souffleprovisoire - Johanna Henritius

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souffleprovisoire - Johanna Henritius
SOUFFLE PROVISOIRE
N O T E D’ I N T E N T I O N (FR)
Inspiré par les difficultés du personnage féminin de Françoise Sagan dans son ouvrage "Les merveilleux
nuages", le court métrage SOUFFLE PROVISOIRE expérimente la danse en tant que moyen d'exprimer
des émotions. En combinant un travail ancré dans la physicalité de la danse avec des pratiques
énergétiques et de la méditation, les danseurs cherchent à faire apparaitre leurs émotions au travers
du mouvement. Il s’agit de considérer la danse comme un travail libérateur et de trouver des
techniques qui permettent aux danseurs de rencontrer leur univers intérieur, de partager et même de
« laisser partir » certaines émotions. Le film était aussi une façon de capturer et de mettre en avant les
moments fugaces de la vie. En basculant l'attention d'une personne à une autre, il tente d’établir un
dialogue, de rentrer dans l’intimité de chaque acteur et de montrer des moments uniques dans une vie
; des instants personnels, reconnaissables par chacun.
Le film SOUFFLE PROVISOIRE a été créé dans le cadre de ma recherche à l'université de Nice SophiaAntipolis sur les approches énergétiques dans la création chorégraphique, qui étudie les aspects
physiques, psychologiques et émotionnels dans le processus de création. Je voulais montrer des
instants entre la réalité et le rêve, où ont été donnés aux plus petits détails de l’expression corporelle,
une grande importance, car c’est eux qui sont capables de révéler nos véritables sentiments. C'était la
vérité que je cherchais. L’honnêteté des émotions qui ne sont pas feint, qui une fois portées à la vie et
la conscience, deviennent des sensations réelles. Des moments vivants et en mouvement, même si ce
n'est que pour un bref instant, un souffle provisoire.
Johanna HENRITIUS, chorégraphe
Titre : Souffle provisoire
Date : Septembre 2015
Durée : 10 min 30 secondes
Pays : France
Régisseur: Julien Gonthier
Chorégraphe et producteur: Johanna Henritius
Son : Vincent Hyon
Acteurs : Anna Blackwell, Lucas Threefoot, Asier Edeso Eguia, Christina Garcia Fonseca, Johanna
Henritius, Lucie Salducci-Parsi and Catherine Renard
N O T E O F I N T E N T (ENG)
SOUFFLE PROVISOIRE is a short film I created to showcase my current university research in
contemporary dance and energy healing techniques, which focuses on studying the physical, mental
and emotional levels of the creative process. I was inspired by Françoise Sagan’s "Les merveilleux
nuages" and the challenges facing her female character, to use dance as a medium to express emotion.
By combining the physicality of dance with energetic practicices and meditations, the dancers were
able to transform their movements into a manifestation of emotion. The first step of expressing
emotion comes with self-realization. Only once the innerself is recognized, can emotions be
acknowledged and expressed, and sometimes let go. SOUFFLE PROVISOIRE was a way for me to capture
the fleeting moments in life. By shifting the focus from person to person, we are able to see the
moments in life which are both unique to the individual and shared by everyone alike; moments that
border the realms of reality and dreams, where the smallest details in body language can reveal our
true feelings. It was the truth I was after. The honesty of feelings that are not acted, but instead brought
to life and made real. Moments that are alive and moving, even if it is at most for only a short breath.
Johanna HENRITIUS, choregrapher
Title: “Souffle Provisoire”
Date: September 2015
Length: 10 minutes 30 seconds
Country of origin: France
Language: English
Film Director : Julien Gonthier
Producer, choregrapher and writer : Johanna Henritius
Cast : Anna Blackwell, Lucas Threefoot, Asier Edeso Eguia, Christina Garcia Fonseca, Johanna Henritius,
Lucie Salducci-Parsi and Catherine Renard
AVANT-PROPOS
La vidéo est sans conteste un des moyens d’expressions majeur de notre époque dans le
domaine de l’art. Cette pratique artistique coïncide parfaitement avec le développent des nouvelles
technologies qui ont permis une recherche des nouvelles expressions artistiques. Imaginé dans le cadre
du développement de l’art postmoderne et de l’expression artistique Fluxus, la vidéo intervient aussi
bien dans le domaine des projections que dans des installations au début des années soixante et se
diffuse rapidement, considérant également le domaine de la danse contemporaine. En France, le terme
« vidéodanse » désigne une forme artistique mélangeant deux disciplines distinctes : la vidéo et la
danse. Aujourd’hui, dans le domaine du ciné-danse, il existe une variété des captations pour la camera
notamment les films documentaires sur la danse et les enregistrements de spectacle vivant. Cependant,
la « vidéodanse » est considéré une œuvre audiovisuelle à part entière et reconnue en tant que création
uniquement pour la caméra, c’est-à-dire, une œuvre de chorégraphie qui n’existe que sur l’écran. Il
s’agit souvent de courts-métrages projetés au sein de festivals internationaux spécialisés dans le
domaine de la vidéodanse et parfois dans d’autres domaines du cinéma, comme le cinéma
expérimental ou le court métrage.
Sur scène, le danseur a une seule chance de se montrer devant le public dans le moment précis.
Il ne pourra jamais recréer le moment même, qu’il a partagé avec le spectateur. Il s’agit de la différence
fondamentale entre les arts vivants et les arts visuels. La danse sur scène est un art de l’éphémère,
destiné à disparaitre aussitôt qu’elle apparait. Cependant, comme dans une création chorégraphique
destinée pour la scène, la vidéo joue avec les différents enjeux de mémoire ; chaque scène et chaque
mouvement laissant une trace visuelle, auditive et possiblement, émotionnelle. Les premières
considérations et décisions à propos de la dramaturgie commencent ainsi dans l’écriture de la pièce
chorégraphique avant même d’arriver au moment d’enregistrer la chorégraphie. Cependant, au
contraire des spectacles vivants, la pièce chorégraphique va subir une deuxième « vie », qui va la
transformer pendant le processus de montage vidéo. En travaillant avec le réalisateur et monteur
Julien Gonthier, nous avons rencontré plusieurs problématiques dans le processus de création liées à
la transcription de la danse en vidéo. La transformation de la chorégraphie soulève notamment des
questionnements sur comment lire et découper le mouvement, pour ensuite le reconstruire à partir
des multiples prises à notre disposition. Il s’agit d’un jeu de « puzzle », avec un grand nombre des
pièces, dont il n’y a que peu qui concordent avec l’ensemble des pièces. Ces variables imposées par la
vidéo peuvent très bien être vécus comme des restrictions dans le processus d’assemblage, aussi bien
que des possibilités ou ouvertures dans la conception de l’œuvre.
Au moment où j’ai commencé à écrire à propos de ce projet, j’étais déjà confronté à la
problématique de définir mon travail. « L’art vidéo », « un court métrage », « un film », « un film de
danse » étaient tous des termes qui pouvaient décrire le projet. En remplissant les conditions d’une
création uniquement pour la caméra, il est possible d’inscrire mon projet également dans le cadre de
« la vidéodanse». Cependant, même si ce terme décrit bien le cadre dans lequel peut s’inscrire mon
travail, il ne décrit pas nécessairement toutes mes démarches dans le processus de création. Les trois
formes d’expression artistique sont mises en jeu dans ce projet : littérature, danse et vidéo. Comme
une quatrième entité dans ma démarche interdisciplinaire, je soulèverai l’utilisation des approches
énergétiques dans la création, tel que le Qi gong, considéré par ses pratiquants comme « un art
énergétique ». Le travail se situe dans la recherche des formes d’expression multi-, pluri- ou même
inter- disciplinaires, questionne non seulement ce qui sépare les disciplines les unes des autres, mais
également ce qui les transforme en créant des nouvelles formes et entités. Les aspects techniques de
la captation audiovisuelle rentrent dans le processus de création, en transformant les enjeux de la
danse et de la chorégraphie elle-même. Le film contient finalement très peu « de scènes de danse »,
et l’attention est portée sur l’expression des émotions des personnages. Il s’agit tout même d’un choix
conscient de ma part qui démontre ma volonté de me concentrer sur l’exploration de nouvelles
approches et manières à créer. Ce mélange souligné également l’importance de l’interaction des
différents arts, et ne pas seulement une application simultanée ou superposée de plusieurs disciplines.
Ceci en vue de profiter des outils cinématographiques pour traiter les aspects qui semblaient
pertinents à ma recherche, sans vouloir m’inscrire infailliblement dans le cadre spécifique de la vidéodanse. J’ai ainsi choisi de promouvoir le projet simplement sous la dénomination « film » ou plus
précisément « un court-métrage ».
DESCRIPTION DU PROJET
Publié en 1961, "Les merveilleux nuages" est le cinquième roman de l'écrivaine française Françoise
Sagan. Le personnage principal Josée a perdu sa liberté en épousant un jeune artiste dont l'apparence
bien tranquille cache une jalousie qui rend infernale l'existence commune. Son ouvrage décrit les
difficultés de cette femme et la folie de cet amour condamné à mourir par étouffement. Dans un
passage du livre, Josée tira un fauteuil devant la fenêtre de son salon, s’y assoit, observe le ciel et plonge
dans ses pensées :
« Elle avait vu une période d’une demie heure, le soleil éblouissant du matin se
baisser, devenir rouge, disparaitre […] Elle avait éprouvé un curieux désir alors,
celui de se baigner dans cette mer de nuages, ce mélange d’air, d’eau et de
vent qu’elle imaginait sur sa peau, léger et doux, enveloppant comme certains
souvenirs d’enfance. »1
Les contemplations de Josée sur le moment précis, les incroyables couleurs dans ces paysages du ciel
et la sérénité poétique qui comblait les yeux et « aurait dû être la vrai vie », réduisent notre vie à « un
rêve idiot ». Elle est envahie par une envie d’être toute seule sur une plage et de laisser passer le temps.
1
Sagan 1961 : 152
Elle est envahie par l’envie de se baigner dans la mer de nuages. Ce faisant, elle cherche à échapper à
la vie, à ses propres émotions et à ses qualités en étant seulement « une respiration provisoire » dans
l’immensité de l’univers.
Ce passage dans le livre m’a inspiré à parler de l’amour et des relations du point de vue de la femme.
La dramaturgie de Souffle Provisoire est construite autour de la durée de vie d’une relation et cherche
à exposer la vie amoureuse dans ses différentes étapes. Je voulais montrer des instants entre la réalité
et le rêve, où les qualités et les sentiments des acteurs se confrontent et forment un dialogue. Plusieurs
histoires personnelles et relations sont mises en jeux simultanément pendant les dix minutes du film.
Les limites et la frontière de la vie réelle et du rêve se brouillent. Les visages des femmes et l’intensité
de leurs émotions sont le fil conducteur de quelque chose, qui pouvait très bien être l’histoire d’une
seule personne mais qui, dans le film, est vécu travers plusieurs les corps.
Au travers des méditations et des visualisations, j’ai essayé de guider les danseurs vers un état
de conscience modifié où ils pouvaient revivre un évènement du passé ou rentrer en contact avec leur
état actuel. Au tout début de la création, j’ai posé la question aux danseurs : que voulez-vous danser ?
Qu’avez-vous besoin d’exprimer à ce moment de la vie ? Ces questionnements ont produit des réponses
différentes ; quand un voulait crier sa colère, l’autre voulait exprimer son amour envers son
compagnon. Leurs réponses m’ont également aidé à construire la dramaturgie de la pièce, la
chronologie des scènes et les relations entre les acteurs ainsi que qu’à donner une « couleur », une
atmosphère ou encore, une émotion à chaque scène.
Dans le processus de l’écriture chorégraphique, je me suis inspirée également des éléments de
la nature évoqués dans le texte de Sagan : les nuages, le soleil, la mer, l’air et l’eau. Et enfin, le passage
du texte a donné l’idée pour le nom du film, qui décrit la motivation sousjacente de mon projet : Dans
la vie quotidienne nous sommes tous confrontés à l’amour et à la tristesse et nous avons parfois
l’impression de mourir asphyxié par les exigences sociales, le travail ou les charges émotionnelles. Mon
objectif pour ce projet était d’insuffler au spectateur un partage de l’énergie, de l’émotion et de
l’oxygène, en étant à même de partager plus intensément ce qu’il voit.
SAGAN Françoise, Les merveilleux nuages, Julliard, 1961.
CV CREW AND CAST
G O N T H I E R Julien (Director and editor)
Born in in April 1984 in Nice, France, Julien is a director who currently works in Paris. Interested in art
and movement, he has collaborated with several artists, musicians and dance crews to create music
videos, clips and short films. His latest movie project “Max and Cleo” (http://maxetcleo.com/) was
published this year. Directed in collaboration with another French director Raphael Stora, this project
is part of a campaign that advises young people about consuming alcohol and drogues responsibly.
H E N R I T I U S Johanna (Producer and choreographer)
She started her pre-professional dance studies in classical ballet in the
Finnish National Opera Ballet School. She then moved to Sweden to
do a professional degree in jazz and contemporary dance in Swedish
Royal Ballet School, where she performed and worked with
choreographers such as Satoshi Kudo, Alexander Ekman, Mats Ek,
Johan Inger etc. After her graduation in 2009, she moved to Austria
to complete her contemporary dance studies and to learn Yoga in
Salzburg Experimental Academy of Dance (S.E.A.D). Under the artistic
direction of former Cunningham company dancer Susan Quinn, she
got the chance to work and perform with several choreographers
such as Diego Gil, Keren Levi, Josef Frucek, and Jelka Milic. In 2010,
she performed a solo “Ein Experiment – Johanna und Doris” by the
Vienna based choreographer Doris Stelzer for the Kiosk 59 festival at
W.U.K. She moved to France in order to study dance pedagogy and research at the University of Nice
Sophia Antipolis. She then started training with the local dance companies such as Cie Reveida, Cie
Humaine, Cie Antipodes and CND Lyon. She joined the Company Tene of Issa Aimé Ouedraogo and
performed the African contemporary dance piece “Cri de Desert” in several festivals (2013-2014). Since
2014, she has been working with the German choreographer Margrita Nagel and her company cie M./N.
and performed her creations “Values”, “Eija”, “W.I.P” and the latest creation “Values at least” in 2015.
In 2016, she presents her solo “Quand personne (me) regarde”.
T H R E E F O O T Lucas (dancer)
Born 3rd of July 1987 in Portland Oregon United States
1992-2006 Professional studies at Oregon Ballet Theatre
2006-2011 Dancer at Oregon Ballet
2013 - 2016 Dancer in Ballets de Monte-Carlo, directed by
JeanChristophe Maillot (Romeo and Juliette, Nutckracker, Vers un
Pays Sage, Faust Altro Canto) and danced also Petite Mort of Jiri
Kylian and New Sleep of William Forsythe.
E D E S O Asier (dancer)
Born in 1986 in San Sebastian, Spain
2004 Royal Ballet School of London
2005-2006 Dancer Scottish Ballet
2006-2008 Dancer Ballet du Rhin ; Marteau sans maître (solo de
Limon) et Variation pour une porte et un soupir (Maurice Béjart), Last
piece for anybody, Coppelia, Nutcraker (rôle du père) du chorégraphe
Jo Stromgren, Rossignol, Dance (Lucinda Childs),Theme et Variations
(George Balanchine), Work within work (William Forsythe), Les Noces
(Jacopo Godani)
2016 Dancer Les Ballets de Monte-Carlo directed by JeanChristophe Maillot ; Prodigue (George Balanchine), Body Remix (Marie Chouinard), Le Sacre du
Printemps (Maurice Béjart), Le Sacre du Printemps (V. Nijinsky), New Sleep (le fils) de William
Forsythe, Dearest earthly friend (Marco Goecke), Le Corps du ballet (Emio Greco)
B L A C K W E L L Anna (dancer)
Born 4th of April 1990 in Manchester, United Kingdom
2006-2009 Central School of Ballet
2008 Semifinalist Prix de Lausanne
2009-2011 Dancer Northern Ballet
2011-2013 Dancer National Ballet of Portugal
2013 -2016 Dancer at Les Ballets de Monte-Carlo directed by
Jean- Christophe Maillot; (LAC, Romeo et Juliette, La Belle,
Casse-Noisette, Faust and New Sleep of William Forsythe)
G A R C I A Cristina (dancer)
Born in 1984 in San Sebastian, Spain
2000-2001 Scholarship Provincial Council in 2000 and
2001
2006- 2008 Dancer Mulhouse Ballet de l' Opera National du
Rhin
2008 Dancer Company is Zaragoza La Mov
2015 French State diploma: teachers degree in classical ballet