La naissance de Nichiren, ses études, et sa

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La naissance de Nichiren, ses études, et sa
La naissance de Nichiren,
ses études, et sa conversion
Nichiren est né sur les côtes sud-est du Japon, dans un village de
pêcheurs entouré au nord de collines vallonnées et baigné au sud par
les vagues bleu marine du Pacifique. Des raz-de-marée ont balayé la
partie côtière où se dressait la maison paternelle, et aujourd’hui
l’endroit est indiqué des profondeurs d’une eau extraordinairement
claire, sur le fond rocheux de la mer où des fleurs de lotus, selon les
dires, ont fleuri miraculeusement à la naissance de ce merveilleux
enfant. Son père, un pêcheur, l’amenait, sans aucun doute, avec lui en
bateau et le jeune garçon a dû apprécier le ciel lumineux et l’air pur de
l’océan. Quand des années plus tard, pendant sa retraite dans les
montagnes, un adepte lui envoya des algues comestibles, le vieil ermite
sanglota en se souvenant de celles de son enfance dont la vue est en
effet agréable à travers l’eau transparente. Il grandit dans le climat sain
et revigorant d’un village côtier, loin de l’atmosphère dégénérée de la
capitale impériale et de l’agitation de la résidence des shoguns, au
milieu d’une nature non altérée –des hauteurs boisées et verdoyantes,
des eaux bleues et des plages sablonneuses. À chaque étape de son
développement ultérieur, l’inspiration et l’effet de la nature associés à
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des gens simples et solides sont manifestes dans sa pensée et ses
actions. La nouvelle lumière, pour le salut des Derniers Jours,
proviendrait de l’Est –dans une très large mesure, le zèle prophétique
de Nichiren doit être attribué à ses idées sur sa naissance et l’entourage
de son enfance.
En 1233, à onze ans, ses parents l’envoyèrent au monastère en haut
de la colline, connue sous le nom Kiyozumi, « la claire luminosité »
[Seicho-ji]. Nul n’en sait la raison, mais ce n’était en aucun cas une
disposition exceptionnelle ou extraordinaire ; à cette époque beaucoup
de familles en faisaient autant soit par piété soit pour assurer la
carrière future de leurs fils. Le jeune novice y passa des jours paisibles
et innocents ; à quinze ans, il fut ordonné moine et son maître lui
donna le nom de Renchô ou « Lotus Éternel ». Encore étudiant, des
doutes s’élevèrent, car le bouddhisme de son époque comprenait trop
de principes et de pratiques, et le jeune garçon à la vue pénétrante
n’était jamais satisfait de la mixture incongrue qu’on lui enseignait en
guise de religion.
Mon souhait a toujours été, écrivit-il plus tard1, de semer les germes pour
l’atteinte de la boddhéité, et échapper aux chaînes de la naissance et de la mort.
Dans ce but, j’ai pratiqué selon la coutume de la plupart des bouddhistes, la
répétition du nom d’Amida, accordant foi à son pouvoir rédempteur. Mais
comme des doutes apparurent dans mon esprit concernant la véracité de cette
croyance, je fis le vœu d’étudier toutes les branches de bouddhisme existant
au Japon et de savoir précisément quels étaient leurs enseignements.
Toutefois son désarroi n’était pas simplement dû à un problème
intellectuel, mais à une profonde crise religieuse ; et en effet, le jeune
moine traversait un combat de conversion religieuse si violent qu’il
perdit connaissance après une quinte de vomissement de sang. On
raconte que c’est durant cet évanouissement qu’il eut la vision de
Kokuzô, la divinité de la sagesse.
Cela se passait quand Renchô avait dix-sept ans et les années suivantes, il étudia sous la direction d’un maître du nembutsu à
Kamakura, la résidence des Commissaires. Son inquiétude ne s’était
pas apaisée, et sa quête de vérité non-satisfaite par les maîtres
disponibles en province. Renchô s’en alla alors à Hiéï, le plus grand
centre d’enseignement et de discipline bouddhique, où il étudia de
1243 à 1253. Pendant ces années-là, il en visita d’autres qui professaient et pratiquaient des branches spéciales, et étendit même ses
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
études au shintoïsme et au confucianisme. Le résultat de ces investigations se montra non seulement dans l’érudition de ses derniers écrits,
mais dans le souffle englobant de sa doctrine. Toutefois leur étendue
ne l’avait jamais écarté de son problème central : Quel est la véritable
forme et l’unique enseignement du bouddhisme ? Au contraire, à
mesure qu’il progressait, sa conviction devint plus profonde : il n’y
avait qu’une vérité (loi), qu’une origine à l’essence du bouddhisme
–plutôt de la vie humaine. Il dira en s’en souvenant
Je suis allé pendant vingt ans dans de nombreux centres en quête des vérités
du bouddhisme. J’en suis arrivé à la conclusion que cette vérité ne doit être
qu’une en essence. Beaucoup se perdent dans ces labyrinthes, en pensant que
chacune de ses branches pourrait aider à atteindre les idéaux bouddhiques2.
Où ce jeune zélé trouva-t-il cette loi unique ?
Des combats intérieurs acharnés, des études étendues, et une
pensée soutenue apportèrent au sincère chercheur la conviction finale
que le « Lotus » était le dépositaire de l’unique loi, le sûtra dans lequel
le Bouddha avait révélé sa véritable entité, et sur lequel le grand maître
Dengyo avait basé son enseignement et ses institutions. Il prit alors le
nom de Nichiren, signifiant Soleil-Lotus ; le Soleil, la source d’illumination universelle, et le Lotus, symbole de pureté et de perfection,
étaient ses idéaux. Il croyait fermement que le Sûtra du Lotus était non
seulement le point culminant de la vérité bouddhique, mais la seule clé
capable de sauver l’humanité dans ces jours de déclins. Ainsi, les autres
branches déviantes furent dénoncées comme mensongères, comme
nous l’avons déjà vu de celles qui prévalaient. Son idée était de
restaurer le bouddhisme dans sa pureté originale, et selon les principes
exposés par Dengyo ; mais ce qu’il entendait par restauration n’a rien
à voir avec ce que nous modernes appelons criticisme historique. Les
vérités sont éternelles, mais selon Nichiren, la méthode devrait être
simple, accessible à tous, spécialement aux vivants des Derniers Jours,
et sans distinction des capacités de sagesse et de vertu. Ses convictions
reposaient sur un arrière-plan philosophique complexe, en accord avec
la tendance spéculative bouddhique générale, et résultant de ses
études. Mais ces doctrines et arguments fusionnaient avec sa foi et son
zèle chauffés à blanc ; c’est-à-dire qu’il simplifia toute la pratique en
une méthode facile consistant à prononcer le « Titre Sacré » du Sûtra
[Myoho Renge Kyo].
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Le Titre Sacré désignait l’adoration exclusive de la Loi révélée
dans le Sûtra du Lotus, ou répétition du mantra Nam-myoho-renge-kyo,
qui signifie « Que l’Adoration soit au Sûtra de la Loi Merveilleuse ! »
Cette formule n’est, selon Nichiren, ni simplement le titre du sûtra,
ni un symbole, mais la parfaite incarnation de l’intégralité de la Loi
Merveilleuse dévoilée dans le Lotus, lorsque la formule est répétée
avec une profonde croyance en ses vérités et une foi sincère en
Bouddha, le Seigneur de l’univers. La pensée de Nichiren sur ce
point sera approfondie ultérieurement, mais voyons tout de suite ce
qu’il entend par Sûtra du Lotus. En 1275, il exposa sa position
comme suit :
Chacune des lettres de ce Sûtra est en effet la vivante incarnation de tous les
vénérables bouddhas qui se manifestèrent dans l’état d’illumination suprême.
Nos yeux de chair n’y voient que de simples lettres. Pour faire une analogie,
les pretas (esprits affamés) voient du feu même dans les eaux du Gange, les
humains de l’eau et les êtres célestes de l’ambroisie. Cela est simplement dû
aux différences respectives de karma, quoique l’eau soit une et la même.
L’aveugle ne les voit absolument pas ; les yeux de chair de tout humain distinguent des lettres ; ceux qui recherchent l’annihilation n’y saisissent que du
vide ; tandis que le saint (bodhisattva) réalise les inépuisables vérités qui y sont
contenues, et l’illuminé (bouddha) perçoit en chacune d’elles le corps en or de
Shakyamuni. Il est dit que ceux qui le récitent sont en possession du corps du
Bouddha. Toutefois, des hommes pleins de préjugés ont de la sorte dégradé
la sainte et sublime Loi3.
Qu’est donc enseigné dans ce Sûtra que Nichiren porte en si grande
estime ? et qu’est-ce qui l’a conduit à cette conviction ? Le Lotus de la
Loi Merveilleuse, ou Myoho-renge-kyo en sino-japonais est l’équivalent
du texte sanscrit, Saddharma-pundarika-sutra4. Le Sûtra circulait en
Chine et au Japon sous une traduction chinoise réalisée par
Kumarajiva en 407. Cette traduction était si excellente par la beauté et
la dignité de son style qu’elle supplanta toutes les autres, et fut considérée comme un classique chinois, en dépit de sa provenance religieuse.
C’est à partir de ce livre que Chi-hi, le moine-philosophe chinois du
sixième siècle, créa un système philosophique bouddhique5. Ce dernier
fut appelé école T’ien-t’aï [Tendaï], du nom de la colline où vivait
Chi-hi ; et ce fut cette philosophie religieuse et religion philosophique
que Dengyo transplanta au Japon comme pierre de touche de ses institutions ecclésiastiques.
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
Pendant son séjour à Hiéï, Nichiren découvrit que le projet
d’unification voulu par Dengyo avait été obscurci et corrompu par les
résidants qui y avaient importé des éléments dégénérés d’autres
systèmes. Cette découverte l’incita à vouloir restaurer le bouddhisme
authentique de celui-ci et ce faisant le système tendaï orthodoxe. Ceci
ne pouvant être réalisé qu’en concentrant pensée et dévotion sur les
seules vérités bouddhiques, ainsi qu’elles avaient été promulguées par
les deux grands maîtres, –c’est-à-dire sur le Sûtra du Lotus, dans la
version de Kumarajiva.
Le Lotus, connu de presque tous comme étant les sermons
prononcés par le Bouddha dans la dernière phase de son ministère,
a suscité, en tant que tel, les plus grands hommages de la plupart des
bouddhistes. Son étude critique éclairera sans aucun doute plus
précisément la formation et la date de la compilation ; mais les
analyses minutieuses mises à part, nous pouvons sans erreur le caractériser comme l’équivalent de l’ensemble des écrits de Jean : l’Évangile,
l’Apocalypse, et les Épîtres. La visée essentielle du Lotus consiste, à la
fois pour les anciens commentateurs et les critiques modernes, en la
révélation de l’entité vraie et éternelle de la boddhéité manifestée dans
la personne nommée Shakya, apparu parmi les hommes pour leur
salut. En d’autres termes, le but principal est de glorifier l’avènement
historique du Bouddha et identifier sa personne à la Loi cosmique
(Dharma), la fondation universelle de toute existence.
Cette thèse essentielle du Sûtra est illustrée, soutenue et exaltée de
diverses façons, et l’on y trouve de nombreux à-côtés et épisodes. Des
métaphores et paraboles, des visions et prophéties, des avertissements
et promesses, des analyses doctrinales et injonctions morales, le tout
greffé sur le thème central ou tissé là-dedans. La composition dans son
ensemble est une symphonie dont le motif principal est l’identification
du Bouddha et du Dharma, les instruments, les mouvements et même
les toniques variant de part en part ; et bien sûr, les inspirations
transmises changent en fonction du tempérament, des besoins et
visées des époques et personnes. Ainsi, en décrivant les grandes lignes
des sermons et récits contenus dans ce livre religieux, attachons-nous
aux différentes phases citées par divers maîtres, et spécialement aux
questions qui inspirèrent Nichiren à chaque étape de sa vie.
Le Sûtra s’ouvre sur un prélude joué dans la paisible clarté de la scène,
le Pic de l’Aigle idéalisé6 et illuminé par des rayons émis à partir du
front du Bouddha. Celui-ci est assis, plongé dans une profonde
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méditation, et pourtant dans l’espace éclairé par son rayonnement
spirituel, l’on peut apercevoir non seulement d’innombrables
bouddhas et bodhisattvas se déplaçant dans cet air lumineux, mais
toutes sortes d’êtres vivants, même ceux séjournant dans les
purgatoires les plus reculés. Des fleurs célestes sont déversées sur
l’endroit, les tremblements de terre annoncent l’approche d’une occasion extraordinaire, et la communauté est transportée d’étonnement et
d’admiration –êtres humains et dieux, saints et ascétiques, démons et
rois-dragons– tous sont tendus dans l’attente de ce que va révéler
Bouddha. (chap. I, Introduction)
Le Bouddha sort de sa méditation, et déclare que la signification du
Dharma est bien au-delà de la compréhension et du raisonnement ordinaires, et que seulement ceux mettant leur entier espoir en cette loi
promulguée par tous les bouddhas seront capables de la saisir. Ce qu’il
veut maintenant révéler c’est le Véhicule Unique (Ekayana) ayant
permis aux bouddhas du passé d’atteindre la boddhéité, et destiné à
conduire tous les êtres vivants, les futurs bouddhas, à l’illumination. La
Loi est une et le but le même ; cependant les moyens et les méthodes
ne le sont pas, car les êtres pour l’illumination sont variés en caractère,
capacités et inclinations. Ainsi, les bouddhas ont tous commencé leurs
pratique et mission afin de conduire la totalité des êtres au même
niveau de réalisation que le leur, et Shakyamuni est l’un d’eux.
Toutefois, conscient de leurs différentes dispositions, le Bouddha a
ouvert trois véhicules, un pour les amateurs de savoir et de connaissance philosophiques, c’est-à-dire pour les Sravakas [Auditeurs] ; le
second pour ceux affectionnant la méditation et l’isolement –les
Pratyeka-bouddhas [Eveillés par eux-mêmes] ; et le troisième pour ceux
souhaitant se perfectionner de concert avec les autres –les Bodhisattvas.
Bien que ces véhicules diffèrent en logique et en résultat, ils doivent
finalement converger vers le Véhicule Unique de la boddhéité. Leur
ouverture n’est due qu’au doigté du Bouddha, quoique les bases
reposent sur la même Loi, et le but, l’illumination universelle. Cet
expédient, ou méthode pédagogique7 donne aux bouddhologues une
indication qui expliquerait la diversité existant dans le bouddhisme, et
nous verrons comment Nichiren s’en servira. (chap. II, Moyens)
Le discours procède maintenant à l’élucidation de la relation entre
but et méthodes éducatives. Trois paraboles sont développées à cet
effet : celle du sauvetage des enfants dans la maison en feu ; celle du
fils prodigue rétabli dans sa dignité originelle ; et la métaphore de l’eau
de pluie nourrissant toutes sortes de plantes (chap. III-IV). Shakyamuni,
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
notre maître, et en même temps parent, essaie et donne tout pour
sauver ses enfants errants. La vérité enseignée est universelle, et peut
être réalisée par les vivants des différents États, à l’instar de l’eau de
pluie, une en essence et en goût, qui permet à la totalité des plantes de
pousser et fleurir, chacune selon ses capacités et dispositions. Ainsi, la
réussite pleine de perspicacité de la révélation du Bouddha n’est
possible que parce qu’il a lui-même atteint la loi de l’existence, et que
sa personne est l’incarnation du Dharma universel.
Cela représente le but de tous les bouddhas, et l’efficacité de la loi
révélée pour conduire les vivants à l’illumination. Le maître de cette
entreprise est Shakyamuni en personne, et bien entendu ses disciples,
représentants des futurs bouddhas, sont assurés des plus grandes
réalisations. Cette promesse, appelée vydkarana, est une prophétie
donnée aux bouddhistes s’engageant avec sincérité dans la pratique de
la perfection morale du bodhisattva. Ce dernier, ayant exprimé le vœu
(pranidhana) de se perfectionner en sauvant les autres, a juré en
présence du Bouddha comme maître et témoin, de vivre sa vie en
dédiant tous ses biens au bien-être spirituel des vivants. Lorsqu’il
prend cette décision, et que son zèle prouve la force de sa détermination, le Bouddha, son témoin, lui assure sa future réussite, et lui révèle
sa destinée en lui prédisant quand et comment il atteindra sa
boddhéité. Le vœu, le dévouement, et la promesse, forment les trois
points cardinaux de l’éthique bouddhique pour l’accomplissement de
cet idéal.
En accord avec le principe de cette éthique, le discours du Lotus
continue (chap. VI-IX) en révélant les promesses données par
Shakyamuni à ses disciples, les assurant de leur future destinée, et
dévoilant également les causes éloignées accumulées pour leur réalisation. Les promesses sont en effet des prophéties, mais la pensée bouddhique ne s’est jamais satisfaite d’accomplissements futurs sans
référence aux causes passées. C’est la raison pour laquelle au chapitre
VII sont racontés les débuts de Shakyamuni, dans un passé éloigné
alors qu’il était prince et exprima ce vœu devant le Bouddha
Abhijnajnanabhibhu8, et comment, depuis, le lien entre lui et ses disciples a été maintenu. De même que le vœu exprimé par le prince a été
rempli et la promesse du maître réalisée, la destinée de ses présents
disciples sera certainement accomplie. Et ainsi, la promesse prophétique est étendue à tous les bouddhistes à venir. Ces discours ont été
une grande inspiration pour plusieurs pratiquants sincères qui se sont
engagés dans la voie de la perfection avec confiance dans la promesse
donnée dans ces chapitres.
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Le but de la mission du Bouddha a été établi, la promesse donnée,
et les fondations de la Voie Unique expliquées. Les révélations suivantes visent à établir comment les bodhisattvas doivent régler la
destinée. L’essence de cet État [Monde] consiste en l’adoration du
Sûtra du Lotus, l’incarnation des vérités éternelles –adoration non
seulement à travers des cérémonies et récitations, mais dans la pratique
des préceptes et en prêchant la Loi aux autres ; en clair, en se conformant aux vérités des sermons du Lotus. Le bodhisattva est le messager
du Tathâgata9 (Bouddha), envoyé par Lui, il œuvre à sa place, a une foi
absolue en Lui et en la Loi Merveilleuse, et vit avec vérité, en
propageant le Sûtra parmi les gens dégénérés des Derniers Jours.
Donc le chapitre X, le Prêcheur, consiste en commandements donnés
aux bodhisattvas de mener une vie digne du but suprême et d’obéir au
message et à la délégation du Bouddha.
Une vision fait suite à l’injonction, une révélation miraculeuse ainsi
qu’une promesse apocalyptique (chap. XI, Apparition de la Tour aux
Trésors). Une vaste tour (stupa) décorée de sept sortes de joyaux
apparaît devant Shakyamuni pendant qu’il prêche ; des hôtes célestes
l’entourent, agitant des bannières, brûlant de l’encens, jouant de la
musique ; l’air devient lumineux, irisé, parfumé ; le ciel résonne de
musiques divines et d’hymnes. La scène se transforme soudainement,
comme en général dans ce genre de littérature. De l’intérieur de la tour,
on entend une voix louant le travail et les sermons de Shakyamuni. Au
milieu des gloires célestes et des hôtes divins, le lieu saint s’ouvre, et
découvre le bouddha Prabhuta-ratna [jap. Taho]10, qui a depuis
longtemps cessé de se manifester sur terre et qui maintenant est
apparu pour adorer Shakyamuni œuvrant encore dans ce monde. La
situation atteint son paroxysme lorsque l’ancien bouddha invite
l’actuel, et que les deux s’asseyent côte à côte dans la tour. Leur proclamation commune est destinée à préparer les disciples de Shakyamuni
à la fin prochaine de sa mission sur terre, et à les inciter et stimuler au
travail à effectuer après sa disparition. « Vénérez la Loi révélée dans ce
Sûtra et prêchez-la aux autres ! Celui qui accomplira cette tâche, si
difficile à réaliser, a le droit d’atteindre la boddhéité, au-delà de toute
comparaison. Il est l’enfant du Bouddha, les yeux du monde, et sera
loué par tous les bouddhas11 ». (chap. XI)
Pour les encourager, la prophétique promesse est donnée à
Devadatta, le mauvais cousin, qui, à cause de son lien de parenté avec
Shakyamuni, est assuré d’atteindre la boddhéité dans le futur. Et pour
garantir la perfection finale, une fille Naga (tribu Dragon) transformée
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
instantanément apparaît maintenant comme un prêcheur de la Loi
Merveilleuse et l’un des envoyés du Tathâgata. La conversion du
mauvais homme et de l’innocente fille indique que la boddhéité peut
être atteinte par tous ; ces épisodes, constantes sources d’inspiration,
éveillaient confiance en l’efficacité de la Loi révélée par le Sûtra.
Après la scène apocalyptique et la miraculeuse conversion, d’autres
recommandations pratiques sont prodiguées aux futurs bouddhas.
Deux façons de propager sont indiquées : l’une, la polémique
vigoureuse, méthode combative et par réfutation, et l’autre, l’autoentraînement pacifique, la méthode douce et persuasive (chap. XIII et XIV
respectivement Effort ou Persévérance, et Entraînement pacifique).
L’entraînement pacifique en méditation et la vigilance sur soi étaient
d’une grande influence pour beaucoup de bouddhistes ; mais encore
plus, du moins en ce qui concerne Nichiren, le pouvoir insufflé par la
recommandation de persévérance. En effet, la caractéristique de son
idéal était la transposition au quotidien des exhortations à l’effort
énergique, ce qu’il appelait « lire le Sûtra avec sa vie charnelle », c’est-àdire actuelle, en plein accord avec les vérités enseignées dans le Sûtra, et
spécialement les exhortations, encouragements et promesses du
chapitre Persévérance. Comme nous le verrons plus tard, à chaque difficulté ou péril rencontré, Nichiren trouvait consolation dans la réassurance du Bouddha, et inspiration stimulante dans les vœux émis par ses
disciples de tout sacrifier pour l’amour de la Loi, et d’endurer les périls
soutenus par la croyance en leur mission d’envoyés du Tathâgata.
Avec ces exhortations données aux futurs bouddhas se referme la
première grande partie du Sûtra, la révélation de la Voie Unique
proclamée par Shakyamuni dans l’aspect « manifesté » de sa personne.
Le quinzième chapitre s’ouvre sur la révélation de sa personne vraie,
éternelle, originelle12, ainsi que l’apparition de ses premiers disciples,
l’expression de leurs vœux, et la mission qui leur est confiée13.
Ce développement sur les deux aspects de la personnalité du
Bouddha est le résultat de spéculations religieuse et philosophique sur
les caractères passager et éternel de sa personne et de son œuvre –sujet
précédemment abordé lorsque nous avons défini le Lotus, comme
l’équivalent bouddhique des écrits de Jean. Dans la deuxième moitié de
l’ouvrage est révélée la boddhéité originelle ou l’entité et fonction du
Logos bouddhique. Tant que les disciples considéraient leur maître
comme ayant atteint sa boddhéité à un certain moment, ils ne
pouvaient reconnaître sa vraie personne qui, en fait, a été de toute
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éternité le Bouddha, le souverain de ce monde. Tant que leur vision
était ainsi limitée, ils ignoraient leur véritable entité, elle aussi éternelle,
et en cela identique à la nature et à l’achèvement originels du Bouddha.
La Loi est éternelle, par conséquent, celui qui la révèle l’est aussi, et la
relation entre maître et disciple n’est qu’un lien de parenté original et
originel. Cette conception est fondamentale, et sera davantage élucidée
par le récit de visions révélant passé et futur également éternels.
Motivés par les conseils pressants du Bouddha, les bodhisattvas de
la communauté lui demandent de leur confier la tâche de propagation et
de perpétuation de la Loi. Et contrairement à leurs attentes –et aux
nôtres– le Bouddha les en dissuade. Tandis qu’ils sont encore sous le
choc, celui-ci fait surgir des entrailles de la terre une innombrable foule
de bodhisattvas. Parmi lesquels quatre personnages, inconnus de la
communauté, se détachent et lui sont présentés, ce sont Visista-caritra,
Ananta-caritra, etc.14 L’immense foule accompagnant les quatre chefs
vient présenter ses hommages au Bouddha et fait le vœu d’œuvrer à la
perpétuation de la Loi et au salut de tous les êtres vivants. Maïtreya, le
bodhisattva le plus attitré, exprime la surprise de la communauté en demandant au Bouddha : « Qui sont ces bodhisattvas sortis de la terre ? »
La réponse est qu’ils ont existé de toute éternité, et toujours été les disciples de Shakyamuni –ce qui laisse les investigateurs encore plus
perplexes car l’idée du Bouddha comme celui ayant atteint l’illumination,
assis sous l’arbre bodhi à Gaya il n’y a pas si longtemps de ça est incompatible avec la déclaration de leur existence de toute éternité (chap. XV,
Sortis des entrailles de la Terre). Nous verrons plus tard comment Nichiren
croyait être la réincarnation de Visista-caritra, ou Jôgyô ; et comment sa
référence à un lien éternel et originel de maître-disciple avec le Bouddha
peut se comprendre en se rapportant à cette scène.
Le seizième chapitre, intitulé Durée de la vie du Tathâgata va résoudre
l’énigme et révéler l’existence éternelle de la personne du Bouddha.
Lui qui est né et doit mourir, ou se retirer de parmi les humains, n’est
qu’une manifestation, et sa mort (apparente) n’a pour but que de
dissiper les vains espoirs des disciples de s’attacher à sa forme terrestre
pour toujours. La vie n’a ni début –la naissance, ni fin –la mort ; la
vraie vie s’étend bien au-delà de ces deux limites communément
admises. Les choses apparaissent et disparaissent, mais la Loi en est le
substrat ; les hommes naissent et meurent, mais la vie elle-même est
impérissable. La boddhéité n’est ni acquise ni destinée à la destruction.
Celui qui incarne la Loi cosmique, le Bouddha ou Tathâgata, n’est né
ni ne meurt, mais vit et œuvre d’éternité en éternité ; son état de
bouddha est originel et son inspiration éternelle. Comment alors peut-
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
il en être différemment pour les autres êtres vivants, s’ils réalisent cette
Loi et en vivent totalement conscients ? Ainsi, la révélation de l’éternité de la vie dévoile l’infinité de celle du Tathâgata, ce qui implique en
même temps le lien des croyants sincères avec la vie du Bouddha et
l’inextinguible résistivité de la Loi.
C’est cet enseignement de l’éternité de la vie, du Bouddha et de la
nôtre, qui insuffla à la croyance bouddhiste une force infinie, et
conduisit T’ien-t’aï et Dengyo à systématiser leur théorie sur la dignité
originelle de l’état de Bouddha (boddhéité) et la possibilité préétablie
de notre suprême illumination. Nichiren hérita de ces doctrines et les
accentua comme bases essentielles de sa propre pensée, mais nous
verrons plus tard comment il appliqua la conception de ce lien originel
entre le Bouddha et ses disciples à la vie morale de l’humanité.
L’apogée de cette révélation est suivie d’une série de promesses
encourageantes faites par le Bouddha, et des vœux enthousiastes
exprimés par les disciples et les êtres célestes. L’assurance d’un futur
éternel fait suite à la révélation d’un passé éternel. Passé et futur sont
unis dans la Loi par l’identité du but, des méthodes, et du pouvoir chez
les bouddhas de toutes époques –en clair, dans le Véhicule Unique.
C’est l’enseignement cardinal du Lotus, comme des autres sûtras ou
systèmes bouddhiques ; mais spécialement dans ses douze derniers
chapitres, l’accent porte sur la question : Qui sera celui qui perpétuera
vraiment et réalisera cette vérité ? La Loi existe éternellement mais
n’est qu’une abstraction, une loi morte, sans celui qui en perpétuera la
vie. Shakyamuni, dans sa manifestation humaine, était par excellence le
Tathâgata ; mais qui le sera dans le futur, plutôt le présent, en ces jours
de dégénérescence et de vice ? C’était la question que se posait
Nichiren qui, après de pénibles expériences et une périlleuse existence,
en arriva à la conclusion qu’il était lui-même cette personne.
Les derniers chapitres (XVII-XXVIII), Consommation et Perpétuation des
vérités révélées, ont toujours fortement inspiré la foi bouddhiste. Les
récits et prophéties qui y sont contenus offraient une certaine consolation, et la vie des bodhisattvas était l’objet de pieuses dévotions. En
particulier, l’aide promise aux croyants par Avalokitesvara, le dieu de
compassion (chap. XXV), était considérée comme un puissant incitateur de piété reconnaissante. Les autres déités et saints apparaissant
dans ces chapitres faisaient figure de protecteurs, et leur culte consistait en vénération et soumission à leur grâce divine. En résumé, pour
la plupart des bouddhistes avant Nichiren, l’admiration de ces
chapitres et le culte de ces êtres divins revenaient à prier pour des bienfaits, et même à de la superstition.
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Quant à Nichiren, il interpréta ce chapitre d’une façon totalement
différente. L’inspiration qu’il en tirait consistait en un esprit d’émulation plutôt qu’en une simple piété ; la vie d’un vrai bouddhiste était
d’égaler l’esprit courageux et compatissant des êtres divins et les vœux
exprimés par eux. Ceci était dû à sa conception particulière du Sûtra
qui n’était pas, en effet, une œuvre à lire avec les yeux, ou simplement
à comprendre avec l’esprit, mais une œuvre « à lire avec sa vie », avec
sa chair et son sang. Pour Nichiren, les vérités révélées là-dedans
étaient les recueils de véritables vies et par conséquent, tout bouddhiste des âges à venir devait s’efforcer de les surpasser.
Vu de cette façon, le Sûtra entier, et spécialement la partie sur la
Consommation et Perpétuation, était un réservoir d’exhortations et de
préceptes, de prophéties et d’assurances, donnés aux futurs bouddhistes, spécialement ceux vivant durant les Derniers Jours. Prenez,
par exemple, le chapitre XXI sur les Mystérieux Pouvoirs du Tathâgata.
C’est non seulement la révélation du travail divin du Bouddha, mais
une promesse faite à tous les pratiquants que ces « Pouvoirs surnaturels » devraient être réalisés et incarnés dans la vie actuelle de chacun
d’eux. Nichiren considérait de la plus haute importance un passage
visant une personne définie, la désignant comme « cet homme ».
Tout comme la lumière du soleil et de la lune
Chasse l’ombre et l’obscurité,
Cet homme aussi, vivant et œuvrant dans ce monde,
Chasse les ténèbres (de l’illusion) chez tous les êtres humains15.
Nous parlerons de la façon dont cette déclaration fut tenue pour
prophétie par le représentant du Vrai Bouddhisme : Nichiren en
personne, en suivant la progression de sa conscience de sa mission.
Pour prendre un autre exemple, nous citerons un passage du chapitre
XXIII sur le bodhisattva Bhaisajya-raja16, prédisant la propagation du
Lotus de la Loi Merveilleuse dans la « cinquième période de cinq cents
ans » après la disparition du Bouddha17. Là encore, Nichiren y vit une
autre assurance prophétique.
Nichiren accordait une grande importance à l’histoire de Sadaparibhuta [jap. Fukyo], une vie précédente du Bouddha, racontée dans
le chapitre XX18. Le récit est le suivant. Quand le Bouddha s’efforçait
encore d’atteindre la boddhéité, il était moine et avait l’habitude de
saluer un futur bouddha en chaque personne sur son passage, car il
était convaincu que chacun était en définitive destiné à le devenir.
La naissance de Nichiren, ses études, et sa conversion
Toutefois, les gens prirent ces saluts pour des injures et, en échange,
l’insultèrent et l’abusèrent. Il endura tout, et ne changea ni sa façon de
les saluer, ni sa conviction. Par conséquent, il fut appelé Constamment
vénérant19. Cette histoire est racontée comme vécue dans le passé,
mais aussi comme un exemple pour tous les croyants, et spécialement
ceux vivant parmi les hommes mauvais des époques dégénérées. Ce
lien sous-jacent réunissant ceux du passé à leurs successeurs de n’importe quelle époque donnée inspira Nichiren et maintint sa
persévérance à travers toutes les persécutions. Ainsi, dans son esprit,
ce récit n’était rien d’autre qu’une autre version de sa propre existence
prédite dans les vœux exposés dans le treizième chapitre. Il y trouva le
même idéal d’endurance pour l’amour de la Loi, et la même vie de zèle
et de pratique que dans les vœux des anciens bodhisattvas, et il en tira
encouragement et consolation.
Le Sûtra du Lotus est un abondant trésor d’inspirations religieuses
et de préceptes moraux, de visions prophétiques et d’imageries
poétiques, de spéculations philosophiques et de conseils pratiques.
Dans tous les pays et à toute époque, chaque bouddhiste y a pu puiser
instructions et conseils en fonction de ses besoins et dispositions. La
plupart de ceux dotés d’un esprit tourné vers la spéculation
s’occupèrent de l’élaboration de l’enseignement de l’unicité de la Loi,
la doctrine du Véhicule Unique, en dépit des trois véhicules ouverts
par le Bouddha au chapitre II, Moyens. Tandis que certains, enclins à
une imagination fabuleuse et enchantés par les gloires surnaturelles, se
passionnèrent de visions célestes et de scènes apocalyptiques. D’autres
trouvèrent des objets de culte dans les divinités compatissantes et
bénéfiques telles Avalokitesvara. Beaucoup a été écrit sur le Lotus
–des traités philosophiques, des récits de miracles, des poèmes, des
prières ; il a aussi inspiré de nombreux peintres et sculpteurs, et nous
possédons une riche provision d’œuvres d’art dont les sujets en sont
tirés20. Mais personne, jusqu’à Nichiren, n’a « lu » le Sûtra de cette
façon originale, car il en tirait un extraordinaire pouvoir énergique et
militant, et par conséquent, il mena une vie de combat tournée vers le
zèle passionné des disciples originels du Bouddha. En effet Nichiren
se croyait l’incarnation du Sûtra, une version personnelle de son
enseignement et de ses prophéties, et leur vivant témoignage.
Comment mena-t-il sa vie en accord avec cette idée et comment en
arriva-t-il à la pleine conviction de sa mission, pré-ordonnée dans le
Sûtra du Lotus ?
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NICHIREN, le moine bouddhiste visionnaire
Notes
1. Œuvres Complètes de Nichiren, éd. Katô, Tokyo, 1904.
2. Ibid.
3. Ibid. [Note de l’éd. : Réponse au moine laïc Soya, mars 1275.]
4. Le Saddharma-pundarika-sutra, le Lotus de la bonne Loi, traduction française de
E. Burnouf (1852). La traduction anglaise par Kern se trouve dans le vol. XXI
des Livres Sacrés de l’Est. Outre la version de Kamarajiva, il existe deux traductions chinoises ; celle produite par Dharmaraksa est plus proche du texte
sanskrit que l’autre. Quant à la traduction du titre, il donne au mot sad [myo]
le sens de « vraie » ou « juste », Kern, lui, préfère le premier ; selon Kamarajiva,
myo signifie « parfaite », « merveilleuse », « subtile ». Ici, le choix de « Lotus de
la Loi merveilleuse » concorde avec l’exégèse de Nichiren.
Après avoir comparé les deux versions, Nichiren préféra celle de Kamarajiva.
Les raisons en sont nombreuses. Il suffit de dire que les citations ici sont
extraites de la traduction de Kamarajiva, comme interprétées par Nichiren. En
effet, notre objet est de montrer comment celui-ci tire son inspiration du livre
à partir de la version de Kamarajiva et selon l’exégèse de Tendaï.
5. Voir l’Appendice, sur la Conception bouddhique de la réalité, Part II.
6. Voir Anesaki, L’Art Bouddhique pp. 15-17.
7. « Compromis ».
8. Le nom signifie « Vainqueur des Pouvoirs et de la Sagesse ».
9. Tathâgata (jap. Nyoraï) signifie le « Vainqueur de la Vérité », et en même temps
« Révélateur de la Vérité » voir Anesaki, L’Art Bouddhique pp. 3-5, et 8 ; et
aussi l’article « Tathâgata » dans Encyclopedia of Religion and Ethics de Hasting.
10. Le nom signifie « Trésor Accumulé », japonais Taho.
11. Yamakawa, p.364 ; vers 38-41. La version chinoise sépare le chapitre de la portion correspondante du texte. Dans ce volume, nous garderons la division de
Nichiren et par conséquent les nombres des chapitres après celui-là seront
supérieurs de un par rapport au texte sanskrit.
12. « Originel » est utilisé ici et par la suite à propos d’êtres, d’attributs, et de relations dans une sphère transcendante de la réalité, par distinction du monde
historique de la manifestation.
13. Arthur Lloyd, dans The Wheat among the Tares (p. 79) et The Creed of Half Japan
(p. 289) a totalement mésinterprété l’apport, accepté par la plupart des bouddhistes japonais, de la division du livre en deux parties.
14. Le nom signifie « Pratique supérieure », « Pratique pure ». Le premier, Jôgyô
en japonais, était celui auquel Nichiren s’identifiait le plus.
15. Yam., pp. 567-568 ; chap. XX vers 13.
16. Le nom signifie « Roi-Médecin » ; japonais, Yakuo.
17. Yam., p. 596.
18. Texte sanskrit, chap. XIX.
19. Le sanskrit Sada-paribhuta, signifie « Constamment abusé » mais Kamarajiva
le rend par « Constamment vénérant » ou « Jamais méprisant » . Jap. Jô-kufyô.
20. Voir Anesaki, L’Art Bouddhique, chap. I.

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