Parents d`enfants « Dépakine », un combat à vie
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Parents d`enfants « Dépakine », un combat à vie
Jeudi 1er septembre 2016 Témoignage TouT peuT arriver Parents d’enfants « Dépakine », un combat à vie Un rocher déterré pour calmer les elfes En Islande, une entreprise de travaux publics a dû déterrer un rocher qu’elle avait recouvert de tonnes de déblais, en août 2015, afin de construire une route. Selon les habitants, les travaux auraient dérangé l’habitat des elfes du coin. Qui se seraient vengés : la fameuse route a été inondée ; un homme venu constater les dégâts d’un glissement de terrain s’est blessé ; une pelleteuse est tombée en panne ; un cameraman est tombé dans une mare de boue… Faut pas déranger un elfe qui dort. Paris Orsay Évry Yvelines 20 km Bénis soient les animaux Chiens, chats, tortues, perruches… À l’occasion de la « journée mondiale de la Création », les fidèles de l’église Saint-Louis de Brest (Finistère) sont invités à faire bénir leurs animaux de compagnie aujourd’hui. Une initiative originale, quoique très ancienne, puisqu’elle figure dans le Livre des Bénédictions. Sauf qu’à l’époque, on rendait grâce aux troupeaux qui procuraient de la nourriture aux hommes. Un passage que le prêtre s’abstiendra de mentionner aujourd’hui… Emmanuelle et Franck Latreille, 46 et 45 ans, vivent à Orsay (Essonne). Ils sont les parents de jumeaux âgés de sept ans et demi, Azenor et Erwann, atteints de troubles et malformations. À leur naissance, le 24 novembre 2008, leur vie a basculé. Thierry Prat Pied nickelé Emmanuelle et Franck Latreille avec leurs deux enfants, Erwann et Azenor, atteints de troubles et malformations depuis leur naissance. « Je prends de la Dépakine depuis vingt-trois ans, raconte Emmanuelle Latreille. Je prends ce médicament contre les épilepsies car tous les autres traitements que j’ai testés ont échoué. Durant ma grossesse, j’ai continué à en prendre. J’étais très bien suivie puisque cette grossesse a eu lieu dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA). J’avais des contacts très réguliers avec un neurologue. Je voyais aussi mon gynécologue, le médecin généraliste… On a compté : durant cette période, on a vu une vingtaine de médecins. Or, aucun n’a jamais évoqué le moindre risque de troubles neurologiques pour les bébés, lié à la Dépakine. On ne nous a rien dit non plus de toutes les malformations possibles. Juste alertés qu’il y avait un risque de spina-bifida (développement incomplet de la colonne vertébrale) et de fente labio-palatine (le bec-de-lièvre). J’ai pris un traitement pour éviter cela aussi. J’ai fait deux crises d’épilepsie pendant que j’étais enceinte. Un médecin m’a alors conseillé de ne surtout pas arrêter la Dépakine. Je leur avais pourtant dit : « Si vous détectez un problème avec le fœtus, je veux avorter. » Non seulement, on ne nous a pas informés des risques de syndrome autistique par exemple, poursuit Franck Latreille, mais ces médecins n’ont cessé de nous répéter que tout allait bien. Erwann est né avec deux pouces à la main droite. Il a été opéré à l’âge d’un an pour lui ôter ce doigt de trop. Mais il a toujours du mal à maîtriser la fonction pince, à tenir un crayon par exemple. Depuis un an, il a décidé de se servir de sa main gauche. Il souffre aussi de troubles neurologiques du spectre de l’autisme (TSA). Il a de grosses difficultés de comportement, notamment en classe. Il va passer en CE1 mais a besoin de beaucoup de soutien. Cette année, il pourra continuer l’école car on a pu lui trouver une assistante de vie scolaire privée. Entre le psychomotricien, l’orthophoniste, la psycho-coordinatrice…, la prise en charge individuelle d’Erwann s’élève à plus de vingt-cinq heures par semaine. À cela s’ajoute la garde d’enfants le soir – une dizaine d’heures par semaine – car il n’est pas autonome. Pour tout cet accompagnement, on bénéficie d’une aide de la Caf. Mais elle ne couvre qu’un tiers des dépenses. Azenor, depuis qu’elle est toute petite, souffre, quant à elle, d’un déficit de tonus musculaire. Elle a besoin d’exercices quotidiens avec un spécialiste. Sans cela, elle serait comme un pantin. En revanche, elle suit, jusqu’à présent, une scolarité ordinaire. Elle va rentrer en CE2. Elle met toute son énergie à apprendre. Elle est vraiment motivée, mais elle est aussi vite fatiguée. On a bien essayé de lui faire bénéficier d’un Sessad (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) via la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Mais l’attente est de deux ans. On ne peut pas rester sans rien faire pendant tout ce temps. « Une colère froide » Pour s’occuper de nos enfants, Emmanuelle a dû stopper son métier de bibliothécaire. Moi, je suis directeur technique dans une filiale d’une société internationale. J’organise mes jours de repos pour être le plus présent possible. S’occuper d’eux, c’est un deuxième métier, assure Emmanuelle. Il a fallu s’informer par soi-même. Actuellement, on suit une formation pour les parents et aidants d’enfants autistes. Cela fait du bien. Par des mises en situation, on découvre ce qu’ils vivent. On apprend nos droits, à monter un dossier pour la MDPH. On a aussi déménagé pour se rapprocher de nos parents qui nous aident à les garder. Cela nous permet de respirer un peu. Avant, on habitait à une heure de chez eux. Mais quand on a découvert ce qui nous attendait, on s’est dit qu’on n’y arriverait pas tout seuls. On sait que ce combat va durer toute notre vie, annonce, lucide, Franck. On doit les préparer à devenir de jeunes adultes mais aussi assurer leur avenir quand on ne sera plus là… C’est aussi pour cela qu’on a engagé deux procédures. Une au tribunal civil, à Bobigny, avec sept autres familles. Une expertise médicale aura lieu avant la fin de l’année. Une, au pénal, à Paris, notamment pour trom- perie aggravée et administration de substance nuisible. Si l’on obtient des indemnités, elles serviront à financer l’avenir d’Erwann et Azenor. On aime nos enfants et aujourd’hui, on ressent une colère froide. Lorsqu’on ne savait pas de quoi souffrait Erwann, raconte Emmanuelle, j’étais allée voir un psychiatre, un de plus ! Il avait à peine regardé notre fils, pris 70 € pour la consultation et il m’avait conseillé de me rendre au service mère-enfant à l’hôpital. J’avais l’impression qu’il me culpabilisait. Quand on a appris par d’autres médecins que tout cela était lié à la Dépakine, j’ai d’abord été soulagée. J’ai enfin pu dormir. Et puis, j’ai eu un contrecoup. J’ai réalisé que les handicaps de nos enfants sont à vie. » Recueilli par Pierrick BAUDAIS. Photo : Thierry PRAT. Des séquelles pour 50 000 enfants Nouveau scandale sanitaire après le Mediator, la Dépakine est un antiépileptique commercialisé par les laboratoires Sanofi depuis 1967. Prescrit à plusieurs dizaines de milliers de femmes enceintes, il aurait entraîné des séquelles pour environ 50 000 enfants, selon l’Apesac, l’association de défense des victimes. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a promis, il y a une semaine, un fonds d’indemnisation. Il pourrait passer par une taxe sur les produits de santé remboursés par la Sécurité sociale. Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme vivant à Saint-Désir, près de Lisieux (Calvados), entreprend de voler du matériel dans la maison des associations en travaux. Le trentenaire, en état d’ivresse, entre dans le bâtiment, remplit deux brouettes de matériel puis tente la cabane de chantier. Mais la porte claque… Sa crise d’hystérie n’y fera rien : elle refuse de céder. Ce sont les ouvriers du chantier qui retrouveront l’imprudent au petit matin… Avant de le confier aux policiers. Piano aqueux Ouest-France EureetLoir SeineetMarne O.-F. Essonne Ils jouent du piano sur l’eau. C’est peut-être un détail pour vous… Mais pas pour le public qui a assisté, fasciné, mardi soir, au spectacle Le piano du lac, donné par Voël Martin et sa troupe, à Châteauneuf-du-Faou (Finistère). En solos, duos et trios, les musiciens ont enchaîné les morceaux, à peine troublés par le clapotis. Des spectateurs ont eu la chance d’aller eux-mêmes jouer un petit morceau, au milieu de l’Aulne. on se bouge Six ans en mer, sans un gramme de CO2 Le soleil s’invite dans vos assiettes ! Energy Observer, un catamaran unique, autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre, se montre enfin à la vue de tous. En chantier à Saint-Malo depuis janvier, il est entré, hier, dans la phase finale de sa construction et s’est même payé un nouveau hangar, plus grand et plus adapté. Ce transfert, qui était aussi sa première sortie publique, a été un peu perturbé, à la suite d’un souci technique sur le camion qui devait assurer le transport. HORS-SÉRIE Plus de 100 recettes et astuces gourmandes. À l’origine du projet, deux Malouins fiers de l’être : Victorien Erussard, navigateur et capitaine de marine marchande, et Jérôme Delafosse, scaphandrier et réalisateur de documentaires. Ils sont assistés par une trentaine de personnes et parrainés par un amoureux de la nature bien connu : Nicolas Hulot. En six ans, ils prévoient de faire le tour du monde, en 101 escales. Et tout ça, avec une vitesse moyenne de 8 nœuds et sans émettre un seul gramme de CO2. Panneaux solaires, éoliennes, générateur d’hydrogène… Tout est prévu pour que le navire de 30,5 mètres de long et 12,8 mètres de large affronte les flots déchaînés de tous les Ouest-France Vers un monde plus propre Verrine de moules et Cocos de Paimpol au cidre, Sauté de lapin à la bière bretonne, Panacotta aux fraises de Plougastel… Le catamaran Energy Observer : plus de 30 m de long et 12,80 m de large. océans, porté uniquement par l’énergie de la nature. 100 % écolo. Un départ en grande pompe est prévu au printemps, sur la Seine à Paris. « Au-delà de l’aventure humaine, c’est un moyen de faire avancer la technologie », explique Jérôme Delafosse. D’abord en la mettant à l’épreuve des flots, mais aussi en la présentant au monde entier. « On prévoit de créer un réseau d’initiatives qui vont dans le sens d’un monde plus propre », ajoute-til. Le bateau n’est pas destiné à se pavaner un peu partout, mais plutôt à rencontrer des gens qui œuvrent pour faire avancer les énergies renouvelables. En attendant la mise à l’eau, Energy Observer doit encore finir de s’équiper, dans le port de Saint-Malo. Benjamin DELILLE. Actuellement en magasin et sur boutique.ouestfrance.fr