Zhang Zhuang Une méditation debout

Transcription

Zhang Zhuang Une méditation debout
Zhang Zhuang
Une méditation debout
Précision lexicale :
1. Zhang
2. Zhuang :
: Se tenir debout, se lever, se dresser, se conserver, durer.
: Pieu, poteau, pilotis, colonne enfoncée en terre
Zhang Zhuang se traduit donc littéralement par « se tenir debout comme un pieu », ou est
appelé plus poétiquement « la posture de l'arbre ».
Origine:
La première référence connue pour ce genre de pratique remonte au Huang-Ti Nei Ching
(Classique de médecine interne de l'Empereur Jaune, 2690-2590 av. J.C.), probablement le plus
ancien livre connu de l'histoire médicale :
« J'ai entendu dire que dans les temps anciens, il y avait des êtres possédant un grand esprit .
Ils se tenaient debout entre Ciel et Terre, reliant l'Univers.
Ils avaient compris et étaient capables de contrôler le Yin et le Yang, les deux principes
fondamentaux de la nature.
Ils inspiraient l'essence vitale de la vie.
Ils gardaient leurs esprits immobiles.
Leurs muscles et leurs chairs étaient inséparables.
C'est le Tao, la voie que vous cherchez. »
Une autre référence se retrouve dans le Tao Teh Ching attribué à Lao Tseu, lequel vécut durant
la dynastie Jou (1122-934 av. J.C.) :
« En se tenant seul et immuable,
On peut observer chaque mystère.
Présent à chaque instant et continuant sans cesse,
Voilà l’accès à d’indescriptibles merveilles. »
Cette forme d'exercice fut tenue secrète jusqu'au début du XX eme sciècle. Sa transmission se
faisait toujours par un enseignement oral, au sein d'un cercle très fermé composé d'une élite de
pratiquants d'arts martiaux ( famille proche du maître et ses meilleurs élèves). Au début du XX eme
siècle, Wang Xiang-Zhai (1885-1963), maître de Xingyi Quan, commença à l'enseigner
publiquement.
Zhang Zhuang intègre dans sa nature même, un riche travail aussi bien psychologique et
spirituel, notamment par son aspect méditatif, que physique avec des adaptations spécifiques à
visées thérapeutiques ou martiales. Dans la dernière partie de sa vie Wang Xiang-Zaï se
consacra quasi-exclusivement à l’aspect santé de son art. On lui demanda d’enseigner dans
les hôpitaux traditionnels, qui introduiront alors ZZ parmi leurs méthodes thérapeutiques. Sur le
plan martial, ZZ reste une pratique fondamentale des arts martiaux chinois dits « internes », et
notamment du Yi Quan ( Takiken au Japon).
Zhang Zhuang en tant que pratique méditative :
ZZ correspond parfaitement à la description de la méditation évoquée sur ce site. Au Japon ,
elle est connu sous l'appellation de Ritsu Zen - méditation debout.
De fait, la principale différence avec Zazen - méditation assise précisément à la posture.
tient
Des pratiques assises, et même couchées, peuvent être conseillées,
notamment aux personnes affaiblies ou handicapées.
Sur le plan de l'esprit, quelques consignes spécifiques, proposées sous
forme de visualisations, guident vers des sensations servant à installer la
juste posture dans le maximum de détente. Ce peut être, par exemple, des
« ballons » que l'on tient et qui simultanément supporte le corps, ou l'eau
tiède dans lequel baignerait ce corps. Il s'agit d'être « Détendu, mais pas
mou ; Tenu, sans tension ».
ZZ se pratique de manière privilégiée en plein air, et il y est demandé que le regard parte « audelà de l'horizon », sans rien fixer.
Une fois la posture installée, les consignes visent la pleine conscience et l'acceptation de
« ce qui est » : voir, entendre, ressentir, sans s’arrêter à aucune perception. Naturellement, les
pensées plus ou moins nombreuses viennent commenter ou occulter ces perceptions. Elles
seront perçues, sans s'y attacher, tout comme le nuage qui passe dans le ciel.
Traditionnellement, il est conseillé de pratiquer entre 20 et 30 minutes dans un contexte de
santé, et 40 minutes à 1 heure ( voir plus) dans un contexte martial. Dans le cadre d'une
pratique purement méditative, 15-20 minutes me semble une bonne durée.
Intérêts spécifiques à cette posture:
Au-delà des bénéfices déjà évoqués dans ce site , propre à toute pratique méditative de type
pleine conscience, trois bénéfices supplémentaires sont générés par cette pratique :
1. Pratiquant debout, l'intégration et le développement de l'attitude méditative dans
l'action et donc dans la vie quotidienne sont tout particulièrement facilités. Il est d'ailleurs
souvent proposé, de faire suivre la pratique statique, d'un temps de pratique en
mouvement. Il s'agit de mouvements très lents utilisant l'ensemble du corps, avec ou
sans déplacement.
2. La posture guide vers l'habitude d'une attitude corporelle, détendu et équilibrée
particulièrement bénéfique sur le plan articulaire. De plus, elle mobilise doucement, mais
profondément, notre métabolisme, notamment les systèmes respiratoire et
cardiovasculaire. En Chine, ZZ est également appelé « yang sheng zhuang » (posture
pour nourrir le principe vital).
3. La détente corporelle et le renforcement de l'équilibre participent au développement et au
maintien d'excellentes capacités de mouvement et de déplacement. On peut redécouvrir
le plaisir de se mouvoir dans l’espace quel que soit notre âge.

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