VOLS VIRTUELS
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VOLS VIRTUELS
PROGRAMME PÉDAGOGIQUE – FICHE 7 VOLS VIRTUELS Parallèlement au travail des différentes équipes chargées de la construction du prototype HB-SIA, les spécialistes de l’équipe Mission se sont concentrés sur la préparation des vols. Pour prévoir le comportement du futur avion, et calculer les itinéraires les mieux adaptés à ses caractéristiques, il était indispensable de simuler le vol réel. Une telle simulation se fait à l’aide d’algorithmes extrêmement complexes, en intégrant de très nombreux paramètres. Plusieurs simulations ont été réalisées en 2005 et 2006, alors que l’avion était en phase de conception. Elles ont permis de valider la configuration prévue, telle que la surface de l’aile, ou la masse des batteries. De même, le profil de vol, qui concerne notamment l’altitude maximale et la durée du vol nocturne a été affiné. Enfin, l’équipe des météorologues a pu évaluer sa propre capacité à produire des modèles fiables. Le Solar Impulse étant un avion sans précédent, l’analyse de ses caractéristiques de vol a nécessité des simulations de plus en plus complexes. En mai 2007, grâce à un logiciel développé en partenariat avec les ingénieurs du groupe Altran, le Solar Impulse a réalisé un vol virtuel correspondant à l’une des cinq étapes du tour du monde, entre Hawaï et la Floride. Comme pour un vol réel, les membres de l’équipe se sont mobilisés 24 h sur 24 h autour des ordinateurs, pour analyser les informations météorologiques et adapter la route de l’avion en conséquence. Le principal défi que doit relever l’équipe Mission est en effet de maintenir l’avion dans des zones de ciel dégagé, afin de capter le maximum d’énergie solaire. Une année plus tard, en avril 2008, le vol virtuel de Solar Impulse s’est effectué à l’aide d’un simulateur totalement inédit. Réalisé avec Dassault et l’EPFL, ce simulateur comprend un cockpit identique à celui du prototype, d’un volume de 1,3 m3, avec tous les instruments de bord. Disposés sur 210° autour du cockpit, cinq écrans donnent une vision panoramique de la terre et du ciel. 1 PSE-C, EPFL SCIENTIFIC PARK CH-1015 LAUSANNE, SWITZERLAND TEL.: +41 (0)58 219 24 14 FAX: +41 (0)58 219 24 91 [email protected] WWW.SOLARIMPULSE.COM Equipés et harnachés comme dans la réalité, avec une réserve de nourriture et les accessoires destinés à satisfaire leurs besoins naturels, Bertrand Piccard et André Borschberg se sont succédé aux commandes. En liaison constante avec l’équipe Mission, ils ont chacun réalisé un vol virtuel de 25 heures. Chaque manœuvre, depuis le moment du décollage jusqu’à l’atterrissage était simulée sur l’écran. De même que la variation de la lumière, depuis le plein jour jusqu’à la nuit, avec le spectacle de villes illuminées, puis l’apparition de l’aube. Aux commandes, le sentiment de réalité était si fort que Bertrand Piccard a résumé l’expérience en disant ceci : « Je suis entré dans un simulateur et je suis ressorti d’un avion ». Ce vol virtuel a permis aux pilotes d’éprouver leurs facultés d’adaptation et de résistance. Vivre de façon presque immobile dans un espace aussi exigu, tout en gardant une concentration suffisante pendant une aussi longue période, nécessite une préparation spéciale. Bertrand Piccard et André Borschberg sont tous deux suivis par le Dr Jean-Pierre Boss, du groupe médical Hirslanden, partenaire du projet Solar Impulse. Pour cette simulation, les pilotes portaient des capteurs à même la peau, qui mesuraient en permanence plusieurs facteurs physiologiques, tels que rythmes cardiaque et respiratoire ainsi que température corporelle. Parmi tous les défis que représente pour les pilotes une telle expérience, la gestion de la fatigue n’est pas le moindre. Il leur a fallu apprendre un mode de repos compatible avec le pilotage continu. Chacun a eu recours a sa propre expérience : l’auto-hypnose pour Bertrand Piccard, le yoga pour André Borschberg. Lorsque les conditions de vol le leur permettaient, ils s’accordaient des phases de sommeil de 10 à 15 minutes. En cas d’inclinaison trop grande de l’avion, un manchon vibreur connecté avec l’instrument Omega les alertait. Ce dispositif fait partie de l’interface homme-machine développé par l’EPFL, pour assister le pilote lors du vol. 2 PSE-C, EPFL SCIENTIFIC PARK CH-1015 LAUSANNE, SWITZERLAND TEL.: +41 (0)58 219 24 14 FAX: +41 (0)58 219 24 91 [email protected] WWW.SOLARIMPULSE.COM Lors de ce vol virtuel, les pilotes ont pu également se familiariser avec l’enveloppe de vol, c’est-à-dire l’ensemble des comportements et des limites de l’avion. Les caractéristiques aérodynamiques du HB-SIA, et son fonctionnement à l’énergie solaire en font un avion unique. Le pilote doit surveiller la production, la consommation et le stockage de l’énergie. Au lever du jour, dès que le rayonnement solaire est suffisamment fort, l’avion peut gagner en altitude. Le plafond du HB-SIA est à 8500 m. À cette altitude, le rayonnement solaire plus intense garantit un fonctionnement optimal du générateur photovoltaïque. Au contraire, pendant la nuit, le pilote redescend progressivement jusqu’à 1500 m. À basse altitude, l’air est plus dense. Cela signifie que l’avion a besoin de moins d’énergie pour rester en vol. Les moteurs peuvent alors fonctionner grâce à l’électricité stockée dans les batteries. 3 PSE-C, EPFL SCIENTIFIC PARK CH-1015 LAUSANNE, SWITZERLAND TEL.: +41 (0)58 219 24 14 FAX: +41 (0)58 219 24 91 [email protected] WWW.SOLARIMPULSE.COM L’ASSEMBLAGE FINAL Parallèlement, les sous-systèmes, comme le train d’atterrissage et les éléments de contrôle de vol ont été réalisés et soumis à des évaluations. Fixées tout le long du longeron, 120 nervures en forme de grandes raquettes constituent le profil de l’aile. Les cellules photovoltaïques encapsulées dans un film ultra fin ont été collées sur les nervures de l’aile et du stabilisateur horizontal. L’aile a été jointe au fuselage. Les quatre gondoles, avec les moteurs et les batteries ont été mises en place, puis les hélices montées. L’électronique de bord a été intégrée. Le 4 juin 2009, pour la première fois, les quatre moteurs tournent ensemble à pleine puissance. Moins de 6 ans après le lancement officiel du projet, la construction du HB-SIA est achevée. L’avion solaire est présenté le 26 juin 2009, à Dübendorf, devant 800 invités, représentants des médias et du monde politique. 4 PSE-C, EPFL SCIENTIFIC PARK CH-1015 LAUSANNE, SWITZERLAND TEL.: +41 (0)58 219 24 14 FAX: +41 (0)58 219 24 91 [email protected] WWW.SOLARIMPULSE.COM