Du 29 août 2016 - Ambassade de France en Espagne

Transcription

Du 29 août 2016 - Ambassade de France en Espagne
Nouvelles d’Espagne
N°31 – du 17 août au 29 août 2016
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L’INE confirme la croissance de +0,8 % au second trimestre 2016.
La dette publique espagnole atteint un nouveau pic à 100,9 % du PIB au second trimestre 2016.
Le déficit commercial se réduit de 31 % g.a. sur le premier semestre 2016.
Indicateurs macro
Marchés financiers
Croissance PIB (t/t)
Croissance PIB (g.a)
+ 0,8 %
+ 3,2 %
T2 2016
Indice de Production Industrielle (g.a)
+1,0 %
05/16
Dette (% du PIB)
100,9 %
Déficit public (% du PIB)
Exportations (g.a)
Cette semaine
Semaine précédente
IBEX 35
8659,5
8720,6
T2 2016
Rendement bon à 10 ans (%)
0,924
0,937
-0,8 %
T1 2016
Prime de risque (pp)
1,001
1,026
+2,3 %
06/16
Importations (g.a)
-0,5 %
06/16
Inflation sous-jacente (g.a)
+0,7 %
07/16
Emploi
Taux de chômage (données
cvs)
Création d’emplois
trimestrielle (données cvs)
20,1 %
T2 2016
-83 467
T2 2016
Actualité Economique
MACROECONOMIE
L’INE confirme la croissance de +0,8 % t/t au second trimestre 2016 (cf. tableau 1). Un mois après la publication de son
indicateur avancé1, l’INE a révisé à la hausse le taux de croissance trimestriel (+0,1 pp ; soit +0,8 % t/t) mais maintenu le taux
de croissance interannuel (+3,2 % g.a.) espagnol, en publiant cette semaine les agrégats de comptabilité nationale pour le second
trimestre 2016. Le ralentissement attendu de l’activité économique n’a donc pas eu lieu, la croissance ayant une nouvelle fois
surpris à la hausse les analystes de la classe économique et politique. Nouveauté notable, la contribution du secteur extérieur
redevient positive (+0,2 pp aux +3,2 % de croissance ; au lieu de - 0,4 pp au T1 2016) pour la première fois depuis le T4 2014.
Quant à la contribution de la demande intérieure, elle perd en intensité (+3,0 pp au lieu de +3,8 pp au T1 2016) alors que le taux
de croissance des dépenses de consommation finale et d’investissement décélère par rapport au trimestre de l’année précédente.
Le net ralentissement de la consommation, notamment des administrations publiques, a néanmoins été partiellement compensé
par l’investissement en construction et biens d’équipements.
SECTEUR EXTERIEUR
Le déficit commercial se réduit de 31 % g.a. sur le premier semestre 2016. Il atteint ainsi 7,9 Md€ alors qu’il se chiffrait à
11,5 Md€ au premier semestre 2015. Cette amélioration du solde commercial espagnol résulte principalement de la chute du
cours du pétrole : celle-ci explique en partie la contraction des importations de 0,5 % g.a. (pour atteindre 135,9 Md€) après deux
années de forte croissance2. En parallèle, les exportations continuent de croître grâce au secteur automobile, aux biens
d’équipement et à l’alimentation bien qu’à un rythme plus modéré que l’année précédente (+2,4 % contre +3,7 % au S1 2015),
pour atteindre 128 Md€. L’Allemagne et le Royaume-Uni restent les deux principaux contributeurs à la croissance des
exportations espagnoles, suivis par l’Italie et la Belgique. Néanmoins, selon les calculs du Secrétariat espagnol au commerce
extérieur3, les importations en volume restent légèrement plus dynamiques que les exportations (respectivement +4,9 % et
+4,8 %).
L’indicateur avancé, publié le 29 juillet, prévoyait un taux de croissance trimestriel de +0,7 % t/t et un taux interannuel de +3,2 %.
Les importations espagnoles avaient respectivement augmenté de 4,6 % g.a au S1 2014 et de 3,3 % g.a. au S1 2015.
Le calcul des données en volume s’effectue en tenant compte de l’évolution des indices de valeurs unitaires : les prix des biens espagnols auraient diminué de
2,4 % sur le premier semestre 2016 alors que les prix des biens étrangers auraient chuté de 4,9 % (en lien avec la chute du prix de l’énergie).
1
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- SERVICE ÉCONOMIQUE
Baisse de l’investissement étranger dans les entreprises espagnoles sur les 7 premiers mois 2016. Selon un rapport de la
plateforme en ligne de conseil aux investisseurs Transactional Track Record, les fonds d’investissements, actionnaires et
entreprises étrangères auraient investi 15 Md€ dans les entreprises espagnoles entre janvier et juillet 2016, ce qui reste bien
inférieur aux niveaux atteints lors des deux années précédentes (respectivement 28,5 Md€ et 26,8 Md€ pour les mêmes périodes
en 2015 et 2014). Au-delà des possibles impacts négatifs de l’incertitude politique espagnole et du Brexit, la principale raison
de cette chute est l’absence d’opérations de grande envergure similaires à celles de 2014 et 20154. En effet, seules deux opérations
réalisées sur ce début d’année dépassent le milliard d’euros, à savoir l’achat de l’hôtelier Hotelbeds par les canadiens CPPIB et
Cinven (respectivement fonds de pension et fonds de capital-risque) pour 1,2 Md€ et l’achat du groupe énergétique Rénovalia
par le fonds d’investissement états-unien Ciberus pour 1 Md€.
Les commandes internationales représentent une part croissante du portefeuille des grands constructeurs espagnols. Les
constructeurs espagnols côtés en bourse - à savoir OHL, ACS, Ferrovial, FCC, Sacyr et Acciona – clôturent le premier semestre
2016 avec un carnet de commandes total s’élevant à 267 Md€. Les commandes internationales représentent à elle seules 76 %
de ce montant (203 Md€), respectivement en hausse de 1,5 point et 4 points par rapport à décembre et juin 2015. OHL et ACS
sont les Groupes les plus internationalisés puisque les commandes réalisées à l’étranger représentent respectivement 95 % et
84 % de leurs encours. Parmi les projets remportés par les constructeurs espagnols, il est pertinent de citer la rénovation du pont
Harbor au Texas par ACS, la construction d’un rail à grande vitesse en Californie par Ferrovial, et la construction et exploitation
de l’autoroute Roma-Latina en Italie par Sacyr.
MARCHE DU TRAVAIL
Fortes disparités salariales sur le marché du travail espagnol. Selon un rapport de l’Adecco et d’Infoempleo, le salaire moyen
d’un travailleur espagnol s’établit à 21 843€ annuels bruts en 2015. Néanmoins cette moyenne occulte de grandes disparités
salariales dépendant principalement (i) du poste occupé, les dirigeants gagnant en moyenne 45 K€, les professions intermédiaires
29 K€ et les employés 18 K€ ; (ii) du sexe, les hommes gagnant en moyenne 6,5 K€ de plus que les femmes ; (iii) de l’âge, la
tranche des 41-45 ans percevant un salaire moyen de 26 K€ contre 12 K€ pour les moins de 26 ans. Sur cette dernière variable,
au-delà de la différence d’expérience professionnelle, l’ampleur des écarts salariaux résulte de la modération salariale supportée
en grande majorité par les nouveaux entrants sur le marché du travail lors de la crise. Pour rappel, l’Espagne est un des pays de
la zone euro dont la rémunération salariale est la plus faible : selon Eurostat, le salaire moyen espagnol est inférieur de 39 % à
la moyenne de la zone euro (15,8 €/h contre 22€/h).
Le chômage des jeunes en Espagne reste l’un des plus préoccupants de l’OCDE mais devrait diminuer considérablement
en 2017 selon l’OIT. Selon le rapport Tendances sur l’emploi des jeunes en 2016 publié par l’organisation mondiale du travail
(OIT), près d’un tiers des jeunes espagnols (20-29 ans) ne serait ni étudiant ni travailleur, faisant de l’Espagne le 4ème pays de
l’OCDE ayant le plus de jeunes nini5 (après l’Italie, la Grèce et la Turquie). Par ailleurs, 80 % des jeunes travailleurs se
trouveraient dans une situation précaire, soit un niveau similaire à celui de la Roumanie et de la Slovaquie et le plus élevé de
l’UE. Néanmoins, l’OIT prévoit « une réduction considérable du taux de chômage chez les jeunes [en Espagne] tout au long de
2017 ». Pour rappel, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 46 % au S1 2016 en Espagne selon l’Institut national de
statistiques (INE), ce qui est considérablement supérieur à la moyenne mondiale (13,1 % en 2016 selon l’OIT).
FINANCES PUBLIQUES
La dette publique espagnole atteint un nouveau pic à 100,9 % du PIB au T2 2016 (cf. graphique 1). C’est un triste record
pour l’Espagne, à double titre : (1) il s’agit du ratio de dette/PIB le plus élevé de son histoire récente – l’encours de dette ayant
dépassé la barre symbolique des 100 % au T1 2016 (100,5 % du PIB) et (2) ce chiffre confirme la 6ème place de l’Espagne dans
le classement européen des pays les plus endettés 6. Seul signe positif, le taux de croissance interannuel de l’endettement public
espagnol décélère depuis le début de l’année 2014, puisqu’étant inférieur à 8 % (au lieu de 16 % en moyenne trimestrielle sur la
période T1 2010-T4 2013). Cependant, l’Espagne ne devrait pas respecter son objectif de dette fixée par le gouvernement dans
le Pacte de stabilité pour 2016 (99,1 % du PIB). La Commission européenne table sur 100,3 % à la fin de l’année et un retour
sous la barre des 100 % en 2017. Par ailleurs, le poids de la dette publique extérieure, détenue par le reste du monde, ne cesse
d’augmenter depuis le T3 2012 – date à laquelle elle avait atteint son niveau le plus bas (32 % de l’endettement public total) - et
s’établit à 44 % au T2 2016. En revanche, cette tendance ne représente pas un risque majeur dans la mesure où seul 0,2 % de
l’encours de dette publique est libellé en devises étrangères actuellement.
En 2014, l’opérateur espagnol Ono a été racheté par le britannique Vodafone pour 7,2 Md€. En 2015, Orange a réalisé avec succès une OPA sur Jazztel pour
3,4 Md€ et l’australien Macquarie et le koweitien Wren House Infrastructure ont racheté le groupe électrique Viesgo pour 2,5 Md€.
5
Equivalent français de l’expression anglaise NEET (not in education, employment or training).
6
Derrière la Grèce (176,3 %), l’Italie (135,4 %), le Portugal (128,9 %), Chypre (109,3 %) et la Belgique (109,2 %).
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- SERVICE ÉCONOMIQUE
La manne financière accordée par l’Etat central aux régions se chiffre à 167,5 Md€ cumulés depuis 2012. C’est en tout
cas le chiffre qui est avancé par le gouvernement Rajoy, à l’heure de faire les comptes sur les liquidités exceptionnelles accordées
aux communautés autonomes (CCAA). Les 167,5 Md€ de financements se ventilent de la façon suivante : (1) 131 Md€ au titre
des liquidités exceptionnelles ; (2) 36,5 Md€ au titre (2.1) des lignes de financement ICO créées ad hoc pour les régions et (2.2)
d’avances ou d’allongements des remboursements de liquidations 7. Alors qu’on lui reproche de ne pas s’être attaqué à la réforme
quinquennale du système de financement des communautés autonomes en 2014-2015, le gouvernement Rajoy se dédouane en
assurant que l’Etat a adopté des mesures d’urgence pour éviter une brèche financière des régions. Force est de constater que ces
mécanismes de financement (fonds de liquidité autonomique, fonds de paiement des fournisseurs, facilités financières, etc.), qui
devaient être temporaires, s’éternisent. L’injection de liquidités a permis aux régions d’économiser sur les charges de la dette
pour près de 44,5 Md€, et dont ont principalement bénéficié la Catalogne (15,8 Md€), la communauté de Valence (10,7 Md€) et
l’Andalousie (7,2 Md€). L’Etat central est bien loin d’être rentré dans ses frais pour l’instant, puisque seuls 7,5 % des 131 Md€
de prêts exceptionnels accordés depuis 2012 lui ont effectivement été remboursés.
En matière de personnel, les communautés autonomes ignorent les appels de l’Etat central à l’austérité. Selon les derniers
chiffres publiés par le Ministère des Finances, le nombre de fonctionnaires en régions est à nouveau orienté à la hausse en 2015
(+10 739 fonctionnaires soit +0,8 % a/a) après trois années de baisses marquées, et alors qu’il a diminué de 3 % dans le reste des
administrations publiques. Cette tendance contraste avec les appels répétés de l’Etat central vis-à-vis des présidences régionales
pour plus de rigueur budgétaire afin de respecter le sentier de consolidation européen. A noter toutefois que le nombre de
fonctionnaires en régions a baissé de 53 727 personnes (soit -4 %) depuis 2010, en raison de la crise et des taux de remplacement
abaissés à 15 % en 2010 puis 10 % entre 2011 et 2014.
ENTREPRISES
Les adjudications de travaux publics en chute au premier semestre 2016. La paralysie politique provoquée par l’incapacité
à investir un nouveau gouvernement, couplée aux restrictions budgétaires, ont provoqué une forte baisse des montants liés aux
adjudications de travaux publics au cours du premier semestre 2016. Le Ministère de l’Équipement (Fomento) et les entreprises
publiques qui tombent sous sa tutelle ont adjudiqué des contrats pour une valeur de 657 M€ au S1 2016, ce qui représente une
chute de 19,8 % g.a. par rapport au S1 2015. Le secteur ferroviaire, et en particulier l’AVE, enregistre la plus forte baisse : la
valeur des contrats adjudiqués par ADIF a diminué de 42,5 % g.a. Il en va de même pour l’activité portuaire, avec une baisse de
16 %. En revanche, le gestionnaire aéroportuaire AENA se porte bien et a attribué des contrats pour une valeur de 96,4 M€, soit
une hausse de 95,5 % par rapport au S1 2015. Pour rappel, selon les estimations du syndicat patronal des entreprises de
construction (Seopan), l’investissement en construction et en infrastructure devrait se contracter de près de 20 % en 2016.
Réouverture du site de production d’Arcelor Mittal à Sestao. En raison de la timide reprise de la demande d’acier en Europe,
le Groupe indien a annoncé la réouverture de son site de production de Sestao situé au Pays basque le 9 septembre prochain. Le
site était fermé depuis janvier, la production espagnole étant incapable de concurrencer les importations chinoises sur le marché
européen. En début d’année, la bobine d’acier se négociait à 430 € la tonne, au lieu des 387 € actuels, un prix de vente jugé plus
compétitif. La réouverture sera néanmoins partielle puisque le site de production ne fonctionnera que les week-ends, avec la
moitié des 330 employés. Souhaitant éviter une vague de licenciements, Arcelor Mittal maintiendra donc les 150 employés
restants sous le régime de sauvegarde de l’emploi (expediente de regulación de empleo), qui lui permet de flexibiliser la journée
de travail et de suspendre les contrats de travail.
Abengoa cède trois sites de production d’éthanol situés aux Etats-Unis. Le Groupe espagnol s’est mis d’accord avec la
compagnie américaine Green Plains pour la vente de trois usines de fabrication d’éthanol aux Etats-Unis, pour un montant de
209 M€. La vente de ces actifs entre dans le plan de sauvetage d’Abengoa, qui prévoit le désinvestissement de plus de 400 M€
de ses installations les moins stratégiques.
Gas Natural décroche son premier contrat éolien en Australie. C’est le premier investissement du Groupe en Australie et
dans la région Asie-Pacifique, zone définie comme prioritaire dans le plan stratégique que Gas Natural a dévoilé en mai dernier.
Gas Natural Fenosa prévoit d’investir plus de 120 M€ dans ce projet qui devrait disposer d’une capacité de production de
91 mégawatts et serait opérationnel au S2 2018.
Telefónica, leader des dépenses en R&D et innovation de l’Ibex 35. Selon une étude du quotidien Expansión8, les entreprises
de l’Ibex 35 auraient investi pour 8,6 Md€ en R&D et innovation en 2015 (0,79 % du PIB), réalisant ainsi la part du lion des
dépenses totales en Espagne, tous secteurs institutionnels confondus (1,24 % du PIB). Le Groupe Telefónica se hisse en tête du
classement avec un investissement chiffré à 6,6 Md€ soit 77 % des dépenses de l’Ibex 35. Suivent loin derrière Amadeus
(660 M€), Grifols (236 M€) et Gamesa (168 M€).
7
8
Dans le cadre du système de financement traditionnel des communautés autonomes.
Etude réalisée à partir des comptes annuels 2015 des entreprises de l’Ibex 35.
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- SERVICE ÉCONOMIQUE
Actualité Financière
SECTEUR BANCAIRE
Baisse historique des taux d’intérêt pour les nouveaux crédits accordés aux PME. Selon les données de la Banque
d’Espagne, le taux moyen des nouveaux crédits octroyés aux PME 9 diminue de 37 points de base en juin par rapport au mois
dernier pour atteindre 2,6 %. En un an, il a diminué de près de 100 pb puisqu’il se chiffrait à 3,54 % en juin 2015. Cette baisse
est nettement plus marquée que pour les grandes entreprises, dont le taux d’intérêt a diminué de 2,3 % à 1,9 % en un an. La
politique monétaire expansionniste de la BCE, la confirmation de la reprise économique espagnole et surtout la concurrence
croissante entre établissements bancaires espagnols sous-tendent cette baisse de taux. Pour rappel, le taux d’intérêt général moyen
pratiqué par les banques aux entreprises diminue de 2,5 % à 2,2 %10 entre juin 2015 et juin 2016.
Nouvelle baisse du taux de créances douteuses au mois de juin (9,44 %). Selon les données de la Banque d’Espagne, le taux
de créances douteuses du secteur bancaire espagnol baisse pour le cinquième mois consécutif et atteint son plus bas niveau depuis
juin 2012 (9,44 %). Le secteur continue d’assainir ses bilans grâce un environnement économique favorable en Espagne et à la
vente accélérée de son portefeuille d’actifs problématiques. Les créances douteuses espagnoles s’élèvent à 122,5 Md€ en juin
2016, en baisse de 26,8 Md€ par rapport à juin 2015. Depuis le pic de 201311, le secteur bancaire espagnol a ainsi réduit de
70 Md€ ses créances douteuses.
MARCHES FINANCIERS
Les fonds de pension diversifient leur portefeuille au détriment des obligations du Trésor espagnol. Au T1 2016, les
obligations souveraines représentent 58 % du portefeuille d’investissement des fonds de pension, soit une baisse d’1 point par
rapport au T1 2015 (cf. graphique 2). Dans un contexte de faible rentabilité des titres de dette publique, les obligations
souveraines espagnoles perdent de leur attractivité auprès des fonds de pension. Celles-ci ne représentent plus que 29 % des
investissements en obligations des fonds de pensions contre 36 % au T1 2015 (cf. graphique 3). Les fonds se tournent
actuellement vers les « fonds de prêts à l'économie12 » qui offrent une rentabilité plus intéressante en raison d’un profil de risque
plus élevé.
La prime de risque espagnole passe sous la barre des 100 points de base pour la première fois depuis avril 2015. Le
différentiel entre le bon espagnol et le bon allemand s’est établi à 99,8 points de base à la clôture des marchés vendredi 19 août,
confirmant ainsi la bonne tenue du profil de risque de la dette espagnole. La prime de risque est légèrement repartie à la hausse
pour atteindre 100,1 pb à l’ouverture des marchés lundi 29 août. Depuis le vote favorable du Brexit, la prime de risque espagnole
s’est contractée de 68 pb, attirant ainsi de nouveaux investisseurs à la recherche de stabilité et de rentabilité. Par ailleurs, la baisse
de l’incertitude suite aux élections du 26 juin, des taux de croissance économique qui ont surpris à la hausse sur ces deux premiers
trimestres 2016 et l’absence de sanction européenne pour déficit excessif expliquent principalement l’évolution favorable de la
prime de risque.
9
D’un montant inférieur ou égal à 250 000 €.
Parmi les plus importantes baisses, à noter celles de Banco Popular qui a perdu 53 points de base, CaixaBank (42 pb), BBVA (38 pb) et Santander (36 pb).
11
Les créances douteuses avaient alors atteint un taux de 13,62 %, dépassant les 200 Md€.
12
Label dont bénéficient sous certaines conditions des fonds de titrisation ou des fonds d'investissement, permettant à des compagnies d'assurance de financer
par leur intermédiaire l'économie (hors acteurs du secteur financier) sous forme de prêts ou d'obligations, à hauteur d'un pourcentage maximum de leurs actifs.
Blackstone ou encore Crédit Suisse proposent ce genre de produits.
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Annexes
Tableau 1 – Comptabilité nationale, taux de croissance interannuel, %
Taux de croissance interannuel
(Volumes chaînés)
Colonne1
PIB
Dépenses de consommation des ménages
Dépenses de consommation des APU
FBCF dont :
Construction
Biens d'équipements
Exportations de biens & services
Importations de biens & services
2015
T1
2,7
2,6
1,5
6,1
6,2
8,3
5,8
7,6
T2
3,2
2,9
2,5
6,3
5,2
10,1
6
7,4
2016
T3
3,4
3,6
3,0
6,7
5,2
11,2
4,5
7,2
T4
3,5
3,5
3,7
6,4
4,6
10,9
5,3
7,7
T1
T12
3,4
3,7
2,4
5,1
3,1
9,3
3,8
5,4
T2
T23
3,2
3,6
0,1
4
2,1
7,8
6,8
6,6
Source : INE.
Graphique 1. Encours de dette publique consolidée par administration, en milliards d’euros et % du PIB.
Source : Banque d’Espagne.
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Graphique 2. Ventilation des investissements des fonds de pensions par type d’actifs (en %)
Source : Dirección General de Seguros y Pensiones.
Graphique 3. Ventilation des obligations souveraines détenues par les fonds de pension espagnols (en %)
Source : Dirección General de Seguros y Pensiones.
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