rwanda : les apparitions mariales de kibeho

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rwanda : les apparitions mariales de kibeho
Liberte Politique
RWANDA : LES APPARITIONS MARIALES DE KIBEHO
RECONNUES PAR L'EVEQUE DU LIEU
Article rédigé par La Fondation de service politique, le 12 juillet 2001
PARIS,[DECRYPTAGE/analyse] - Le 29 juin, en la fête de saint Pierre et saint Paul, Mgr Misago, évêque
de Gikongoro (Rwanda), a présenté sa "déclaration portant jugement définitif sur les apparitions de Marie à
Kibeho", 20 ans après les premières apparitions.
Les apparitions de Kibeho ont commencé le 28 novembre 1981, au collège du village. Au cours des
apparitions, en août 1982, les voyants terrifiés ont vu et décrit avec une précision stupéfiante les scènes
atroces qui se sont déroulées devant le monde entier, douze ans plus tard, pendant l'été 1994. Rappelons que
plus de 500.000 personnes, notamment des Tutsis et des Hutus modérés, ont été massacrés au Rwanda en
1994 par les milices hutues connues sous le nom de Interahamwe. Près des 20.000 personnes ont été brûlées
vives dans l'église de Kibeho, dans le diocèse de Gikongoro au sud-ouest du Rwanda, où ils s'étaient
réfugiés. Au cours de la guerre qui décima le pays et l'Église, le président de la conférence épiscopale,
plusieurs évêques et plusieurs voyants trouvèrent la mort.
En 1988, Mgr Misago a approuvé le culte public, sans toutefois confirmer les circonstances et la validité des
apparitions aujourd'hui terminées. L'évêque a jugé que les travaux des deux commissions, celle des
médecins et celle des théologiens, qui furent créées en 1982 lui permettaient actuellement de se prononcer
de manière définitive sur les apparitions.
Cette reconnaissance par l'évêque du lieu des apparitions n'est pas couverte par l'infaillibilité, précise Mgr
Augustin Misago dans sa déclaration. "Elle ne saurait être confondue avec un acte de foi", explique-t-il,
insistant sur le fait que "chaque chrétien demeure libre d'y adhérer". Au Vatican, on rappelle par ailleurs que
le Saint-Siège ne se prononce jamais sur des cas d'apparitions, laissant la pleine autorité à l'évêque du lieu
pour décider de l'authenticité ou non des événements.
Seules les trois voyantes du début méritent d'être retenues comme authentiques ; il s'agit d'Alphonsine
Mumureke, Nathalie Mukamazimpaka, et Marie-Claire Mukangango. La Vierge s'est manifestée à elles sous
le vocable de "Nyina wa Jambo", c'est-à-dire "Mère du Verbe", expliquant aux voyantes que cela signifie
"Mère de Dieu" ("Umubyeyl w'Imana") pour qu'on ne la confonde pas avec d'autres mères.
Le message de la Vierge est un appel à la conversion par une vie de prière et de confession, une vie
renouvelée par la Parole de Dieu, les oeuvres de charité et de justice.
Le nom donné désormais au sanctuaire marial de Kibeho est "Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs".
L'évêque a formulé le souhait que "Kibeho devienne donc sans tarder un but de pèlerinages et de
rendez-vous pour les chercheurs de Dieu, qui y vont pour prier ; un haut-lieu de conversions, de réparation
du péché du monde, et de réconciliation ; un point de ralliement pour "ceux qui étaient dispersés", comme
pour ceux qui sont épris des valeurs de compassion et de fraternité sans frontières ; un haut-lieu qui rappelle
l'Evangile de la Croix".
Mais les tensions persistent entre le diocèse de Gikongoro situé au sud du Rwanda et les survivants du
génocide au sujet de Kibeho. Mgr Augustin Misago, accusé d'être impliqué dans les massacres de Kibeho, a
été arrêté puis jugé l'an dernier avant d'être acquitté par un tribunal pénal de Kigali. Le Saint-Siège a
toujours soutenu Mgr Misago dans cette épreuve, dénonçant les persécutions dont sont encore victimes de
nombreuses personnalités catholiques.
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