après répertorie les missions des différents opérateurs impliqués dans le dispositif :
Personne ressource /
chargé de projet
national APCA.
Chargé de projet régional
Chargé de projet régional
Coordination par bassin
à envisager
Missions :
- Appui méthodologique aux régions et
accompagnement de la phase de
construction de typologie.
- Négociation accès aux données du
recensement.
- Animation des réunions nationales
- Appui pour la quantification de la
typologie.
- Favoriser l’harmonisation des pratiques
régionales et travail en partenariat.
- Garant du cadre national
Missions :
- Animation du collectif d’experts (régionaux et
départementaux).
- Construction de la typologie régionale.
- Quantification de la typologie régionale (dans
l’hypothèse d’un accès régional aux
données).
- Description des systèmes et valorisation de la
typologie régionale
- Diffusion et communication
- Relation avec les autres OPA régionales.
Evaluations moyens :
1 ETP
Evaluations des moyens:
0,3 – 0,5 ETP pendant 1 an
Appui stagiaire
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APCA – REE – Projet « typologie des systèmes d’exploitation agricole »
b. Proposition de calendrier
janvier
février
mars
avril
mai juin juillet août
Mise en place du
projet
septembre
octobre
novembre
décembre janvier
1ères étapes de construction des typologies régionales
février
mars
2èmes étapes de
construction,
quantification à l'aide
des données du RA
avril
mai
Finalisation des
travaux et
valorisation
Poursuite positionnement des régions, désignation d'un animateur régional
■
18 mars : réunion des animateurs régionaux - lancement du projet
■
formation des animateurs régionaux
■
■
■
■
■
■
réunions nationales (suivi, concertation)
■
Séminaire national restitution
En région :
Entretiens auprès d’experts en contact avec les exploitations agricoles.
Formalisation des connaissances - Construction d'une ébauche de typologie
Identification de critères pertinents de segmentation des types
Quantification de la typologie
Finalisation travaux
Projet typologie des systèmes d'élevage ?
Articulation et travaux commun avec le projet TYPOEL
(piloté IE et partenariat Instituts, groupes chambres)
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