Méthodes d`étude de la variabilité spatiale du cycle
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Méthodes d`étude de la variabilité spatiale du cycle
Hydrology in Mountainous Regions. I - Hydrological Measurements; the Water Cyde (Woceedings of two Lausanne Symposia, August 1990). IAHS Publ. no. 193,1990. Méthodes d'étude de la variabilité spatiale du cycle hydrique dans le petit bassin du Ringelbach B. AMBROISE Centre d'Etudes et de Recherches Eco-Géographiques (CEREG, URA 95 du CNRS), Université Louis Pasteur, 3 rue de l'Argonne, F 67083 Strasbourg Cedex, France ABSTRACT This paper presents a brief synthesis of methodological studies made since 1975 in the small (36 ha) granitic Ringelbach research catchment on the spatial variability of the water cycle components in temperate middle mountains. Simple but physically-based methods and models have been tested to estimate and to map input (precipitations) and output (évapotranspiration) fluxes, flux-controlling parameters (soil hydric properties), hydrological processes (streamflow generation). These results help us to assess the spatial representativeness of any point measurement, and to improve the precision of water balance and hydrological modelling in a mountainous area. INTRODUCTION En montagne, les composantes du cycle de l'eau, les paramètres qui les contrôlent, les processus qui les génèrent, présentent en fonction de la topographie des variations qui rendent difficiles leur mesure ou leur estimation. Cette variabilité spatiale, qui se manifeste à différentes échelles, pose le problème de la représentativité spatiale de toute mesure ponctuelle de ces variables et paramètres, et donc de leur interpolation à PécheEe d'un bassin. Afin d'améliorer la précision des bilans hydriques et hydrologiques en montagne et de leur modélisation, des méthodes cartographiques et des modèles simples mais à bases physiques, applicables à l'échelle de tout un bassin, peuvent être élaborés en tirant parti à la fois des acquis théoriques pour le choix des variables et paramètres pertinents, et des méthodes naturalistes pour établir une typologie d'unités spatiales relativement homogènes dans leur fonctionnement (Ambroise et al., 1982). Cet article présente une brève synthèse des recherches méthodologiques menées en ce sens depuis 1975 dans le petit bassin du Ringelbach, qui par sa taille et sa topographie se prête bien à des études fines de variabilité. La démarche employée sera illustrée par des exemples d'application portant sur des variables d'entrée (précipitations) et de sortie (évapotranspiration), sur des paramètres (propriétés hydriques des sols) et sur des processus (génération des débits). PRESENTATION DU BASSIN Le bassin du Ringelbach se trouve sur le versant alsacien des Vosges centrales, dans la commune de Soultzeren (Haut-Rhin), à 18 km à l'ouest de Colmar. Les altitudes de ce petit bassin de 36 ha s'échelonnent entre 748 m et 1000 m, avec une pente moyenne de 20° et une gamme d'expositions allant du SSE au WNW. Il est entaillé dans 2 granites hercyniens recouverts sur les sommets (Hurlin, Heidenkopf) par des 327 328 B. Ambroise lambeaux de grès triasique. L'arène granitique est recouverte de formations de pente peu épaisses, et de sols bruns à texture très grossière. La végétation est une pelouse pâturée sur granite, une pineraie sur grès. Dans le fond du vallon une nappe permanente en surface ou à faible profondeur est drainée par trois ruisseaux pouvant localement et temporairement s'assécher. Le climat est de type transitoire océanique, avec des températures moyennes mensuelles variant de 0° à 15.6°C. Bien réparties sur toute l'année, les précipitations sont en moyenne de 1230 mm/an (Paul, 1982), dont environ 40% est évapotranspiré. Les débits à l'exutoire varient de moins d'1 1/s à plus de 150 1/s, autour d'un module d'environ 7.4 1/s (Humbert, 1982). L'équipement climato-hydrologique permanent comporte depuis 1975 2 abris météorologiques standard petit modèle (avec thermohygrographe, évaporimètre Piche et thermomètres à minima et maxima) et 2 pluviographes situés en des sites représentatifs l'un du climat régional, l'autre du topoclimat du fond plus abrité et humide du vallon; 1 limnigraphe à l'exutoire, dans un chenal calibré de 9 m de long fermé par un déversoir triangulaire (28°) en mince paroi, permet une grande précision de mesure dans toute la gamme des débits. Depuis 1987, une station météorologique automatique (irradiation globale, humidité, températures, vitesse et direction du vent, précipitations) enregistre en continu le climat régional, et le bilan hydrique du sol est suivi en 4 sites équipés de tensiomètres et de tubes neutroniques. Des réseaux complémentaires de mesures topoclimatologiques ont été utilisés durant plusieurs années. PRECIPITATIONS La quantité d'eau effectivement reçue par le sol (pluie "hydrologique") varie selon la pente et l'orientation du versant, et selon la vitesse et la direction du vent local elles-même influencées par la topographie. En montagne, cette quantité peut donc être très différente de la quantité collectée, selon les normes météorologiques, par des pluviomètres à ouverture horizontale (pluie "météorologique"). Cette forte variabilité spatiale des précipitations en montagne -même à l'échelle de petits bassins- rend difficile une estimation précise et spatialisée des lames d'eau précipitées. Un modèle trigonométrique simple mais encore peu testé en montagne (Serra, 1952; Sharon, 1980) permet d'estimer et d'expliquer ces différences, en reliant en tout point à la topographie locale le vecteur-pluie au niveau du sol, défini par 3 composantes: son module R, son angle d'incidence Ir (par rapport à la verticale descendante), l'azimuth Zr d'où vient la pluie (par rapport au Nord, dans le sens horaire). La lame d'eau (Pc), par unité de surface horizontale, recueillie dans un pluviomètre incliné est reliée à ce vecteur par la relation de trigonométrie sphérique: Pc = R [coslr + tanlt sinlr cos(Zt-Zr)] où S est la surface de réception du pluviomètre, It sa pente et Zt son orientation. Le vecteur-pluie local au niveau du pluviomètre peut donc être estimé en tout point à partir de mesures faites avec un ensemble de 3 pluviomètres d'inclinaisons différentes, chacun fournissant une telle équation à 3 inconnues (R, Ir, Zr). Pour estimer ces variations spatiales et tester ce modèle dans le bassin du Ringelbach, un réseau de 14 stations pluviométriques a été installé le long de transects repésentatifs, équipées chacune de 3 pluviomètres à 40 cm du sol et d'inclinaisons différentes -dont un à ouverture horizontale pour la mesure des précipitations météorologiques (PH), et un à ouverture parallèle au versant pour la mesure des précipitations hydrologiques (PPc). Le traitement des 60 épisodes pluvieux ainsi collectés en 1987 et 1988 a permis (Ambroise & Adjizian-Gérard, 1989; Adjizian-Gérard & Ambroise, 1990): (a) de mettre en évidence des différences pluviométriques importantes entre les sites selon leur position topographique (altitude, exposition), mais aussi entre les 329 Méthodes d'étude de la variabilité spatiale du cycle hydrique précipitations météorologique et hydrologique en chaque site (Fig. 1); (b) d'expliquer ces différences locales à partir du modèle trigonométrique, dont la validité a été vérifiée par comparaison des vecteurs-pluie estimés et des vecteursvent mesurés à la station météorologique; (c) de préciser par cartographie la structure topopluviométrique du bassin, fortement liée à celle du vent, et variable selon les types de circulation atmosphérique. Cette approche vectorielle et cartographique semble prometteuse pour estimer en montagne la représentativité spatiale des stations pluviométriques en fonction de la topographie locale, et en déduire des estimations plus précises des lames d'eau précipitées sur un bassin: ainsi, la lame d'eau hydrologique effectivement reçue par le bassin du Ringelbach est de 7% supérieure à la lame d'eau météorologique. FIG. 1 Exemple de carte du rapport PPc/PH des lames d'eau précipitées (par unité de surface horizontale) mesurées sur pente PPc et horizontalement PH (In: Ambroise & Adjizian-Gérard, 1989). EVAPOTRANSPIRATION Bien que composante importante de tout bilan hydrologique, l'évapotranspiration à l'échelle d'un bassin est difficile à évaluer, surtout en montagne où le relief provoque d'importantes variations spatiales de l'énergie disponible -tant radiative (provenant du rayonnement solaire) qu'advective (liée aux caractéristiques physiques des masses d'air en mouvement). Les méthodes d'estimation généralement utilisées en hydrologie fournissent des valeurs globales assez peu précises et à des pas de temps trop longs (décade, mois) pour permettre une véritable compréhension des mécanismes en jeu. Inversement, les méthodes et modèles physiques -qui mesurent et simulent avec précision et à des pas de temps courts (heure) les échanges radiatifs, énergétiques et hydriques- donnent des résultats dont la représentativité spatiale est limitée, et sont 330 B. Ambroise trop lourds pour être mis en oeuvre à l'échelle de tout un bassin. Une méthode simple mais à bases physiques d'estimation et de cartographie, au pas de temps journalier, des évapotranspirations potentielle ETP (dépendant de l'énergie disponible) et réeEe ET (dépendant aussi de l'eau disponible et de l'état de surface) a été élaborée et testée dans le bassin du Ringelbach. ETP est estimée à partir de la relation de Brochet & Gerbier (1972), dérivée de l'équation de Penman; et ET, à partir d'une approximation -valable localement- de la relation de Bouchet (1963) combinée à la relation de Priestley & Taylor (1972): ETP = m Rg + n Ep ET EPo - r (ETP-EPo) , EPo = 1.26 m Rg où m et n sont des coefficients tabulés dépendant de la saison, de la latitude et du type d'abri; l'irradiation globale Rg et l'évaporation Piche sous abri Ep sont bien plus simples à mesurer que les variables intervenant dans l'équation de Penman, dont r est un coefficient; EPo est l'évapotranspiration potentielle climatique limite. Heidankopf 94 1 02/07/1981 ETP 5.56 5.2 4.8 4.40 4.06 •*• site de mesure • maximum s minimum <^/Ferrrte Auberge *--.^du Geisberg FIG: 2 Exemple de carte d'évapotranspiration potentielle journalière ETP par la formule de Brochet & Gerbier (In: Ambroise & Najjar, 1983). Des cartes d'ETP et d'ET journalières peuvent ainsi être obtenues, en combinant selon les relations précédentes: (a) des cartes de la composante radiative, obtenues en calculant Rg en tout point à partir de mesures pyranométriques de référence en une station horizontale et d'un modèle numérique de terrain, en tenant compte des pentes, orientations et masques orographiques au lever et au coucher du soleil; (b) des cartes de la composante advective, obtenues à partir des mesures d'Ep faites en implantant dans le bassin un réseau d'évaporimètres Piche dans de petits abris peu coûteux spécialement conçus. 331 Méthodes d'étude de la variabilité spatiale du cycle hydrique Cette méthode cartographique a été testée dans le petit bassin du Ringelbach à partir des données recueillies au cours de plusieurs campagnes de mesures topoclimatiques intensives (20 sites de mesure). Elle a donné des résultats très satisfaisants pour l'estimation d'ETP et d'ET, par comparaison avec les bilans hydrique local et hydrologique global. Mais elle a de plus permis de mettre en évidence et de quantifier d'importantes différences dans la répartition spatiale de l'énergie et de l'évapotranspiration dans ce bassin pourtant petit (Fig. 2): variables selon la saison et le type de temps, ces différences sont bien fonction de la topographie et de l'état hydrique des versants (Ambroise & Najjar, 1983). Cette méthode -qui doit encore être testée sur une plus grande région- fournit ainsi une approche intéressante pour caractériser par type de temps la structure topoclimatique de bassins montagneux. PROPRIETES HYDRIQUES DES SOLS Les transferts d'eau à l'interface sol-plante-atmosphère sont largement conditionnés par les propriétés hydriques (rétention hydrique, conductivité hydraulique) des sols. Ces propriétés dépendent de la structure et de la texture des milieux poreux, dont l'organisation spatiale dépend de leur mode de mise en place -fortement conditionné en montagne par le relief. Elles sont donc très variables, tant verticalement (selon les horizons dans un profil de sol), que latéralement (suivant les types de sol, mais aussi à l'intérieur d'une même unité de sol). Pour pouvoir estimer la représentativité spatiale de toute mesure locale de ces propriétés et limiter leur échantillonnage toujours coûteux, il est important d'élaborer des méthodes simples de stratification de l'espace, de déterminer par type de milieu poreux la distribution statistique de ces propriétés et de dégager des corrélations avec d'autres propriétés plus faciles à mesurer. La démarche adoptée dans le petit bassin granito-gréseux du Ringelbach a consisté à tester, par un échantillonnage stratifié, l'hypothèse que des levers morphopédologiques permettaient de définir des unités hydrodynamiques relativement homogènes et significativement différentes. A partir de plusieurs critères naturalistes simples, le bassin a donc été découpé en 4 unités morpho-pédologiques: 2 sur granites, 1 sur grès, 1 sur les colluvions hydromorphes du fond de vallon. Plus de 400 échantillons de sol non remanié ont été prélevés dans ces unités, et traités au laboratoire (courbe de rétention hydrique, conductivité hydraulique à saturation, densité, granulométrie). Le traitement statistique de ces données a permis (Ambroise & Viville, 1986; Viville et al., 1986): (a) de caractériser du point de vue hydrique ces formations superficielles, dont le matériel est très grossier: faible rétention hydrique, conductivité hydraulique forte à saturation mais décroissant très rapidement quand le sol se draine -d'où un fonctionnement hydrique en "tout ou rien"; (b) de vérifier la pertinence, du point de vue hydrodynamique aussi, de ce découpage de l'espace en unités morpho-pédologiques: des classifications hiérarchiques et des analyses discriminantes pas à pas ont souligné le rôle prépondérant de la teneur en matière organique dans cette typologie; (c) d'estimer les distributions statistiques de ces propriétés dans une même unité et un même horizon, et leurs variabilités inter-unité et intra-unité (verticale, latérale) (Fig. 3): distributions normales pour les rétentions hydriques et les fractions texturales, lognormales pour les conductivités hydrauliques; variabilité faible à moyenne des fractions texturales et des rétentions, forte des éléments grossiers et des conductivités; variabilité locale importante, surtout en surface. Toutes ces données ont également permis de tester plusieurs méthodes indirectes d'estimation de ces propriétés hydriques difficiles à mesurer: (a) obtention, à l'aide d'un modèle simple de mélange, de corrélations très significatives entre la rétention hydrique et diverses fractions granulométriques: rôle prépondérant joué dans ce milieu par les fractions organiques fine et grossière et 332 B. Ambroise les éléments minéraux grossiers (Ambroise et al., 1990); (b) vérification -par comparaison avec des courbes expérimentales obtenues au laboratoire sur des monolithes de sol non remanié- de la validité pour ce type de milieu des modèles proposés par Van Genuchten (1980) pour ajuster les courbes expérimentales de rétention hydrique et en déduire une bonne estimation des courbes de conductivité hydraulique (Reutenauer & Ambroise, 1990). Cette démarche, testée également avec de bons résultats à l'échelle de plus grands bassins, fournit ainsi des informations de base sur un type de formations superficielles largement répandu dans la région et des méthodes d'estimation et de cartographie utilisables à l'échelle régionale pour caractériser au moindre coût le comportement hydrique des sols et leur variations spatiales, et paramétriser des modèles hydrologiques spatialisés à bases physiques (Perrin et al., 1990). 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 e(cm3/cm3) 0.8 H n ms CV r*j CV 0.2 0.3 69 e2 69 .326 .048 .15 es 69 .686 .067 .10 0.4 acC 0.5 0.6 0.7 ijj *» 0 cm z(m) saturation n m s CV 64 .202 .016 .08 64 .510 .025 .05 e2 es FIG. 3 Exemple de variabilités verticale et latérale des rétentions hydriques à saturation (6») et à pF2 (0 2 ) dans une même unité de sol: moyenne, dispersion et intervalle de confiance de la moyenne par niveau z (In: Ambroise & Viville, 1986). ROLE HYDROLOGIQUE DES SURFACES SATUREES La nature très filtrante de ses formations superficielles sur granite et grès, ainsi que la continuité de sa couverture végétale permanente font que dans le bassin du Ringelbach -comme d'ailleurs dans tout le massif vosgien- le ruissellement est généralement absent sur les versants: l'eau peut s'y infiltrer et s'écouler de façon hypodermique ou profonde. Il est généralement limité aux surfaces imperméables ou aux surfaces déjà saturées, situées dans les fonds de vallon à proximité du réseau de drainage. Ces surfaces saturées, dont l'extension peut varier largement au cours de l'année, jouent donc un rôle essentiel dans la formation des débits, notamment lors des crues: dans ce type de milieu, le concept de "zone contributive variable" pour chaque forme d'écoulement (Cappus, 1960) s'applique très bien. Des cartographies répétées de l'extension des surfaces saturées en eau de ce 333 Méthodes d'étude de la variabilité spatiale du cycle hydrique bassin ont permis de mettre en évidence (Ambroise, 1986, 1988): (a) une bonne corrélation entre leur extension et le débit de base à Pexutoire: cette extension est donc un bon indicateur de l'état hydrologique du bassin; (b) une bonne concordance entre les coefficients de ruissellement (au sens strict) et l'extension relative de ces surfaces saturées dans le bassin (le plus souvent comprise entre 1% et 8%): le volume ruisselé correspond bien au volume des précipitations sur ces seules surfaces saturées; (c) une bonne concordance entre le volume des oscillations journalières des débits observées par beau temps chaud et le volume de l'évapotranspiration (au taux potentiel) sur ces seules surfaces saturées; (d) le rôle tout à fait symétrique joué dans la génération des débits par les précipitations et l'évapotranspiration sur ces surfaces saturées: la courbe de tarissement non influencé apparaît comme la courbe d'équilibre dynamique vers laquelle tend à revenir le débit après toute perturbation par evaporation ou par précipitation sur ces surfaces. Ainsi, bien que recouvrant une faible superficie, les surfaces saturées jouent, dans le bassin du Ringelbach comme dans de nombreux autres bassins, un rôle climatohydrologique très important, à l'interface eaux souterraines/eaux superficielles. Ces résultats confirment bien l'intérêt d'une approche spatialisée et non plus globale du fonctionnement de tels bassins: pendant une large part de l'année, les variations de débits à l'exutoire sont contrôlés par les processus actifs sur cette petite portion du bassin, les versants ne contribuant directement que lors des épisodes pluvieux importants. Extension des surfaces saturées et courbes de tarissement semblent pouvoir fournir des indicateurs synthétiques très utiles pour caractériser globalement le fonctionnement des bassins élémentaires dans ce type de milieu. D'où l'intérêt de développer des méthodes de cartographie rapide (par télédétection) de ces surfaces saturées, et des modèles hydrologiques permettant de simuler leur dynamique. CONCLUSIONS Ainsi, même à l'échelle d'un petit bassin de 36 ha comme celui du Ringelbach, les échanges hydriques (précipitations, évapotranspiration) entre le sol et l'atmosphère, les propriétés hydriques des sols et les processus de génération des débits présentent en montagne des variations spatiales importantes, bien reliées à la topographie et fonction également -pour les variables climatiques- des types de temps. Les modèles simplifiés et méthodes cartographiques à bases physiques proposés -dont la validité à l'échelle de plus grands bassins est en cours de test- devraient être utiles pour mieux évaluer la représentativité spatiale de toute mesure locale de ces variables et paramètres, et ainsi améliorer la précision des bilans hydrologiques et de leur modélisation physique et spatialisée en région montagneuse. REMERCIEMENTS J'exprime toute ma reconnaissance à Richard Braun, technicien du CEREG, qui assure depuis 1978 le suivi du réseau de mesure. Ces recherches ont été financées par le Programme PIREN-Eau/Alsace (CNRS, Ministère de l'Environnement, Région Alsace) et l'ATP CNRS-INRA-ORSTOM-CIRAD 1986-89. REFERENCES Adjizian-Gérard J., Ambroise B. (1990) Application d'un modèle trigonométrique à la mesure des précipitations sur pente dans le petit bassin du Ringelbach (Hautes Vosges, France). Publ. Assoc. Int. Climatologie (à paraître). Ambroise B. (1986) Rôle hydrologique des surfaces saturées en eau dans le bassin du B. Ambroise 334 Ringelbach à Soultzeren (Hautes-Vosges), France. Recherches sur l'Environnement dans la Région du Rhin supérieur. O. Rentz, J. Streith, L. Zilliox (Eds), Univ. Louis Pasteur - Conseil de l'Europe, Strasbourg (F), 620-630. Ambroise B. (1988) Interactions eaux souterraines - eaux de surface dans le bassin du Ringelbach à Soultzeren (Hautes Vosges, France): rôle hydrologique des surfaces saturées. Interaction between Groundwater and Surface Water (Proc. IAHR Symp., Ystad (S), 30/5-3/6/1988). P. 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