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Madagascar - Chronologie
Années 1880-1905 – La France consolide
son pouvoir sur Madagascar malgré une solide résistance intérieure.
1910-20 – Le sentiment nationaliste prend
de l’importance, en réaction à l’administration des colons français.
1946 – Madagascar devient « territoire d’outremer » français.
1947 – Les Français écrasent la rébellion armée dans l’est de l’île. Des milliers
de Malgaches sont tués.
1958 – Madagascar vote en faveur de l’autonomie.
Indépendance
26 juin 1960 – L’indépendance du pays est proclamée. Philibert Tsiranana devient président de la république.
1972 – Sous la pression du mécontentement populaire, Tsiranana dissout le gouvernement et cède le pouvoir au chef des armées, le général Gabriel Ramanantsoa, qui devient chef du gouvernement provisoire. Celui-ci réduit
au minimum les relations avec la France au profit d’un partenariat rapproché avec l’Union soviétique.
1975 – En juin, le lieutenant-commandant Didier Ratsiraka prend le pouvoir par
un coup d’État. Le pays est rebaptisé République démocratique de Madagascar et Ratsiraka est élu président pour un mandat de sept ans.
1976 – Le président Ratsiraka nationalise de grands pans de l’économie et forme
son propre parti, l’Association pour la renaissance de Madagascar
(Arema). Au fil des années, il va étendre l’emprise de l’État sur les intérêts économiques jusqu’en 1986, date à laquelle il opère un revirement
total et se lance dans la promotion de l’économie de marché.
1992 – Sous la pression de manifestations importantes, Ratsiraka accepte plusieurs réformes démocratiques. Une nouvelle constitution est approuvée
par référendum.
1993 – Albert Zafy est élu à la présidence de la république.
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1996 – Le président Zafy tombe sous le coup d’une procédure d’« impeachment ». Ratsiraka est rappelé aux affaires.
2000 – En mars, deux cyclones s’abattent sur Madagascar et le Mozambique, faisant des milliers de sans-abris.
En décembre, dans la plupart des villes hormis Antananarivo l’Arema
gagne des élections provinciales appelant à un changement dans l’administration locale,. 70 % des personnes en âge de voter s’abstiennent,
suivant le mot d’ordre de l’opposition qui affirme que les citoyens n’ont
pas été correctement informés de l’enjeu des réformes.
2001 – En mai, le Sénat reprend ses activités après vingt-neuf ans d’arrêt, en
conformité avec la constitution de 1992, qui a remplacé le système socialiste révolutionnaire. Les institutions en place sont désormais la présidence, l’Assemblée nationale, le Sénat et la Haute cour
constitutionnelle.
En décembre, premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat de
l’opposition, Marc Ravalomanana, se déclare victorieux, affirmant qu’un
second tour est inutile.
Impasse électorale
2002 – En janvier, Ravalomanana et ses partisans organisent une grève générale
et des manifestations de masse.
En février, il s’autoproclame président, après des semaines de blocage
politique. Il affirme que le président sortant, Didier Ratsiraka, a bourré
les urnes. La violence explose entre les partisans des deux rivaux.
En avril, la Haute cour constitutionnelle déclare Marc Ravalomanana
vainqueur de l’élection de décembre 2001, après recomptage des voix.
Ratsiraka répond qu’il ne tiendra pas compte de cette décision.
En juin, les États-Unis reconnaissent Ravalomanana comme chef légitime de l’État de Madagascar.
En juillet, Didier Ratsiraka s’exile en France, signant ainsi la fin d’une
crise politique qui a duré sept mois.
En décembre, le parti de Marc Ravalomanana, I Love Madagascar (TIM)
remporte la majorité à des élections législatives vues comme un test
grandeur nature du soutien populaire.
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2003 – En février, l’ancien chef des forces armées est accusé de tentative de coup
d’État contre le président Ravalomanana.
En août, l’ancien président Ratsiraka est condamné par contumace à dix
ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. En décembre, l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo est condamné à
douze ans de travaux forcés pour abus de pouvoir.
2004 – En février et mars, les tempêtes tropicales Elita et Gafilo frappent Madagascar, faisant à nouveau des milliers de sans-abris. En octobre, la
Banque mondiale et le Fonds monétaire international annulent presque
la moitié de la dette malgache, à savoir près de 2 milliards de dollars.
2005 – En mars, Madagascar est le premier État à recevoir une aide au développement de la part des États-Unis dans le cadre d’un programme spécial
qui cible les pays considérés par Washington comme en pointe dans les
domaines de la promotion de la démocratie et des réformes économiques.
2006 – En mai, les principaux partis d’opposition boycottent les pourparlers
avec le président Ravalomanana destinés à faire baisser la tension politique intérieure, en vue de l’élection présidentielle prévue pour décembre.
Ravalomanana réélu
2006 – En décembre, Marc Ravalomana, président sortant, est officiellement déclaré vainqueur de l’élection présidentielle.
2007 – En avril, deux réformes constitutionnelles sont approuvées par référendum : l’augmentation du pouvoir présidentiel et l’anglais, langue officielle. En juillet, le président Ravalomanana dissout le Parlement après
la fin de l’autonomie des provinces prévue par la nouvelle constitution.
En septembre, le parti de Ravalopanana, TIM, remporte 106 des 127
sièges de l’Assemblée nationale lors des élections législatives anticipées.
En novembre, le chef de l’État inaugure un projet de mine de nickel et
cobalt à Tamatave, estimé à 3,3 milliards de dollars. C’est la plus grande
mine de ce genre dans le monde.
2008 – En février et mars, le cyclone Ivan, second plus fort de la saison, frappe
le pays faisant 93 morts et 333 000 sans-abris. Les Nations unies lancent
un appel d’urgence pour récolter 36,4 millions de dollars afin d’aider les
victimes.
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En mars, Madagascar produit son premier baril de pétrole brut en
soixante ans, alors que les prix du marché sont au plus haut. Le gouvernement a émis dix-neuf licences d’exploration offshore depuis août
2007.
Émeutes
2009 – En janvier, plusieurs dizaines de personnes sont tuées dans des manifestations violentes à Antananarivo, après qu’une télévision et des stations
de radio de l’opposition ont été fermées. Le leader de l’opposition Andry
Rajoelina appelle à la démission du président de la république, et dans
la mouvance des combats s’autoproclame chef de l’État.
En février, la crise politique atteint son apogée et des dizaines de personnes sont tuées lorsque la police ouvre le feu sur des manifestants,
dans la capitale.
En mars, Andry Rajoelina s’installe au pouvoir, soutenu par l’armée et
la Haute cour. Cet acte est condamné par la communauté internationale
et Madagascar se retrouve isolée politiquement.
En juin, le président déposé, Marc Ravalomanana, qui vit en exil en
Afrique du Sud depuis mars, est condamné par contumace à quatre ans
de prison pour abus de pouvoir.
En août, les médiateurs internationaux parviennent à faire signer un accord de partage du pouvoir entre les deux camps rivaux. Mais le texte
tarde à entrer en vigueur et bientôt, Rajoelina annonce officiellement
son abandon.
2010 – En mars, l’Union africaine impose des sanctions ciblées à Andry Rajoelina et toute son administration.
En mai, Rajoelina propose un planning prévoyant un référendum constitutionnel et des élections général. Il est abandonné peu de temps après.
En juin, l’Union européenne suspend son aide au développement à Madagascar, en l’absence de progrès démocratiques notables.
En août, l’ancien président Ravalomanana, en exil, est condamné par
contumace à la prison à vie pour le meurtre de militants de l’opposition.
En novembre, une nouvelle constitution est adoptée par référendum,
qui autorise de facto Andry Rajoelina à se présenter à l’élection présidentielle.
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Nouvel accord
2011 – En septembre, huit partis politiques signent un accord en vue d’organiser
des élections permettant le rétablissement de la démocratie. Cet accord
confie à Andry Rajoelina la charge de l’autorité de transition jusqu’aux
scrutins prévus en mars 2012. Il autorise également le retour d’exil de
l’ancien président Ravalomanana.
En novembre, nouvel accord d’union nationale. Les partis d’opposition
sont invités à participer au gouvernement mais « sous réserve ». L’ancien
président Didier Ratsiraka rentre au pays après neuf ans d’exil.
2012 – En janvier, le président déchu Marc Ravalomanana tente de rentrer au
pays, mais son avion est empêché d’atterrir.
En mai, Andry Rajoelina déclare publiquement qu’il espère que les élections pourront avoir lieu « le plus tôt possible ».
En juillet, l’armée mate une mutinerie dans la caserne jouxtant l’aéroport.
Entre septembre et novembre, l’organisation Amnesty international appelle le gouvernement à mettre un terme aux exactions commises par
les forces de sécurité, notamment dans le sud.
2013 – En janvier, le président par intérim, Andry Rajoelina et l’ex-president
Marc Ravalomanana se mettent d’accord pour ne pas se présenter à
l’élection prévue pour le début du second semestre, en conformité avec
le plan mis au point par les médiateurs.
En mai, Andry Rajoelina annonce qu’il participera à l’élection présidentielle, après que l’épouse de Marc Ravalomanana, Lalao, a annoncé sa
candidature. Il estime que celle-ci rend caduque l’accord mutuel.
2014 – En janvier, Hery Rajaonarimampianina prête serment comme président
de la république après avoir remporté l’élection.
2015 – En mai, le Parlement vote l’empêchement du président Hery Rajaonarimampianina, accusé de non-respect de la constitution et des lois. En juin,
la Haute-cour constitutionnelle rejette l’empêchement voté par le Parlement. En décembre, le Sénat est élu, six ans après sa dissolution dans la
foulée du coup d’État de 2009.
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