Route du Rhum - Coureur au large, un métier de - Jean
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Route du Rhum - Coureur au large, un métier de - Jean
Date : 08.10.2010 Mots : 536 Pays : FRANCE Edition : Fil Gen Page(s) : 1 Route du Rhum - Coureur au large, un métier de galérien A BORD DE VIRBAC-PAPREC,8 oct.2010(AFP) "C'est harassant!", lâchele skipper Jean-Pierre Dick aprèsun virementde bord: 24 heuresà bordde l'un desvoiliers engagés dansla Routedu Rhumpermettentdemesurerla rudesseet l'inconfort decesmachinesdecourse. Pour changerla route de Virbac-Paprec 3, un monocoque IMOCA de 18,28m, Jean-Pierre Dick a mis au total plus d'une demi-heure. Il lui a fallu d'aborddescendre à l'intérieur du bateauet déplacerd'un bordsur l'autre desdizainesde kilos dematérielet de nourritureutilisés commelest mobile. Un calvaire pource gaillard de1,92,m plié en deuxdansun espace confinéd'à peine 1,50m dehauteur. Pendant de longuesminutes,il a aussiréglésesvoiles, arc-bouté sur les manivellesdu mécanisme qui actionneles wincheset permetde démultiplierla force desbras,le fameux"moulin à café". "Transporterlessacset tournerlesmanivellestoutela journée,si t'espasmotivé,faut pasy aller!", plaisantele marin niçois. Le solitaire doit choisir et adapter en permanence à la force et l'angle du vent des voiles immenses (165 m2 pour la grand-voile, 420 m2 pour le spinnaker,la plus grandedesvoiles d'avant),pendantque le pilote automatique barrele bateau dansle couinementdesesvérins hydrauliques. "La fatigueestlà et pèsepasmal", confie le marin, qui n'apourtantdroit qu'àunreposprécaireà l'intérieurde Virbac-Paprec, dansunezonedevie dequelquesmètrescarrés. Dans cet espace humide et sombre -pas d'éclairage, la lampe frontale est indispensable-, le confort se résumeà un siège-baquet en mousse réaliséselonl'empreintedu skipper. Il équipela tableà cartesoù le navigateurséjournedelongs momentspour faire sa routedevantl'écrand'ordinateurou pour les communications. La cuisineest une simple plancheavecson petit réchaudà cardanoù le coureur,adeptedes plats lyophilisés,prépareses repaschaudsà genoux. Ici, pasde WC. Seulela marchedela descente bâbordsetransformeenchaisepercéesouslaquelleestglisséun seau,ensuite vidé par dessus bord. Pasde bannette(couchette) non plus. Pour dormir, Jean-Pierre s'installesur l'un desmatelasposésà mêmele plancherdu voilier. "Je me reposepar tranched'uneheureet quart maximum",explique-t-il. Mais la coquetrès rigide du voilier setransformeen caissede résonance à la moindrevague.Particulièrement contrele vent, où ce type de bateaudécolle et retombe lourdementsur l'eau. L'impact à intervallesréguliers engendre une perturbation importantedu sommeilou plutôt demi-sommeil. "Le bruit estabrutissantdansles coupsde vent.Mais on s'habitue à tout et il faut entendre le bruit de sonbateaupourdéceler les problèmesassez tôt", expliquele skipper,attentifà tousles craquements suspects du voilier annonciateurs d'avarie. A cet environnement sonore,s'ajoutele vacarmedu moteur non insonoriséqui tourne régulièrement pour rechargerles batteries. Le départ de la Route du Rhum, la course transatlantique en solitaire Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) (Guadeloupe), seradonnéle 31 octobre. - Pointe-à-Pitre abl/lby/heg/jgu Afp le 08 oct.10 à 1056. Tous droits de reproduction réservés