La préciosité au 17ème siècle

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La préciosité au 17ème siècle
La préciosité au 17ème siècle
Un mouvement féminin de «salon»
C’est dans les salons tenus par des femmes de la bonne société, tels que celui de Mme de la Sablière, qu’éclot la préciosité. Dans les salons, mais aussi dans les ruelles : la ruelle, espace laissé entre le lit et le mur, est l’endroit où se tiennent les
amis intimes de la dame qui reçoit dans sa chambre, allongée sur son lit de parade. Les cercles féminins se multiplient et
accueillent poètes et gens d’esprit, auteurs et amateurs. Somaize, dans son Grand dictionnaire des Précieuses (1661), fait
du salon un des fondements de la préciosité : pour être précieuse, il faut ou tenir assemblée chez soi, ou aller chez celles
qui en tiennent : c’est encore un loi assez reçue parmi elles de lire toutes les nouveautés, et surtout les romans, de savoir
faire des vers et des billets doux.
Celles que l’on appelle peu à peu les « précieuses » veulent participer activement à la vie culturelle de leur temps et revendiquent le droit de juger des oeuvres littéraires, et éventuellement d’en écrire. Somaize ajoute en effet que les Précieuses
« sont seulement celles qui se mêlent d’écrire, ou de corriger ce que les autres écrivent, celles qui font leur principal de la
lecture des romans ». Les oeuvres littéraires cessent désormais d’être l’affaire des doctes. Le salon, qui se tient généralement dans un appartement de réception, devient un milieu pédagogique. Ces femmes, qui n’avaient pas étudié les Anciens
dans les collèges au même titre que les hommes, privilégient la conversation à l’érudition et à la rhétorique. Elles promeuvent une nouvelle forme de culture centrée sur la poésie et le roman. Selon elles, on peut prendre part à la culture en lisant
des ouvrages en français ou en conversant avec des gens de lettres.
La conversation mondaine supplante la conversation masculine entre érudits, le salon remplace l’Académie. La conversation devient un jeu qui exclut la grande éloquence. Elle doit être ludique et désintéressée. Elle consiste en un échange
libre dont le ton doit répondre à un idéal de naturel. Il s’agit avant tout de plaire en trouvant des formules brillantes et des
pensées pertinentes. La culture précieuse s’enracine dans l’oralité, par opposition à une culture livresque et scolaire. Les
membres de l’assemblée lisent des textes à haute voix et chacun doit être capable d’écrire, et mieux encore d’improviser
les petits genres littéraires (chansons, sonnets, épigrammes, madrigaux, énigmes, portraits). Le principal attribut de la
précieuse doit donc être l’esprit, comme le souligne Somaize avec ironie : je suis certain que la première partie d’une précieuse est l’esprit, et que pour porter ce nom, il est absolument nécessaire qu’une personne en ait, ou affecte de paraître
en avoir, ou du moins qu’elle soit persuadée qu’elle en a.
Les précieuses doivent donc savoir manier la langue de manière à la faire briller : dans leurs salons, les vers sont ciselés
comme des gemmes, la phrase est tissée avec élégance. Un langage précieux apparaît, dont le raffinement répond au raffinement du comportement et des sentiments.
L’amour précieux : un sentiment idéalisé
La littérature précieuse et son langage raffiné ont avant tout pour objet de dépeindre le sentiment amoureux. L’amour est
en effet au centre des conversations dans les salons et les cercles précieux. On se demande comment le définir et quelle
doit être sa place dans la vie. Les précieuses ont de l’amour une conception romanesque, forgée par les utopies littéraires
telles que L’Astrée ou Clélie. Ces romans dépeignent un sentiment idéal et épuré qui ne laisse pas de place à l’instinct. A.
Adam explique que les précieuses éprouvent « une sorte de dégoût pour les formes ordinaires de l’amour, fussent-elles les
plus légitimes. Elles rêvent d’un sentiment plus pur, d’une amitié où les ferveurs subsisteraient sans la grossièreté du désir.
» (« Baroque et préciosité » in Revue des Sciences humaines,1949). Les codes de l’amour précieux, héritier de l’amour
courtois du Moyen Âge, sont précis. Dans son roman Clélie, Histoire romaine (1654), Mlle de Scudéry imagine même une
topographie de l’amour : la carte du pays de Tendre. Il s’agit d’une représentation topographique et allégorique des différentes
étapes de la vie amoureuse selon les précieuses. Le pays de Tendre est traversé par le fleuve Inclination. On y rencontre des
villes telles que Tendre-sur-Estime et des villages aux noms évocateurs de Billet-galant ou Billet-Doux. L’amant doit en effet
passer par de nombreuses étapes amoureuses et ne pas faire de faux pas pour espérer conquérir le coeur de sa dame. Les précieuses veulent spiritualiser l’amour, le dégager de la nature et des aspects sensuels pour le transformer en une pure inclination
de l’esprit. Saint-Evremont condamne comme chimérique la philosophie précieuse de l’amour : « L’amour est encore un dieu
pour les précieuses. Il n’excite point de passion dans leurs âmes ; il y forme une espèce de religion... Elles ont tiré une passion
toute sensible du coeur à l’esprit et converti des mouvements en idées. » (Le Cercle) C’est aussi pour ce désaveu de l’amour
que les précieuses ont été critiquées en leur temps. Pourtant, comme le souligne A. Adam, les Précieuses ont exalté l’amour :
elles ont formé tout un corps de doctrines. C’est d’abord sa royauté universelle. Nul ne lui échappe. Point de temps, de lieu, de
personne qui soient protégés contre ses coups. Plus un être est distingué par sa naissance, par son esprit, par sa culture, par sa
délicatesse naturelle, plus il est exposé et comme livré à l’amour. Leur seconde maxime, c’est que l’amour est fatal. (...) Enfin,
Précieux et Précieuses affirment que l’amour, avec ses souffrances, ses jalousies, ses désespoirs, est préférable à l’absence
d’aimer. (...) Les Précieuses veulent l’amour, mais un amour qui soit essentiellement liberté. Liberté à l’endroit des impératifs
sociaux. Mais liberté aussi en face des passions sensuelles. Elles ne veulent aimer que par un pur choix de l’esprit. Ce qui
revient à dire que l’amour, chez elles, sera quelque chose de très intellectuel, de très conscient.
A. Adam, « Baroque et préciosité » in Revue des Sciences humaines (1949)
La conception précieuse de l’amour est donc un parti pris philosophique : en amour comme dans la société, la femme veut être
maîtresse d’elle-même.
La carte du Tendre
Langage précieux, littérature précieuse
La préciosité a engagé une réforme du langage. En voulant mettre leurs paroles en harmonie avec la subtilité de leurs pensées,
les précieuses ont crée un langage particulier à l’usage des cercles qu’elles fréquentent. Elles ont bouleversé les usages de la
langue, en intégrant notamment des tournures qui bannissent tout prosaïsme. On note également un enthousiasme pour les
néologismes, ainsi que pour les termes et les locutions à la mode. Le langage précieux se caractérise avant tout par la recherche
de l’effet. Somaize, dans son Grand dictionnaire des Précieuses, note que les précieuses sont « celles qui inventent des façons
de parler bizarres par leur nouveauté et extraordinaires dans leur signification. » Cette nouvelle langue a de quoi surprendre
les non initiés. Le langage des précieuses, compliqué et codé, se veut hermétique. En effet, les précieuses réservent le sens de
leurs propos à un groupe restreint. Elles ne peuvent donc se contenter d’un langage ordinaire. Somaize raille les Précieuses
pour cet emploi nouveau et élitiste de la langue :
Elles sont encore fortement persuadées qu’une pensée ne vaut rien lorsqu’elle est entendue de tout le monde, et une de leur
maxime de dire qu’il faut nécessairement qu’une précieuse parle autrement que le peuple, afin que ses pensées ne soient entendues que de ceux qui ont des clartés au-dessus du vulgaire, et c’est à ce dessein qu’elles font tous leurs efforts pour détruire le
vieux langage, et qu’elles en ont fait un, non seulement qui est nouveau, mais encore qui leur est particulier.
C’est ce goût du raffinement et de la singularité du langage qui est caricaturé par Molière dans Les Précieuses ridicules (I,6) :
MAGDELON. (...) Vite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des grâces.
MAROTTE. Par ma foi, je ne sais point quelle bête c’est là : il faut parler chrétien, si vous voulez que je
vous entende.
CATHOS. Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes, et gardez-vous bien d’en salir la glace par
la communication de votre image.
La pièce de Molière, en les grossissant, donne un aperçu des procédés du langage précieux. On peut noter l’emploi de néologismes (« un nécessaire » pour « un valet »), d’adjectifs substantivés (« le doux, le tendre, le passionné »), d’adverbes hyperboliques (« furieusement », « terriblement », « effroyablement »), de périphrases compliquées (« Voiturez- nous ici les commodités de la conversation » pour « Apportez-nous les fauteuils ») ou d’expressions précieuses à la mode (« Le moyen de souffrir
cela ! »). On pourrait ajouter à l’inventaire des procédés précieux les antithèses et les oxymores qui participent à la recherche
de l’effet, les métaphores et les allégories qui permettent de contourner l’objet du propos, et surtout l’art de la pointe.
Hélène Poncet
http://www.lettres-et-arts.net/histoire_litteraire_17_18_emes_siecles/135-preciosite
Remontons au Moyen-Age : la courtoisie
L’amour courtois (aussi appelé fin’amor) est la façon réglementée de tenter de séduire une femme de qualité sans l’offenser et
Préciosité 2
en récitant des poésies, dont on retrouve des traces au Moyen Âge dans la poésie et la littérature
Il apparaît dans les cours des château au 12ème siécle : des «dames» (du latin «domina», maîtresses») dominent des jeunes
gens qui cherchent à les séduire. Elles les soumettent à diverses épreuves physiques et littéraires avant de les accepter comme
amants.
De nombreuses féministes du XXème siècle ont vu en ces dames, puis dans les précieuses du 17ème siècle les ancêtres du
féminisme.
La poésie lyrique : le grand chant courtois des troubadours.
Notre poésie n’est pas issue d’un milieu populaire. Elle fait irruption dans le midi de la France au début du 12ème
siècle et Guillaume IX, comte de Poitier et duc d’Aquitaine, le premier poète, va faire un tas d’émule. Ces successeurs vont reprendre la thématique, le raffinement et la complexité. C’est une poésie élitiste, il faut du raffinement
et de la culture pour pouvoir la comprendre et l’apprécier.
Les troubadours du sud de la France vont propager ce lyrisme courtois en langue d’oc jusqu’au nord en langue
d’oïl. Le terme ‘troubadour’ vient de l’ancien français trobar, du latin tropare qui signifie ‘composer des tropes’.
Les tropes sont de petites pièces chantées lors des liturgies, accompagnées de musique. C’est devenu par extension tout poème chanté. Tropare signifie aussi trouver, c’est-à-dire créer. Le terme désigne donc vite l’activité
de création poétique. C’est l’apparition de l’originalité puisque le troubadour fera œuvre de créativité littéraire
et musicale.
I.La poésie des troubadours.
A.Origine formelle :
On situe l’origine formelle en Aquitaine, où les tropes étaient très développés. Ou bien on leur donne une origine
arabo-andalouse. En effet, l’Espagne a fait beaucoup d’échanges avec les poètes arabes qui eux-mêmes composent une poésie qui chante l’amour avec une répartition strophique qui rappelle celle de la poésie lyrique.
C’est une poésie de cour puisque c’est là qu’elle se développe. De plus, les mœurs sont plus souples dans le sud,
ce qui pourrait expliquer cette thématique de l’amour moins sérieuse que le thème épique. La poésie donne une
éthique mondaine et amoureuse qui sera à l’origine de la fin’amor.
B.Le chant du cœur.
La fin’amor à de particulier que c’est un amour porté au plus haut degré de perfection. C’est un alliage particulier
qui tient de la courtoisie et de l’art d’aimer. Idéalement, l’homme courtois est avant tout désintéressé, il a du savoir vivre, connait l’art de la chasse et de la conversation, il est élégant et surtout il est aimant, puisque l’amour
bonifie chacune de ces qualités et s’il ne les a pas, l’amour lui donne. Témoignage d’un art d’aimer par André le
Chapelain dans Le tractatus de amore où il donne la codification de l’amour courtois. L’originalité de ce traité est
qu’il transpose la relation seigneur-vassal vers la dame-chevalier. Il est son vassal et la femme est posé comme de
rang supérieur. La fin’amor devient un discours amoureux ritualisé, esthétisé. Mais ce n’est pas un amour platonique pour autant. Il parle aussi de l’amour charnel.
C.Une poésie formelle.
C’est aussi une poésie formelle, qui se fixe assez tôt. Il faut quarante à soixante vers, cinq à sept coblas (c’est le
terme pour strophe), de six à dix vers. La composition formelle est liée à sa thématique. Le poème s’ouvre sur
le printemps ou l’été qui chante le renouvellement de la nature, le désir amoureux et l’inspiration poétique. Il
présente aussi la dame aimée. Le poète fait preuve d’humilité, il souffre car il aime une femme inaccessible, il
patiente, il espère obtenir la récompense suprême : la merce, c’est-à-dire les faveurs de la dame.
http://coursdelettres.e-monsite.com/pages/litterature/la-poesie-lyrique-le-grand-chant-courtois-des-troubadouraux-nouvelles-regles-de-poesie.html
Préciosité 3
Mon Cœur soupire
L’hiver m’est fleur
J’ai une telle joie au coeur,
elle me dénature tout.
Fleur blanche, incarnat ou pâle,
me semble froidure.
Avec vent et pluie m’appelle l’aventure,
et s’élève mon chant,
et s’accroît mon mérite.
J’ai tant d’amour au coeur,
de joie et de douceur,
que l’hiver m’est fleur,
la neige, verdure.
Bernart de Ventadour (troubadour du 12ème siècle)
De bonne foi, sans tromperie,
J’aime la plus belle et meilleure.
Mon coeur soupire, mes yeux pleurent,
De trop l’aimer pour mon malheur.
Mais qu’y puis-je si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
A pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point ?
Cet amour me blesse le cœur
D’une saveur si gente et douce
Que si cent fois par jour je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal de si beau semblant
Que je le préfère à tout bien,
Et puisque le mal m’est si doux,
Quel bien pour moi après la peine !
Bernart de Ventadour (12ème)
Que ne suis-je échangé en précieuse pluie,
J’assoupirai Éole en sa prison soufflant !
Que ne suis-je changé en aigle haut volant
Pour te faire compagne à la grande Asterie !
Que ne suis-je échangé en babillarde pie
Pour t’aller saluer ores en gaudissant !
Que ne suis-je échangé en taureau blanchissant
Pour paître bienheureux en ta belle prairie !
Mais que n’ai-je le charme au valeureux Jason
Pour gagner glorieux ta plus riche toison,
Car tu es l’ornement du troupeau mieux voulu,
J’en crois les saints bergers, le prophète Anagramme
Dit encor que toi seule ORNE CE PRÉ ELLEU
Que L’OR LÈVE EN CE PRÉ pour l’amour de ma dame.
(Marc Papillon (16ème)
Avant que d’adorer le ciel de vos beautés,
D’un clin d’oeil triplement j’aperçus d’aventure
Votre visage, Amour, chef-d’oeuvre de Nature,
Par qui je souffre, hélas, tant d’âpres cruautés !
Vous teniez ce cristal, miroir des déités,
Qui me représenta votre sainte figure,
Et ce riche portrait, riche de la peinture
Des braves traits naïfs de vos divinités.
Si j’ai donc vu d’un coup diverse votre face,
Que peut ore espérer mon coeur qui vous pourchasse ?
Ha ! je crains que ce teint ne soit gorgonien !
Mais s’il faut que ma mort procède de ma vue,
Un nouvel Actéon je me désire bien :
Il n’est rien de si beau comme une beauté nue.
(Marc Papillon)
Chanson
Les demoiselles de ce temps
Ont depuis peu beaucoup d’amans,
On dit qu’il n’en manque à personne,
L’année est bonne.
Nous avons veû les ans passez,
Que les galans estoient glacez ;
Mais maintenant tout en foisonne,
L’année est bonne.
Le temps n’est pas bien loin encor
Qu’ils se vendoient au poids de l’or,
Et pour le present on les donne,
L’année est bonne.
Le soleil de nous rapproché,
Rend le monde plus échauffé ;
L’amour regne, le sang bouillonne,
L’année est bonne.
Vincent Voiture (17ème)
SONNET
Bouche vermeille au doux sourire,
Bouche au parler délicieux.
Bouche qu’on ne sçauroit décrire,
Bouche d’un tour si gracieux.
Bouche que tout le monde admire,
Je me meurs tous les jours en adorant Sylvie,
Mais dans les maux dont je me sens perir,
Je suis si content de mourir,
Que ce plaisir me redonne la vie.
Quand je songe aux beautez, par qui je suis la proye
De tant d’ennuis qui me vont tourmentant,
Ma tristesse me rend content,
Et fait en moy les effets de la joye.
Les plus beaux yeux du monde ont jetté dans mon
ame,
Le feu divin qui me rend bien-heureux,
Que je vive ou meure pour eux,
J’aime à brusler d’une si belle flame.
Que si dans cet estat quelque doute m’agite,
C’est de penser que dans tous mes tourmens,
J’ay de si grands contentemens,
Que cela seul m’en oste le merite.
Ceux qui font en aimant des plaintes éternelles,
Ne doivent pas estre bien amoureux,
Amour rend tous les siens heureux,
Et dans les maux couronne ses fidelles.
Tandis qu’un feu secret me brusle et me devore,
J’ay des plaisirs à qui rien n’est égal,
Et je vois au fort de mon mal
Les Cieux ouverts dans les yeux que j’adore.
Une divinité de mille attraits pourveuë,
Depuis longtemps tient mon coeur en ses fers,
Mais tous les maux que j’ay souffers,
N’esgalent point le bien de l’avoir veuë.
Vincent Voiture
Bouche qui n’est que pour les Dieux,
Bouche qui dit ce qu’il faut dire,
Bouche qui dit moins que les yeux.
Bouche d’une si douce haleine,
Bouche de perles toute pleine.
Bouche enfin sans tant biaiser,
Bouche la merveille des bouches,
Bouche à donner de l’ame aux
souches,
Bouche, le diray-je, à baiser.
Isaac de Benserade (17ème)
EPITAPHE D’UNE BELLE FEMME
Cy gist une Beauté charmante & peu vulgaire,
Qu’injustement, helas! son Epoux gourmandoit
Et le seul qui ne l’aima guere,
Fut le seul qui la possedoit.
Isaac de Benserade