Article extrait du magazine d`information communale de
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Article extrait du magazine d`information communale de
U eu p n is h ’ d a le c o l toire QUELQUES FIGURES LOCALES Madame Charlotte LOUIS François CARRET Rebouteuse, elle se déplaçait à domicile ou on lui amenait les enfants, les adultes, les sportifs… qui s’étaient démis un doigt, une épaule, etc… Elle remettait en place. Elle massait avec « l’eau blanche», une formule que lui préparait le pharmacien Jean Malzieu. Elle avait dans sa panoplie un sèchecheveux pour chauffer les muscles ; elle avait appris les gestes avec sa belle- mère dont elle prit la succession, munie d’un gros livre d’anatomie. Les gens lui apportaient les vieux draps de lin dans lesquels elle découpait des bandes à usage de ses « patients », une de ses petites filles garde en mémoire le bruit des draps déchirés énergiquement ! Né en 1905 à Courzieu, d’abord placé dans les fermes, il a été apprenti à Lyon. C’est là qu’il a rencontré son épouse, vendeuse. Ils ont pris le pas de porte de la graineterie épicerie Perret, il fabriquait des saucissons et les vendait au marché du village. CHAUSSONS « TRILOU » faisait des La maison Louis, tricotage, au village, à Francis chaussettes, ce qui valut son surnom Louis. ient des « Louis Chaussettes » ; ils fabriqua es, les chaussons à mettre dans les bott ettes ; ils brodequins, plus solides que les chauss ait pas… spir tran assuraient un réel confort, on ne , comme Ils étaient appréciés dans les ateliers mercialisés par les chasseurs. Ils étaient com , Francis, dire t-àsous la marque « TRILOU » c’es loyaient Charlotte et Pierre Louis, leur fils. Ils emp , dans le des ouvrières à l’atelier et à domicile Alpes. secteur mais aussi dans la région Rhône la taille à nt Les pointures allaient de la taille enfa adulte. pèrent la Sous l’impulsion de Pierre, ils dévelop des tissu le rent gamme de produits et fabriquè s tiné des maillots de bain pour Rasurel, les filets de l’étang à la mytiliculture (élevage des moules) Louis, ette Jos e Mm de Thau, région d’origine de qui ndie épouse de Pierre. A la suite d’un ince sa famille ravagea leur habitation, Pierre Louis et se où il quittèrent Vaugneray pour La Croix-Rous e de la l’âg à ouvrit un nouvel atelier; puis arrivé retraite, ils cessèrent leur activité. La guerre vient tout bouleverser. Il se tourne vers les restaurants lyonnais, et fabrique de grandes rosettes de 2 m qui étaient pendues dans le magasin, de la plus grande à la plus petite. Dessous il mettait les tonneaux d’huile, les grains…Il en expédiait dans de grandes caisses en bois. Il arrêté en 1973. C’est son fils Daniel qui a repris le magasin avec son épouse Maryse Adaptant les fabrications au goût du jour, en confectionnant des plats « traiteur » mais le produit phare était « les gratons » très appréciés de tous, ce qui amusait beaucoup Mme Carret car quelques années auparavant on utilisait le saindoux dans la cuisine, la pâtisserie, et on délaissait les gratons, ensuite ce fut tout le contraire, le beurre, huile et autres margarine ayant détrôné le saindoux. De nos jours ce commerce n’existe plus. N°143 - Janvier 2016 p.26 Vivre à Vaugneray UN PHARMACIEN D’EXCEPTION Claudine RESSICAUD Philippe BERAUD a été pharmacien à Vaugneray de 1927 à 1956. Beaucoup se souviennent de lui, car pendant sa longue carrière il a eu des contacts étroits avec la population locale. Sa stature et son fort physique lui donnaient une allure respectable et certaines activités extra professionnelles à l’intérieur même de sa pharmacie l’entouraient d’une aura mystérieuse. Souvent ses clients en entrant dans la pharmacie le trouvaient penché sur sa table de travail assez atypique, à droite de l’entrée, table sur laquelle se trouvaient toutes sortes d’objets hétéroclites: pinces, limes, ciseaux à fer, ciseaux de verrier, étau et surtout de multiples tubes de verre de toutes formes et toutes dimensions. Au milieu de la table se dressait un petit chalumeau, alimenté par un gaz spécial de sa fabrication à odeur d’éther sulfurique. La flamme sur les tubes de verre donnait des couleurs extraordinaires. Sa dextérité pour en modifier les formes était assez diabolique! Le client attendait toujours de bonne grâce, attentif au spectacle. Le petit clic de la coupure de gaz mettait fin à l’intervention, Philippe Beraud se retournait alors et prenait l’ordonnance tendue et mettait à la disposition du malade toutes ses qualités professionnelles. Passionné par la recherche il mit au point durant la guerre de 14/18 un appareil de détention rapide des gaz de combat dans les tranchées et leur récupération sans risques. Il fut pionnier dans la fabrication des thermomètres médicaux mais la crise de 1927 eu raison de son obstination. Sa culture scientifique lui permit de mettre au point des recettes médicamenteuses efficaces en particulier contre les douleurs aigues de la sciatique; une crème contre la vaginite des vaches… L’oenologie l’intéressait aussi, il dosait avec exactitude le degré alcoolique des vins et prodiguait de bons conseils pour le traitement des vins de pays. Catholique, il allait à la messe du dimanche à 7h puis ouvrait sa pharmacie permettant aux agriculteurs de s’approvisionner. Son honnêteté politique lui valut d’être élu président du Comité de libération en 1944. (Témoignage recueilli auprès de son fils Alexandre) Née en 1910, sa mère née Arnaud, habitait la Charlisse, son père originaire de Pollionnay, était plâtrier peintre. Elle confie avoir été « élevée comme un garçon » par ses parents qui auraient souhaité avoir un garçon plutôt qu’une fille… Elle habitait le Babillon avec ses parents. Elle a appris la couture chez Melle ASTIER qui habillait la bourgeoisie lyonnaise, elle avait son atelier dans la cour de la maison Louis. Elle y rencontre Melle Guichard, amie de toujours. Quelques années plus tard, Claudine se met à son compte. Elle avait la passion des chapeaux et aurait voulu être modiste. Elle a fait beaucoup de robes de mariées et de cortèges, sa renommée s’étendait bien au- delà des limites de notre canton jusqu’à la bourgeoisie lyonnaise et familles d’industriels qui avait leurs résidences secondaires à Vaugneray. Elle avait un salon d’essayage, elle embauchait des « petites mains » comme Loulou Grataloup, Pépée Eveiller Jeanine Giry-Thoinet, Anne MARIE Berne, qui accessoirement portaient pour elle les journaux (l’Echo liberté) ou le bois remisé pour garnir son poêle, cueillait le tilleul du jardin du Babillon. C’est à Lyon qu’elle dénichait les beaux tissus destinés aux toilettes de ces dames, chez Bloch Lazarus, les Tissus Zan, Bouchara, le Petit Paris, ou dans les boutiques de soierie lyonnaise. Elle affectionnait le velours miracle dont elle faisait ses bérets. Elle les lavait et les faisait sécher en mettant une assiette à l’intérieur pour qu’ils gardent bien leur forme. Elle confectionnait ses patrons en tissu, drapait les matières sur la personne. Elle est décédée en 1998. N°143 - Janvier 2016 p.27 Vivre à Vaugneray À suivre... Geneviève HECTOR