Ville et Campagne ou Ville-Campagne

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Ville et Campagne ou Ville-Campagne
Ville et Campagne ou Ville-Campagne ?
Etude de cas : Séchex
Nous avons décidé de nous intéresser particulièrement à un village afin de traiter la campagne, il s’agit d’un rapport d’observation sur l’évolution et le fonctionnement de Séchex petit village français du bord du lac Léman.
Population : dans les années 1980 la population était
d’environ 300 habitants, chiffre qui a stagné longtemps,
mais qui a été multiplié par 4 au cours de la dernière
décennie
Transport : avant 1997, seul le bus scolaire reliait la ville
à séchex qui passait deux fois par jour, à 7h00 17h00 .
Depuis peu, trois nouveaux horaires ont été créés 12h00
13h30 et 15h00. De plus, une ligne de bus métropolitaine reliant la ville à été créé avec un passage toutes les
45 minutes.
Le fait que la population urbaine est de plus en plus
séduite par ce village a permis la multiplication des
infrastructures de transport en commun reliant la ville
qui était jusqu’alors quasi inexistante.
Pendant des siècles, les concepts de ville et de campagne étaient des notions clairement définies. La relation entre
la ville et la campagne était celle d’une dichotomie. Ville et campagne s’opposaient, par leur forme et leur fonction,
mais aussi par des typologies d’architecture, des valeurs et des modes de vie. Définissons ces deux notions :
Sécurité : une voiture de police municipale qui
patrouille au sein du village et aux alentours à été mise
en place depuis 3ans. Au niveau des secours, soins
médicaux d’urgence et pompier le village dépend
encore totalement de la ville la plus
proche :Thonon située à environ 6 km.
La campagne est un environnement naturel cultivé, d’une certaine étendue. Les activités sont principalement l’élevage et la
production agricole, c’est-à-dire le secteur primaire. C’est un
espace à faible densité humaine où il y a peu de services.
L'Angélus, Millet, 1859
Mais, au cours de ces dernières décennies, ce clivage s’est estompé, laissant place
à une forme mixte, entre urbain et rural, bâti et naturel. La ville est sortie de ses
frontières, s’étalant toujours un peu plus sur la campagne au point qu’il est parfois
difficile d’établir une limite entre ville, village et campagne. Plusieurs facteurs ont
contribué à la disparition de cette dualité ville/campagne, entre autres : la démocratisation de la voiture et la construction des autoroutes, qui ont permis à des «
urbains » de s’installer à la campagne et ont ainsi engendré la migration pendulaire, l’accession d’une plus grande partie de la population à la propriété, la diminution du primaire avec la mondialisation, l’ importance qu’ont pris les loisirs en
plein air. On remarque deux modalités principales d’extension : les secteurs résidentiels de villas et les zones industrielles en pourtour de la ville où se rassemblent les centres commerciaux (voire carrément loin de la ville, mais près d’un axe
routier (Ikea)). Les concepts de ville et de campagne ne sont plus opérationnels
pour appréhender ces nouveaux types de territoires. On parle aujourd’hui de «
ville-campagne ». Nous allons voir, sur un exemple précis, comment la campagne
s’est métamorphosée, en quelques sortes urbanisée.
Santé : il n’y a pas de médecin dans le village mais
depuis 3ans une infirmière s’est installée et couvre les 2
villages voisins pour les soins ne nécessitant pas
l’intervention de médecin.
Une ville est un espace délimité, industrialisé et développé, à densité humaine élevée, qui concentre des services et des activités
sociales, administratives et économiques :c’est-à-dire principalement le secteur tertiaire mais aussi secondaire. Ce regroupement
d’activités fait de la ville un pôle qui étend une sphère d’influence
sur une partie plus ou moins grande du territoire qui l’entoure,
notamment sur la campagne.
Habitations/bâti :le village est en extension constante,
de nouveaux chantiers apparaissent sur le pourtour du
village. Des promoteurs immobiliers ont racheté la majorité des exploitations agricoles en déclin pour construire des résidences pavillonnaires pour les classes
aisées.
Le cœur du village et son âme persiste par ses vieilles
bâtisses traditionnelles qui sont fréquemment rénovées
et dont on souhaite conserver l’apparence. Mais le
village est « défiguré » par des constructions modernes
qui sortent des anciens champs et qui jurent, par leur
grand nombre et leur répétition, vis à vis du centre
rustique et campagnard du village.
Ceci s’explique par le phénomène de migration pendulaire : la classe aisée a choisi de s’installer dans un cadre
rural périurbain plus agréable pour le calme, l’air, la
nature et les paysages qu’il offre.
Education : création d’un collège en périphérie du
village qui a ouvert ses portes cette année.
Photograme du
film Edouard aux
mains d'argent,
Tim Burton
Loisirs : assez sommaire, le tourisme vert et estival ainsi
que l’augmentation de la population a permis de développer les sports nautiques et la restauration (création
d’un hôtel). Le club de football local a vu son nombre de
licenciés doublés en 3 ans. Des associations culturelles,
regroupant les villages aux alentours, se sont développées, mais restent assez restreintes car elles n’ont pas
assez de moyens financiers.
Ces nouveaux territoires posent des problèmes quant au gaspillage de l’énergie
liés aux transports pendulaires et la multiplication des habitations individuelles
qui pèsent plus que des immeubles collectifs. De plus, la faible densité de ces
territoires empêche des transports en communs efficaces. Pour l’architecte, ces
territoires posent un challenge permanent : il faut respecter l’identité forte et
propre aux quartiers historiques de la ville, tout en proposant des solutions modernes, durables et économiques (du point de vue financier et énergétique).
L’architecte est aussi confronté aux enjeux de la réhabilitation du bâti. Ces nouveaux territoires sont en train de détruire le paysage campagnard traditionnel,
qui a beaucoup de valeur à nos yeux… C’est en unissant nos connaissances
d’ingénieurs et d’architectes – avec celles de la politique – que nous pourrons
peut-être freiner ce développement.
Pour conclure, on ne peut pas parler de transition totale en petite ville car il n’y a pas de création
importante d’emplois à part le collège et l’hôtel soit 20 personnes en hiver et 50 en été. On
constate, ces dernières années, un fort dynamisme constructif dû à l’inversion de l’exode rural
en « exode urbain ». Toutefois, celui-ci, dénature l’aspect traditionnel du construit et les activités
initiales de pêche, élevage et production agricole. En revanche, la campagne gagne en infrastructures liées au tertiaire (tourisme) et qui profitent à la population dans son quotidien.
L’évolution globale ressentie est que les campagnes perdent de leur « cachet traditionnel ». Par
conséquent, on constate plusieurs mutations : au niveau architectural ainsi que dans les secteurs d’activités et des modes de vie.
Echangeur autoroutier près du port de Yokahoma, Yann Arthus-Bertrand
Une construction qui s’intègre, selon nous, très bien au paysage, et l’autre pas du tout.
(Centre Paul Klee de Renzo Piano et Siège de Vacheron Constantin de Bernard Tschumi)
Projet pour un nouveau quartier à Séchez
résidences secondaires à bas prix
Groupe 6:
Wellinger Jeanne, Mayer Yoan, Paulino Vasco, Dorsaz Jean-Marc, Macchi Niccolò