Sud Ouest, juillet 2008 - micro

Transcription

Sud Ouest, juillet 2008 - micro
SUD OUEST
192e jourde l'année
D'autres 10 juillet
Saint Ulrich. Mort en 1093,
bénédictin chargé de rédiger les
Constitutions de la réforme de
Cluny.
Les Ulricltsont intelligents et de
bonne humeur.
Couleur: Le vert.
Chiffre: Le 3.
1871 : Naissance de l'écrivain Marcel Proust.
1928: Naissance du peintre Bernard Buffet.
1940: Le gouvernement s'installe à Vichy. Vote des pleins pouvoirs à
Pétain (80 parlementaires refusent).
1941 : Mort du pianiste de jazz jelly Roll Morton.
1964: La minijupe de la britannique Mary Quant r~volutionne la mode.
1965: Mort. de l'écrivain jacques-Audiberti.
1976: Catastrophe écologique de Seveso.
1985: Le « Rainbow Warrior» est coulé dans le port d'Auckland.
JEUDll0JUILLET2008
CINEMA
.
;
HOMMAGE. Une exposition et un livre viennent célébrer la r:'émoire d'Emile Couzinet, alias« le Roi du
nanar ». Producteur-réalisateur-diffuseur, l'homme avait ses propres studios, à Royan'puis à Bordeaux
Ho11
: Philippe Belhache
ood-sur-Gironde
vailler des gens comme Robert
Lamoureux ou Jean Carmet
dans les années 50. En 1959,
puur sun avant-dernier film,
« Q}lai des illusions », Émile Couzinet avait même pour assistant
réalisateur un certain ... Sergio
Leone.
Les Studios de la Côte de Beauté
n'étaient alors plus qu'un souvenir,
effacé par les bombes de l'armée
américaine. L'homme a.alors créé
les Studios de la Côte d'Argent à
BordeauX. « Son système fonctionnait, même s'il était éreinté par la
critique. il incarnait une certaine
conception du ciném a. il a été mis
à mal par la nouvelle vague. »
ertains le comparent à
Ed .Wood, d'autres évoquent la mémoire .de ...
Max Pecas. C'est dire que
l'œuvre d'Émile Couzinet n'est.
pas restée dans la mémoire des critiques, sauf à en taire le mètre étalon de la ringardise. L'homme a
pourtant tracé son sillon, son histoire se confondant avec celle du
_cinéma, à la fois diffuseur, producteur à succès, scénariste, réalisateur. il fut l'un des rares à maîtriser entièrement la · chaîne de
l'industrie du septième art,jusqu'à
créer ses propres studios à Royan,
puis, après la guerre et le borribarCité martyre. Son dernier film,
dement de la station balnéaire,
« Césarin joue les étroits mousdans son château du Tauzin, à Borquetaires », est un échec comdeaux. Aujourd'hui, Royan lui
mercial. Couzinet raccroche la
rend hommage à travers une expocaméra. il mourra peu de temps
sition et une biographie parue
après, en octobre 1964, peu
aux éditions Bonne Anse, « Citizen
avant ses 68 ans, laissant derCouzinet » (1).
rière lui l'image d'un homme
« C'est un personnage fascinant,
parfois colérique, mais aussi
explique Françoise Mamolar, jourd'un homme d'affaires avisé,
naliste et historienne de l'art,
d'un ami fidèle, d'un amoureux
auteur de l'ouvrage. J'ai découvert
de la bonne chère, à la cave riun passionné, un homme d'affaiche et à la table ouverte. D'un
res qui s'est pris au jeu de la réaPHOTO PH. B.
Pierre-louis Bouchet et Françoise Mamolar. Un hommage à« Citizen Couzinet »
homme quLn'avait pas oublié
lisation, qui alignait les succès
ses racines. Auteur dès 1945
dans le domaine du divertissedocumentaire,
ment. Sa devise était "On y rit, on Films, il a créé ou racheté des L'idée d'avoir sa propre structùre fadas », premier film bénéficiant d'un film
yva". Le public suivait. »Françoise salles à Saintes, La Rochelle, le séduisait. Pagnol avait créé ses d'un accueil critique plutôt conci- / « Royan, cite martyre », il avait
Mamolar a placé ses pas dans Agen, Toulouse et bien sûr Bor- propres studios à Marseille. il y liant. Se retrouvent à l'affiche quel- pris la présidence, à Bordeaux,
ceux de . l'enfant de Bourg-sur- deaux. il en taisait des lieux su- avait la Victorine à Nice, pour- ques-uns des acteurs fétiches de de l'Union ' des sinistrés de
Gironde devenu projectionniste blimes, du Gallia au Rex en pas- quoi pas un studio sur la côte atlan- Marcel Pagnol, comme Charpin, Royan, allant jusqu'à quêter des
fonds en compagnie dè Micheambulant avant la Première sant par le Louxor, pour attirer tique? Les Studios de la Côte de Robert Vattier ou Alida Rouffe. »
line Presle ou de Noël-Noël.
Guerre mondiale, avant de devenir le public. À Royan, il est deve- Beauté voient le jour dans les
diffuseur, de développer son pro- nu principal actionnaire et di- entrepôts du Casino. Non loin de CarmetetLeone.Par la suite, la
pre réseau de salles et de décider . recteur du casino municipal. l'endroit où se trouve actuelle- critique s'est montrée beaucoup . (1) « Citizen Cou-zinet, Hollywood-sur-Giqu'il serait plus intéressant pour Une fois devenu réalisateur, il y ment le Carel (2). » La suite est moins tendre avec le cinéaste. ronde », de Françoise Mamolar, aux éditions
lui de diffuser ses propres films.
a organisé des avant-premières venue par défaut. «il lui fallait un Ce qui ne l'a pas empêché 'de Bonne Anse. L'exposition« Couzinet, un cifastueuses. »
réalisateur pour un film dont il remplir les salles tout âu long néasteà Royan » estvisible jusqu'au 14décemHomme d'affaires. Qui était
Couzinet n'avait pas vocation à avait écrit lui-même le scénario. de sa carrière. « Il a beaucoup bre au Musée municipal de Royan, 31 , avenue
vraiment Émile Couzinet? « Un tout faire lui-même. La solution Personne n'est venu. il n'avait pas travaillé avec de solides seconds de Paris. Renseignements au 05 46 38 85 96.
homme d'affaires sans nul s'est imposee à lui petit à petit. « il d'autre choix que de le taire lui- couteaux du cinéma français, (2) Centre audiovisuel de Royan pour l' apprendoute. Avec . sa société Burgus a voulu produire ses propres films. même. » Ce sera « Le Club des mais il a également fait tra-_ tissage des langues.