Les personnels des grands organismes de recherche (CNRS

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Les personnels des grands organismes de recherche (CNRS
 Les personnels des grands organismes de recherche (CNRS, INRAP, IRD) et l’Université Paris 1. Qui sont-­‐ils ? Où sont-­‐ils ?
Personnels de Paris 1 et des organismes de recherche L’existence de structures de recherche associant personnels des universités et des organismes de recherche est 957 ancienne. Depuis 1966, et sous différentes appellations jusqu’à 878 l’UMR (unité mixte de recherche), il existe au CNRS des unités associées aux universités. A Paris 1, les UMR sont en double tutelle BIATSS ou ITA (avec le CNRS et/ou l'IRD) ou bien à cotutelles (avec, selon les cas, les universités de Paris 4, 7, 8, 10, 12, d’Aix Marseille, l’EHESS, l’EPHE, les ENS Ulm et Cachan, l’INRAP). Dans le prochain contrat Enseignants quinquennal, l’université comptera 23 UMR et deux UMS (Unité chercheurs, mixte de service), mais, derrière ces sigles, combien de personnels, chercheurs et ingénieurs (INRAP) ingénieurs, techniciens, administratifs (ITA) et chercheurs ? L’éparpillement géographique de l’Université (28 sites), l’absence de croisement entre les logiciels de gestion (Harpège 326 pour l’université, Labintel pour le CNRS), l’organisation du CNRS en unités de recherche regroupées soit par délégation régionale, soit par institut (InSHS), ont laissé ces personnels longtemps invisibles 163 en tant que groupes. S’il existait des liens clairement définis par les conventions de chaque UMR, comme par celle établie entre Paris 1 75 54 et le CNRS, les choses étaient moins précises à propos des 8 4 personnels impliqués. Un premier travail consistait à les compter et mieux les connaître en s'appuyant dans un premier temps sur Paris 1 CNRS INRAP IRD Autres les données régulièrement réunies par le service de la recherche de l'Université à l'occasion de l'élaboration des dossiers AERES. Ce Sources : Pour Paris 1, dossier L’université en fut le sens de l’enquête menée par l’IDUP à la demande de la chiffres (DRH, 2011) Présidence et de la mission « Relations avec le CNRS ». Les Pour les Organismes de recherche, dossier résultats de cette enquête ont été présentés au Conseil AERES 2012. scientifique de l’Université du 25 juin 2013, en voici les principaux enseignements. Les rands organismes de rl’IDUP echerche AERES. Ce fut le sens de Gl’enquête menée par à la présents à Paris 1 demande de la Présidence et de la mission « R
elations avec le Le Centre National de la Recherche Scientifique : à Paris 1 il s’agit essentiellement de personnels de l’Institut CNRS ». Les résultats de et cette enquête ont mais été plusieurs présentés UMR au (UMR 8057 et UMR 8590) ont aussi des des Sciences humaines sociales (InSHS) Conseil scientifique de l’Université juin 2013, en voici Ules conventions avec l’Institut écologie edu t e25 nvironnement (INEE), MR 7041, UMR 8215 et UMR 8591. principaux enseignements. L’Institut national de recherches archéologiques préventives. Créé en 2002 l'INRAP est un établissement public de recherche placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Communication et de la Recherche. L'institut assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique touché par les travaux auprès de la communauté scientifique et d'aménagement du territoire. Il exploite et diffuse l'information concourt à l'enseignement, la diffusion culturelle et la valorisation de l'archéologie auprès du public. L’Institut de recherche pour le développement. Établissement public français à caractère scientifique et technologique, l’IRD est placé sous la tutelle conjointe des ministères chargés de la Recherche et des Affaires étrangères. Il répond, avec ses partenaires des Suds, aux enjeux internationaux du développement. Améliorer les conditions sanitaires, comprendre l’évolution des sociétés, préserver l’environnement et les ressources constituent les piliers de son action. Ce sont 630 femmes et hommes, personnels d’organismes de recherche dont Paris 1 est une des tutelles. La très grande majorité d’entre eux, 489, soit 78%, sont au CNRS, viennent ensuite l’INRAP (75), l’IRD (62), puis l’INSERM et l’INRA avec deux collègues chacun. Tous organismes confondus, 71% sont des chercheur-­‐e-­‐s et 29% des ITA. Répartition des personnels des répondants par grandes familles disciplinaires Source : enquête sur les personnels des organismes de recherche à Paris 1 Les UFR ne recouvrant pas les Sections du Comité national, comment se répartissent ces collègues ? C’est par grand ensemble disciplinaire que l’on peut voir dans quels domaines ils travaillent. L’Histoire de l’Art et l’archéologie, l’Histoire, la Géographie regroupent pratiquement 80% de ces personnels qui sont à l’inverse quasiment absents du Droit et des Arts plastiques. Cependant, les différences se mesurent également au sein des unités où leur poids varie considérablement : 50% des membres de l’UMR 8171 (CEMAF) et 7 % de l’UMR 8218 (ACTE). Des différences notables existent entre la répartition des personnels et celle des répondants aux questionnaires. Un taux de réponse très variable La première difficulté fut d’adresser le questionnaire aux 630 personnes concernées en l’absence de liste de diffusion exhaustive. A peine 1/3 d’entre elles avaient activé leur adresse @univ-­‐paris1.fr, seul moyen pour l’Université de s’adresser directement à elles. De son côté le CNRS raisonne en délégations et unités, la « cotutelle avec Paris 1 » ne constitue pas un critère permettant d’identifier les personnels. Aussi, la première étape de l’enquête consista à s’adresser à ces collègues par l’intermédiaire des directrices et directeurs d’unités afin de les encourager à activer leur adresse. Finalement la moitié (329) des personnels ont activé leur adresse et 158 d’entre eux ont répondu au questionnaire. Soit, un quart de l’effectif total, avec une quasi absence de l’IRD, de l’INRAP et une moindre participation en Histoire de l’art et Archéologie (9% des réponses pour 34% du personnel) en partie explicable par l’éloignement géographique d’une grande partie d’entre eux (Maison René Ginouvès à Nanterre) et la multiplicité des tutelles. La proportion des répondants en Histoire comme en Géographie correspond à celle des personnels, par contre l’économie est surreprésentée (30% des réponses pour 9 % des personnels). La relative adéquation entre une UFR (02), une UMR (8174) et un lieu, la MES, explique probablement l’importance de cette participation. Cette situation, assez exceptionnelle à Paris 1, et difficile à reproduire dans d’autres disciplines doit amener à rechercher d’autres voies pour améliorer les liens entre Paris 1 et ses partenaires de la recherche. Méthodologie de la collecte Afin d’en minimiser le coût, l’enquête a été réalisée via internet, avec le logiciel LimeSurvey. La saisie du questionnaire, avec les libellés des questions et toutes les modalités de réponse possibles à chacune des questions fermées (toutes sauf la dernière dans notre enquête), inclut aussi la précision des filtres dirigeant automatiquement chaque répondant vers la prochaine question qui le concerne. Ce logiciel permet l’importation des réponses dans un fichier excel exploitable dès la clôture de l’enquête en ligne. Il génère aussi un code individuel pour chaque adresse électronique connue de personne à enquêter. Une invitation à répondre en ligne est alors adressée par courrier électronique à ces participants qui peuvent, grâce à leur code personnel, compléter leur questionnaire lors d’une ou plusieurs connexions. L’absence de connexion entre le fichier des adresses et celui des réponses assure la confidentialité des données recueillies. Une présence très inégale à l’Université Second décalage, les ITA ont davantage répondu que les chercheur-­‐e-­‐s (28% pour 21%), d’où un ratio femmes/hommes très largement favorable aux premières puisqu’elles sont 78% des ITA et 47,5% des chercheur-­‐e-­‐s. Au sein des UMR les principales branches d'activité professionnelle (BAP) auxquelles appartiennent les ITA sont les BAP F (Documentation, édition, communication : 36%), D (Sciences humaines et sociales : 22%) et H (Gestion scientifique et technique des EPST : 22%). On peut voir dans la relative surreprésentation des ITA, un effet « immobilier ». La présence dans locaux de Paris 1, même dans des conditions parfois difficiles, voire critiques, accroît l’interaction avec l’Université et explique que l’on réponde plus naturellement à la sollicitation de l’enquête. A l’inverse, soulignons qu’un tiers de chercheur-­‐e-­‐s qui ont répondu, travaillent chez eux par défaut ou inadaptabilité des locaux à la recherche (parmi ceux qui disposent d’un bureau plusieurs soulignent l’inaccessibilité des locaux lors des périodes de congés). Seule un peu plus de la moitié des personnels vient au moins une fois par semaine à l’université. Quant à la restauration, seuls 42% des ITA, 14 % des chercheurs utilisent une restauration collective, et celle-­‐ci n’est pas forcément la même que celle de leurs collègues de l’université : « collègues cloisonnés même au niveau de la cantine ». Cependant pour les personnels CNRS, la délégation régionale comme le siège (Michel Ange) sont encore moins fréquentés, moins de 10% s’y rendent au moins une fois par mois. La rareté des locaux et leur éparpillement, la faiblesse des lieux collectifs sont sans aucun doute une caractéristique majeure du sentiment de marginalité de bien des personnels. Les outils numériques : un lien visible avec l’Université Ancienneté dans une UMR de Paris 1 La participation à l’enquête doit être interprétée comme l’expression d’un lien avec Paris 1, pourtant d’autres indicateurs moins de 5 montrent combien ce lien est ressenti comme marginal. Le mot revient ans 31%
souvent dans la question ouverte à laquelle chacun pouvait répondre. 5 -­‐10 ans
43%
Qu’il s’agisse d’ITA ou de chercheur-­‐e-­‐s, c’est un sentiment partagé. Une collègue en poste depuis 32 dans une UMR Paris 1-­‐CNRS écrit : plus de dix 26%
« J’ai toujours été étonnée de voir à quel point cette université ans marginalisait les personnels administratifs du CNRS », une autre encore plus sévère parle de personnels « complètement exclus de la vie de Source : enquête sur les personnels des l’université ». 38% seulement se savent inscrits sur les listes électorales organismes de recherche à Paris 1 de l’université, 10 % ont une carte renouvelée depuis moins de deux ans de la Bibliothèque. Pourtant, 65% utilisent l’adresse email Paris 1, ans de la Bibliothèque. Pourtant, 65% utilisent l’adresse email Paris 1, 61% ont leur page personnelle sur le site de 61% ont leur page personnelle sur le site de leur unité et 75 % sont leur unité et 75 % sont inscrits sur l’annuaire de l’université. Sans être virtuel, le lien est davantage numérique. Cet inscrits sur l’annuaire de l’université. le 1lien est état de fait n’est pas nouveau, et l’ancienneté des collègues en témoigne. Presque la Sans moitié être est lvirtuel, iée à Paris depuis davantage numérique. Cet état de fait n’est pas nouveau, et plus de 10 ans. l’ancienneté des collègues en témoigne. Presque la moitié est liée à Collaborations dans la recherche Paris 1 depuis plus de 10 ans. Financement de la recherche (plusieurs réponses possibles) Venons en maintenant à la finalité des UMR, c’est-­‐à-­‐dire la recherche. vous-­‐même
29
Pour leurs activités de recherche, la plupart des budget Paris 1, chercheurs CNRS utilisent plusieurs sources de 60
BQR, PEPS
financement. Ils peuvent d’abord compter sur le budget sur projet (fondation, A
NR...)
propre de leur laboratoire, puis viennent ensuite, à part 62
budget CNRS de égales, Paris 1 et les financements sur projets. votre labo
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L’université est bien présente dans les activités de recherche des collègues du CNRS, 44% d’entre eux ont été Source : enquête sur les personnels en contact avec le Service de la recherche, pour solliciter des organismes de recherche à Paris 1 une subvention, monter un dossier, ou chercher un lieu. La moitié ont participé à un ou plusieurs jurys de thèse ou d’HDR, mais le plus souvent dans un autre établissement (41 jurys contre 36), un tiers sont inscrits dans une des écoles doctorales de Paris et y ont dirigé une thèse (soit 28 collègues). Enfin, 45% des chercheur-­‐e-­‐s se disent régulièrement informés des activités de l’UFR, mais seulement 15% des ITA. On le voit les interactions existent, la mixité des UMR est une réalité dont témoignent ces données. Néanmoins jamais les réponses ne dépassent 50% et par certains aspects, c’est bien une frontière qui semble séparer les activités des uns et des autres. Collaborations édagogiques Les chercheurs et pl’enseignement Les comités de sélection d’abord, seuls 13 collègues disent avoir été sollicités pour y participer à Paris 1 alors qu’ils sont 33 à l’avoir été dans un autre établissement. Quant aux UFR, seuls 3 collègues sont membres d’un conseil d’UFR et 4% déclarent participer aux réunions de leur UFR (Assemblée générales, pots, réunions thématiques). Les UFR sont bien absentes des réponses à la question ouverte : « Ajoutez ce qui vous semble important pour décrire votre position de personnel CNRS, INRAP ou IRD au sein de l’université de Paris 1 » ; si un collègue note les efforts réalisés dans l’UFR de Sciences politiques, pour les autres c’est le grand silence. Cela confirme un déséquilibre entre Formation et Recherche au sein des UFR, c’est aussi une occasion manquée, car parmi les chercheur-­‐e-­‐s plus nombreux qu’on ne le pense souvent sont ceux qui ont une activité d’enseignement. Si 14% refusent d’envisager une activité d’enseignement, plusieurs regrettent de n’être pas assez sollicités. Les chercheurs et l’enseignement
Oui, à Paris 1
24%
42%
Oui dans d'autres institutions
34%
Non
Enseigne régulièrement
17%
35%
14%
34%
Non, je suis chercheur Oui, pourquoi pas
C'est déjà le cas Sans r éponse
Accepterais enseignement rémunéré à Paris 1
Source : enquête sur les personnels des organismes de recherche à Paris 1 Une coopération à améliorer Pour conclure, la présence des personnels des grands organismes de recherche est une réalité qui, bien avant d’être comptée, s’est traduite par d’innombrables collaborations. Le sentiment de marginalité existe vis à vis de Paris 1, mais aussi du CNRS dont, à l’exception des RH (56%), les services sont peu sollicités et peu présents (Finance 29%, Formation 28%, Santé 23%). La moitié des personnels seulement disent recevoir des informations de l’InSHS ou de la Délégation au moins une fois par mois, ce qui fait écrire à une collègue « finalement Paris 1 s’intéresse plus à mon sort que mon employeur le CNRS ». A défaut de solution immobilière, c’est dans l’amélioration des liens entre l’Université, ses services, ses instances et les personnels que cette situation peut être améliorée. Du point de vue symbolique, ne pas être invité aux pots, réunions d’accueil, galettes et autres arbres de noël, peut s’avérer blessant pour des personnes qui tout le reste de l’année se côtoient. Du point de vue de la circulation de l’information, afin de reconnaître ces personnels comme un groupe qui est légitime à recevoir certaines informations que ce soit de Paris 1 ou de son organisme. Enfin, par une participation accrue des personnels ITA et chercheur-­‐e-­‐s aux différentes instances et structures de l’université. Comme l’écrit un collègue : « il est temps de franchir un nouveau pas. » Dans le cadre de sa L3 et de son master en 2 ans, l’institut de démographie de l’Université Paris 1 (IDUP) forme des « experts démographes » et de futurs chercheurs ; son centre de recherche (CRIDUP) est un laboratoire de l’école doctorale de géographie de Paris. Pour tous les étudiants, l’accent est mis sur la complémentarité entre les acquis théoriques et les apprentissages pratiques. Ainsi un enseignement est-­‐il consacré, durant trois trimestres, à l’élaboration, à la réalisation et au traitement d’une enquête statistique sur un sujet sociodémographique. C’est à ce titre que l’IDUP a été sollicité pour organiser la présente enquête, sous la responsabilité scientifique de Fabrice Virgili. Oxana Sentyakova a effectué ce travail dans le cadre de son stage de 1ère année de master de démographie, sous la direction d’Elizabeth Brown. idup@univ-­‐paris1.fr DIRECTION DE LA RECHERCHE DE L’UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-­‐SORBONNE Fabrice Virgili, mission « Relations avec le CNRS »