COMPTINES À NANOU

Transcription

COMPTINES À NANOU
COMPTINES À NANOU
Comptines de Michel Charles
Aquarelles d’Élisabeth Rivera
Comptines à Nanou
Livret 2
Jeunesse
Éditions Persée
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© Éditions Persée, 2015
Pour tout contact :
Éditions Persée — 38 Parc du Golf — 13856 Aix-en-Provence
www.editions-persee.fr
À notre fille Anne, handicapée, pour qui j’écris
chaque semaine une comptine, pour voir un
sourire sur son visage et qu’illustre,
avec tendresse, notre amie Élisabeth.
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Météo !
Les anges jouaient à la belote confortablement assis
sur les nuages.
Soudain, une clameur aiguë monte de la terre :
« Qu’allons-nous devenir ? » S’interrogent toutes les
fleurs qui ploient sous la chaleur.
Alors les anges se lèvent et enfourchent les nuages
comme des chevaux. Ils se mettent à galoper sur le toit
du ciel. Leurs sabots grondent comme un tonnerre faisant
des étincelles sur les étoiles.
Épuisés, ils transpirent à
grosses gouttes. Alors une
pluie accompagnée d’éclairs
se met à tomber.
Vite les coccinelles se
glissent sous leur parapluie
pour protéger leurs grains
de beauté. Certaines fleurs
enfilent leur imperméable,
et d’autres referment leurs
pétales. Les merles se frottent les pattes en tirant les
vers de terre curieux.
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Les gouttières chantent, une bande de moineaux prend
des douches, les hérissons gourmands sortent avec leurs
paniers ramasser les escargots paresseux. Les hirondelles
moqueuses tirent la langue aux touristes tristes, qui derrière les fenêtres prient que le soleil revienne vite afin
d’amortir leur crème solaire !
Ah ! Quel remue-ménage… « Vous en avez fait du beau
les anges ! » dit Monsieur Météo se camouflant derrière le
poste de télé, honteux d’avoir annoncé du beau temps !
Alors furieux, ils ont débranché le poste de télé et de
nouveau se sont installés agréablement sur les nuages
pour continuer leur partie de belote en sirotant un bon
pastis…
Forcément, c’est Lucifer qui distribue les cartes et, paraît-il, on ne peut pas lui faire confiance !
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Il pleut !
Les gouttes d’eau jouent au ping-pong sur les feuilles
rousses.
Les mésanges bleues boivent dans les cœurs des fleurs.
Les poissons rouges dans le bassin s’amusent avec les
ronds des clapotis sur l’eau.
Une abeille imprudente se dépêche d’ouvrir son parapluie aux couleurs du miel.
Une grenouille verte valse avec ivresse et un merle tout
noir invite un magnifique ver de terre à s’asseoir à sa
table.
La rivière d’argent ayant trop bu s’étale paresseusement sur le tapis vert de la prairie.
Un escargot gris s’allonge avec délice montant très
haut ses « antennes » pour écouter Radio Nostalgie, une
araignée studieuse n’arrête pas d’éponger sa toile.
Par la fenêtre, j’observe la vie de la pluie qui glisse sur
la vitre comme des skis sur le dos des montagnes enneigées.
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Le lever du jour
Après une dernière partie de foot, la lune décida de
se coucher laissant le soleil faire sa toilette (savez-vous
que la rosée du matin provient des gouttes d’eau de la
toilette du soleil ? Non ? Alors voilà encore un mystère
éclairci !) Donc le soleil, après avoir fait sa toilette décide
de prendre son café avec des tartines grillées…
C’est encore pour cela que les arbres, le matin, prennent
une couleur rosée !
Après s’être étiré les bras, il se lève et commence sa
promenade, les prés se découvrent d’une brume légère
comme sortant de dessous leurs draps, les oiseaux font
des gammes pour s’exercer en attendant le chef d’orchestre. Une douce chaleur annonce son arrivée.
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Alors le concert commence, les hirondelles dansent
dans un ciel immaculé, les tiges des tulipes se penchent
comme les aiguilles d’un métronome. Le muguet agite
ses clochettes, le bambou joue du xylophone. Les grenouilles croassent si faux que le chef d’orchestre met des
boules Quies…
Dring, dring…
Mais c’est mon réveil ! Alors je me lève… pour écouter
le concert !
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Changement d’heure !
Ce matin-là, la famille des mésanges, comme d’habitude, s’apprête à se rendre au petit-déjeuner. C’est dimanche et Maman a mis son chapeau et ses gants blancs.
Les enfants, après hésitation, se sont lavé le bec. Papa
grogne car il fait le pied de « mésange »… devant la porte.
Arrivés à la mangeoire, tous font triste mine ! Il n’y a
plus rien à manger.
Les moineaux, les verdiers, les troglodytes, les merles
éclatent de rire !
— « Eh ! Les mésanges vous êtes en retard ! Nous… on
n’a pas changé d’heure ! »
Alors, les mésanges regagnent leur nid le ventre vide.
Devant l’horloge du séjour, elles tirent la langue au
coucou qui, par excès de zèle, a retardé d’une heure les
aiguilles de son réveil matin pendant la nuit ! Et il semble
être content de la blague car cette fois le coucou les a
réveillées trop tard. Ainsi les autres oiseaux ont déjà tout
mangé.
Ceci est la démonstration que le dicton :
« L’heure c’est l’heure… » est complètement faux.
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Histoire d’un mulot… malin !
Comme chaque matin, le merle, après avoir refermé la
porte de son nid et pris sa besace, part faire ses courses.
Au cours des années précédentes, il a acquis une rapidité
à retourner les feuilles mortes au-dessous desquelles se
croient bien à l’abri, les vers de terre. D’ailleurs, dans le
cercle très fermé des merles, on l’a surnommé : « merle
tournefeuilles ».
Mais, ce matin-là, croyant avoir trouvé un ver bien
dodu, il entend un cri :
« Aïe tu me fais mal !
— Oh ! Excuse-moi, dit-il en relâchant la queue d’un
mulot.
— Tu vieillis ! Tu ne sais plus faire correctement tes
courses.
— Si, si mais en partant de chez moi, j’ai oublié mes
lunettes !
— Je veux bien te pardonner mais il faut que tu me
rendes un service.
— Si je peux ! lui répondit le merle.
— Voilà, depuis un certain temps, je ne peux plus aller
dans les mangeoires à graines des oiseaux.
— Oui, j’ai bien vu qu’elles sont installées au bout des
branches, je vais me balancer dessus pour que les graines
tombent.
— Merci ! »
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