Histoire du Canada
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Histoire du Canada MODULE 4: L’ÉMERGENCE D’UNE NATION PARTIE 1 (1800-1914) Le début du 19e siècle Après les bouleversements militaires, politiques et territoriaux de la seconde moitié du 18e siècle, l’Amérique du Nord britannique entre au début du siècle suivant dans une phase d’expansion démographique et économique. Les colonies qui forment l’Amérique du Nord britannique partagent certaines grandes caractéristiques; font partie du système commerciale britannique, subordonnées à la Grande-Bretagne et développement économique dépend largement des ressources naturelles. L’immigration britannique: Les causes À compter des années 1810, l’immigration en provenance des îles britanniques s’intensifie dans les colonies d’Amérique du Nord. Dans les campagnes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, la terre ne suffit pas à nourrir la population de plus en plus nombreuse. Dans les villes, le manque d’emplois limite les perspectives d’améliorer sa condition. L’émigration vers les colonies nord-américaines est souvent pour de nombreux Britanniques le seul moyen d’échapper à la misère à laquelle ils sont condamnés. L’immigration britannique: la nature De 1815 à 1840, plus de 500 000 habitants des îles britanniques s’embarquent pour les colonies d’Amérique du Nord. Les nouveaux venus sont anglais, écossais, irlandais ou gallois et parlent l’anglais ou une langue celtique. L’immigration irlandaise prends d’ailleurs de l’ampleur durant les années 1840, alors que l’île est frappé par une maladie de la pomme de terre, principal aliment des habitants. L’immigration britannique: ses conditions Les hommes, les femmes et les enfants qui s’embarquent à bord des navires en direction de l’Amérique du nord sont à la recherche d’une vie meilleure. À bord des navires, ils sont soumis à des conditions souvent affreuses- espace étroit, manque d’air, nourriture infecte, puanteur- de sorte que plusieurs meurent en cours de route. En arrivant, les immigrants sont placés en quarantaine afin de combattre la choléra. Territoire à la fin du 18e siècle Le Haut-Canada Parmi les colonies britanniques nord-américaine, le Haut-Canada est celle dont le rythme de développement est le plus rapide. La croissance de sa population, qui passe de 46000 en 1805 à 432000 en 1840, résulte principalement de l’immigration britannique. Le principal domaine de l’économie du Haut-Canada est l’agriculture. Le blé vient en tête de liste de ses exportations et constitue le véritable moteur de l’activité économique. Il y a beaucoup de travail sur des systèmes de canal mais un maque de fonds retarde les projets. Les colonies de l’Atlantique La Nouvelle-Écosse connait la plus forte hausse de population. Elle compte 226 000 habitants en 1841. Le Nouveau-Brunswick compte 156 000 habitants et l’île du Prince-Édouard compte 47 000 en 1841. Peuplées de descendants de Loyalistes ou de colons britanniques, d’immigrants écossai et irlandais, de quelques milliers de Noirs et d’Amérindiens, les colonies de l’Atlantique recensent également une population acadienne considérable. Du point de vue économique, les colonies de l’Atlantique partagent à des degrés divers ressources communes, comme la pêche, l’agriculture et le bois. La construction navale, le transport maritime et l’exploitation de mines de charbon commencent toutefois à rapporter des dividendes. Le Bas-Canada Le Bas-Canada demeure la plus peuplé des colonies britanniques nord-américaine. Il maintient son avance à ce titre avec une forte natalité. En 1844, le Bas-Canada compte 697 000 habitants, dont environ 75% sont d’origine française. L’économie du Bas-Canada connait des hauts et des bas pendant la première moitié du 19e siècle. Le sort des Autochtones Les gouvernements visant à assimiler les Autochtones prennent des mesures de ségrégation qui écartent les Autochtones de la population blanche. Les traités signés délimitent en effet des réserves à l’intention exclusive des Amérindiens. À partir de 1830, le système actuel des réserves est instauré à la grandeur des colonies britanniques. Dès 1839, les territoires amérindiens dans le HautCanada sont déclarés terres de la Couronne et leur accès sans permission est interdit sous peine de sanctions. La condition Autochtone La politique britannique à l’égard des Amérindiens a des effets désastreux sur les principaux intéressées. Déracinées de leurs milieux ancestraux, les populations amérindiennes plient sous le poids de l’ostracisme. En dépit des pressions qui s’exercent sur elles, les sociétés autochtones résistent au vent d’assimilation. L’agitation politique au Bas-Canada L’insatisfaction politique gronde dans toutes les colonies britanniques d’Amérique du Nord durant les premières décennies du 19e siècle. C’est toutefois au Bas-Canada que les conflits politiques sont le plus virulents et les plus violent. Entre 1837-1838 il y a une rébellion armée dans le Bas-Canada. Causes du mécontentement au Bas-Canada L’Acte constitutionnels de 1791 dit que la population peut participer aux affaires publique en établissant ses représentants au sein d’une assemblé, mais l’Assemblé dispose de peut de pouvoirs. Le gouverneur et quelques nobles non-élu possède le plus de pouvoir. Au Bas-Canada il y a une oligarchie- groupe de personnes qui sont toutes-puissantes et détiennent l’autorité- qui occupe les postes dans les Conseils législatif et exécutif, et contrôlent les affaires courantes de la colonie, dont l’administration des revenues et des dépenses. Louis-Joseph Papineau Leader du Parti canadien puis du Parti patriote, il joue un rôle de premier plan dans la crise politique au Bas-Canada dans les années 1830. L’un des instigateurs de la rébellion de 1837, il doit ensuite s’exiler aux États-Unis. Les luttes parlementaires et la rébellion La première grande lutte que livre le Parti canadien au sein de l’Assemblé porte sur le contrôle de la liste civile (sommes réservées annuellement pour payer les fonctionnaires). Lord Dalhousie, gouverneur de 1820-1828, reste inflexible devant les demandes du Parti canadien. Les membres du Conseil veulent ainsi empêcher que l’exercice du gouvernement ne tombe sous l’emprise de la majorité canadienne-française. Pour parer à cette éventualité, l’Assemblé formule en 1822 le projet pour unir le Bas-Canada à la clonie sœur du Haut-Canada et d’abolir le statut officiel de la langue française. Les 92 résolutions Les tensions entre les réformistes canadiens-français et l’oligarchie britannique montent d’un cran en 1834. En février, l’Assemblée adopte les 92 résolutions qui demande l’instauration d’un conseil législatif élu, le contrôle de l’Assemblée sur le budget et la mise en place d’un conseil exécutif responsable devant les élus. L’Assemblée demande l’implantation du gouvernement responsable et le maintien des lois françaises, du mode seigneurial de concession de terres et du statut officiel de la langue française au Parlement. L’agitation politique dans le Haut-Canada Le partage du pouvoir entre les institutions érigées en 1791 se trouve au cœur des disputes qui divisent la population du Haut-Canada. Le gouvernement est de la colonie est entièrement dominé par le gouverneur et quelques proches conseillés appelé le Family Compact. Le gouverneur et le Family Compact oppose tout ce que propose l’Assemblée. Comme au Bas-Canada, des réformistes proposent diverses réformes politique, dont l’élection du Conseil législatif et l’introduction du gouvernement responsable, et militent pour obtenir plus de pouvoir au sein de la colonie. Les débats et l’affrontement Les réformistes élus à l’Assemblée critiquent avec vigueur les privilèges du Family Compact. Toutefois, contrairement au Parti patriote du BasCanada, les réformistes ne dominent pas toujours en nombre dans l’Assemblée. Contre eux, ils ont souvent une majorité de députés tories, qui appuient généralement le gouverneur. Peu à peu, la discorde s’insinue dans les rangs des réformistes, qui se divisent en deux groupes: ceux qui favorisent des changements graduels dans les système parlementaire britannique, et ceux qui, menés par William Lyon Mackenzie, souhaitent l’abolition du régime parlementaire au profit d’un système de type républicain comme les États- Unis. Les rébellions dans le Haut-Canada À partir du début des années 1830, la tension grandit entre réformistes radicaux et conservateurs, et conduit finalement aux affrontement armés de 18371838. En décembre 1837, dans la foulée des rébellions au Bas-Canada, Mackenzie prend la tête d’environ 1000 hommes et tente de renverser le régime en place. Les rebelles subissent la défaite à Toronto et Mackenzie doit fuir aux États-Unis. L’agitation politique dans les colonies de l’Atlantique La lutte pour des réformes politique ne débouche pas sur un affrontement armé dans les colonies de l’Atlantique. Sous cette apparence de calme et de relations harmonieuses se cache néanmoins une situation complexe. Réformistes et conservateurs des différentes colonies vont tout de même s’affronter, souvent vigoureusement, pour le contrôle des institutions politiques. La Nouvelle-Écosse La Nouvelle-Écosse est la première colonie de l’Amérique du Nord britannique à avoir obtenu un gouvernement représentatif. Comme dans les colonies du Haut-Canada et du BasCanada, le pouvoir en Nouvelle-Écosse est concentré entre les mains d’une oligarchie réunie autour du gouverneur. Composé de riches marchands, d’officiers et de fonctionnaires à la retraite, la plupart de confession anglicane et établis à Halifax, le groupe au pouvoir contrôle les fonctions exécutives et législatives dans la colonie. Suite… La lutte réformistes prend véritablement forme au milieu des années 1830. Elle est menée par le journaliste Joseph Howe, qui attaque la corruption et les privilèges de l’oligarchie dans son journal, le Novascotian. Howe est élu à l’Assemblée en 1836. sous sa conduite, les réformistes remportent les élections de 1836 et demandent notamment la création d’un conseil législatif élu. Ils obtiennent la séparation du Conseil législatif et du Conseil exécutif en 1837, mais ils doivent continuer de lutter pour l’instauration du gouvernement responsable. Le Nouveau-Brunswick La vie politique néo-brunswickoise des premières décennies du 19e siècle est dominée par les débats entourant le contrôle des revenues tirés de l’exploitation des terres de la Couronne, principale source de revenus publics. Après plusieurs débats, les réformistes ont finalement le contrôle de l’Assemblée en 1837. Enfin un nouveau gouvernement est mis en place avec l’appui de l’Assemblée. Le Nouveau-Brunswick se rapproche ainsi de la responsabilité ministérielle. L’Île-du-Prince-Édouard Plutôt que la démocratisation de institutions politiques, c’est surtout la question de la propriété des terres qui alimente les débats dans la colonie. La majorité des terres de l’île appartient en effet à des grands propriétaires terriens qui n’habitent pas la colonie. Dans les premières décennies du 19e siècle, la population insulaire conteste de plus en plus le régime des propriétaires absents. Le problème des propriétaires absents continue jusqu’aux années 1860. L’enquête de Durham Tous les remous de la fin des années 1830, en particulier les rebellions du Bas et du Haut-Canada, amènent Londres à s’interroger sur la situation politique dans les colonies d’Amérique du Nord. Devant la gravité des gestes qui ont été posés, le gouvernement britannique dépêche sur place lord Durham à titre du gouverneur de toutes les colonies, en lui confiant le mandat de faire enquête sur la situation politique et sur les causes de rébellions dans les deux Canada. L’analyse de Durham Lord Durham mène son enquête rondement: débarqué à Québec au début de l’été 1838, il repart dès novembre de la même année. De façon générale, il constate que, dans toutes les colonies, la Chambre d’assemblée, élu par le peuple, ne veut plus se laisser dominer par des conseils non élus et servant les intérêts d’un petit nombre. Il faut résoudre eux problèmes selon durham: l’un touche au fonctionnement des gouvernements coloniaux, et l’autre concerne la situation particulière des Canadiens français. Les recommandations de Durham Pour résoudre une fois pour toute la question canadienne-française, Durham propose d’assimiler la population canadienne-française. Durham n’a pas une haute opinion des Canadiens français. Selon lui, pour leur propre bien-être, ceuxci doivent être tirés de leur état d’infériorité et assimilés par les Britanniques. Durham préconise par ailleurs que l’Assemblée de chacune des colonie de l’Amérique du Nord britannique soit reconnue responsable de l’administration des principales affaires internes de la colonie. Suite… Durham propose aussi que les membres de l’exécutif soient choisis par le gouverneur parmi les députés du parti majoritaire à l’Assemblée et que le gouverneur soit tenu de respecter les décisions de l’exécutif. En somme, Durham recommande d’implanter la responsabilité ministérielle dans les gouvernements coloniaux. Un contexte changeant Des changements économiques et sociaux vont toutefois affaiblir les deux lignes de force de la politique coloniale britannique en Amérique du Nord après 1840. D’une part, le projet d’assimiler les Canadiens français ne donne aucun résultat tangible. D’autre part, des changements dans la politique économique de la Grande-Bretagne rendent moins justifié le refus d’accorder la responsabilité ministérielle aux gouvernements coloniaux. La métropole délaisse progressivement sa politique économique en faveur du libre-échange. Le libre-échange Politique commerciale qui prône la disparition des droits de douane et la liberté du commerce. Le Canada-Uni L’introduction du gouvernement responsable apaise pour un temps les tensions politiques dans les provinces de l’Atlantique. Au Canada-Uni par contre, les conflits politiques reprennent de plus en plus au courant des années 1850. Les divisions entre francophones et anglophones, catholiques et protestants, conservateurs et réformistes, gens d’affaires et élites font qu’il devient de plus en plus difficile de former un gouvernement majoritaire et de firiger les affaires de la colonie. Jeux d’alliances Pour réussir à gouverner efficacement le Canada-Uni, le parti au pouvoir doit nécessairement compter des appuis dans les deux sections de la province. Deux ministres, représentant chacun leur section de la province, dirigent conjointement le gouvernement: un réformiste anglophone modéré du Canada-Ouest, Robert Baldwin, et un réformiste francophone du Canada-Est, Louis-Hippolyte LaFontaine. Il y a plusieurs rivalités entre les français et les anglais jusqu’à ce que le gouvernement se réaligne en 1854. Des «bleus» et des «rouges» En 1854, des élections donnent lieu à la formation d’un nouveau gouvernement qui regroupe des conservateurs canadiens-français du Canada-Est et des conservateurs modérés du Canada-Ouest. George-Étienne Cartier, chef des «bleus» du Canada-Est, nationaliste et avocat proche de la communauté d’affaire montréalaise, et John A. Macdonald, chef des Tories, avocat et habile politicien. En face d’eux, l’opposition est divisée. Du côté du Canada-Est, elle se retrouve dans le parti «rouges», associé surtout aux élites issues des professions libérales et prônant notamment une plus grande séparation de l’Église et de l’État. Suite… Du côté du Canada-Ouest, les opposants militent principalement au sein du parti Clear Grit, dont le programme est d’inspiration réformiste. Ces quatre partis politiques représentent des électorat et des intérêts fort variés, et les programmes qu’ils proposent sont souvent incompatibles. Le résultat des quatre partis politique est plusieurs problèmes de gouvernement. 1840-1850 Les années 1840-1850 sont marquées sous le sceau de la transition dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord. C’est durant cette période que se concrétise la fusion des deux plus importantes colonies en une seule province, le Canada-Uni. L’implantation de la responsabilité ministérielle dans les gouvernements coloniaux date aussi de cette époque et répond aux vœux longtemps exprimés par les représentants de la population. Suite… La dualité culturelle du Canada-Uni entraîne un certain dédoublement des institutions qui alourdit la bureaucratie en plus des se révéler fort coûteux à la longue. De plus, l’avènement de la responsabilité ministérielle laisse les institutions politiques du Canada-Uni aux mains de groupes dons la rivalité nuit au bon fonctionnement du gouvernement. Facteurs externes à la Confédération La menace Américaine: Au premier rang des facteurs externes qui poussent les colonies britanniques à considérer plus attentivement le projet de confédération. De 1861-1865, les États-Unis sont déchirés par la guerre civile que se livrent les États du Sud, esclavagistes, et les États du Nord, abolitionnistes. Suite aux échanges commerciaux entre les États du Sud et le Canada-Uni, on y propose aux États-Unis d’attaquer et d’annexer le Canada-Uni aux ÉtatsUnis. La fin de la réciprocité En 1865, les États-Unis annoncent que l’année suivante ils révoquent le Traité de réciprocité, qui garantit la libre circulation des matières premières entre eux et les colonies de l’Amérique du Nord britannique. Pour compenser la perte de l’accès protégé au grand marché américain, les colonies sont forcées d’examiner diverses solutions, dont la plus réaliste consiste à développer les échanges ente elles de façon a créer un marché intercolonial. L’union politique des colonies apparaît alors comme le meilleur moyen de réaliser une plus grande intégration économique. Les facteurs internes de la Confédération Le développement ferroviaire: tout d’abord, les diverses colonies sont aux prises avec un endettement considérable occasionné par les grand travaux ferroviaires et qui les empêche de mener à terme la construction de certains tronçons de voies ferrées. Les Maritimes en particulier souffrent de l’absence d’un chemin de fer entre Halifax et le Canada-Uni. L’intérêt pour l’Ouest De plus, le Canada-Ouest fait face à un mouvement grandissant de revendication en faveur de l’annexion des territoires de l’Ouest à la colonie. Elle est également alimentée par la crainte de voir les vastes plaines de l’Ouest sous le contrôle américain. Cependant, puisque ces territoires sont la propriété de la Compagnie de la Baie d’Hudson, leur annexion suppose le versement d’une forte compensation financière à leur propriétaire, dépense que seul un gouvernement important pourrait assumer. L’impasse politique En dernier lieu, l’impasse politique qui paralyse le Canada-Uni confirme la nécessité d’un amendement constitutionnel d’envergure. Après deux élections et trois ministères différent entre 1861 et 1864, les députés de la province sont obligés d’admettre leur incapacité de former un gouvernement stable. C’est alors que George Brown réussit à rallier GeorgeÉtienne Cartier et les conservateurs canadiens-français ainsi que John A. Macdonald et les conservateurs du Canada-Ouest en une coalition tripartite appelée la Grande Coalition. Leur but: procéder à la création d’une nouvelle entité politique qui regrouperait toutes les colonies britanniques d’Amérique du Nord. Négociations constitutionnelles Trois des quatre grands partis politiques de l’Assemblée du Canada-Uni font donc front commun pour promouvoir la confédération de toutes les colonies britanniques d’Amérique du Nord. En 1864, une conférence prend place à Charlottetown pour discuter de la possibilité de joindre le Canada-Uni et les colonies de Maritimes en une confédération. Quelques mois plus tard à Québec une autre conférence est tenue pour nommé la nouvelle colonie et mettre en place les décisions. Réactions à la Confédération Au Canada-Uni l’accueil réservé au pacte confédératif varie selon les régions. L’Assemblée au Canada-Uni approuvent le projet en 1865. Dans les colonies de l’Atlantique le projet confédératif rencontre plus de résistance. Elles appréhendent notamment de devoir assumer les dettes encourues par le Canada-Uni. Les colonies craignent aussi qu’elles n’aient pas beaucoup d’influence dans le nouveau pays. En 1866 le gouverneur du Nouveau-Brunswick, Samuel Leonard Tilley, réussi à convaincre sa province d’adopter les résolutions de Québec sur la Confédération en 1866. Suite… En Nouvelle-Écosse, la population se mobilise derrière Joseph Howe pour condamner le projet de confédération. Howe estime que les intérêts de la colonie seraient sacrifiés à l’intérieur d’une union. Par contre, le premier ministre Charles Tupper réussi à convaincre sa province d’appuyer le projet de confédération. La Confédération de 1867 Sanctionné par la reine Victoria en mars 1867, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique entre en vigueur le 1er juillet suivant. Sa promulgation consacre l’existence d’un nouveau pays, le Dominion du Canada, dont Ottawa est désigné la capitale et qui se compose pour l’instant de quatre provinces: l’Ontario (Canada-Ouest), le Québec (Canada-Est), le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Minutes Historica http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10305 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10303 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10302 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10309 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10301 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10308 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10306 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10307 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10300 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10414 Bâtir un pays 1867-1879 À sa fondation en 1867, le Canada est incomplet sur le plan territorial. Il compte seulement 4 provinces qui ne couvrent qu’une fraction du territoire britannique d’Amérique du Nord. La volonté de rassembler en un même pays toutes les parties de l’Amérique du Nord britannique figure en tête de liste des facteurs qui ont amené les colonies à se fédérer. Le Canada en 1867 Population: Le pays compte 3.7 million d’habitants au début de la Confédération dont 76 % vivent en Ontario et au Québec. Quatre Canadiens sur cinq habitent la campagne, et la majorité des citadins vit à Montréal, à Toronto, à Québec ou à Halifax. Près d’un tiers des habitants du Canada sont d’origines ethnique française. La religion catholique est de loin la religion la plus pratiquée. Suite… L’Économie: Du point de vue économique, la révolution industrielle ne fait que débuter, et l’économie du pays demeure axée sur l’exploitation des ressources naturelles plutôt que sur leur transformation. Au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, la pêche, l’industrie du bois et le transport maritime constituent les bases de l’économie. Au Québec et en Ontario, l’agriculture, l’industrie forestière et les petites industries comme la fabrication de chaussures sont les principaux domaines d’activité. Suite… Politique: Les rouages politiques du nouveau pays se mettent en branle lors des premières élections fédérales en 1867. Deux partis sont en lice: les Conservateurs et les Libéraux. Le droit de vote est réservé aux hommes qui sont propriétaire. Les femmes, les pauvres et les Amérindiens sont donc exclus du droit de vote. Plusieurs figures ayant été au premier plan des débats sur la Confédération font partie du premier gouvernement fédérale. John A. Macdonald devint le 1er premier ministre du Canada. L’expansion territorial En voulant repousser la frontière occidental du pays, le gouvernement vise deux objectifs; résister à l’expansionnisme américain et ouvrir de nouvelles terres à la colonisation. En 1869, le gouvernement fait acquisition des terres de l’ouest, propriété de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Cette prise de contrôle prolonge le territoire canadien jusqu’à la Colombie-Britannique. L’ensemble des territoires allant du nord du Québec jusqu’au Rocheuses sont rebaptisés Territoires du Nord-Ouest. Soulèvement des Métis L’acquisition des terres de l’Ouest s’effectue toutefois sans prendre considération des intérêts et les revendications des habitants de la région, soit environ 40 000 personnes, en très grande majorité des Amérindiens et des Métis. Il existe un foyer de colonisation dans cette région, composé de Métis qui ont renoncé à la vie seminomade et qui se sont installés sur les terres fertiles en bordure de la rivière Rouge pour pratiquer l’agriculture. Un bon nombre de ces Métis sont attachés à la langue française et au catholicisme. Louis Riel et les Métis Menés par Louis Riel, les Métis repoussent les représentants du gouvernement fédéral hors du territoire et créent leur propre gouvernement provisoire. Ils revendiquent ensuite auprès du gouvernement fédéral l’obtention de droits de propriété, la création d’une province à leur intention et la reconnaissance des droits religieux dans le domaine de l’éducation. La résistance ne plaît pas à certains colons de la région. L’un d’entre eux, Thomas Scott, peu sympathique aux Métis, se rebelle contre le gouvernement de Riel et sème le désordre dans la colonie. Louis Riel Suite… Thomas Scott est capturé par le gouvernement de Riel et exécuté au cours de l’hiver de 1870. Les catholiques français du Québec prennent le côté de Riel et les protestants anglais de l’Ontario voit Scott comme un martyr. Cela crée une crise national. Le gouvernement Macdonald tente de clamer les esprits et le 15 juillet 1870 la province du Manitoba rentre dans la Confédération. Riel fuit aux États-Unis sous la crainte d’être tenu responsable du meurtre de Scott. Le sort des Métis La victoire métisse de 1870 sera cependant de courte durée. La venue de nombreux colons de l’Ontario à la recherche de nouvelles terres noie la communauté métisse. Soucieux de conserver leur mode de vie, la majorité des Métis quitte la province pour s’en aller vers l’ouest. L’addition de nouvelles provinces La Colombie-Britannique ne semble guère destinée à faire partie du Canada au moment de la Confédération. Isolée en retrait des Rocheuses, elle ne possède aucun lien physique avec le nouveau pays. Lorsque sa dette grandissante et la fin de la ruée vers l’or l’incitent à rechercher une plus grande sécurité politique et économique. Grâce à l’achat des terres de l’Ouest par le Canada en 1869, plus aucun obstacle territorial ne s’oppose à l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération. La Colombie-Britannique joint la Confédération en 1871. L’Île du Prince-Édouard De son côté, la colonie de l’Île du Prince-Édouard est aux prises avec une dette importante contractée lors de la construction de son chemin de fer. Elle accuse aussi un retard dans son développement agricole en raison de son système de propriétaires absents. Le gouvernement fédérale promet à l’île du PrinceÉdouard d’assumer sa dette si elle se joint à la Confédération. L’Île du Prince-Édouard devint ainsi une nouvelle province canadienne en 1873. Police montée du Nord-Ouest La Police montée du Nord-Ouest est un corps de police fédéral créé en 1873 pour faire régner l’ordre dans les nouveaux Territoires du NordOuest. La Police montée du Nord-Ouest est l’ancêtre de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) actuel. La Cour suprême du Canada C’est le plus haut tribunal canadien, créé en 1875 sous le gouvernement de Mackenzie et devenu l’instance suprême au pays en 1949, après l’abolition de tout recours au Conseil privé de Londres. La création de ce tribunal supérieur a pour effet de réduire considérablement le nombre d’appels examinés par Londres et procure au Canada une plus grande autonomie interne. Les politiques de Macdonald Politique tarifaire: Elle impose des droits de douane élevés sur un grand nombre de produits qui entrent au pays, spécialement les produits manufacturés. Elles ont pour effet d’augmenter le prix de la plupart des marchandises importées sur le marché canadien. La politique favorisent ainsi le développement de l’industrie canadienne en rendant ses produits plus compétitifs en termes de prix sur le marché intérieur et en les protégeant contre la concurrence étrangère, surtout américaine. Politique ferroviaire Pour que la stratégie de la politique tarifaire réussie, les marchandises produites dans n’importe quelle partie du pays doivent pouvoir être rapidement acheminées vers les autres régions du pays. Outre la nécessité d’un chemin de fer transcontinental offre plusieurs avantages. En 1880, des hommes d’affaires de Montréal créent une compagnie ferroviaire nommé le Canadian Pacific Railway qui s’engage à construire une voie ferrée rejoignant le Pacifique avant 1891. En 1885, le grand rêve ferroviaire canadien se réalise enfin. Au terme du projet, le gouvernement fédéral aura verser la somme de 63 500 000$ au Canadien Pacifique. Politique du peuplement de l’Ouest L’objectif ultime poursuivi par le grand projet de construction ferroviaire consiste à accélérer la colonisation des immenses territoires de l’Ouest. En 1872, le gouvernement a adopté la Loi sur les terres du Dominion, qui permet aux hommes de 21 ans ou plus d’obtenir gratuitement une terre dans les Prairies. En 1885, la population d’origine européenne dans l’Ouest dépasse celle des Métis et des Amérindiens. La politique nationale et l’industrialisation Les effets de la politique tarifaire se font sentir dans toutes les régions du pays. Son application contribue largement à créer un marché est-ouest prospère au Canada et fait augmenter sensiblement les revenus du gouvernement fédéral. L’activité industrielle connaît certes un essor aux Maritimes dans les années qui suivent l’adoption de la politique nationale. De nombreux entrepreneurs de la région investissent notamment dans les usines textiles et les raffineries de sucre. Les conflits scolaires L’article 93 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique garantit aux minorités les droits qui leur étaient déjà reconnus dans leur province en matière d’éducation et de religion. Cependant, dans les provinces à majorité protestante, la population accepte mal que les fonds publics servent à l’enseignement d’un contenu religieux, à plus forte raison catholique. À compter des années 1870, certains gouvernements provinciaux choisissent de limiter ou abolir l’enseignement religieux dans les écoles. La rébellion du Nord-Ouest de 1885 Après les soulèvements de la rivière Rouge en 1870, qui se sont soldés par la création du Manitoba, de nombreux Métis de la région ont délaissé leurs terres devant l’affluence de colons étrangers. En 1884, les Métis francophones et anglophones dans la vallée de la Saskatchewan demandent à Louis Riel de prendre de nouveau la tête de leur mouvement de revendication. Malgré la désapprobation du clergé catholique, il s’attaque à divers établissements de colonisation blanche avec l’appui de deux chefs amérindiens, Big Bear et Poundmaker. Suite… Les Métis et leur alliés remportent quelques victoires sur les troupes canadiennes, mais leur rébellion est rapidement matée par des forces mieux armées et supérieures en nombres. Le 15 mai 1885, Riel est contraint de déposer les armes. Riel est arrêté et conduit à Regina, où il subit son procès pour la haute trahison. Riel est pendu haut et court le 16 novembre 1885. L’immigration C’est par millions que les gens quittent l’Europe pour l’Amérique à la charnière des 19e et 20 e siècles. En effet, beaucoup d’Européens abandonnent leur pays afin de fuir les persécutions religieuses, de se soustraire à la misère qui accable certaines régions ou, tout simplement, dans l’espoir d’améliorer leur sort. Enfin, la popularité du Canada comme terre d’accueil s’explique aussi par les avantages qu’il comporte pour les nouveaux arrivants. Ainsi, il leur accorde la liberté de culte sans qu’ils aient à craindre les persécutions. Le profil des arrivants Les nouveaux arrivants présentent un profil ethnique diversifié, ce qui dilue sans aucun doute le caractère dualiste du pays. Près de 90 000 immigrants viennent d’aussi loin que les républiques d’Europe orientale (Ukraine, Russie). Enfin, l’immigration asiatique (Chine, Japon, Inde) fait un bon dans les années 1900. L’arrivée à Pier 21- Halifax Débarquement à Pier 21 Pier 21 L’immigration canadienne La politique d’immigration Il serait faux de croire pour autant que les portes du Canada sont ouvertes à tout venant. Au contraire, le ministère de l’Intérieur favorise certaines régions d’origine et catégories d’immigrants, et décourage l’immigration provenant d’autres sources. Le portrait type de l’immigrant recherché: une personne capable de s’intégrer à la société canadienne et de s’adapter aux rudes conditions de l’agriculture dans les Prairies. L’industrialisation Le secteur industriel du Canada a le vent dans les voiles au début du 20e siècle. L’expansion des marchés extérieurs stimule l’exploitation des ressources naturelles qui abondent sur son territoire. L’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique deviennent de grands producteurs de minéraux, de bois d’œuvre, de pâte à papier et d’énergie hydroélectrique. L’industrialisation aux Maritimes ne se fait pas à la même vitesse que dans les autres régions plus riches en ressources naturelles. Le mouvement des femmes Les changements économiques et sociaux de la fin du 19e siècle ont des répercussions considérables sur le monde des femmes. Ils ouvrent de nouvelles portes à plusieurs d’entre elles et favorisent ainsi l’émergence d’un mouvement de revendication. Grace Annie Lockhart La première femme à obtenir un diplôme universitaire au Canada et dans l’Empire britannique. Lockhart reçoit un baccalauréat en littérature du Mount Allison University à Sackville (N.-B.) en 1875. Jennie Trout, Emily Howard Stowe et Clara Brett Martin Jennie Trout et Emily Howard Stowe sont les premières femmes à pratiquer la médecine au pays. Clara Brett Martin est la première Canadienne reçu au barreau. Jennie Trout http://www.histori.ca/minutes/minut e.do?id=10313 Emily Howard Stowe Clara Brett Martin Minutes Historica http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10308 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10307 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10333 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10332 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10314 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10499 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10410 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10500 http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10504