3.3 la gestion des eaux usées domestiques

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3.3 la gestion des eaux usées domestiques
La gestion GÉNÉRALE
des eaux usÉes
domestiques
1.1 LOCALISATION ET3.3DESCRIPTION
DU BASSIN
VERSANT
3.3 La gestion des eaux usÉes domestiques
Des efforts énormes ont été déployés au cours des dernières années à travers le Québec dans le but d’accroître le
taux d’assainissement des eaux usées municipales. Les programmes gouvernementaux tels que le Programme
d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ, 1978-1994) et son successeur, le Programme d’assainissement des
eaux municipales (PADEM, 1995-2000) ont beaucoup contribué à l’amélioration de la qualité de l’eau de plusieurs
rivières, dont la rivière du Diable, principal cours d’eau récepteur de la région. Toutefois, la gestion des eaux
usées restera un important défi pour les années à venir. En effet, devant l’importante croissance démographique
projetée, la rivière du Diable devra diluer des volumes accrus d’eaux usées traitées, tout en continuant de satisfaire de nombreux usages, situés en aval.
Cette section du portrait présente, dans un premier temps, les caractéristiques propres aux stations d’épuration
situées à l’intérieur du bassin versant de la rivière du Diable. Il est ensuite question des installations sanitaires des
résidences isolées, de leur performance et du suivi dont elles font l’objet.
Les stations d’épuration
On compte actuellement cinq stations d’épuration à l’intérieur du bassin versant de la rivière du Diable, dont
quatre déversent directement leurs rejets d’eaux usées traitées dans la rivière du Diable. Ces quatre dernières,
toutes situées à moins d’une quarantaine de kilomètres de rive l’une de l’autre, rejettent ensemble en moyenne
7 500 m3 d’eaux traitées par jour. La cinquième station, desservant la municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré, en
rejette, quant à elle, 771 m3 dans le ruisseau Noir, un tributaire de la rivière du Diable. Considérée désuète, la station d’épuration à biodisques desservant le secteur du Village Pinoteau, à Mont-Tremblant (et dont les effluents
ont été rejetés dans la rivière Cachée), à été fermée en 2004, après 18 ans d’opération.
La population desservie par l’ensemble des stations actuelles est évaluée à plus de 10 000 résidants, soit 46
% de la population totale du bassin versant. Les stations d’épuration sont toutes sous gestion municipale, à
l’exception de celle de Gray Rocks, dont la gestion est privée. Le tableau 3.3.1 présente les principales caractéristiques de ces stations.
Tableau 3.3.1 : Caractéristiques des stations d’épuration du bassin versant de la rivière du Diable en 2006
Stations
Population
Année de mise
desservie en
en service
2006
Débit de
conception
(m3/j)(2)
Débit moyen Hausse prérejeté en vue des rejets
2005 (m3/j) d’ici 2021 (3)
Milieu récepteur
Mont-Tremblant – centre-ville
2004 (1)
5 000
5 660
3 530
60 %
Riv. du Diable
Mont-Tremblant – Village
1999
1 500
1 600
1 149
190 %
Riv. du Diable
Mont-Tremblant – Station
1999
2 500
4 425
2 750
135 %
Riv. du Diable
Saint-Faustin-Lac-Carré
1998
1 200
1 200
771
n.a.
Ruisseau Noir
Gray Rocks
1972
n.d.
256
150
230 %
Riv. du Diable
Total
s.o.
10 200
s.o.
8 350
160 %
s.o.
(1) Mise en opération en 1986; réfection 2004
(2) Source : Monique Beauchamp, MDDEP, comm. pers.
(3) Source : SNC-Lavalin, 2004
Source : MAMR (SOMAE, 2006)
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Portrait du bassin versant de la rivière du Diable
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Le traitement par étangs aérés constitue la principale forme de traitement utilisé par les stations d’épuration du
bassin versant. Cette méthode consiste à maintenir les eaux usées prétraitées dans des bassins de faible profondeur où l’action des processus biologiques et du rayonnement solaire réduit la contamination des eaux usées
avant leur rejet dans les cours d’eau récepteurs. Une seule station utilise une technologie différente, soit la station de Mont-Tremblant centre-ville, puisqu’elle a recours à un traitement de type « boues activées ».
L’importante croissance de la population et de l’achalandage touristique prévue pour la région dans les années à
venir sera nécessairement accompagnée de hausses importantes des débits rejetés. Dans l’ensemble, on prévoit
une hausse de plus de 150 % des débits rejetés sur un horizon d’environ 15 ans (SNC-Lavalin, 2004). Afin de subvenir à ces hausses prévues, la réfection de l’usine Mont-Tremblant centre-ville (effectuée en 2004) permettra de
desservir environ 9 000 personnes sur un horizon de 10 ans. Par ailleurs, une nouvelle station d’épuration avec
rejets à la rivière du Diable devrait accompagner, dans un avenir rapproché, le développement du Camp nord
de Station Mont Tremblant.
Suivi de la performance
La performance des stations d’épuration fait l’objet d’un suivi continu de la part du ministère des Affaires municipales et des Régions du Québec (MAMR). Ce suivi évalue la qualité des effluents municipaux selon les principaux
paramètres bactériologiques et physico-chimiques tels que les matières en suspension (MES), la demande biochimique en oxygène (DBO5), le phosphore et les coliformes fécaux. Le rapport d’évaluation pour l’année 2005
permet de constater un taux de réduction presque généralisé de plus de 90 % de la DBO5 et des MES alors que
le taux de réduction du phosphore total se situe dans les 80 %, sauf pour la station de Saint-Faustin-Lac-Carré.
Malgré un assainissement des eaux usées jugé performant, une moyenne de 77 kg de DBO5, 144 kg de MES et
5 kg de phosphore total sont déversés quotidiennement dans les cours d’eau du bassin versant de la rivière du
Diable.
Tableau 3.3.2 Type de traitement et performance des stations d’épuration du bassin versant de la rivière du
Diable, en 2005.
Stations
Type de
traitement (1)
Mont-Tremblant – Centre-ville
Mont-Tremblant- Village
DBO5
Moyenne annuelle (2005)
MES
Moyenne annuelle (2005)
Phosphore total Moyenne annuelle (2005)
Rejets
résiduels
(kg/j)(2)
Taux de
réduction (%)
Rejets
résiduels
(kg/j) (2)
Taux de
réduction (%)
Rejets
résiduels
(kg/j) (2)
Taux de
réduction
(%)
BA
36,9
95
81,9
86
2,12
83
EA
9,8
94
16,3
91
0,49
89
Mont-Tremblant - Station
EA
23,3
94
38
90
1,52
82
Saint-Faustin-Lac-Carré
EA
7
92
7,3
92
1,02
65
Gray Rocks
EA
n.a.
n.a.
n.a.
n.a.
n.a.
n.a.
Total: 5 stations
n.a.
77
94
143,5
88,4
5,15
82
(1) BA: Boues activées; EA: Étangs aérés.
(2) Rejets résiduels: Quantités rejetées au cours d’eau après traitement
Source: MAMR (SOMAE, 2005)
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Portrait du bassin versant de la rivière du Diable
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Le MAMR évalue également la performance des ouvrages de surverse, aussi appelé « trop pleins ». Il s’agit de
points situés sur le parcours d’un réseau d’égout où les débordements sont susceptibles d’avoir lieu et de libérer
dans l’environnement des eaux usées non traitées. Les débordements sont principalement provoqués par les
conditions climatiques (fonte des neiges, fortes pluies, inondations, etc.), mais peuvent également résulter de
problèmes techniques (bris de pompe, panne électrique, obstruction de réseaux, etc.). Lorsqu’ils sont fréquents,
ces débordements risquent d’avoir des répercussions néfastes sur les cours d’eau environnants et de compromettre ainsi les gains environnementaux obtenus grâce aux efforts investis dans l’assainissement (MAMR, 2000).
À l’intérieur du bassin versant de la rivière du Diable, seuls les réseaux d’égout des secteurs de Mont-Tremblant
Village (2 ouvrages) et centre-ville (9 ouvrages), à Mont-Tremblant, sont dotés de tels ouvrages de surverse.
Malgré près de 100 débordements en 2005, majoritairement causés par la pluie et des urgences, ces réseaux
respectent les exigences gouvernementales (SOMAE, 2005).
Installations sanitaires des résidences isolées La conformité, le bon fonctionnement et l’entretien régulier des installations desservant les résidences isolées,
surtout celles en bordure des lacs et des cours d’eau, sont essentiels pour le maintien de la qualité des eaux
environnantes. En effet, une installation septique mal entretenue est susceptible de laisser migrer plusieurs
contaminants, dont notamment des phosphates. La multiplication des résidences en bordure des plans d’eau
peut accroître les apports en phosphates vers les lacs, surtout si la rive a perdu ses attributs de filtre naturel (Del
Degan, 2003).
Plus de la moitié de la population du bassin versant est desservie par des installations d’épuration des eaux usées
individuelles (puisards, fosses septiques, champs d’épuration, etc.). Celles-ci sont réparties sur l’ensemble du
bassin versant, en dehors des secteurs urbains et villageois de Mont-Tremblant et de Saint-Faustin-Lac-Carré.
Suivi et performance
La performance des installations septiques est fonction de plusieurs facteurs, dont l’emplacement (sol, pente,
etc.) et un entretien adéquat. En fonction du règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des
résidences isolées (Q2r8), les propriétaires sont tenus de les vidanger aux deux ans pour une résidence permanente et aux quatre ans pour une résidence secondaire. Par ailleurs, le maintien d’une bande de végétation entre
les cours ou plans d’eau et les installations assure une filtration naturelle. Les vidanges régulières et le maintien
d’une bande riveraine constituent la première garantie de l’efficacité de ces installations.
Les municipalités jouent également un rôle important dans le suivi de la performance. Depuis quelques années,
toutes les municipalités du bassin versant effectuent un suivi plus ou moins détaillé des vidanges et de la conformité des installations résidentielles. La plupart effectuent des visites d’inspection des installations septiques
isolées riveraines et tiennent à jour une base de données sur celles-ci. Elles exigent depuis peu la réception d’une
copie des factures de vidanges. On évalue que de 10 à 25 % des installations septiques seraient en mauvais
état de fonctionnement, surtout en raison d’une non-conformité aux nouvelles normes (Beaulieu, Campeau,
Mossaoui et Léonard, 2006).
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Portrait du bassin versant de la rivière du Diable
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Références MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES ET DES RÉGIONS – MAMR (2000). Suivi des ouvrages municipaux
d’assainissement des eaux (SOMAE). PROGRAMME DE SUIVI DES OUVRAGES DE SURVERSE. Direction des
infrastructures.
MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES ET DES RÉGIONS – MAMR (2006). Évaluation de la performance des
ouvrages municipaux d’assainissement des eaux pour l’année 2005. Direction des infrastructures.
Ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs – MDDEP. En ligne : http://www.mddep.
gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/municipal.htm
MRC DES LAURENTIDES (2000). Schéma d’aménagement révisé.
SNC-LAVALIN Environnement (2004). Évaluation environnementale de la rivière du Diable. Rapport final préparé
pour la Ville de Mont-Tremblant, 92 p.
Communications personnelles :
BEAUCHAMP, M., MDDEP, communication personnelle, décembre 2006.
BEAULIEU, F., inspecteur municipal adjoint, Val-des-Lacs, communication personnelle, août 2006.
CAMPEAU, J., urbaniste, Saint-Faustin-Lac-Carré, communication personnelle, juillet 2006.
LÉONARD, S., responsable de l’environnement, Ville de Mont-Tremblant, communication personnelle, octobre
2006.
MOSSAOUI, O., urbaniste, Lac-Supérieur, communication personnelle, octobre 2006.
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