fiche enseignant - château de Bonaguil

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fiche enseignant - château de Bonaguil
FICHE ENSEIGNANT
Lieu : salle ronde
EDUCATION MUSICALE
ET MAITRISE DE LA LANGUE
ECOUTE D’UNE ŒUVRE MUSICALE
Lecture et compréhension de son texte
Création d’un paysage sonore
« La bataille de Bonaguil »
Les élèves vont être placés en situation d’écoute, d’expression orale, de lecture et de
création vocale
Programmes : Ecoute, expression orale, lecture et création vocale vont être abordés.
Socle commun : Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
Compétence 5 : La culture humaniste
But de la situation : Les élèves vont être mis en situation de découverte d’un extrait
musical de la « Bataille » de Clément Janequin. Ils seront amenés à prélever des
indices textuels qu’ils confronteront ensuite au texte de la chanson et à percevoir
l’organisation du discours musical.
A partir d’un champ sémantique sur la guerre (travaillé antérieurement à la visite et
enrichi de l’extrait écouté) et d’onomatopées, ils créeront à leur tour un paysage
sonore simulant l’attaque de Bonaguil en s’appuyant sur des jeux vocaux.
Objectif enseignant : Travailler sur l’écoute, la compréhension d’un texte et la création
vocale
Objectif élèves : S’approprier par l’écoute et la lecture d’un texte, un extrait d’œuvre
musicale du début de la Renaissance. Composer et interpréter son propre paysage
sonore de bataille « La bataille de Bonaguil » en réinvestissant les découvertes faites.
Préalablement à la séance :
Travailler sur le champ lexical de la bataille et des châteaux forts au Moyen-Age.
Apporter sur papier affiche la liste des mots collectés.
Déroulement de la séance :
 Les élèves sont amenés dans la salle ronde. Ils seront munis d’une feuille et
d’un crayon.
 L’enseignant apportera un lecteur de CD, la fiche lexicale des élèves, la
fiche A de l’élève agrandie, du papier affiche blanc et un marqueur.
Prévoir également du matériel d’enregistrement.
Les élèves s’assoient par terre. Le maître présente les différents temps de la séance :
La découverte d’une évocation musicale de la Bataille de Marignan de 1515, écrite par
un des compositeurs les plus célèbres de la Renaissance, Clément Janequin, et la
proposition d’imaginer ensuite une bataille à Bonaguil que l’on interprètera à l’aide de
jeux vocaux en s’inspirant des découvertes faites dans la composition de Janequin.
E : A votre avis, que peut-on trouver dans une œuvre musicale qui traite de la
guerre?
élève : Parmi les réponses possibles des élèves: des mots qui parlent de la guerre, des
instruments à vent, percussion, des coups, des cris, des bruits, une musique forte….
E : L’extrait composé par Clément Janequin à la suite de la Bataille de Marignan en
1515 se compose de 4 parties (au niveau du texte) qui seraient un peu trop longues à
écouter (plus de 6 minutes). Il y a d’abord les préparatifs au combat, l’arrivée du roi,
la bataille et une quatrième partie que nous découvrirons plus tard (ne pas révéler son
nom tout de suite pour permettre aux élèves de découvrir ultérieurement l’issue du
combat : la victoire
extrait 5. .Un découpage musical net n’existant pas entre les
deux dernières parties, ne pas s’étonner de l’arrêt abrupt de l’extrait.)
C’est le moment de « la bataille »proprement dite que nous allons découvrir.
Le maître peut faire la lecture d’extraits des deux premières parties (cf annexe 1)
Pendant l’écoute de l’extrait, vous pourrez noter sur votre feuille ce qui vous fait
penser à la guerre.
(Musicalement, trois éléments composent cette œuvre dans son intégralité : « ce qui
raconte la bataille », « ce qui se dit pendant la bataille » « ce qui est bruité : bruit des
troupes, des armes… »)
 Ecoute de l’extrait (3 mn 14)
(envoi extrait 1)
E : Qu’avez-vous découvert?
Accepter toutes les remarques des élèves, qu’elles soient de l’ordre du ressenti ou de
l’analyse. En faire la liste en séparant néanmoins les domaines.
élève : Parmi les réponses possibles des élèves quant à l’analyse : musique vocale à
plusieurs voix (chanson écrite pour 4 voix mixtes, ici interprétée par un chœur
d’hommes, la voix aigue étant ici celle d’un haute contre qui peut être confondu avec
une voix de femme) / pas d’instruments (a capella) / des mots qui parlent de la guerre /
des onomatopées mêlées avec des syllabes accentuées, des variations d’intensité, de
rythme / des phrases répétées avec des entrées décalées, comme dans les canons /
l’impression de voix qui se répondent / des phrases dites tous ensemble (exemple :
donnez des horions ») / des mots, répétés, qui émergent sur les onomatopées / des
passages forte et des passages plus doux etc.
 Distribution du texte et construction du sens
Elèves : Les élèves lisent le texte de la bataille et à l’aide du lexique à apparier avec la
bonne définition et/ou au dessin, font des hypothèses par rapport au sens.(cf fiche A)
Le maître qui dispose de la même fiche agrandie centralise les remarques et aide à
l’appariement et à la compréhension.
Elèves : lecture à haute voix par quelques élèves de l’extrait en séparant les lecteurs du
texte et ceux des onomatopées
 Nouvelle écoute de l’extrait texte en main
(envoi extrait 1)
Les élèves essaient de mener l’écoute en suivant la progression du texte
E : Le maître questionne ensuite sur les impressions issues de cette deuxième écoute
Elèves : réponses possibles : meilleure compréhension du déroulement mais prise de
conscience de la complexité de l’enchevêtrement mots / onomatopées et des répétitions
 Préparation au paysage sonore
E : De quels éléments allons-nous nous inspirer pour créer notre paysage sonore ?
Elèves : Réponses attendues des élèves :
 Des mots du corpus de Janequin, du nôtre
 D’onomatopées utilisées par Janequin, d’autres que nous allons inventer
 D’un (de plusieurs) extrait(s) mélodique(s) de la bataille de Janequin, d’une
mélodie inventée
1/ Des mots
 Choisir de cinq à 10 mots que l’on souhaite intégrer à la production qu’ils
proviennent du corpus de la classe ou de la composition de Janequin
En assembler certains pour construire une (ou deux) petite(s) phrase(s) que l’on
insèrera sous la forme d’un refrain *.
Se concerter sur le sort que l’on pourra réserver aux autres mots : début/milieu/fin
de la bataille. S’entraîner à les dire de différentes manières :
piano - forte / en faisant traîner une syllabe / en en accentuant une/ répétition en
crescendo, decrescendo/ répétition avec temps de silence entre chaque répétition
(choisir un nombre entre 1 et 8 et compter dans sa tête les temps de silence / sur un
rythme choisi répété en ostinato /avec un effet spécial autre en fonction du mot
choisi etc.
En réinvestissant les effets explorés, tenter des jeux de questions réponses en deux
groupes représentant les attaquants et les assaillants, chacun faisant écho à l’autre
puis mélanger les productions en procédant par départs différés et temps de silence
(direction gestuelle de l’enseignant)
On peut ajouter à ce tableau la phrase « refrain » choisie * qu’une partie du groupe
répètera piano en arrière plan sonore (tapis sonore) tandis que certains mots
émergeront suivant les constructions proposées ci-dessus.
2/ Des onomatopées
 Faire la liste des onomatopées que l’on souhaite conserver (celles de
Janequin, celles du groupe)
S’entraîner à les dire de différentes façons
Proposer un enchaînement d’onomatopées :
exemple : farelau farirarirarira bom bom
- tous ensemble en variant l’intensité en fonction des indications gestuelles du
maître
- tous ensemble en faisant des départs différés et en accentuant toujours la
même syllabe, celle de son choix
- en accentuant toujours la même syllabes et en adoptant des tempos différents
- en tenant une syllabe sur une durée plus longue que les autres
- sur un rythme répété, en ostinato
- proposer d’autres onomatopées pour lesquelles on exercera les mêmes
consignes et les croiser avec les précédentes
exemple : patipatoc tarirarirarira zin zin
chipe chope …
On peut mettre en évidence les onomatopées qui illustrent le son des
trompettes, le cliquetis des armes, ceux de la bataille, des interventions
« humaines »
3/ Extraits mélodiques de la bataille de Janequin
 Faire réécouter le début de la bataille et faire chanter le thème aux élèves
(envoi extrait 2)
D’abord avec les paroles « Sonnez trompettes et clarons pour réjouir les
compagnons » puis sur la la la
Essayer de faire coller la mélodie mise en évidence avec le(s) texte(s) créé(s)
comme refrain.
Les faire ensuite chanter à l’unisson ou en ménageant un départ différé de deux
groupes, comme dans la bataille de Janequin
 Faire réécouter la façon de chanter les mots isolément
(envoi extrait 3)
Exemple : « A cheval », « tôt à l’étendard ». Reproduire par imitation puis sur
la la la. Proposer d’autres versions chantées de ces mêmes mots, d’autres mots
différents du lexique choisi.
Appliquer en version chantée les mêmes jeux vocaux que ceux explorés dans
la section « Des mots »
 Faire réécouter la façon de chanter les onomatopées
(envoi extrait 4)
Exemple : farirarirarira en variant l’intensité de la mélodie, faire chanter sur la
la la
Proposer d’autres mélodies sur deux ou trois notes pouvant accompagner les
onomatopées retenues pour la création
Sur le tapis sonore ainsi obtenu (onomatopées avec variation d’intensité, départs
alternés…) émises par le groupe A, laisser émerger des mots chantés du corpus
par le groupe B
 Mise en place du paysage sonore
Il s’agit à présent d’assembler tous les éléments travaillés, en sélectionnant ceux qui
ont paru les plus pertinents, pour « écrire une partition » de la bataille.
Le maître sur papier affiche symbolisera les différents moments de la bataille et la
construction sonore proposée par les élèves, en organisant cette schématisation de
gauche à droite pour suggérer le déroulement du temps.
élèves : Propositions possibles des élèves :
Il faut un début – un milieu – une fin
• On peut imaginer un crescendo initial sur une phrase refrain (répétée) avec
entrées successive de mots qui vont émerger et annoncer la bataille
• Puis des onomatopées organisés selon un ou plusieurs principes de
composition explorés avec là aussi émergences de mots, un passage en
questions/réponses, un moment fort de la bataille (tutti en forte)
• Enfin, l’issue du combat, la victoire ou la défaite et les composantes sonores
qui l’accompagnent avant de finir par une phrase refrain (identique ou non à
la précédente) chantée à l’unisson.
Les variables sont innombrables et l’on s’appuiera donc sur les propositions des
élèves (qui pourront être améliorées lors de séances ultérieures) que l’on transcrira
très schématiquement en utilisant un code mnémonique écrit, très libre lui aussi mais
évocateur pour tous. Penser aux ostinatos et aux émergences.
Le maître suivra du doigt la partition créée indiquant ainsi le déroulement du temps
pour aider les enfants à se repérer dans les différentes séquences imaginées.
 enregistrement
En fin de séance et quel que soit l’avancement de la production, il est important de
pouvoir « capturer » le paysage sonore créé pour que sa réécoute en classe serve de
base à de nouvelles productions.
Selon le parcours choisi à Bonaguil, on peut envisager, à l’heure du déjeuner par
exemple, un échange des productions entre les groupes.
Prolongements :
Au-delà de la reprise en classe du paysage sonore inventé à Bonaguil, on peut
prolonger le module par l’écoute du début (préparatifs) ou de la fin de l’œuvre
(victoire
extrait 5), par l’écoute d’autres pièces musicales de Clément Janequin,
premier « bruitiste » qui tenta dans ses compositions de retranscrire ce qu’il
entendait, ou poursuivre par l’écoute de pièces musicales d’autres compositeurs sur
le thème de la guerre (voir annexe 2)
(envoi piste complète de Janequin – extrait 6)
On peut également confronter l’écoute d’extraits et le suivi de la partition jointe en
annexe 3