Mise au point d`un nouveau anti
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Mise au point d`un nouveau anti
BAULIEU Etienne-Emile Le RU 486, Inserm Actualités n° 1 (1982) De juillet 1982 Mise au point d’un nouveau anti-progestérone, le RU 486 L'équipe du professeur Etienne-Emile Baulieu (unité de recherche 33 sur les stéroïdes de l’Inserm) à l'hôpital Bicêtre à Paris, en collaboration étroite avec les équipes du professeur W. Hermann, de l'université de Genève et du Docteur E. Sakiz, président du directoire des laboratoires Roussel-Uclaf, a mis au point un nouveau stéroïde anti-progestérone, le RU 486. L’effet anti-hormonal de ce stéroïde permet d'envisager une nouvelle méthode de régulation du cycle féminin. Le RU 486 agit comme une anti-hormone, en arrêtant l'action de la progestérone, indispensable pour permettre l'implantation de l'embryon dans la paroi interne de l'utérus (endomètre) et le maintien de la grossesse. Cet anti-progestérone annule les effets hormonaux au niveau des cellules de l'utérus (cellules cibles). Une expérimentation a été menée en Suisse sur 11 femmes, enceintes de six à huit semaines, qui avaient demandé un avortement. Ceux-ci ont été obtenus avec une dose de 200 mg de RU 486 par jour pendant quatre jours : les saignements ont duré de deux à quatre jours et le retour à la normale de l'activité ovarienne a été observé dans tous les cas où une contraception orale n'a pas été immédiatement mise en route. D'autre part, chez trois femmes volontaires (de 23 à 35 ans), porteuses de stérilet et normalement réglées, la prise pendant trois jours de 50 mg de RU 486, le matin au 22ème jour du cycle, a provoqué un saignement 48 heures après le début du traitement. Cette "anti-hormone" peut agir par voie buccale parce qu'elle n'est pas dégradée, c'est-à-dire qu'elle peut passer la barrière hépatique et intestinale avant d'atteindre les récepteurs de la progestérone dans les cellules et l'utérus. En outre, elle n'est pas toxique. Cependant, les perspectives de cette nouvelle méthode contraceptive ne pourront être concrétisées que dans plusieurs années, si les essais cliniques portant sur plusieurs milliers de personnes se révèlent aussi concluants.